Jour de publication : mardi 20 avril 2010

Je me présente : punkie1001, écrivaine en herbe ! Ça fait quelques semaines déjà que j'ai cette histoire dans la tête et vendredi l'idée m'est venue de la mettre sur papier (ou plutôt sur traitement de texte !).

Concernant ma vitesse de poste, ce ne sera pas régulier mais en fonction de mes semaines de cours et de vacances.

Comme en ce moment, je suis en vacances, j'essaierai de poster deux voire trois chapitre en deux semaines (peut-être plus si l'inspiration est avec moi !).

C'est sur ces mots que je vous présente mon premier chapitre. J'espère qu'il vous plaira. Certaines phrases sont directement tirées de la traduction de Fascination faite par Luc Rigoureau.

Bonne lecture

P.S. : Je suis sincèrement désolée s'il y a des fautes d'orthographe, de grammaire, de syntaxe ou même de frappe, mais j'ai fait tout mon possible pour les corriger !


- Emmett ! Dépêches-toi ! Tu vas encore rater l'avion !

Rien ne me ferait plus plaisir, pensai-je amèrement. J'aurai pu le dire. Mon père m'aurait fait un sermon sur le fait que 'les personnes de la haute classe sociale' ne devaient pas être en retard, ce qui aurait pris une demi-heure, et j'aurai effectivement rater mon vol - pour la troisième fois. Mais ça l'aurait blesser - ou plutôt ça aurait blesser son porte-monnaie plein à craquer qui aurait dû payer un autre billet d'avion, mais avec lui, c'était du pareil au même. Je me contentai donc de chuchoter cette phrase blessante, pris ma valise et descendis le plus lentement possible.

- Ah ! Enfin ! Ce n'est pas trop tôt ! S'exclama-t-il.

- Je n'ai pas envie d'y aller, répétai-je pour la énième fois.

- Ça ne change rien. Tu y vas et c'est tout.

Je pris tout mon temps pour mettre mes chaussures, faire mes lacets et enfiler mon manteau. Mon père ne manqua pas de le remarquer, mais feignit l'indifférence.

- Allez ! Dépêche-toi ! Finit-il par céder.

Je pris ma valise - qui, il faut l'admettre, ne pesait pas bien lourd, mes vêtements habituels étant trop froids pour Forks, et mon père n'avait pas jugé utile de m'acheté plus qu'une parka et un pull - et l'installai dans le coffre de la Jaguar noire. Lorsque je vis mon père retourner à l'intérieur du manoir, je lui demandai :

- Tu ne viens pas ?

- Non, mais ! C'est la meilleure ! Tu ne veux pas que je te fasse un bisous ou te changes ta couche aussi ?! Cracha-t-il. Tu es assez grand ! Et puis si il y a un problème, Wilson est là.

C'était mon père. Et malgré ce fait totalement indépendant de ma volonté, tout ce qu'il trouvait à me dire, c'était « Si tu as un problème va voir le domestique ! ». Pauvre Wilson. Je le plaignais vraiment d'être le chauffeur de la famille McCarthy - ou du moins, ce qu'il en reste, c'est-à-dire mon père et moi, ma mère étant décédé d'une crise cardiaque lorsque j'avais six ans. Je montai donc à l'avant du véhicule, et vis mon père lever les yeux au ciel en voyant cet acte. Ah ! Lui et ses fichus règles ! « L'avant d'un véhicule est destiné aux domestiques , et blablabla…» Qu'il aille se les mettre là où je le pense ! Je résistai difficilement à l'envie de lui tirer la langue comme un gamin. Wilson, guère étonné par la place que j'avais prise - depuis que j'avais l'âge de m'assoir devant, je ne m'en privais pas ! - sourit en voyant mon agacement. Il sera le seul à me manquer quand je serai à Forks, loin du soleil, de mes amis, de la maison, de Nina (la cuisinière) et Kelly, sa fille de huit ans, qui rit tout le temps… Non, en fait, rectification : mon père sera le seul à ne pas me manquer quand je serai dans cette fichue ville.

