Auteur : La Serpentarde
Titre :Au coeur du rubis
Disclaimer : Je ne détiens aucun droit sur l'univers et les personnages d'Harry Potter car ils sont la propriété de Rowling. J'écris pour mon plaisir et ne touche aucune somme d'argent sur cette histoire. La fanfiction m'appartient dans son ensemble et tout plagiat est strictement interdit.
Pairing : Severus Snape/Harry James Potter
Genre : M/M – Amour/Famille
Résumé : Après la bataille de Poudlard, Harry fait la rencontre d'un jeune homme qui le trouble et dont il finit par découvrir plus tard l'identité. Snape est toujours en vie sans réelle connaissance de qui il est mais plus important, pourquoi l'ancien mangemort ressemble-t-il à Voldemort ? Pourquoi sa cicatrice réagit-elle à la présence de Snape ? Slash/ M-Preg.
Warning : Cette fic contient du slash, c'est-à-dire une relation entre deux personnes de même sexe. En plus du yaoi, cette histoire contiendra aussi du M-Preg.
Je conseille donc à tous ceux qui n'aiment pas ce genre d'histoire de fermer cet onglet au plus vite et de passer leur chemin. Je souhaite la bienvenue aux amoureux/ses du yaoi et du M-Preg.
1
« Severus… S'il vous plaît… »
Snape leva sa baguette et la pointa droit sur Dumbledore.
« Avada Kedavra ! »
Il se redressa dans un sursaut sur son lit. Il avait les yeux écarquillés, la respiration haletante, le cœur battant à tout rompre et le visage trempé de sueur. La bile remonta dans sa gorge tandis que des larmes lui montaient aux yeux. Il porta une main sur son cœur et tenta avec difficulté de calmer son rythme cardiaque.
Il sentit le goût âpre et épais qui inondait sa langue et la brûlait avant de s'échouer contre ses dents. Il recouvrit son corps de ses bras pour calmer les violents tremblements qui secouaient son être. Il repoussa les couvertures et mit un pied hors du lit avant de le quitter complètement pour se diriger vers la salle de bain. Il était fébrile et dût s'accrocher au mur pour ne pas s'effondrer. Il s'appuya contre le lavabo et leva les yeux vers le miroir qui lui renvoyait son reflet. Ses cheveux bruns étaient débraillés et son regard vermeil était comme hanté, presque douloureux. Il se passa de l'eau sur le visage et essaya du mieux qu'il le pouvait de chasser les dernières images de son cauchemar.
Encore un autre.
Il ne comprenait pas. Il cauchemardait presque toutes les nuits et se demandait si ça avait toujours été comme ça avant qu'il n'ait cet accident qui le rendit amnésique. Il secoua la tête et sortit de la salle de bain. Il jeta un coup d'œil à sa chambre qui était plongée dans une semi obscurité et sut qu'il ne se rendormirait pas alors il préféra aller à la cuisine pour se préparer un bon thé à la camomille qui calmerait ses nerfs. Il traversa un long corridor emplit de portraits de membres de sa famille et du coin de l'œil, il put voir quelques-uns de ses ancêtres poser leur regard sur lui.
Il alla à la cuisine et trouva quelques elfes de maison en train de s'activer dans toute la pièce. Il leva les yeux vers la pendule qui était accrochée dans la cuisine et poussa un soupir. Cinq heures du matin. Au moins, il avait pu avoir cinq heures de sommeil cette fois-ci. Un record pour lui depuis qu'il faisait des cauchemars.
« Bonjour, jeune maître. Tinky peut faire quelque chose pour maître Gabrielis ? » lui demanda un elfe de maison.
« Une tasse de thé, s'il te plaît. »
L'elfe hocha la tête et alla préparer du thé à son jeune maître qu'elle ramena sur un plateau avec quelques cookies.
« Le jeune maître n'a pas mangé hier soir et Tinky s'inquiète pour la santé de maître Gabrielis » expliqua la petite créature pour justifier la présence des biscuits.
« Merci, Tinky. »
L'elfe sourit et retourna vaquer à ses occupations. Gabrielis mangea quelques cookies et termina son thé avant de quitter la cuisine pour aller prendre de l'air sur la terrasse du hall. Il faisait encore nuit et le soleil tarderait à se lever. Gabrielis frissonna sous la brise qui s'éleva autour de lui et frotta ses bras pour se réchauffer un tout petit peu. Il ne pouvait effacer de sa mémoire les cauchemars qui hantaient ses nuits. Il rêvait toujours de cet homme, de ce sorcier décédé il y a quelques mois lors de la bataille de Poudlard, Severus Snape.
