Disclaimer : Le monde ne m'appartient pas mais pas mal de personnages ici oui. Merci J.K. Rowling pour l'univers. Ceci sera un two-shot, je pense (sûrement). Bonne lecture à tous.
Jeu dangereux
-Tiens, Weasley.
-Zabini, la salua froidement Hugo.
Hugo Weasley, vingt-six ans, brillant journaliste pour la Gazette du Sorcier, rubrique historique, écrivain raté -cela dépend de quel point de vue vous vous placez sachant qu'après avoir fini son bouquin, Hugo l'a brûlé, une bouteille de Tequila Brûlante à la main-, toujours déprimé par la perte de son premier amour -et dernier, d'après Hugo-, une certaine Adélaïde Grangeon, Médicomage, vivant désormais en Afrique du Sud avec son dernier copain en date, Andrew Corner.
Aobh Zabini, vingt-cinq ans, vivant uniquement et très oisivement de la richesse des Zabini, partageant son temps entre les sorties nocturnes avec ses amis fidèles anciens Serpentards, comme Melchior Nott avec qui elle entretient des relations épisodiques, Mia Dolohov, Stephen Flint et Célynda Rosier, et ses études à mi-temps. Car oui, avec Padma Zabini-Patil comme mère, inutile d'essayer de se défiler concernant les études.
-Ça faisait longtemps, dis donc, persifla Aobh. Toujours avec Grangeon ?
-Non, répliqua Hugo, vertement. Je ne pensais pas que tu étais si romantique, Zabini.
La jeune sœur de Caem Zabini se renfrogna et s'assit dignement à la table d'Hugo. Bien sûr, si elle avait pu, elle serait allée s'asseoir ailleurs, mais elle avait besoin de faire ses recherches pour un dossier à rendre à son professeur d'histoire de la magie, à la Bibliothèque Sorcière d'Angleterre, et toutes les autres tables étaient prises par d'autres spécimens..dont Aobh ne voulait plus jamais entendre parler. Disons que s'asseoir à côté d'Hugo Weasley, ancien Gryffondor de surcroît, était préférable à côtoyer une sorte d'ermite à lunettes rondes lui bouffant tout le visage, à la barbe de trois mois, les yeux hagards, tournant furieusement les pages de son livre à toute vitesse et qui l'avait contemplé avec un sourire pervers et des yeux exhorbités. Tout juste si un filet de bave ne descendait pas de sa bouche.
Hugo comprit la raison de la présence d'Aobh à sa table et eut un sourire avant de se replonger dans ses recherches sur les fondateurs de Poudlard, et plus précisément sur Rowena Serdaigle. Il devait absolument écrire un article pour l'édition du lendemain pour Le Chicaneur, et il avait choisi ce thème, en pensant à ses cousins Louis et Molly, qui étaient passionnés par le sujet des Fondateurs.
-Tu travailles sur quoi, Weasley ?
Raclement de gorge agacé de Hugo, qui continua à griffonner de sa plume quelques informations utiles pour son article sur Serdaigle...
Rowena Serdaigle était un Animagus, un aigle avec des serres noires, malgré les médisances qui disent qu'en fait, elle n'était pas un aigle, mais un corbeau. C'est elle la première, en voyant tous les enfants sorciers éduqués selon leur rang social à la magie, qui a eu l'idée de créer une école juste pour tous : Poudlard.
-Weasley, je te parle, insista Aobh en tapotant furieusement du pied sous la table, détestant être ignorée.
-Sur Serdaigle.
-Serdaigle, ricana Aobh, si tu devrais parler d'un fondateur, prends Salazar Serpentard. Lui au moins, il avait de l'ambition.
Soupirant bruyamment, Hugo planta ses yeux bleus dans ceux noirs d'Aobh, la détaillant sans vergogne.
Cheveux noirs très bouclés, des yeux noirs langoureux, des lèvres peintes en un rouge cerise provocateur, une peau couleur café, des attributs plus que non-négligeables moulés dans un haut blanc cassé au décolleté en V plongeant, dévoilant le début de ses seins, qui avaient l'air parfaitement proportionnés, pour ce que Hugo en voyait. Aobh Zabini faisait tout dans la luxure, ce n'était pas une serpentarde pour rien.
-Il avait peut-être de l'ambition, mais Rowena avait de la sagesse. Et je préfère parler d'une femme qui a révolutionné l'avenir des sorciers que d'un plouc qui a voulu tuer tous les sorciers d'ascendance moldue.