Je regardai défiler par la fenêtre les paysages typiques de la Californie que j'aimais tant et que je quittais sans doute pour longtemps. Mon père avait impitoyablement décidé de m'envoyer chez sa sœur, sans doute pour ne pas me laisser seul quand il partait en voyage d'affaire. Non. Ça ne lui ressemblait pas. C'était plutôt pour ne pas m'avoir dans les pattes pendant le peu de temps qu'il passait à la maison.

Nous arrivâmes à l'aéroport de Los Angeles trop vite à mon goût, même si le trajet ne durait pas plus d'un quart d'heure. Mais l'avion décollait bientôt, alors je dis au revoir à Wilson, me dirigeai vers la caisse puis montai dans l'avion.

Huit heures plus tard, l'avion atterrit à Port Angeles. La partie la plus difficile était cependant encore à venir. Une heure de voiture avec ma tante, Mélinda, que je détestai autant - voire plus si c'était possible - que mon père. Je sortis sur le parking de l'aéroport, et un courant d'air glacé me paralysa. Je cherchai des yeux la voiture la plus onéreuse du parking et ne tardai pas à la trouver au milieu du parking. C'était une Mercedes noire. Je me dirigeai vers le véhicule d'un pas vif. En arrivant assez près pour voir à l'intérieur, je remarquai directement - malgré les vitres teintées - que ce n'était pas celle de ma tante. Au volant, un homme blond, plus beau que toutes les stars de cinéma que je connaissais - et ce n'est pas peu dire, croyez-moi ! - était retourné vers le siège arrière de la voiture et parlait à la plus belle créature jamais vue en ce monde. Elle semblait s'ennuyer et jouait avec une mèche de ses magnifiques boucles blondes. Son visage, malgré une expression dure et froide, était des plus époustouflants. Je refermai ma bouche et me détournai à contre cœur de la femme la plus belle du monde. Je cherchai une autre voiture toute aussi coûteuse qui pourrait appartenir à ma tante et la trouvai tout au fond du parking, à la place la plus proche de la sortie. Transi par le froid local, je courrai presque pour rejoindre le véhicule. Mélinda ne sortit même pas me saluer et se contenta de me faire un bref signe de tête me signifiant d'entrer dans la voiture. J'obtempérai et me plaçai à l'avant, sous le regard surpris du chauffeur.

- Bonjour, le saluai-je en lui tendant ma main, sur le ton le plus pompeux dont j'étais capable - et dans une imitation parfaite de mon père, bien qu'il n'adresse pas la parole au 'employés'. Je suis Emmett McCarthy. Ravi de faire votre connaissance.

Il ne me répondit pas tout de suite, sans doute sous le choc. Après tout, c'était le chauffeur de ma tante et comme son frère, elle ne lui adressait sans doute pas la parole. Il finit par serrer ma main et marmonner un « Bonjour » surpris. Mais sa tête n'était pas la plus drôle à voir. Mélinda avait les yeux écarquillés et semblait sur le point de faire un arrêt cardiaque. Je retins difficilement un rire.

Il y avait au moins un point positif à Forks : je pourrai embêter Mélinda comme j'embêtais mon père. Je demandai au chauffeur de mettre la radio, ce qu'il fit sur le champ. Lorsqu'il me demanda quelle station je voulais je lui dis que n'importe laquelle m'allait - en d'autres termes, je le laissai choisir- et il me regarda comme si je venais de lui demander d'embrasser ma tante - autrement dit, avec un mélange de surprise, de dégoût et d'horreur ! Cette fois-ci un rire m'échappa lorsque je vis le visage scandalisé de Mélinda. Il choisit une station de rock - non sans avoir lancer un regard en biais à ma tante, dont le visage était figé dans le même masque d'horreur depuis quatre bonnes minutes - puis me demanda si cela me convenait. Je lui répondis que oui et montai le volume. Dommage que je ne pourrai m'amuser comme cela les autres jours…

Le manoir de Mélinda ressemblait beaucoup à celui de mon père, avec un jardin néanmoins plus grand. J'eus le droit de choisir ma chambre et pris celle qui avait une vue sur le dit jardin. Le chauffeur, qui s'appelait William, me monta ma valise après que je lui ai dit que je la monterai moi-même. Je soupirai. William semblait encore moins bien traité que Wilson.

