Junjô Romantica - Dix années plus tard

Auteur : Mena Jack

Titre : Dix années plus tard

Genre : Romance, Familial, Shonen-Ai

Pairing : Junjô Terrorist

Rating : T

Disclaimer : Les personnages du manga comme Miyagi & Shinobu ne sont pas de moi, mais de Shungiku Nakamura. Pour les autres, bah y a pas de copyright ^^

Note : Je me rappelle bien à quel point Yô Miyagi doute sur la longévité de sa relation avec Shinobu. Se demandant combien de temps le jeunot va être encore amoureux de lui. Un an ? Trois ans ? Que se passerait-il si dix années s'écoulaient ? Seraient-ils toujours amoureux ? Quelles ruses emploieraient-ils pour virent ensembles ? Auraient-ils réglé leurs différents avec leurs familles et comment ces dernières réagiraient-elles ? Je me suis immédiatement poser la question sur la forme d'une fanfic qui promet de remuée.


Chapitre 1 : Le quotidien


Le quotidien, effroyable, qui se répétait à longueur de temps. Une vie lente et morne sans aucun brin de fantaisie. Beaucoup de gens vivaient et revivaient les mêmes journées en permanence. Mais certains n'échappèrent pas aux aventures et aux péripéties.

Miyagi Yô, homme de quarante-cinq ans, ne connaissait plus le sens du mot quotidien. Il ne le vivait jamais, et ça depuis dix longues années. Chaque jour est une nouvelle épreuve, et, s'il pouvait y avoir des similitudes, aucunes journées ne se finissaient de la même manière.

Miyagi maudissait que sa vie ressemble à un capharnaüm. Mais, il ne maudissait pas pour autant la raison pour laquelle elle était ainsi. Et la raison était une personne ; une jeune homme qui répondait au nom de Takatsuki Shinobu. Désespérément amoureux de lui, alors que Yô avait tenté de le repousser maintes et maintes fois par le passé. Quelle importance maintenant, ils vivaient le bonheur à deux. Seulement, ce bonheur-là était souvent mis à mal et tenait sur le fil du rasoir.

La raison ? Elle était clair et simple ; Shinobu était un jeune homme, de dix-sept ans son cadet, ce qui donnait un coup sévère à leur relation. Il était aussi son ex-beau-frère, car Miyagi avait épousé sa sœur, Risako, treize ans, auparavant. Pour conclure en beauté, il était le fils du doyen de l'université dans laquelle Yô travaillait. Ce qui était très fâcheux, puisque cela les forçaient à vivre leur amour clandestinement.


Miyagi Yô, professeur de littérature et également le chef du département de littérature(1) de l'université Mitsuhashi, semblait rêvassé dans son bureau. Visiblement, il était préoccupé par quelque chose. Le regard hagard, fixant un angle au plafond de la salle, Yô prit une grande inspiration puis soupira d'un coup.

"Cela fait plus de dix ans qu'on est ensemble et il est toujours accro à un vieil homme comme moi… Décidément, je ne comprends vraiment pas les jeunes d'aujourd'hui…"

Il eut du bruit dans le couloir, ainsi qu'une exclamation étouffée derrière la porte. Puis trois coups tintèrent sur cette dernière. Le vieux professeur mit quelques secondes avant de remarquer que quelqu'un était devant la porte de son bureau en train d'attendre comme un con qu'on lui ouvre ! Il se redressa de son fauteuil, mais se cogna le genou contre le rebord de son bureau.

- Aïe ! Saloperie ! jura-t-il.

Les coups se firent entendre une nouvelle fois avec dans le geste une sonorité de colère, et Yô décida d'abord de se calmer, avant d'aller ouvrir au pauvre bougre qui attendait toujours.

Un homme mince et de taille moyenne fit son irruption dans le bureau. Ses cheveux châtains étaient en bataille, il affichait une expression crue et peu amicale sur l'ensemble du visage. Il semblait lutté contre une force invisible pour ne pas faire écrouler la pile de livres qu'il tenait maladroitement dans ses bras.

- Ah, Kamijô ! Te voilà enfin ! Tu en as mis du temps(2) ! fit Miyagi, avec un sourire large jusqu'aux oreilles.

- Professeur Miyagi, grommela le dénommé Kamijô, tu étais encore en train de tirer au flanc !

- Bah, non. Qu'est-ce qui te fais dire ça ?