-Un plouc ? S'étrangla Aobh.
Un sourire satisfait s'étendit sur les lèvres de Hugo.
-Totalement. Maintenant si tu me le permets, je vais continuer à bosser, car moi j'ai besoin de fric pour continuer à vivre comme je le fais.
-T'insinues quoi là ?
-Voyons voir..T'es qu'une fille à papa pourrie, gâtée, avec aucun sens des convenances. Tu ne sais pas ce que c'est de travailler pour gagner quelque chose, tu ne comprends pas l'attrait qu'on peut avoir à faire un métier. C'est bien trop contraignant pour une princesse telle que toi, hein Aobh ?
Les lèvres d'Aobh se plissèrent en une moue boudeuse, et elle passa un doigt parfaitement manucuré sous son menton.
-T'as pas tort, mon chou. Mais le mieux, c'est que moi je ne suis pas frustrée, sexuellement parlant.
Touché coulé.
Gratifiant d'un regard noir Aobh, Hugo ne répondit rien avant d'avoir une idée, aussi stupide que brillante, mais qu'il mit néanmoins en application.
-J'ai l'air d'être frustré ? Questionna Hugo, un air perplexe sur le visage.
D'accord, il était frustré. Mais c'était presque vexant qu'une ignoble petite garce telle qu'Aobh puisse lire dans sur son visage ainsi. Personne ne lui en avait fait la remarque jusqu'à présent. Même pas Lily Luna Potter, sa meilleure amie, quand elle était venue une petite semaine en vacances en Angleterre avant de repartir pour l'Australie.
-Oh, si tu savais chéri, répondit suavement Aobh, en croisant les jambes sous la table.
-Alors aide-moi, répliqua Hugo, un sourire machiavélique sur le visage.
Il savait qu'il jouait à un jeu dangereux, mais c'était amusant pour une fois de jouer à ça, de se détendre enfin après des années de sévérité. Après des années à crever d'amour pour une femme qui n'en avait plus rien à foutre de lui. Et puis le regard mi-choqué, mi-taquin d'Aobh l'encourageait étrangement. Lui, qui n'avait jamais regardé une autre fille que sa chère et tendre Adélaïde, trouvait bien belle la demoiselle Zabini, et regrettait de ne pas l'avoir croisé au détour d'une soirée pour en profiter, parce que là, fallait bien l'avouer, il faisait jour, ils étaient dans une bibliothèque, le temple sacré par excellence de sa mère chérie -bien contente de la rupture, qui datait, d'Adélaïde avec son fils chéri, pour une raison stupide : cette fille distrayait trop son fils à son goût des études, primordiales dans une vie pour l'ancienne Miss-Je-Sais-Tout de Poudlard- et il avait son article à boucler avant le soir.
Quant à Aobh, elle était délicieusement choquée. Hugo Weasley, le petit garçon prude et romantique de Poudlard, venait de lui proposer une partie de jambes-en-l'air, sous-entendue bien sûr, mais elle n'était ni nonne ni idiote. Il avait bien sous-entendu ça. Après tout, ..elle ne s'était jamais faite un Gryffi. Les rumeurs allaient bon train concernant le dénommé Hugo Weasley, et pour quelle raison la Grangeon serait restée autant de temps avec lui. Il était peut-être bon... très bon ?
-Suis-moi, déclara Aobh, en se levant, laissant en plan ses affaires sur la table, et en tendant une main tentatrice à Hugo. Hugo qui la prit avec un dixième d'hésitation. Quelles conséquences pourraient avoir ce dérapage ? ..Aucune de vraiment très importantes, si ce n'est peut-être que le fait que ce soit très plaisant. Ils se jetteraient un sort de Contraception, ils se cacheraient dans un endroit sûr, et puis..il prendrait son pied. Car nul doute qu'Aobh Zabini n'ait une réputation surfaite, et un de ses vieux amis de Poudlard, Gary Goldstein, un ancien Serdaigle, avait avoué se l'être faite et avoir vraiment vraiment pris son pied.
La jeune femme l'entraîna à sa suite, sa jupe longue virevoltant autour de ses jambes en des couches de taffetas bleu, cherchant des yeux un endroit discret qui pourrait faire l'affaire et leur permettre de ne pas être dérangés par un indésirable. Ce jeu lui plaisait particulièrement, et malgré toute l'excitation que pourrait procurer le danger d'être découverts, Aobh devait bien se l'avouer, elle avait envie de profiter du journaliste. C'était beaucoup plus intéressant que de se plonger dans un essai sur les avantages et les inconvénients du système sorcier actuel.