J'installai le peu d'affaires que j'avais dans l'immense dressing puis fis mon sac de cours pour le lendemain. Je soupirai - encore - à cette pensée. Ce qui me gênait n'était pas le fait d'être le nouveau que tout le monde regarderait, mais c'était d'être casé dans les 'gosses-de-riches-à-ne-surtout-pas-fréquenter'. Mes amis de Los Angeles me manquaient déjà. Eux, savaient qui j'étais et ne me plaçaient pas dans telle ou telle catégorie sociale à cause des revenus de mes parents - enfin, de mon père plutôt. Ah ! Deuxième problème, on risquait de me ranger dans la catégorie 'pauvre-petit-garçon-qui-n'a-plus-de-mère'. Je préférai de loin le mépris des gens plutôt que leur pitié. En fait je ne souffrais presque plus de l'absence de ma mère, ayant eu le temps de faire mon deuil, mais le vide était quand même présent. Pas insupportable, certes, mais présent.

Un homme - un domestique à en juger par son attitude de soumission - vint frapper à ma porte ouverte et me proposa d'aller manger. Je descendis donc dans la grande salle à manger. A une table de trois mètres de long et un de large au moins était attablée ma tante, seule. Je m'installai moi aussi, à une distance polie. Le silence s'installa tandis que les domestiques apportaient les entrées. Il y en avait de toutes sortes : crudités, salades, soupes et d'autres encore. Je me demandai pourquoi il y en avait autant et surtout où iraient celles que nous ne mangerions pas.

Mélinda brisa le silence.

- Comment Thomas va-t-il ?

- Mon père va bien, répondis-je, quelque peu étonné.

- Ah. Très bien. Et Nymphadora ?

Je fus étonné qu'elle ne sache pas que ma mère était morte. Cela faisait onze ans et elle n'était même pas au courant …?

- Euh… Eh, Bah … Elle est morte.

Elle laissa tomber sa fourchette dans son assiette.

- Ah… Euh… Et bien… Je suis désolée …

Elle semblait confuse et … sincère. Peut-être n'était-elle pas tout à fait comme son frère, au fond … ?

- C'est pas grave, assurai-je. Je ne me souviens même pas d'elle…

Un mensonge plutôt gros. Je me souvenais presque de chaque détail de son visage, de ses épaisses boucles blondes, de ses grands yeux chocolats remplis d'amour. Je savais aussi que c'était une femme d'une extrême gentillesse. Soudain, un flot de souvenir m'assaillit, comme pour contredire ce que je venais de dire à Mélinda.

***

J'étais dans la cour de notre manoir à Los Angeles. J'avais cinq ans. Mon père avait décidé qu'il était temps que j'apprenne à monter à cheval, comme tous les gosses de riches, afin d'être le gamin le plus précoce de la ville. Ma mère avait longtemps protesté, lui affirmant que j'étais trop jeune, mais avait fini par céder. J'étais donc dans l'allée de la cour, attendant que mon père vienne avec le cheval, une expression d'incertitude sur le visage. Ma mère était à côté de moi. C'était une femme très belle, plutôt grande. Elle me tenait la main dans un geste de réconfort. Elle m'offrit un sourire magnifique et rassurant, mais même à cet âge j'avais pu déceler la lueur d'inquiétude que dissimulaient ses traits

- Ne t'inquiètes pas, Emmy, me disait-elle. Tu peux y arriver.

Mon père était arrivé avec un cheval que je trouvai magnifique, certes -sa robe noire luisait au soleil, et son harnachement blanc créait un très beau contraste avec le reste - mais beaucoup trop haut. Mon père m'avait alors hissé dessus sans ménagement et m'avait demandé de le faire avancer. Comme j'étais déjà un grand fan de film et avais regardé pas mal de western , j'avais essayé d'imiter les cow-boys sur leurs montures et avais claqué les rênes sur l'encolure de mon cheval, qui était parti au triple galop, avais sauté la barrière et étais retourné dans le pré avec les autres chevaux, me laissant par terre. Ma mère était accourue et m'avait gentiment demandé si j'avais mal quelque part. Je lui répondis que j'avais mal au poignet.

- Et tu ne pleures pas, Emmy ? S'étonna-t-elle.

- Non, avais-je simplement répondu.

- C'est vrai que tu es un grand garçon, me sourit-elle tendrement.