- Tu m'as demandé d'aller te chercher certains livres contenant des poèmes de la période Edo à la bibliothèque pour que tu puisses avoir du temps pour régler ce litige personnel ! Mais je constate que je suis un parfait imbécile qui s'est fait avoir en beauté ! Je ne suis plus ton assistant, professeur ! Comment oses-tu m'en réduire encore à cela ?!

Kamijô Hiroki alla jeter la pile de livres sur le bureau de son collègue. Le démon était encore sur les nerfs, un vrai chat noir. Mine de rien, son caractère s''était un peu adouci avec le temps. Est-ce les années ou quelqu'un en particulier qui tarissait son caractère explosif ? Hiroki avait lui-même reconnu qu'il s'emballait un peu trop vite quand il était contrarié...

- C'est vrai, reconnu l'ainé, mais tu as toi-même une assistante professeur. Pourquoi ne l'as-tu pas envoyé à ta place ?

- Kariga Aya est une empotée, lâcha Hiroki comme si ses paroles étaient du venin. Il serait onze heures du soir, qu'elle n'aurait toujours pas mit la main sur ces livres ! Je suis bien plus efficace qu'elle !

Peu importe l'humeur de Kamijô, Miyagi s'en souciait pas le moins du monde, cela s'amusait plus, mais il plaignait grandement Kariga. Il haussa les épaules et rejoignit son bureau, s'y assit et commença à feuilleter quelques-uns des livres que lui avait si gentiment apporté son collègue.

- Aaah ! Mon pauvre Kamijô, il faut savoir ce que tu veux dans la vie, plaça le professeur.

Mais ce dernier le toisait avec une telle froideur, que Miyagi préféra replonger son nez dans les livres.

- En tout cas, merci ! Je vais pouvoir choisir de bons sujets d'études pour les prochains examens pour les quatrièmes années.

- Hum, je ne m'attendais pas à ce que tu recherches un sujet d'examen dans des vieux volumes.

- Surpris ? fit Yô alors qu'il feuillait deux livres en même temps.

Hiroki s'assit en face de son supérieur, séparant quelques livres - mal entassés - pour pouvoir mieux l'observer.

- Eh bien, oui. Tu prends part toujours à la facilité, que ça m'étonne que tu puisses choisir des sujets aussi durs pour les élèves, se moqua-t-il.

- Ils ne sont pas durs, répondit calmement Miyagi tout en continuant ses recherches. C'est juste que les gamins d'aujourd'hui ne s'intéressent plus aux vieux ouvrages comme ceux-là.

Kamijô essaya tant bien que mal à s'assoir de façon plus confortable sur la chaise où il était. Mais décidément, certains matériaux étaient tellement négligés ici, que rien ni fessait. Il tenta d'être le plus décontracté possible, mais il ne fit que s'agiter encore plus, ce qu'attira l'attention de Miyagi.

- Eh bien… Je peux savoir ce que tu fais ?

- Ah ? Euh… ah, ah, ah…! Ri-rien du tout, balbutia Kamijô, rouge de honte. Veux-tu un coup de main pour tes préparatifs d'examens ? demanda-t-il, plus pour fuir la gêne qu'il s'était créer qu'autre chose.

- Hein ? fit l'aîné craignant une ruse. Tu n'as pas autre chose à faire, Kamijô ?

- Il est bientôt l'heure de déjeuner, et j'ai déjà envoyé Kariga cherche de quoi manger. Alors, j'ai un peu de temps devant moi, c'est tout…

Yô eut un rire nerveux, et voulu pleurer de désespoir. Non, de l'aide que lui proposait Hiroki, mais parce que la dénommée Aya allait chercher le déjeuner. Sérieusement, n'allait-il jamais pouvoir avoir un bon repas par jour ?

- Bon sang, Kamijô… Pourquoi avoir donné cette commission à Kariga ? A tous les coups, elle va acheter des onigiris pas très frais, se lamenta le vieux professeur. Pourquoi ne pas l'avoir fait toi-même ?

Il eut un blanc, où l'air eut le temps de se charger peu à peu d'abnégations puis soudainement de colère. Kamijô Hiroki explosa aussi facilement qu'un volcan lors de son éruption.

- JE NE SUIS PAS TON DOMESTIQUE, PROFESSEUR ?! ET PUIS, SI TU NE VOULAIS PAS DE MON AIDE, TU POURRAIS LE DIRE CLAIREMENT, COMME CA, ON SERA FIXER ! hurla-t-il, en envoyant valser tout objet à porter de mains, dont les volumes sur le bureau.

- CE N'EST PAS CE QUE J'AI VOULUS DIRE !