Trouvant -comme par miracle- une sorte de porte un peu cachée, qui, quand elle l'ouvrit, donnait sur des rayons poussiéreux, dans lesquels personne ne semblait avoir mis les pieds depuis quelques années, Aobh sourit à Hugo, plongeant ses mains avec délice dans sa lourde chevelure brune avant qu'il ne l'attire à lui en fermant la porte derrière lui.
Le jeu pouvait commencer.
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-Un Gryffondor ? ..Un Weasley ? ..Dans une bibliothèque ?
Mia Dolohov, une main sur la bouche, choquée, regardait son amie brune, ses yeux gris grands ouverts. Aobh Zabini, la femme qu'elle pourrait qualifier presque comme une meilleure amie, venait de se taper un... il n'y avait même pas de mots pour ce spécimen. Il n'y avait vraiment pas de mots pour qualifier l'acte... immonde que venait d'accomplir en toute conscience sa meilleure amie.
-Et c'était génial. Mieux qu'avec Melchior. Mille fois mieux, susurra Aobh, un sourire béat s'étendant sur ses lèvres.
-Mais Aobh, hurla Mia. Merde Hugo Weasley !
-Tu es encore beaucoup trop fermée, ma chérie. Franchement je n'aurais jamais cru qu'un mec comme lui assurerait à ce point.
-Tais-toi, je t'en prie. Epargne-moi les détails Aobh, répliqua de suite Mia, le visage dégoûté.
Aobh eut un sourire carnassier et s'étendit un peu plus sur son lit, face à sa meilleure amie qui était assise dans un fauteuil pompeux. Les deux femmes se jaugeaient du regard, l'une essayant de faire plier l'autre. Difficilement. Mia et Aobh, c'était à la fois une histoire d'amitié et d'inimité. Les deux jeunes femmes se respectaient, s'entendaient à merveille dans leurs coups foireux mais alimentaient également une sorte de concurrence entre elles. C'était à qui serait la plus garce, à qui serait la plus belle, à qui attraperait le plus beau pigeon, à qui défrayerait le plus la chronique, et encore beaucoup d'autres "défis".
-Tu vas le dire à Melchior ?
-Il n'a pas à le savoir. Nous ne sommes pas en couple, Mia chérie.
La bouche de Mia se plissa, clairement désapprobatrice.
-Tu sais très bien qu'il est dingue de toi, Aobh. C'est cruel de jouer avec lui comme ça.
Soufflant paresseusement, l'héritière Zabini fronça des sourcils. Melchior n'était rien d'autre qu'un jouet entre ses mains, un objet qu'elle utilisait à son bon vouloir, mais en aucun cas, elle ne voulait finir ses jours avec un homme tel que lui. Il était trop renfermé, trop cynique, trop froid, et trop hautain. C'était à elle de dominer, et lui, la menaçait sur son piédestal. Il menaçait sa liberté, il menaçait de l'enfermer dans une belle bulle dorée. Mais elle en voulait plus. Elle voulait connaître le monde, et abuser avec délice d'autres hommes comme cet Hugo.
Ce dernier avait été un amant hors pair, et elle savait qu'elle aurait du mal à trouver un homme qui l'égalerait à ce point. Comment faisait-il pour être si doué ? Elle n'en savait fichtre rien et elle soupçonnait Adélaide Grangeon de l'avoir très bien formé et corrigé. Ou peut-être avait-il étudié dans les bouquins ? Non, elle n'y croyait pas. La petite prodige de leur famille était Rose, et non Hugo, bien au contraire.
-Si il t'intéresse tant que ça Mia, prends-le.
Et telle une reine congédiant un de ses sujets impertinents, Aobh fit un signe de main particulièrement hautain à sa meilleure amie, qui se leva, vexée, et qui partit, la laissant seule à ses pensées. Elle en venait jusqu'à renier sa meilleure amie pour assumer la liaison éphémère qu'elle avait eu avec Hugo Weasley. Mais ça faisait tellement de bien.
Oui, ça faisait beaucoup de bien. Et elle allait recommencer sans plus tarder.