« Dis-donc » murmura Harry à l'oreille de Ron. « Il y a une chaise vide à la table des profs… Où est Snape ? »
« Il est peut-être malade ! » dit Ron, plein d'espoir.
« Ou peut-être qu'il a fini par démissionner, parce qu'on ne lui a toujours pas confié les cours de défense contre les forces du Mal » suggéra Harry.
« Il a peut-être été renvoyé ! » s'exclama Ron avec enthousiasme. « Tout le monde le déteste… »
« Ou peut-être qu'il attend de savoir pourquoi vous n'êtes pas venus par le train » dit derrière eux une voix glacée.
Harry fit volte-face. Severus Rogue, sa longue robe noire de sorcier agitée par la brise, se tenait devant lui. Il était mince, avec un teint jaunâtre, un nez crochu et des cheveux graisseux qui lui tombaient sur les épaules. Le sourire qu'il arborait en cet instant signifiait clairement que Ron et Harry allaient avoir de sérieux ennuis.
Gabrielis s'effondra sur ses genoux, la respiration saccadée.
« Gabrielis ! »
Il sentit deux mains se poser sur ses bras et le soutenir. Il fut retourné avec douceur et des doigts se posèrent sur son menton pour l'obliger à lever la tête. Il croisa un regard marron à travers ses yeux embués et soupira de soulagement à voir son père adoptif.
« Où as-tu mal, Gab ? » lui demanda son père.
Il ferma les paupières lorsqu'une paume se posa sur sa joue. Elle était chaude, presque brûlante pour sa peau constamment glacée.
« Ma tête…je… » bafouilla-t-il.
Ce ne fut qu'un léger sifflement long et presque hésitant.
« En anglais, fils. Je n'ai rien compris de ce que tu viens de dire. »
« Je…la tête…elle est doulou…reuse » articula-t-il avec difficulté.
Gabrielis fut transporté dans sa chambre par son père adoptif qui le porta jusqu'à son lit. On pressa un flacon sur ses lèvres et il les entrouvrit pour boire la potion anti-douleur. Il tourna la tête vers son père adoptif qui le regardait d'un air soucieux. L'homme écarta quelques mèches trempées de sueur de son visage et posa sa main sur son front pour prendre sa température. Un geste bien inutile car son corps était constamment glacé et sa température corporelle n'augmentait pratiquement jamais.
« Gabrielis, je sais que nous en avons discuté plusieurs fois pendant l'été toi et moi et que ta décision est prise mais… »
« Je veux y aller, papa » le coupa-t-il. « Tu ne peux pas me garder enfermé dans ce manoir toute ma vie. »
« Pourtant, j'aimerais bien » avoua son père d'un air chagriné.
« Je sais mais tu n'as pas à t'en faire pour moi. Je ne serais pas tout seul là-bas et je suis sûr que Minerva et Poppy veilleront sur moi » dit-il. « D'ailleurs, je ne serais pas surpris si un certain ministre leur avait confié une mission de surveillance et de protection. »
Son père adoptif n'était autre que Kingsley Shacklebolt, le Ministre de la Magie du Royaume-Uni. L'un des hommes les plus puissants de la communauté magique, bien après leur sauveur Harry Potter.
« Tu devrais t'estimer heureux que je ne puisse pas assigner cette mission à des Aurors. »
« Tu as raison. Je devrais être heureux d'avoir deux baby-sitters à Poudlard comme si j'étais un gamin de cinq ans » railla Gabrielis.
« Sale garnement. »
Gabrielis esquissa un sourire amusé et sentit que la potion que venait de lui donner son père était en train d'agir. Il avait moins mal que tout à l'heure. Son sourire vacilla soudainement et les traits de son visage se crispèrent en un air anxieux.