Et il n'était pas encore midi. La journée promettait d'être longue…


De son côté, Shinobu essayait tant bien que mal à comprend le dossier qu'il avait en face des yeux : Droit civil, Tribunal de grande instance, affaire de divorce, le tout rattacher au Barreau de Tokyo.

"Bon sang, encore du civil !"

Takatsuki Shinobu, jeune homme de vingt-huit ans, avait orienté ses études vers le Droit. Encore gamin, il avait eu à choisir une université où il y aurait passé quatre années de sa vie. Renonçant à Mitsuhashi ainsi qu'à des études littéraires, il s'était tourné vers la meilleure université de la ville et son orientation fut le Droit(3).

Aujourd'hui, le jeune Takatsuki exerce le métier d'avocat. Son bureau résidait dans un luxueux immeuble du centre-ville. Mais, Shinobu ne travaillait pas seul, non. Son père à trouver sage l'idée d'associer son fils avec un autre avocat, qui ait suffisamment d'expérience pour guider Shinobu dans cette voie.

Ce dernier avait obtempéré l'idée sans rechigner, mais sans non plus donner un quelconque enthousiasme. En réalité, s'il a accepté le projet d'association sans dire un mot, c'était plutôt grâce à une discussion avec un certain professeur - discussion qui a vite dégénérer en dispute - qu'autre chose.

Le simple fait de penser à Miyagi, lui suffit à le faire rougir devant son dossier de Droit civil.

"Quelle galère de se comporter encore comme un enfant !"

Pourtant, rien de pouvait changer la façon d'être de Shinobu. Il était amoureux et il s'en réjouissait. Peu de gens, maintenant, trouvent le grand amour quasi-parfait ; le cas de divorce sous son nez en était la preuve même.

- Takatsuki ! Me Takatsuki ! appela quelqu'un d'une voix grave.

Shinobu leva la tête ; en face de son bureau, de l'autre côté du couloir, il y avait celui de M. Fujiokô. Les portes des bureaux respectifs étaient ouvertes, ce que pouvait faciliter la communication, même si il y avait le standard téléphonique…

- Qui a-t-il, Me Fujiokô ? répondit Shinobu, un peu ennuyé.

- Vous vous en sortez dans votre dossier ? Quel est déjà le Tribunal…

- Grande instance, cas de divorce, répliqua automatiquement le terroriste.

- Ah, je vois…

On entendit une chaise roulée, puis des pas sur du parquet. Fujiokô déboula sans tarder dans le bureau du jeune avocat. C'était un homme de grande taille - plus grand que Miyagi en tout cas - et il était plus jeune aussi. Étrange que le père de Shinobu connaisse un homme aussi jeune dans ses contacts. Pour dire, il était à peine plus vieux que Shinobu. Il avait les cheveux mi- longs et noirs et portait des lunettes. Il semblait être quelqu'un de peu sérieux, hors mis dans son travail.

- Je vous laisse cette affaire, Takatsuki, sourit-il. Vous faites toujours de l'excellent travail.

- C'est parce que ces affaires sont simples à en pleurer, tonna Shinobu.

Fujiokô fit les yeux ronds.

- Simples ? Un procès n'est jamais simple, mon ami. Un jour, vous tomberez sur un gros morceau et jamais, jamais plus vous ne direz qu'un procès est simple.

- Peut-être bien que oui, peut-être bien que non, rétorqua le terroriste sur un ton de défi.

- Mais, si il y a une bien une chose que je vous reproche c'est que vous vous impliquez trop émotionnellement trop dans votre tâche. La Justice n'est pas une forme de Vengeance. Vous n'êtes pas un héros, Takatsuki, vous êtes un avocat. Ne promettez pas n'importe quoi à vos clients.

En effet, Me Fujiokô était plein de sagesse. Ce qui irrita Shinobu. Décidément, avocat et terroriste ne font pas bon ménage.

- J'y veillerai, dit-il en jetant un œil à la pendule accrochée au-dessus de la porte. Oh, rajouta-il. Il se fait tard. Je crois que je vais rentrer chez moi, maintenant.

L'avocat se retourna pour regarder l'heure qu'affichait l'instrument. Il était six heures du soir. Il haussa les épaules.

- Tant qu'à faire, je vais rentrer, moi aussi, conclut-il avec le sourire. Ma fille va bientôt rentrer du Conservatoire de Musique.

- Alors, à demain, dit Shinobu déjà prêt à partir.

Fujiokô ne le vit même pas se préparer. Comment ce jeunot arrivait-il à faire un truc aussi dément ? Il le salua de la main. Et Takatsuki disparut derrière la porte.