Hugo Weasley allait être son nouveau jouet, elle l'avait décidé ainsi. Melchior Nott, c'était fini pour l'instant. C'était un jouet trop usé, trop familier. Aobh avait besoin de nouveauté et de piquant, ce qu'une relation avec Melchior n'avait jamais apporté. Il était Serpentard, de Sang-Pur, et avait presque le même caractère qu'elle. Leurs familles s'entendaient bien, etc. Où était le piquant dans cette relation ? Il n'y avait même pas de petite étincelle. Même pas une minuscule étincelle, non. Juste une sorte de chemin vers un avenir tout tracé, mais Aobh s'y refusait. Jamais elle n'épouserait Melchior Nott.
S'admirant dans le miroir qui surplombait son lit -question d'égo-, Aobh ricana. Elle se savait belle, très belle, et Hugo ne pourrait résister si elle lui faisait des avances... poussées. Ce n'était qu'un homme après tout, et réussir à piéger Hugo serait une belle vengeance contre sa mère et ses phrases moralisatrices inutiles.
Sa chère mère, Padma, et son amour pour les idées du si grand Harry Potter. Heureusement qu'Aobh avait été assez intelligente pour écouter son père, petite. Il avait toujours été son modèle et le serait sûrement jusqu'à la fin de ses jours, malgré les efforts de Padma Zabini pour soustraire sa petite fille adorée à l'influence sombre de son paternel. Car oui, Blaise était resté un être sombre, pétri d'amertume. Bien entendu, il avait été soulagé que Potter remporte la victoire face au Seigneur des Ténèbres, mais il avait moins apprécié être traité comme un Mangemort, alors qu'il n'avait pas la marque, sous le seul prétexte que sous le règne des Carrow à Poudlard, il n'avait rien fait et au contraire, même provoqué la détention de certains élèves comme Seamus Finnigan -ils pouvaient pas se sentir et cet irlandais mal embouché l'avait provoqué délibérément- par exemple. Aobh savait tout de cette période sombre et imaginait parfois avec délice qu'elle avait vécu durant cette période, dans la génération de ses parents. Non, elle n'aurait pas tué des Nés-Moldus ou ce genre de choses, mais elle aurait aimé les voir souffrir, comme elle avait souffert du rejet des autres élèves à cause de son nom et de sa maison. Son frère Caem avait eu plus de chance : un Zabini à Serdaigle, ça ne remue pas des masses, ça rassure même alors qu'une Zabini à Serpentard, ça inquiète. Mais en même temps, c'était normal...
Caem avait été chouchouté par leur mère, alors qu'elle, elle passait des heures en compagnie de son père, dans son bureau, fascinée par l'aura qui émanait de cet homme. Cet homme à qui on avait difficilement pardonné grâce à son mariage avec Padma Patil, une fervente combattante du Bien. Mais qu'est ce qui était Bien ? Qu'est ce qui était Mal ? Après tout, quelques Mangemorts croyaient agir pour le bien des soi-disants vrais sorciers quand ils voulaient éliminer les Nés-Moldus.
Aobh se souvenait d'une fois, quand elle était en première année à Poudlard, une petite Serpentarde impertinente de Sang-Mêlé de troisième année, Eva Lopez, l'avait insultée. Pour elle, les enfants étaient les dignes représentants de leurs parents, et Caem ayant été réparti à Serdaigle, Eva l'avait tout de suite répertoriée dans la branche obscure des Zabini, sans lui laisser une chance de montrer qui elle était vraiment. Le lendemain, Eva Lopez avait atterri à l'infirmerie grâce à Mia, Melchior, et tous les autres enfants d'anciens Serpentards qui avaient été mal jugés. Et même Caem avait ajouté son grain de sel, très protecteur envers sa petite soeur malgré sa discrétion.
C'est à ce moment-là que Aobh Zabini avait commencé à vraiment devenir une peste. La pire de toutes. Et elle continuait à l'être, et le serait sûrement toujours.
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Hugo écrivait le dernier mot de ce fichu article qui lui avait donné tant de maux de têtes depuis deux jours, et ressentit un indescriptible soulagement mêlé à une sorte de bien-être intérieur.
Il fallait dire que sa journée avait été des plus étranges... Déjà cette rencontre avec Aobh Zabini en plein dans une bibliothèque, le dernier endroit où il aurait cru la trouver, puis cette... partie de plaisir dans une sorte de bureau désaffecté en plein dans la bibliothèque, et puis ce singulier baiser d'au revoir, le laissant entendre que ce n'était pas fini, bien au contraire, que ça ne faisait que commencer. Que devait-il penser de tout ça ? Aobh était et avait toujours été considérée comme une traînée, qui se tapait tous les mecs qu'elle voulait, et les jetait ensuite selon son bon vouloir. Et si elle jouait aussi avec lui ? … Il ne se laisserait pas faire. Son coeur avait déjà été lacéré par Addy, et ce n'était pas une Serpentarde capricieuse et jouant avec la magie noire qui allait le faire plier. Il était un Gryffondor, par Merlin.
