PILE OU FACE ?
PROLOGUE
Post Breaking-Dawn
CPOV
Journal personnel de Carlisle Cullen, 2009, Dartmouth, USA.
Esmée
Esmée, Esmée, Esmée !
Mon existence, ma joie, mon espoir, mon soutien. Il n'en restait rien.
Partis en fumée, comme ma moitié d'orange, mon rayon de soleil, celle qui avait été toute ma vie.
Les cendres étaient encore chaudes et les regardais, aveuglé de chagrin.
L'attaque nous avait pris par surprise.
Aro n'avait pas digéré l'affront et la tentation d'agrandir sa collection l'avait mené, lui et toute sa garde, de retour sur mes terres. Alice n'avait rien vu, Bella,Edward et Nessie en voyage en Europe, n'avaient pu arriver à temps. Victoria avait finalement gagné, compagnon pour compagnon...Quelle ironie !
Avant de la détruire, Aro l'avait suppliciée pour obtenir son secret, les clés de ce don qui lui permettrait de passer entre les mailles d'Alice...Ne rien décider, laisser le flou des situations devenir le flou de ses visions...Venir en Amérique pour une autre affaire et, au dernier moment, faire une escale dans l'itinéraire pour obtenir quelques objets de rares, Alice, Edward et Bella, et affirmer la dominance des Volturi sur le monde vampire en faisant un exemple avec l'ancien ami que j'avais pu être.
Dans ce champ désert, la bataille commença. Ils s'attaquèrent d'abord au plus faible d'entre nous, mon Esmée...
Assister impuissants à sa destruction nous rendit fous de rage, Jacob, Seth décimèrent une bonne partie de la garde, Alice et Jasper profitèrent du don unipersonnel de Jane pour la détruire elle aussi. Tandis que Jasper agonisait au sol sous le regard concentré de Jane, Alice réussit à lui arracher la tête. Alec ne put la défendre, trop occupé à tenter de survivre entre Emmet et Rosalie. Je m'occupais personnellement d'Aro, qu'étrangement ses deux frères ne soutenaient pas. Ils s'étaient tenus en retrait, refusant l'affrontement, déchaînant la rage de Aro au moment même où il donnait l'ordre de tuer mon aimée.
Quand il ne resta plus que Caius, Marcus et Félix à l'orée du champ, celui-ci nous supplia pour une trève. Son cri et ce qui suivit nous figea tous :
- " Etes-vous prêts à reprendre l'ordre vampire si nous disparaissons ?"
Etais-je prêt à gérer ce pouvoir ? Je n'en savais rien, je venais de perdre mon Esmée et j'étais dévasté.
- " Nous détruire serais justice, Carlisle, mais...ensuite ? Qui maintiendra l'ordre vampire ? Qui défendra le secret ? Volterra telle qu'elle fut était imbue de pouvoir, mais elle était nécessaire. Volterra est toujours nécessaire..."
Je ne sais pas si je fis le bon choix, ce jour-là.
Bon nombre de vampires périrent dans ce champ. Nous n'avions à déplorer qu'une seule perte de notre coté.
Tant de haine, d'avidité...Si peu d'amour, de ce qu'avait été Esmée...
Une fois de plus, j'utilisais ma raison pour décider de notre avenir, de l'Histoire de notre race. Volterra changea de main, le nouveau conseil formant une alliance pacifique avec le clan Cullen. Caius, Marcus et Félix partirent en paix.
A ma demande, mon clan retourna chez nous et je restais seul quelques jours sur place. Seul, vide de sa présence, trop hébété par sa perte pour mettre un nom sur cette é devais tenir, pour mon clan, pour mes enfants, c'est ce qu'elle aurait voulu.
Tenir et continuer.
Essayer...
Les mois qui suivirent, je continuais d'endosser mon rôle de Patriarche.
Je conseillais, je consolais, j'épaulais, je guidais les miens comme je pouvais...
Je viens de leur apprendre qu'Esmée, bien qu'adorée et aimée comme telle, n'était pas mon âme sœur. Je serais déjà mort sinon, les vampires ne survivant pas à la perte de leur compagnon éternel. Jasper, évidemment, n'est pas surpris, il l'a su dès le début et sa discrétion à ce sujet a fait de lui plus qu'un fils, un allié loyal et avisé. Mais ce fut un choc pour Rosalie qui a pris l'annonce comme un soufflet. Parce que sa beauté ne m'avait pas touché non plus je lui ai préféré Esmée… Ma fille et son égo démesuré m'agaçent de plus en plus…
Esmée savait m'apaiser et tirer le meilleur de mon caractère.
Sans elle, je me surprends à redevenir plus acide, moins patient, parfois même agressif envers ma famille. Gêné, je reste de plus en plus longtemps dans mon bureau. J'essaie de contrôler mon humeur et de m'améliorer en tant que personne…
Dieu seul sait si je vais y arriver…
