Note de l'Auteur : Et voilà. Je me lance dans l'univers de Criminal Minds. Il fallait bien que ça arrive un jour, je ne pouvais pas laisser passer l'opportunité d'écrire sur Spencer Reid ! Vous l'aurez donc compris, cette fic sera essentiellement centrée sur ce personnage torturé et parfaitement génial.
Disclaimer : Les lieux et les personnages présents dans l'histoire suivante ne m'appartiennent pas. Je ne tire – par conséquent – aucun bénéfices financiers de cette fiction.
Spoilers : 2x14 - 2x15 – 2x16 essentiellement. Je ne tiens pas compte de la saison 3, Gideon faisant toujours parti de l'équipe dans ma fic. Je la situerais vers la fin de la saison 2, avant les derniers épisodes…
Conseil de Musique : Infra-Red - Placebo
The Father's Salvation
Chapitre 1
Nietzsche a écrit : « La plus grande masse des sentiments ne s'extériorise pas par la parole. Et le mot lui-même ne fait que suggérer... »
Quantico, Virginie – BAU.
« Reid, attention ! »
L'avertissement ne vint que trop tard, et Spencer vit, impuissant, sa main accrocher le gobelet de café posé sur le rebord du bureau. Il lui sembla qu'il mettait des heures à basculer, commençant sa chute inexorable vers le sol. Mais ce n'était évidemment qu'une impression : si cela avait vraiment été le cas, il aurait été en mesure de faire quelque chose. Enfin, le gobelet en plastique s'écrasa sur le parquet de la salle de débriefing en projetant son contenu un peu partout.
Reid observa la marre de café qui s'étendait à présent à ses pieds, la mine défaite. Une main s'abattit alors sur son épaule, et lorsqu'il releva la tête, il rencontra le regard compatissant de Morgan qui lui tendait un mouchoir en papier.
« Pas de chance, mon vieux. C'est ce qui arrive quand on a deux mains gauches… !
Se gardant de faire le moindre commentaire, Reid se saisit néanmoins du mouchoir et s'accroupit précipitamment sous le regard de l'équipe afin d'éponger le café qui commençait à s'infiltrer dans les rainures du parquet. Comme pour transposer l'attention, Hotchner reprit où il en était avant l'accident.
« La petite Cassie Newell a retrouvé ses parents cet après-midi. On nous a fait savoir que son ravisseur a bien rejoint la cellule qui l'attendait et que son procès devrait se conclure par une peine d'enfermement conséquente. »
Il marqua une pause et sonda son équipe du regard, s'attardant particulièrement sur Reid qui se relevait, son mouchoir auparavant blanc, à présent imbibé de café.
« Excellent boulot, tous. Vous avez quartier libre pour le reste de la journée et pour la soirée », conclut-il en esquissant un de ses rares sourires.
C'est dans un joyeux brouhaha que l'ensemble de l'équipe quitta le bureau, chacun ressentant l'agréable sentiment du travail bien fait. Reid fut le dernier à quitter les lieux ; lorsqu'il eut achevé de nettoyer sa maladresse, il s'empara de ses affaires et rejoignit J.J et Morgan qui envisageait d'aller boire un verre pour fêter la résolution de l'affaire.
« Tu viens avec nous, Reid ? »
Le jeune homme mit quelques secondes à répondre, concentré sur la fermeture éclair de sa veste qu'il tentait vainement de fermer. Il finit par secouer légèrement la tête, en signe de dénégation.
« Non… Je… J'ai des choses à faire », fit-il vaguement, bien conscient qu'il leur servait là une bien piètre excuse.
Il ne chercha cependant pas à s'expliquer davantage, et se saisissant de la bandouillère de son sac, commença à se diriger vers les portes de l'ascenseur. Il poussa un soupire de soulagement en entendant le « ding » salvateur indiquant qu'il se trouvait enfin seul. S'adossant à la paroi en métal de la petite cabine, il ferma un instant les yeux, appréciant particulièrement le fait de ne plus avoir à afficher ce sourire de façade qui lui pesait de plus en plus.
Mais Reid savait que s'il tenait à conserver sa place dans l'équipe, son trouble ne devait pas être perçu par les autres. La difficulté consistait dans le fait que son équipe était constituée de profileurs plus compétents les uns que les autres. Reid commençait à soupçonner Gideon et Hotchner de voir clair dans son jeu. Mais que pouvait-il faire sinon sourire davantage ?
Les portes de l'ascenseur s'ouvrirent et Reid sortit, semblant traîner avec lui toute les peines du monde. La démarche pesante, il quitta le BAU, sans se douter une seconde que ce quotidien morose dans lequel il s'était enfermé malgré lui, allait se retrouver chamboulé.
Peut-être pour le meilleur, mais surtout… pour le pire.