« Papa ? »
« Oui, Gab. »
« Est-ce normal que je sois sujet à ce genre de cauchemar ? Je veux dire…j'ai comme l'impression d'avoir vécu dans la peau de cet homme. C'est…c'est comme si... j'étais lui. Je ressentais sa douleur, sa colère, sa tristesse, sa haine ainsi que ses remords. C'est insoutenable, papa. Et je ne comprends pas pourquoi je rêve de la vie de cet homme ! »
Kingsley essaya de se composer un visage neutre et ne pas laisser transparaître son agitation pour ne pas inquiéter son fils mais à mesure que le temps passait, il devenait extrêmement difficile de garder le secret. Il caressa la joue de l'adolescent et plongea son regard dans celui de son fils. Il était toujours impressionné par la couleur des iris de Gabrielis et ne s'habituerait jamais à ce rouge intense qui lui rappelait douloureusement la teinte d'un impardonnable. Mais surtout, le regard de son fils lui rappellerait toujours cet homme.
« Gabrielis » souffla Kingsley d'une voix peinée.
Il passa sa main dans la chevelure brune de son garçon et apprécia la souplesse des boucles brunes sous ses doigts. Il pencha la tête sur le côté et dévisagea son unique fils pendant un long moment.
« Tu es un garçon très spécial, Gabrielis. Et si tu ressens et vois toutes ces choses c'est parce que tu es quelqu'un de très sensible, mon fils. »
« Mais pourquoi cet homme, papa ? Pourquoi lui ? Il n'y a que lui qui peuple mes cauchemars. Je revis sa vie presque toutes les nuits et il arrive parfois que la douleur soit tellement insoutenable que je pense devenir fou » confia Gabrielis d'une voix rauque. « Je veux que ça s'arrête, papa. Je ne veux plus ressentir le chagrin de cet homme. Sa vie était tellement triste. Elle n'était imprégnée que malheurs, de déceptions, d'abandon mais aussi de trahisons. »
Gabrielis trembla soudainement en repensant aux nombreux cauchemars qui avaient hanté ses nuits ces dernières semaines. Il se rappela avec une netteté douloureuse, le sentiment qu'il avait ressenti dans son cauchemar lorsqu'une jeune femme prénommée Lily avait décidé de ne pas pardonner un jeune Severus Snape. Le garçon de son cauchemar avait été tellement dévasté par cela qu'il avait pensé au suicide.
Il sursauta lorsqu'il sentit une main se poser à nouveau sur sa joue et qu'un pouce rugueux effaça la larme qui venait de couler. Il leva les yeux vers son père et reconnut dans le regard de ce dernier diverses émotions telles que la tristesse, le remord mais aussi la culpabilité. Il aurait souhaité dire à son père qu'il ne devrait pas se sentir coupable de son état mais sa voix resta bloquée dans sa gorge et il fut incapable de dire un seul mot. Il ne voulait pas que son père culpabilise pour quelque chose dont il n'était pas responsable.
« Fils » murmura le ministre de la magie.
Gabrielis se retrouva enfermé dans une étreinte puissante. Le jeune homme enroula ses bras autour de son père et savoura avec bonheur ce réconfort qui lui était apporté. Dans les bras de son père, il se sentait en sécurité et parfois, ce dernier réussissait à éloigner les cauchemars. Il s'endormit quelques minutes plus tard, rattrapant le sommeil qu'il avait manqué durant ces derniers jours.
Kingsley sentit le poids du corps de Gabrielis se faire plus lourd dans ses bras et devina que ce dernier avait fini par s'endormir. Il caressa distraitement la chevelure brune de son enfant tandis qu'il se perdait dans ses pensées. Il resserra son étreinte autour du jeune homme et son sang se glaça dans ses veines lorsqu'il imagina la réaction de son fils s'il venait un jour à découvrir sa véritable histoire. Il ne pourrait jamais se permettre de perdre son enfant. Gabrielis était tout ce qu'il avait de plus important sur cette terre et sa perte causerait sûrement un immense chagrin dans son cœur.
Il déposa un baiser sur la tête de l'adolescent et le posa délicatement sur son lit, le recouvrant avec un drap pour qu'il ne puisse attraper froid, bien qu'il sache pertinemment que son fils était insensible à la fraîche température du matin. Il regarda une dernière fois Gabrielis avant de quitter silencieusement la pièce et de se diriger vers son bureau.
Il utilisa de la poudre de cheminette qu'il jeta dans sa cheminée et prononça aussitôt le nom du lieu qu'il souhaitait joindre. Il savait qu'il était très tôt pour une telle discussion mais l'urgence de la situation ne lui laissait guère de choix. Il s'accroupit devant la cheminée et passa sa tête à travers les flammes vertes émeraudes.