Un Gryffondor courageux, mais trop faible face aux sentiments qui prenaient toujours le dessus chez lui. Sa mère l'avait mis en garde une quantité de fois : il était animé de trop bons sentiments et avec cette particularité, il était constamment étonné de ne pas s'être retrouvé à Poufsouffle. Il fallait croire qu'il possédait beaucoup plus de courage, de force et de hardiesse, que de loyauté, de justice et surtout de patience.
Quelqu'un frappa à la porte, et Hugo sursauta, perdu comme il l'était dans ses pensées. Son imagination ne fit qu'un tour, et dans sa tête, de multiples scénarios se dessinaient. Ça pouvait être n'importe qui.
Quand il ouvrit la porte, il fut agréablement surpris et eut un petit sourire arrogant.
-Alors Rosie, on se déplace maintenant jusqu'à son petit frère ?
Rose Weasley, une petite rouquine aux grands yeux bruns, lui faisait face, les lèvres pincées tenant quelques ouvrages entre ses mains. Elle semblait avoir un peu froid, emmitouflée dans son pull rouge à haut col, légèrement difforme et son pantalon en velours côtelé. Ajoutez à ça des lunettes qui lui bouffaient le visage et des cheveux roux hirsutes difficilement maintenus en un chignon, et vous obtenez le spécimen Rose Weasley, soeur d'Hugo qui devait avouer à chaque fois qu'il voyait sa soeur, qu'il avait un peu peur de ne pas avoir de neveux ou de nièces à chouchouter. A vingt-huit ans, Rose n'avait eu encore aucune relation qui n'ait tenu plus d'un an et deux mois.
-Tu exagères Hugo, répliqua sa soeur en lui fourrant les livres dans les bras, plutôt brutalement. Je suis aussi venue...
-Tu n'es pas venue me voir chez moi depuis deux ans, Rosie, se moqua Hugo.
A chaque fois qu'ils se voyaient, c'était soit dans un petit café, soit au restaurant quand Rose daignait l'inviter, soit chez leurs parents, mais Hugo n'y mettant les pieds que très rarement et uniquement pour les fêtes de famille, c'était beaucoup plus rare. Rose était un phénomène à elle toute seule, toujours trop occupée pour voir les membres de sa chère famille, toujours trop occupée pour trouver un mec avec qui finir sa vie, toujours trop occupée pour faire gaffe à son apparence. Et où travaillait Rose ? Ayant toujours eu une passion pour les vieux parchemins poussiéreux, Rose Weasley était devenue, au fur et à mesure qu'elle gravissait les échelons, responsable des archives du Ministère, tous domaines confondus. A seulement vingt-huit ans.
-Deux ans déjà ? Feint de s'étonner Rose. Voilà les bouquins que tu m'avais demandé sur Serdaigle. T'as déjà fini ton article ?
-Oui mais je rajouterais des choses si j'en trouve plus dans tes livres. Merci d'être passée, Rosie.
Hugo couvrit sa grande soeur d'un regard tendre. Leur relation avait toujours été très spéciale, Rose étant toujours le cerveau et lui l'acteur. Lui et Rose avaient toujours été soudés, et malgré leurs différences de caractère, ils s'étaient toujours acceptés tels qu'ils étaient même si Rose était tout le temps avec Albus et lui avec Lily, leurs cousins du même âge qu'eux.
-De rien, frérot. Je retourne au boulot, maintenant. Et j'ai un rencard ce soir, ajouta Rose après un instant de silence.
-Je connais l'heureux élu ? Demanda Hugo, légèrement suspicieux.
Si sa soeur avait hésité à lui dire qu'elle avait un rendez-vous galant, c'est qu'il connaissait sûrement l'homme en question. C'était pas si bon signe que ça.
-Wilhem Macmillan, répondit Rose du bout des lèvres, mais le menton levé montrant qu'elle assumait parfaitement son choix.