J'avais vu mon père s'éloigner en levant les yeux aux ciel et ma mère m'avait emmené avec Wilson aux urgences pour passer une radio, qui avait révélé que mon bras était cassé. Le docteur m'avait plâtré et pendant toute la durée de la pose du plâtre, ma mère m'avait tenu la main en me disant que ce n'était pas grave et que, si je ne voulais plus remonter à cheval, elle ne m'y obligerai pas.

***

Je remarquais que Mélinda me fixait intensément. Mais elle ne fit aucun commentaire. Je commençai vraiment à apprécier certains points de cette nouvelle vie …

Après le repas, je montai dans ma chambre et pris un manteau. J'avais besoin d'air. Je redescendis en vitesse et dis à Mélinda que j'allais dans la cour - ce que je n'aurais pas fait avec Thomas. Je suivais le premier sentier que je vis. Il menait vers un bâtiment au fond du jardin. Parfait ! Personne ne viendrait me chercher, ici. Mais, quand je pénétrai à l'intérieur, le bâtiment était déjà occupé. Des dizaines de boxes, occupés par des chevaux, longeait l'allée principale. Je décidai de les observer de plus près. Depuis le fameux épisode que je venais de me remémorer, je n'avais pas approché un cheval . Au début, j'en avais eu peur. Mais avec le temps, je n'avais tout simplement pas trouvé le temps. J'allai donc voir le premier, le plus à ma gauche, et l'appelai. A ma grande surprise, il leva la tête vers moi et s'approcha. Je lui caressai le museau et lui donnait une friandise que j'avais trouvée dans une boîte accrochée à la porte de son box, au-dessous de son nom. Il s'appelait Chocolat, sans doute en raison de sa couleur. Je continuai ainsi, allant voir chaque cheval et chaque jument. Arrivé au fond de l'allée, je trouvai un box vide. Je me penchai par-dessus la porte et ne vis rien. J'entrai dans le boxe et m'allongeait dans la paille fraîche. Soudain, un petite boule noire et blanche sauta sur mon torse. C'était un chaton - noir et blanc - dont la fine tête triangulaire portait une tache blanche sur les lèvres et le museau, comme s'il venait de boire du lait. Je le laissai là. Puis il s'approcha de mon visage et posa un patte sur mon œil et une autre sur ma bouche. Je l'enlevai mais, avec une surprenante agilité de la part d'un chat si jeune, il revint à la charge. Cela devint un jeu. Je ne sais pas combien de temps je restai allongé dans la paille à jouer avec le petit chat, mais il finit par s'endormir. Je le regardai ronronner, grogner et bouger dans son sommeil.

- Elle est belle n'est-ce-pas ?

Je sursautai, tandis que le chat grognait. Mélinda était penchée au-dessus de la porte du boxe et me souriait.

- Oui. Comment s'appelle-t-elle ? M'enquis-je.

- Je ne lui ai pas encore donné de nom, répondit-elle. Je pensais que tu préfèrerai la nommer toi-même.

- Pourquoi ? M'étonnai-je.

- Parce qu'elle est à toi, m'annonça-t-elle. Si tu la veux.

- Bien sûr que je la veux ! Merci !

Dans un élan de joie incontrôlé, je lui sautai au cou, faisant tomber le chaton dans la paille. Je le ramassai et il se blottit dans mes bras.

- Il est tard maintenant. Je pense que tu devrais aller te coucher, me conseilla-t-elle.

Elle ne me donnait pas un ordre mais… un conseil ?

- Quelle heure est-il ?

- 21h30.

J'étais resté deux heures et demi dans l'écurie. Deux heures et demi. Je sortis de l' écurie, le chat dans les bras et montai dans ma chambre faire mon sac pour le lendemain.

Je déposai le chaton sur mon oreiller et partis prendre une douche. Sous l'eau chaude, je réfléchis à un nom pour le petit animal couché sur mon matelas, mais n'en trouvant pas, renonçai, me séchai et mis mon pyjama. En revenant, je remarquai qu'il n'était plus sur le lit. Je le cherchait partout et le vit émerger de mon sac. Je souris, le pris dans mes bras, le posai au pied de mon lit et me couchai. J'essayai de chasser de mon esprit la journée du lendemain, et, y parvenant enfin, m'endormis.