« Kingsley ? »
« Je m'excuse de vous importuner à pareille heure, Minerva, mais je ne pouvais attendre que le jour se lève pour vous contacter » dit-il.
« Que se passe-t-il ? » demanda Minerva, inquiète. « Est-ce Gabrielis ? »
Le ministre de la magie acquiesça, angoissé. Il était préoccupé par l'état de son fils mais aussi par les conséquences qui pourraient en découler s'il n'agissait pas rapidement. Il était hors de question pour lui de perdre son enfant.
« Ses cauchemars deviennent de plus en plus récurrents, Minerva. Il est assailli tous les soirs et cela a un impact considérable sur sa santé. Il ne mange pratiquement plus rien et ses migraines sont plus douloureuses que les précédentes » expliqua l'ancien auror.
Minerva se pinça les lèvres et son inquiétude devint plus grande aux explications du ministre. Elle adorait le fils de l'homme et considérait son enfant comme le sien. Elle avait soutenu l'ancien auror lorsqu'il avait décidé d'adopter Gabrielis et elle avait tenu le rôle de mère auprès du jeune homme. Tout comme Shacklebolt, elle avait peur de perdre le garçon car elle s'y était profondément attachée.
« J'en parlerais avec Poppy » dit-elle. « Elle trouvera certainement un moyen d'arrêter ces cauchemars. »
« Jusqu'à quand pourrons-nous maintenir ce secret, Minerva ? S'il venait à l'apprendre, il sera détruit. Ne serait-il mieux pas de lui en parler ? » suggéra le ministre.
La vieille femme secoua la tête d'un air attristé. Elle plongea son regard dans celui de Kingsley et vit combien ce secret pesait lourdement sur ses épaules.
« Tout comme vous, j'ai pensé à cette solution et avant que vous ne puissiez l'adopter, j'ai cru qu'il serait mieux qu'il soit au courant mais maintenant, je crois qu'il soit préférable qu'il n'en sache jamais rien, Kingsley. Cet enfant a connu bien des souffrances et mérite de vivre sans le poids d'une telle vérité qu'il le détruirait complètement. Laissons-le dans l'ignorance car ce qu'il ne sait pas ne peut lui faire de mal. Parfois, il ne vaut mieux pas savoir » dit-elle.
« Tôt ou tard, il se questionnera sur ses origines. Il voudra connaître qui sont ses véritables parents et la couleur de ses yeux pourrait bien le mener sur la voie de la vérité » répliqua Kingsley.
« Nous ferons tout pour qu'il n'en sache jamais rien. Dumbledore nous y aidera » assura la sorcière.
« Dumbledore » cracha le ministre avec dégoût. « C'est à cause de cet homme que nous nous trouvons dans une telle situation ! Par sa faute, je suis obligé de mentir à mon enfant. Il n'aura causé que du tort à mon fils et croyez-moi que je me serais fait un plaisir de le maudire s'il avait toujours été en vie ! »
« Je partage votre colère, Kingsley, mais jusqu'ici, nous avons eu besoin de ses conseils pour protéger Gabrielis » rappela calmement l'ancienne directrice adjointe de Poudlard.
Kingsley était furieux contre Dumbledore et aurait souhaité lui faire payer tout le mal fait à son fils mais malheureusement, ce dernier était mort. Il ne restait plus sur terre que son portrait qui leur avait permis de prendre soin de Gabrielis jusqu'à présent grâce à ses conseils avisés. Ce fut à cet instant qu'il s'était rendu compte de la grande influence du défunt mage sur la vie d'un grand ensemble de sorciers.
« Vous avez raison. »
« Je veillerais sur Gabrielis, Kingsley. Il ne craint rien entre les murs de Poudlard. »
Kingsley poussa un soupir de lassitude et hocha la tête, approuvant les mots de la directrice de Poudlard. Cette dernière avait repris la direction de l'école à la mort de Severus Snape et avait supervisé la reconstruction du château durant l'été pour la réouverture de l'école à la rentrée prochaine qui se tiendrait dans à peine quelques heures.
« Merci. »
« Ne me remerciez pas. Vous savez que cet enfant compte autant pour moi que pour vous » dit-elle.
Il le savait mais parfois, il semblait oublier que Gabrielis était chéri par d'autres personnes que lui.
« Ses affaires pour Poudlard sont-elles prêtes ? » lui demanda Minerva.
