Salut à tou-te-s !

Alors, il s'agit de la toute première histoire que je publie. Je vais aborder des thèmes sensibles comme les tentatives de suicide, les dépressions donc soyez conscient-e-s pour votre propre protection de vos limites.

N'hésitez pas à me laisser une petite review.

Bisouuuus

Fabinou.

Chapitre 1 : The Baffled King

Le jeune Malefoy se regardait une dernière fois dans la glace. Dans quelques minutes, il allait commencer une nouvelle nuit de garde aux urgences de l'Hôpital Sainte-Mangouste. Il était alors dans sa dernière année d'internat en médecine d'urgence et traumatologiques hospitalières. Sainte-Mangouste était sans conteste, l'établissement hospitalier universitaire le plus réputé de Grande-Bretagne. L'hôpital combinait technologie de pointe et une pédagogie très efficace. Intégrer ce programme était sans aucun doute, pour le blond, l'effort de toute une vie et un rêve d'enfant qu'il réalisait en devenant médecin. Alors que son père aurait préféré qu'il prenne sa part au sein de la firme familiale, entreprise immobilière reconnue dans toute l'Angleterre, Draco avait décidé, avec l'appui de sa mère, de donner sa vie pour sauver celles des autres. Pour arriver à ce stade, le blond avait dû obtenir les meilleures notes possibles à ces A-Levels* ainsi que passer une des concours les plus sélectifs d'Europe après des mois d'études théoriques et intensives d'anatomie et de physique.

Paré de sa tenue habituelle d'interne aux couleurs émeraudes et de sa blouse blanche, le blond caressait délicatement le dessous de ses yeux bordés de cernes sombres. Ces dernières ne seraient qu'alourdies après la longue nuit qui l'attendait. Incidents domestiques, abus de substance plus ou moins licites et d'autres blessures inattendues allaient l'accompagner jusqu'à l'aube. Sans oublier évidemment le serment d'Hippocrate, Draco espérait que sa nuit serait davantage rythmée que les précédentes. En effet, dernièrement, les nuits avaient été plutôt calmes et le jeune docteur avait davantage été aspergé de vomi que d'hémoglobine. Les pensées du blond furent interrompues par l'entrée dans le vestiaire d'une jeune femme brune, qui interpella Draco.

« Tu viens ? Blaise est à deux doigts de s'endormir en remplissant les dossiers post-op »

Pansy fit un geste de la tête pour inciter son collègue à la suivre. Draco, Blaise et elle avaient passé leurs années de médecine ensemble, s'entraidant dans la dureté de ce parcours. Ils étaient maintenant tous les trois collègues et en dernière année d'internat à Sainte-Mangouste. Cette nuit-là, Pansy et Draco étaient tous les deux de garde et allaient surement devoir boire quelques tasses de café pour tenir debout.

« J'arrive, Parkinson »

La jeune femme leva les yeux au ciel en entendant son ami et collègue l'appeler par son nom de famille. Pansy avait très vite cerné le blond lors de leur rencontre et elle s'était faite rapidement à ses réactions et agissements souvent froids et distants. Draco avait une carapace épaisse mais il savait passer outre lorsque ses amis en avaient besoin.

« On a une TS en chemin, prépare-toi ; »

Le blond fronça les sourcils pendant que la brune le laissa seul. TS. TS pour tentative de suicide. Il détestait cet acronyme. Selon lui, il n'agissait qu'une déshumanisation d'un acte de détresse ultime d'un être humain. Trop souvent, il avait l'impression que ses supérieurs et collègues vantaient l'esprit du médecin-robot. Or, pour Draco, être médecin c'est accompagner les patients. « Un esprit sain dans un corps sain ». Il ne fallait pas l'oublier. Longtemps, le jeune homme avait hésité à se spécialiser en psychiatrie. Il avait même effectué un stage dans le service de l'hôpital, qui malgré les barrières psychologiques mises en place, l'avait grandement affecté. Le docteur avait rencontré, durant ces quelques semaines, des âmes brisés, des corps parfois abimés, recouverts de cicatrices à des endroits bien choisis. Certains étaient tellement jeunes et déjà si bousculé par la vie ou par leurs maladies. Loin des clichés, Draco avait fait face à une réalité douloureuse durant ce stage. Jamais, il ne l'oubliera.

A la place, il s'était dirigé vers la médecine d'urgence et traumatologiques. Très concrètement, il était le médecin qui prodiguait les premiers soins hospitaliers aux blessés ou souffrants. Cette spécialisation lui permettait une immense variété d'intervention. En plus de cela, il arrivait à Draco d'accompagner directement les services d'urgences sur place, afin d'intervenir le plus rapidement possible. Bien sûr, ce travail lui imposait un style de vie difficile. En effet, il devait jongler entre services de nuits et de jours, et cette instabilité était d'autant plus forte qu'il n'était pas encore médecin titulaire.