Je fus réveillé par une sensation d'humidité sur mon visage. J'ouvrai le yeux et vis le nez du chaton à deux centimètre de mon visage. La sensation que j'avais eu venait en fait du chat, qui lapait mes joues à grands coups de langue. Je ris et le déposai à terre. Je m'habillai rapidement et descendis déjeuner. Un fois cela fait, je nourris le chaton, qui m'avait suivi, montai prendre mon sac et partis à pied.

Je croisai Mélinda, qui revenait visiblement de l'écurie.

- Que fais-tu ? S'enquit-elle.

- Je vais au lycée.

- Tu ne veux pas que William t'emmènes ? Ça lui ferait plaisir. Je crois qu'il t'apprécie vraiment.

- Ça me fera du bien de marcher.

- Tu es sûr, m demanda-t-elle, sceptique. Je peux te prêter une voiture 'normale'…

Comment avait-elle deviné ?

- Ah ! Bah, oui alors ! M'exclamai-je.

Elle me sourit et m'entraîna vers le garage. Je choisis la voiture la moins ostentatoire, une BMW argent - une M6, pour être plus précis - , parmi une dizaine d'autres véhicules, tous plus onéreux que celui qui le précédai. Elle me donna les clés et me souhaita une bonne journée. Je lui retournai son vœu et m'installai dans la voiture. Les sièges, en cuir beige, étaient moelleux et très confortables. Je démarrai la voiture et la sortis du garage. Je m'engageai sur la quatre-voies de Forks et trouvai le lycée sans aucune difficulté. Je garai la voiture et me dirigeai vers l'accueil.

- Bonjour, je suis Emmett McCarthy, annonçai-je à la femme qu'un écriteau posé sur le bureau désignait comme étant Mme Cope.

- Ah ! Bienvenu, Emmett ! J'espère que tu te plairas à Forks ! Voici ton emploi du temps, un plan du lycée et un fiche de présence à faire signer par tes professeurs.

- Merci. Au revoir, dis-je en sortant du bureau.

C'est alors que je percutai une jeune fille qui voulait entrer.

- Dé…Désolée… , balbutia-t-elle.

Elle était brune avec des yeux chocolat. Plutôt jolie. Mais pas trop mon style.

- Il n'y a pas de quoi l'être, lui assurai-je avec un sourire.

Elle rougit comme une pivoine, ce qui déclencha chez moi un rire discret.

Je me dirigeai vers le bâtiment 5, où j'avais un cours de sciences sociales. Je me présentai au professeur et lui tendis ma fiche de présence.

Il me demanda de me présenter aux élèves, ce à quoi je ne m'étais pas préparé. Tant pis. J'allai improviser.

- Bonjour. Je suis Emmett McCarthy. J'ai 17 ans et je suis un ancien élève du lycée de Los Angeles, en Californie.

J'allais m'assoir à ma place quand une idée me traversa l'esprit.

- Ah ! Au fait, pour ceux qui se posent la question, je ne suis pas ici de mon plein gré !

Il y eut quelques rires. J'attendis un peu et rajoutai

- Une dernière chose : pour celles que ça intéressent, je suis célibataire !

Mes paroles déclenchèrent une série de gloussements chez les filles, de grognements et de rires moqueurs chez les garçons et un sourire réprimé étira les lèvres du professeur.

- Et ceux. On ne sait jamais, il y a peut-être des garçons intéressés, mais je vous préviens, je suis plutôt branché 'nana' !

Hilarité générale. Même le prof était plié en deux, malgré ma familiarité. Je retournai m'assoir satisfait.

La matinée s'écoula très vite. En espagnol, un garçon me demanda pourquoi j'étais venu ici et je lui répondais que je ne savais pas, ce qui le fit rire et m'énerva au plus au point. J'avais pour intention de le frapper quand il me dit qu'il s'en fichait et qu'il trouvait bizarre que quelqu'un qui vienne de Los Angeles emménage à Forks. Je lui expliquai alors mon 'histoire', évitant soigneusement de lui dire que ma mère était morte.