« Oui » répondit-il en souriant. « Il était tellement impatient qu'il avait fini de boucler ses valises la semaine dernière. Il a hâte d'apprendre à Poudlard et de découvrir le château. »
Minerva fut amusée par l'impatience du jeune homme. Elle savait que ce dernier mourrait d'envie d'apprendre à Poudlard mais son excitation faisait penser à celle d'un garçon de onze ans.
« Je suis sûre qu'il s'y plaira et qu'il se fera de nombreux amis. »
« Je l'espère. »
Ils discutèrent encore quelques minutes de Gabrielis avant de mettre fin à leur conversation. Kingsley alla s'effondrer sur le canapé de son bureau et passa une main sur son visage, légèrement abattu. Il ne savait pas pourquoi mais il avait comme un mauvais pressentiment qui ne le quittait pas depuis quelques jours. Il espérait sincèrement que cela n'avait rien à voir avec son fils.
**VERMEILLE-MOI**
Harry s'éloigna de la fenêtre et se tourna vers ses bagages qui étaient posés près du lit qu'il avait occupé durant tout l'été. C'était le début d'un nouveau départ et il était excité par la perspective de réaliser ses rêves mais quelque part au fond de lui, il se demandait si c'était réellement ce qu'il voulait, s'il souhaitait vraiment devenir Auror. Jusqu'à présent, il ne s'était pas réellement préoccupé quant à son choix de carrière car il avait dû faire le deuil de ses proches, aider dans la reconstruction de Poudlard et soutenir Andromeda avec son filleul, Teddy. Donc, il n'avait pas eu le temps de penser à son avenir et encore moins de s'interroger sur une quelconque carrière. Il avait tout de suite accepter la proposition de Kingsley Shacklebolt de rejoindre le rang des Aurors car son meilleur ami, Ronald Weasley, fut invité lui-aussi à devenir Auror tout comme leur ami Neville Londubat.
Ronald avait immédiatement accepté la proposition de Shacklebolt, ravi de ne pas avoir besoin de retourner à Poudlard pour pouvoir intégrer le bureau des Aurors.
Le Ministre de la Magie leur avait fait cette proposition car ils étaient des héros reconnus par l'ensemble de la population sorcière. Kingsley avait bien évidemment proposé à Hermione d'intégrer le Département de la Justice Magique mais cette dernière avait poliment refusé l'offre, souhaitant retourner à Poudlard et obtenir ses ASPIC.
Hermione reprenait sa septième année aux côtés de Ginny et de Luna. Il ne verrait sa meilleure amie que durant les vacances et peut-être, à quelques sorties à Pré-au-Lard.
Il y avait tellement de pensées qui se bousculaient dans sa tête.
« Harry ! Ronald ! »
Il reconnut la voix de sa meilleure amie et sortit de sa rêverie.
« On arrive ! » hurla son meilleur ami qui revenait de la salle de bain. « T'es prêt, mon pote ? »
« Ouais. »
Harry avait demeuré durant tout l'été auprès des Weasley et avait décidé de quitter le Terrier lors de la rentrée de Poudlard mais aussi le premier jour de son entrée au Ministère en tant qu'Auror. Il irait vivre dans la demeure que lui avait légué son parrain, le temps pour lui de reconstruire la maison de ses parents à Godric's Hollow.
Il miniaturisa ses valises et descendit au salon en compagnie de Ron. Hermione et Ginny semblaient déjà prêtes, leurs bagages disposés à l'entrée de la cuisine. Arthur Weasley était assis, tenant la Gazette du Sorcier dans les mains, une tasse de thé posée sur la table. Molly leva les yeux vers les garçons, délaissant sa vaisselle.
« Vous êtes prêts à partir ? » demanda Molly.
« Oui, Molly » répondit Harry, ayant pris l'habitude, durant l'été, d'appeler la matriarche par son prénom.
« Alors inutile de tarder ici. Nous devons nous dépêcher si nous ne voulons pas que les filles puissent rater leur train » dit Molly.
Ils quittèrent le Terrier pour la gare de King's Cross et se rendirent sur la voie 9 ¾ . Harry eût l'impression d'avoir fait un bond en arrière dans le temps et de se retrouver dans la peau du garçon qu'il fut lorsqu'il avait onze ans. De jeunes enfants courraient sur le quai au milieu de leurs parents tandis que d'autres tentaient de rattraper leurs animaux de compagnie. Il posa son regard émeraude sur le Poudlard Express et eut l'envie soudaine de reprendre sa scolarité tout comme Hermione et Ginny.