Miyagi était convenablement assis sur le canapé en train de lire le journal afin de connaître les prévisions météorologiques du week-end. L'archipel du Japon tout entier croulerait sous la pluie pour le reste de la semaine. Pas étonnant pour ce mois de Mars.

Quelle heure était-il déjà ? Sept heures passées. Il soupira de lassitude. Nerveux, il s'autorisa à allumer une cigarette. Profitant de deux ou trois bouffées, la dite cigarette se retrouva bien vite dans le cendrier que trônait sur la table basse remplit de mégot.

Il se leva, préférant gérer son stress à faire les cent pas dans l'appartement, plutôt qu'à être assis comme un imbécile.

Puis, il entendit des clés tournées dans la serrure et immédiatement il se précipita vers la porte d'entrée.

- Je suis ren…! Hum !

Shinobu n'eut même pas le temps de finir sa phrase, que son amant s'était déjà jeter sur lui, le serrant dans ses bras. Le jeune avocat fronça les sourcils, pour cause, l'impolitesse dont faisait preuve Miyagi de sauter sur les gens comme ça, à peine entré. A cet instant, il crut se reconnaître en Miyagi.

- Tu m'as… tellement manqué ! souffla le professeur aux oreilles de Shinobu, resserrant encore plus son étreinte sur lui.

L'intéressé rougit et laissa son irritation au vestiaire. Il enroula, plutôt, ses bras autour du cou de son homme, reposant sa tête sur l'une de ses épaules.

Yô avait raison. Ou plutôt, ils ne s'étaient pas vus depuis le week-end dernier, et il était jeudi soir. Il n'était pas question de tout foutre en l'air pour si peu. Ils avaient attendu si longtemps de se retrouvés, ils comptaient bien en profiter.

- Tu m'as manqué, toi aussi, confia le terroriste, encore plus rougit qu'avant.

Ils desserraient leur étreinte pour s'en donner une nouvelle, mais d'un tout autre genre. Miyagi déposa ses lèvres sur celles de Shinobu, s'adonnant dans un baiser passionné.

- Dis-moi que tu restes ici, ce soir.

- Je reste. Je n'irai nulle part, fit Shinobu encore dans les bras de son amant.

C'est en entendant ces mots, que Yô s'autorisa à relâcher Shinobu, bien que les deux auraient souhaité rester ainsi encore un peu.

- Tu veux que je prépare le dîner, proposa le jeune homme.

- Non, laisse. Je vais m'en occupé. Tu dois être épuisé.

- A qui le dis-tu…

Miyagi se dirigea vers le coin cuisine tout en inspectant les placards et le réfrigérateur, histoire de savoir quoi préparer de bon pour ce soir.

- C'est dommage, fit le professeur, amusé. J'aurais aimé me détendre un peu avec toi. Mais si tu es épuisé... Que puis-je y faire, alors ?

- Mais je peux péter la forme, quand tu veux ! se rétracta le plus jeune des deux, un peu vexé.

- J'imagine bien, ria Yô, tout en faisait bouillir de l'eau dans une casserole.

Shinobu vint s'allonger le long du canapé, tournant, ainsi, le dos à Miyagi. Il était vraiment fatigué, ce qui attrista un peu le professeur qui ne l'avait plus touché depuis la semaine dernière. Si Shinobu avait besoin de dormir, qu'il dort. Sa santé physique passait avant tout amour physique.

- Au fait, lâcha le jeune Takatsuki. Est-ce qu'elle est rentrée ?

"Aïe !"

Miyagi ne souhaitait pas trop parler d'elle, mais visiblement, il n'avait pas le choix.

- Oui, elle est même venue me saluer quand elle est rentrée de son boulot, répondit le vieil homme, en coupant des tomates en petits morceaux.

- Comment va-t-elle ? Je ne l'ai pas vu depuis hier matin, demanda Shinobu, ennuyé de devoir parler de ça, alors qu'il était avec Miyagi. Quand je l'ai eu au téléphone, elle semblait tendue.

- Eh bien, elle était comme d'habitude, je crois. Elle ne m'a pas paru spécialement stressée, lui répondit Yô.

- Désolé, s'excusa Shinobu en se retournant vers Miyagi. Je vois bien que toute cette histoire te gêne. Mais, je ne l'ai pas fait de bon cœur.

- Je le sais bien, Shinobu, soupira Miyagi. Ne crois pas que je ne puisse pas comprendre.

Le jeune homme, angoissé par la situation, détourna son fin regard de l'homme qu'il aimait.