Je gagnai la cantine accompagné de ce même garçon, qui s'appelait Mike. Il m'introduisit auprès de ses amis. Quelques minutes plus tard arrivèrent une fille frêle et minuscule, dont les épaisses boucles brunes la grandissaient d'au moins trois centimètres, suivie de la fille que j'avais percuté un peu plus tôt dans la matinée. La première stoppa net en me voyant tandis que la seconde, qui traînait un peu derrière sa camarade continuait de marchait et finit par la percuter. C'est seulement à ce moment qu'elle leva la tête et se figea tout aussi brusquement que la petite brune. Elle fixait un point derrière, la bouche entrouverte, une expression d'émerveillement sur le visage. Je me retournai et faillis avoir une attaque. Derrière moi venaient de s'installer les quatre personnes les plus belles qui soient. Un grand blond, élancé mais bien bâti, qui tenait par la taille une jeune fille frêle - qui évoquait un petit lutin - aux cheveux noir corbeau hérissés en pointes, déposa son plateau sur une table éloignée des autres. Je ne savais pas pourquoi, mais il avait quelque chose de … terrifiant. Un garçon plus fluet arriva et se posta le plus loin possible des deux amoureux. Il semblait plus jeune et plus fragile que le premier, sûrement à cause de sa tignasse rousse ébouriffée en pointes, qui lui donnait des airs de gamin. A sa suite, je reconnus la fille qui était assise à l'arrière de la Mercedes noire que j'avais vue sur le parking de l'aèroport en arrivant dans l'état de Washington. Elle était encore plus belle que dans mes souvenirs. Elle regarda le rouquin, ses deux camarades, de nouveau le rouquin, puis encore le lutin et son compagnon, puis pris place à côté de ces derniers, non sans avoir jeté un regard réfrigérant au plus jeune, qui souriait, narquois.

Un garçon à ma gauche me tapota discrètement l'épaule, me ramenant à la réalité.

- Ouh, ouh ! Jessica ! dit Mike en agitant sa main devant la petite brune pour attirer son attention - qui, pour l'instant, était centré sur moi.

Je remerciai intérieurement mon voisin qui m'avait 'réveillé' plus discrètement. La dénommée Jessica se ressaisit et tourna la tête vers Mike.

- Tu vas te décider à nous présenter ta nouvelle amie ou encore faut-il que je te le demande, fit Mike, visiblement énervé.

- Ah… Euh… Oui… C'est Isab…

- Je peux me présenter toute seule, dit-elle d'une voix basse mais ferme (et irritée). Je suis Isabella Swan mais appelez-moi Bella.

- Bonjour, Bella, la salua Mike, tout sourire, ce qui sembla énerver Jessica. Je suis Mike Newton.

- Salut, moi c'est Ben, se présenta le garçon qui m'avait sortit de ma rêverie.

- Je suis Angela, murmura la jeune fille à côté de Ben, que je n'avais jusqu'alors pas remarquée. Ravie de te connaître.

- Bonjour, dit Bella en rougissant.

Elle semblait penser qu'elle aurait mieux fait de se taire. Je me présentai :

- Salut, je suis Emmett McCarthy. Je suis ravi de vous rencontrer.

- 'Vous' ? Tu ne les connais pas ? s'étonna Bella, ayant apparemment oublié sa timidité.

- Emmett est nouveau, lui aussi, s'empressa de dire Mike, avant que je n'ai pu répliquer quoi que ce soit.

Je le regardai. L'envie de le frapper me reprenait. Il faudrait peut-être que je consulte un psy… Non ! Après tout, ce n'était pas ma faute si ses agissements m'insupportaient… Inconsciemment, je me levai pour joindre le geste à mes pensées quand une toux discrète provenant de derrière moi attira mon attention. Je me retournai. La personne juste derrière moi était bien sûr la magnifique blonde, et elle me tournai le dos. Je restai comme ça, à fixer le dos de la blonde. Peut-être avais-je imaginer cette toux ? Je vis le rouquin rigoler en me regardant et j'eus soudain l'envie de le frapper, lui aussi. Il blêmit, comme s'il avait entendu mes pensées et son sourire se figea. La même toux que quelques minutes auparavant m'en empêcha. Je me rassis, un peu perdu. Je remarquai que tout le monde à la table me regardait. Ils devaient tous me prendre pour un fou.

- Vieille habitude de Californien, éludai-je, pressentant déjà les questions.