« Je crois que nous ferions mieux de monter dans le train et de trouver un compartiment vide avant le départ » dit Hermione.
« Et nous devons aussi trouver Luna » ajouta Ginny.
Hermione acquiesça, en accord avec la rousse. Elle se tourna vers son meilleur ami et le serra très fort dans ses bras.
« Tu vas me manquer » murmura-t-elle.
« Toi aussi, Mione. »
Il allait regretter la présence et l'intelligence de la jeune femme mais il savait que c'était une étape nécessaire dans leurs vies, apprendre à vivre loin les uns des autres.
« Tu viendras souvent nous rendre visite, n'est-ce pas ? » demanda la lionne.
« Bien sûr. Je serais là pour votre prochaine sortie. »
Elle se retira lentement et lui sourit tristement, déchirée par leur séparation. Il savait que la jeune femme aurait souhaité qu'il obtienne ses ASPIC mais elle n'avait rien dit, le laissant prendre ses décisions sans interférer. Elle l'embrassa sur le front avant d'étreindre son petit-ami, Ron.
Harry regarda le couple un instant avant d'accorder son attention à Ginny. Tous les deux, ils n'avaient pas eu le temps de discuter de leur relation qu'il avait brusquement mis fin avant d'aller à la chasse aux horcruxes avec ses meilleurs amis. Il aurait souhaité prendre le temps de discuter calmement avec la gryffondor mais l'après-guerre ne le lui permit pas.
« M'écriras-tu ? » questionna Ginny.
« Autant de lettres que tu le souhaiteras, Gin' » répondit-il, sincère.
« Alors j'attendrais toutes tes lettres avec impatience » dit-elle avec un grand sourire.
Harry sourit lui aussi et attira la jeune femme dans un grand câlin.
« Tu vas me manquer. »
« Toi aussi, tu vas me manquer. »
Ils se séparèrent et Ginny enlaça ses parents avant de monter dans le train, bientôt suivie par Hermione. Harry et les Weasley attendaient patiemment sur le quai que le Poudlard Express puisse quitter la gare. Ils discutaient des changements qui étaient en train d'être opérés au sein du ministère lorsqu'ils remarquèrent la grande silhouette de leur ministre au milieu de la foule. Il marchait aux côtés d'un jeune homme qui semblait avoir un an de moins qu'Harry.
Shacklebolt se dirigea vers eux avec l'adolescent qui tirait son chariot à bagages à ses côtés.
« Arthur, Molly, Harry, Ronald » fit le ministre dans une salutation polie.
« Kingsley » le saluèrent-ils en retour.
« Qui est-ce ? » questionna Molly, intriguée par la présence du jeune homme aux côtés de l'ancien membre de l'Ordre du phénix.
« Ah oui ! » s'exclama l'ancien auror. « Permettez-moi de vous présenter mon fils adoptif, Gabrielis Shacklebolt. »
« Votre fils ? » fit Molly, surprise.
Harry posa son regard sur Gabrielis et sentit sa cicatrice lui faire mal lorsqu'il croisa les iris vermeils du fils adoptif de Kingsley.
Gabrielis était un jeune homme de taille moyenne, à la peau pâle, des cheveux noirs soyeux et bouclés qui atteignaient ses épaules. Il avait un beau visage à l'apparence aristocratique et des yeux d'un rouge carmin qui rappelait des pupilles familières au sauveur du monde sorcier.
« C'est un plaisir pour moi de faire votre connaissance » dit Gabrielis avec un doux sourire.
« Nous aussi, jeune homme » dit Arthur.
Le train se mit à siffler, annonçant son départ.
« Je ferais mieux d'y aller » lâcha-t-il, pressé. « J'espère avoir la chance de vous revoir. »
Gabrielis étreignit brièvement son père et monta rapidement dans le train.
« Bon voyage, fiston » lança Kingsley.
Gabrielis fit un signe à son père et détourna lentement son regard vers le jeune homme aux cheveux bruns en bataille et aux yeux verts émeraude qui se tenait tout près de lui. Il rencontra les prunelles du survivant et sentit sa tête pulser douloureusement.
« Regarde-moi… »
Pensez-vous que ce chapitre mérite une suite ? Qu'avez-vous compris de ce premier chapitre ?