- Je l'ai fait… pour nous, souffla-t-il, en baissant les yeux.

Le professeur reposa ses ustensiles de cuisine, et reporta son attention sur Shinobu. Toujours Shinobu… Il alla le rejoindre sur le canapé et attrapa la tête de jeunot fermement pour lui forcer un face à face. Lorsque leurs prunelles se croisèrent, Miyagi aperçu du remord dans les yeux de son amant, ainsi que des larmes.

- Je le sais, répéta Miyagi, un sourire tendre aux lèvres. Ne pleure pas pour ça, c'est stupide. Et puis, tu sembles oublié que je suis, là, moi.

- Miyagi(4), pleurnicha Shinobu, reposant sa tête sur le torse de son homme.

Ce dernier le prit de nouveau dans ses bras, le forçant à calmer son émotion soudaine. Shinobu était resté le même pour Miyagi. Il était toujours aussi sensible et adorable qu'autre fois.

- Va lui parler, lui proposa le professeur.

- Je peux y aller ?

- Évidement ! Mais tu as intérêt à revenir ! Sinon, je te laisserai régler ce pétrin tout seul ! Cela ne devrait pas être trop compliqué pour l'illustre avocat que tu es ! s'exclama Yô en souriant, lui faisant comprendre que cela ne le gênait pas, mais au contraire, qu'il trouvait cela nécessaire, voire indispensable, pour aller de l'avant dans ce casse-tête sociale.

- Tu n'oseras jamais, défia le cadet sans décroché un sourire mais comprenant, néanmoins, les intentions de son homme.

C'était évident, et Miyagi répondit par un chaste baiser, avant que Shinobu ne prenne congé. Le terroriste se leva et prit son courage à deux mains. Il prit ses clés, enfila une veste, puis se dirigea vers la porte. Il jeta un dernier coup d'œil vers Miyagi qui était retourné à sa cuisine.

Une fois la porte passée, Shinobu attendit quelque secondes avant de faire quelque pas pour se retrouver devant son apparentement(5). Il mit une main sur la poignée et constata que la porte était ouverte. En instant, il était passé de l'appartement de Miyagi au sien.

- Shinobu ? C'est toi ?

- Oui, répondit ce dernier non grandement motivé.

Une jeune femme fit son apparition dans le hall de l'appartement. Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'elle n'était pas japonaise. Elle était de taille et de corpulence moyenne. Une jolie fille aux longs cheveux ondulés et de couleur blond vénitien. Elle avait aussi de pétillants yeux verts avec des reflets dorés. Le tout conclut avec des formes misent en valeur par un accoutrement simple mais décontracté.

- Bonsoir, Judy.

- Bonsoir, Shinobu. Je suis navrée, je sais bien que tu dois passer ta soirée avec lui… mais j'ai à te parler de toute urgence.

- De quoi s'agit-il ?

Shinobu redoutait cet instant ; il ne voulait pas en parler. Il avait bien trop honte de ce qu'il avait fait. Maintenant, il était comme tous ces vieux, avec leurs stupides avantages. Il caressa l'étrange petite chose brillante qu'il avait à l'un de ses doigts.

- Ta sœur m'a téléphoné, je crains que notre mariage ne puisse plus continuer ainsi.

Le mariage. Voilà l'un des quotidiens dont rêve en réchapper Shinobu. Mais, hélas pour lui, le mariage n'est pas un quotidien qu'il faut prendre à la légère.


Memento :

(1). Je me suis dit qu'en dix ans de travail, Yô & Hiroki pouvaient très bien recevoir des promotions, et c'est idée m'enchantais. Après tout, les Japonais sont boulot-boulot.

(2). Le tutoiement est un véritable casse-tête, non ? Dans la fic, Miyagi & Kamijô se connaissent maintenant depuis très longtemps et les professeurs sympathisent plutôt rapidement dans le monde de l'éducation, le Japon ne doit sûrement pas y échapper.

(3). J'ai mis très longtemps à comprendre ce que voulait dire Shinobu dans les scans du manga, apparemment, il va à Todai plutôt qu'à M Uni, et choisit d'étudier le Droit (Law, en anglais, qui veut plutôt dire Loi).

(4). Peut-être qu'au bout de dix ans, Shinobu appellerait Miyagi pas son prénom ou peut-être pas. Mais, j'y repenserai.

(5). Dans le manga, Shinobu prend un appartement juste à côté de celui de Miyagi. Même si au final, il n'y restera pas longtemps. Personnellement, j'ai décidé de garder l'appartement.