Je mangeai rapidement, essayant de ne pas trop me retourner car je savais que si je le faisais, je ne pourrai me défaire de son emprise une fois de plus.

- Qui sont ces gens ? Entendis-je demander Bella à sa voisine.

Jessica gloussa.

- Edward et Alice Cullen, Rosalie et Jasper Hale, récita-t-elle. Ils vivent avec le docteur Cullen et son épouse.

- Ils sont … pas mal du tout, commenta Bella.

- Tu m'étonnes, s'esclaffa son interlocutrice. Oublie ! Ils sont en couples. Du moins, Jasper et Alice.

- Lesquels sont les Cullen ? Ils n'ont pas l'air d'être de la même famille …

- Ils ne le sont pas. Le docteur a la petite trentaine, il les a adoptés. Les Hale, les blonds, eux sont frère et sœur, jumeaux. Placés en famille d'accueil.

- Ils ne sont pas un peu vieux pour ça ?

- Sais pas. Ils ont dix-sept ans, mais ils habitent avec Mme Cullen depuis qu'ils en ont huit. Elle est leur tante, genre.

- C'est vraiment sympa de la part des Cullen. S'encombrer aussi jeunes d'autant d'enfants.

- Ouais, j'imagine, admit Jessica avec réticence. Je crois que Mme Cullen ne peut pas avoir d'enfants, ajouta-t-elle, comme si cela contrebalançait leur générosité.

- Ils ont toujours …

Déjà je n'écoutai plus. La blonde - Rosalie- s'était tourné vers moi et me détaillait. Je lui souris. Je vis le rouquin pouffer et je lui lançai un regard noir, ayant à nouveau envie de la frapper. Il blêmit encore et se tourna vers Bella, qui le regardai aussi. Ils baissèrent les yeux presque au même moment. Qu'est-ce qu'ils peuvent être coincés les gens parfois…

Le rouquin - Edward - chuchota quelque chose à Rosalie, qui me rendit enfin mo sourire.

Tout aussi discrètement que précédemment, Ben me rappela que nous avions histoire de l'art ensemble et me proposa d'y aller avec lui, sa petite amie ayant biologie avancée avec la nouvelle, Bella. Je me laissai guider à travers les couloirs jusqu'à une classe dont la porte était ornée d'un petit écriteau qui disait ''salle d'études des arts''. Nous entrâmes, mon camarade se dirigea vers sa table, et moi je me présentai au prof, qui me désigna une place libre. Génial ! Une table double libre ! Ça tombe bien j'ai besoin de place pour travailler. J'installai mes affaires, quand j'entendis une toux discrète qui m'était déjà familière. C'était la toux qui m'avait retenu de frapper ces deux idiots dans la cantine. Je ne savais pas qu'une simple toux avait autant de pouvoir. Je relevai la tête. C'était Rosalie Hale.

- C'est pour quoi ? Demandai-je poliment.

- Je voudrais m'assoir, si pousser tes affaires n'est pas trop te demander , répondit-elle avec un sourire.

Elle m'éblouissait. Vraiment. J'essayai de rassembler mes idées le plus rapidement possible afin que ce trouble ne paraisse pas. Je rangeai mes affaires et me poussai vers la droite.

- En fait c'est celle-là, ma place, me signala-t-elle en désignant le siège sur lequel j'étais assis.

Je poussai mes affaires de l'autres côté et posai mon sac.

- Non, en fait, je plaisantais. Ma place, c'est bien l'autre.

Sans réfléchir, je me poussai de nouveau. Elle me regarda, surprise, puis s'installa. Ce n'est que quelques minutes plus tard que je me rendis compte que si une autre personne qu'elle avait fait ce qu'elle venait de faire, je l'aurai sûrement frappée. Etrange…

- Mr McCarthy ! Si vous voulez bien arrêter de reluquer Melle Hale, je vous prie de suivre le cours ! S'exclama le professeur, me tirant de ma rêverie.

Je n'avais pas remarquer que je regardais Rosalie. Elle était en train de griffonner quelque chose sur un coin de son cahier, qu'elle déchira.

- Alors ? Quelle est la réponse à ma question ?

Euh … Quelle était sa question, déjà ?

Je reçus un petit mot sur mon cahier. Je le lus discrètement. D'un magnifique écriture, fine et penchée était inscrit les mots :

Pierre Paul Rubens (1577-1640) peignit

« L'Adoration des Rois Mages » de 1628 à 1631.