Une fois, ces pensées mises de côté, le jeune homme décida de se dépêcher. Il sortit dans le couloir immaculé et se dirigea vers les urgences situées au bout du couloir. Alors, il sortit par la porte et sortit une cigarette, la dernière avant le service. L'urgentiste distingua alors une grande silhouette affaissée contre le mur discutant avec Pansy.

« Bah alors Zabini, on m'a dit que tu as pris presque une demi-heure pour faire quelques points de sutures à un gamin ce matin. » s'amusa Draco, en serrant la main de son ami.

« Mais vous allez arrêter avec cette histoire ? » grogna Blaise « Il s'agitait partout et sa mère ne m'aid… »

Les mots du médecin furent coupés par le son lointain de sirènes d'une ambulance. Immédiatement, le blond écrasa sa cigarette contre le mur et, accompagné de Pansy, vers l'entrée des ambulances et voitures, située à quelques mètres. Une minute plus tard, l'ambulance s'ouvrit avec fracas sur un pompier qui les alerta de la situation.

« Homme de 26 ans, retrouvé les veines tailladées au couteau par une amie, très probablement une TS. Il a perdu beaucoup de sang mais on a réussi jusqu'à maintenant à contenir l'hémorragie avec des compresses. »

Le pompier, Ernie, était un habitué de l'hôpital. Draco l'avait plusieurs fois accompagné sur le terrain lorsqu'il était en service avec les pompiers ou les autres de services de secours. Le blond appréciait son collègue pour son professionnalisme et sa discrétion. Le jeune docteur Malefoy n'était pas du genre très loquace hormis avec ses quelques amis et collègues. Il n'aimait pas les questions et n'aimait pas en poser. C'était une équation assez simple qu'Ernie avait vite comprise heureusement.

« Très bien, merci Ern' » dit à toute vitesse Pansy pendant que Draco prit les choses en main

« il nous faut des compresses, des poches de O neg, et il faudra contacter le service psychiatrique. »

Le blond ne vit pas son amie froncer les sourcils en voyant le visage du blessé. Il était beaucoup trop préoccupé par les poignets du jeune homme recouvert par plusieurs couches de compresses rouges de sang. Ils s'occupèrent avec les pompiers à faire descendre le brancard et à se diriger de toute vitesse vers les urgences. Ce qui importait était de stopper la perte d'hémoglobine et d'en réintroduire dans le corps du patient. Les coupures n'étaient pas aussi profondes qu'on aurait pu redouter mais le très faible pouls du patient ne permettait d'être rassuré quant à la rapidité de sa prise en charge.

« Selon toi, quelle quantité de sang a-t-il perdu ? » demanda Pansy, qui regardait les pupilles du garçon.

« Au moins 1 litre, je dirais, son amie l'a trouvé alors qu'il y avait déjà une grosse flaque sur le sol. Elle a fait ce qu'elle a pu avec des torchons mais elle était totalement paniquée » répondit son collègue pompier. Les deux médecins se regardèrent, inquiets. Le corps d'un homme adulte contient à peu près 5 litres de sang. A partir d'une perte de 30% de la quantité sanguine, il peut y avoir de réelles complications.

« Et où est-elle cette amie ? » interrogea Draco.

Pansy regarda son collègue avec un regard soucieux avant de lui montrer avec même regard, la jeune femme se tenant à quelques mètres d'eux. Hermione Granger regardait avec effroi la scène qui se déroulait devant elle. Son chemisier était taché de sang et ses yeux montrait un état de choc certain.

Le blond eut alors un mouvement de recul en voyant ce fantôme du passé. « Granger, mais alors … »

Pendant une fraction de seconde, Draco fut pris d'un léger vertige que sa collègue distingua très vite.

« On le met sous perfusion et on le recoud dès que l'hémorragie sera stoppée » décida Pansy en direction de ses collègues.

« Quel crétin… »

Draco avait grogné ces paroles dans sa barbe. Non pas pour désigner son patient, mais pour se critiquer lui-même. Lui qui détestait la déshumanisation des patients et la robotisation des médecins, il ne s'était même pas arrêté sur le visage et l'identité du sien. Il avait préféré agir sans savoir qui il traitait. Or, il se rendit compte très vite que la personne qu'il essayait de maintenir en vie n'était pas un inconnu, loin de là. En se reculant, il put observer délicatement le visage de celui qui était sur sa table. Les cheveux en batailles, des lunettes rondes demeurant au-dessus de son nez surplombant un visage si connu devenu si pâle.

Harry Potter gisait devant lui, entre ses mains.

*Équivalent au Baccalauréat Français