Souviens-toi…
Chapitre 1
Kyô arriva le premier au sommet de la montagne.
- Ahha ! j'ai gagné ! j'ai enfin réussi à gagner contre toi !
Yuki le rejoint quelques secondes plus tard. Il écarta une mèche de ses cheveux argentés qui tombait devant ses yeux, et s'assit,soucieux.
C'est lui qui avait proposé à Kyô de faire une randonnée en montagne,accompagnés de quelques autres membres de la famille Sôma,lesquels n'avaient pas trouvé intéressant de ne mettre qu'une heure au lieu de six pour gravir la montagne avant de pique-niquer. Ils suivaient donc les deux garçons de loin.
Ceux-ci étaient au dessus des nuages, devant une vue magnifique, où le vert dominait largement.
D'un seul coup, Yuki se releva brusquement, résolu à parler à Kyô. Il regarda le cadre dans lequel il était, la beauté de la montagne, à peine ternie par la pluie qui s'annonçait. C'était maintenant ou jamais.
- Kyô ?
Celui-ci, très occupé à hurler au ciel qu'il était le meilleur, n'entendit pas.
- Kyô ?
Inutile.
- Baka neko ! Tu vas répondre, oui ?!
Et pour faire bonne mesure, il lui lança son sac à la figure.
- Non mais ça va pas ?! Ca fait mal ! T'es mauvais perdant !
- Ecoute ce que j'ai à te dire, crétin !
Ravalant son comment ça, « crétin » ? , Kyô s'assit en face de Yuki. Celui-ci inspira profondément avant de se lancer.
- Je pense que je t'aime.
Voilà, c'était dit. Il guetta la réaction de Kyô.
Ce dernier semblait vaciller.
- Je…ce n'est pas…normal ! balbutia-t-il.
- De la part de quelqu'un qui se transforme en chat,ça me semble plutôt ironique !
- C'est pas ça, imbécile ! Ce que…
« Non » pensa Kyô « je l'aime, mais…c'est pas sain ! C'est pas possible. »
Yuki avait, sans le savoir, fait remonter à la surface l'enfance de Kyô. Les yeux accusateurs de sa famille, de son père, le regardaient à nouveau. Et ces regards l'empêchaient d'avancer.
Il en avait déjà trop supporté. Il était déjà un monstre, pas besoin d'en rajouter.
- Je peux pas.
C'est ce moment que choisit la pluie pour tomber. Yuki se raccrocha à ce qu'il pu pour ne pas sombrer.
-Je redescends chercher les autres. dit-il.
Kyô le suivit, en respectant son malheur.