Je compris immédiatement.

- Pierre Paul Rubens, né en 1577 et mort en 1640, est le peintre de « L'Adoration des Rois Mages » peint de 1628 à 1631;

Le prof était bouche bée. Il cligna des yeux plusieurs fois puis continua son cours. Je pensais que maintenant il me laisserai tranquille. Je lançai un regard en biais à ma voisine, occupée à dessiner sur son cahier. Je jetai un coup d'œil au dessin et béai d'émerveillement. Sur une feuille blanche, elle avait esquissé un. C'était comme de voir une photo en noir et blanc. Me rendant compte qu'elle me fixait étrangement, je refermai ma bouche et engageai la conversation.

- Tu dessines vachement bien.

- Merci, dit-elle. (Je remarquai avec stupeur qu'elle avait les joues rosies par le plaisirs )

- Bah, de rien. Au fait, merci pour la réponse tout à l'heure. J'ai bien crus que j'allai me faire coller.

- De rien, dit-elle en baissant les yeux et en rougissant.

La sonnerie retentit et Rosalie fila avant même que je n'ai pu lui demander quel cours elle avait. Vraiment bizarre cette fille…

J'allai en sport, matière qui était de loin celle que je préférait. Après une heure de football, où je pus me défouler et évacuer les émotions de la journée - en particulier celles de la dernière heure -, je me dirigeai vers le parking et rentrai à la maison.

Lorsque je rentrai, Mélinda n'était pas là - sans doute partie faire du shopping. Je posai mon sac dans ma chambre puis allai dans le jardin où je trouvai, comme je l'espérais, le petit chat, bronzant au soleil qui, une fois n'est pas coutume, réchauffait Forks. Je m'assis à côté. En m'entendant, il se leva et se frotta contre mes chevilles. Je l'incitai à me suivre dans la cuisine - ce qu'il fit - et lui donnai de quoi boire et manger. Je montai à l'étage et fis mes devoirs, que je finis une heure plus tard. Je descendais vers l'écurie quand j'entendis des pneus crisser sur l'asphalte de l'allée devant le manoir. Ma tante descendit de la voiture et vint à ma rencontre.

- Que fais-tu ? s'enquit-elle.

- Je ne sais pas, répondis-je. Je voulais aller voir dans l'écurie …

- Tu as fini tes devoirs ? demanda-t-elle, suspicieuse.

- Oui.

- Très bien. Tu peux aller faire ce que tu veux.

J'allai me promener dans le jardin puis m'étendit dans l'herbe humide. J'avais de la chance de voir le soleil alors que je n'étais arrivé que deux jours auparavant. Je ne sais pas combien de temps je restai là, mais le petit chat eut le temps de faire plusieurs allers-retours.

Mélinda vint me chercher un peu avant le repas afin que je puisse me changer si je le désirais. Étant resté dans l'herbe humide au moins une heure, j'allai me changer et redescendis manger.

- Joanne doit venir passer quelques temps à la maison et elle arrive Samedi, m'annonça-t-elle. Elle arrive samedi et j'aimerai que tu m'aides à préparer sa venue.

- Joanne ?! Elle viens ? Super !

J'adorai ma cousine. Cela faisait six ans que je ne l'avais pas vue. A force de me fréquenter, elle était devenue un vrai garçon-manqué, ce à quoi son père s'était fermement opposé. Il nous avait donc interdit de nous voir. Mais là, puisqu'il était en Angleterre pour un bon bout de temps, il ne pourrait rien dire.

Je nourris mon chat - que j'avais finalement décidé d'appeler Chance - et montai me doucher. Une fois mon pyjama revêtu, je fis mon sac pour le lycée et me couchai.


J'espère que vous avez bien aimez. J'aimerai que vous me conseilliez en me laissant une review négative ou positive (ou les deux ^^).

Je me dépêche le plus possible pour le prochain chapitre, sans pour autant vous faire quelque chose de bâclé. Je pense que je vous le posterez cette semaine ou la suivante mais je n'en suis pas sûre.

Alors maintenant, pour me motiver le plus possible … une petite review ?

A bientôt pour un nouveau chapitre !