Le brun eut un spasme de dégoût ; Wilhem Macmillan était un grand dadais blond prétentieux de trois ans de plus que lui, qui avait été préfet dans sa maison : Poufsoufflle, et qui était par la suite devenu Préfet-en-Chef. Wilhem avait toujours eu une dent contre les enfants Potter et ceux d'Hermione et Ron Weasley pour de vieilles histoires, de vieux enfantillages entre leurs parents. Le père de Wilhem avait toujours estimé Harry Potter et ses deux acolytes mais la jalousie avait toujours été présente. Et Wilhem avait hérité de cette caractéristique déplaisante de pédantisme malgré le caractère bienveillant de sa mère, Susan Macmillan.
-Ce prétentieux ? … Comme tu le sens, Rosie mais l'avoir comme beau-frère serait insupportable. Pense à ton frère bien-aimé avant d'embrasser cette blondasse.
-Hugo ! Le réprimanda Rose en souriant néanmoins. Je te raconterai.
-Il y a intérêt. On prend un café demain, décida Hugo, déterminé à surveiller cette relation naissante.
Avec un peu de chance, le rencard se passerait mal et il n'aurait pas à intervenir et à démontrer à sa soeur combien Wilhem était un mauvais choix.
-Ok, répondit Rose sachant d'avance qu'elle ne pourrait pas s'opposer à Hugo pour ce genre de choses malgré son statut d'aînée.
Accompagnant sa soeur à la porte, Hugo ouvrit celle-ci, et quelle ne fut pas sa surprise en voyant Aobh, un sourire charmeur aux lèvres. Il en eut le souffle coupé. A croire qu'elle était repartie se changer et était revenue le voir de suite. La belle métisse avait enfilé une robe rayée bleu marine-blanche, qui moulait honteusement bien ses courbes sensuelles, des collants noirs par-dessous pour ne pas attraper froid, des mini-bottes noires et un sautoir à perles. Ses cheveux étaient lâchés, tout en boucles noires, sombres ; sa peau lui semblait pralinée ; ses yeux scintillaient presque et ses lèvres étaient peintes d'un rouge cerise attirant.
Un vrai appel au pêché.
Rose avait ouvert la bouche de stupéfaction mais s'était reprise bien vite, ne voulant rien montrer de son trouble. Enfin, que faisait Aobh Zabini la petite libertine de leurs années devant la porte de l'appartement d'Hugo ?
-Bonjour Zabini.
Aobh sembla se rendre compte de la présence de la rouquine et lui lança un regard méprisant avant de lancer un « Weasley » peu amène du bout des lèvres. Elle n'avait pas prévu que quelqu'un d'autre qu'Hugo ne la voie dans la famille Weasley mais puisqu'elle en était arrivée là, autant pousser le jeu encore un peu plus. Ça pouvait être amusant et elle voyait déjà Hugo paniquer.
-Zabini, qu'est ce que tu fous là ? Demanda Hugo, d'un ton un peu brusque.
-Tu ne m'appelais pas tout à l'heure comme ça en jouissant, Hugo chéri.
Le rosissement subit des joues d'Hugo fut presque orgasmique pour la belle métisse, mais le meilleur fut quand sa soeur faillit s'étouffer. Le rouge de son visage allait à merveille avec ses cheveux roux. Quel spectacle.
-Je te vois demain Hugo, lança Rose d'un ton peu convainquant et légèrement tremblant -sûrement rien qu'à l'idée d'imaginer son frère et cette... catin-. Zabini.
-Salut Rosie, répliqua Hugo encore sous le choc des paroles de la belle métisse près de lui.
Après que sa soeur aînée ait transplané, Hugo se tourna lentement vers Aobh qui arborait un sourire angélique, l'air de rien. Cette fille était vraiment incroyable... et à se damner également.
-Allez, entre, souffla Hugo. Je ne veux même pas savoir comment tu t'es procurée l'adresse de mon appartement.
-La secrétaire de la Gazette du Sorcier est une vieille amie, répondit simplement Aobh en entrant et en déposant négligemment son sac sur la table du salon.
Le brun enfonça ses mains dans les poches de son jean et fit bouger un peu ses orteils réchauffés par ses chaussettes. Il n'aimait pas qu'Aobh ait trouvé où il habitait et qu'elle venait comme ça sans y avoir été invitée. C'était juste une partie de jambes-en-l'air tout à l'heure et non une promesse de relation, alors qu'est ce qu'elle était venue chercher ? Et puis, merde, c'était une vraie torture que de regarder ce corps, savoir qu'on y avait déjà goûté et savoir qu'on le voulait encore.
-Tu veux quelque chose à boire ?
Aobh garda le silence et le fixait avec ses grands yeux noirs écarquillés.
-Je ne m'attendais pas à ce que tu m'accueilles aussi bien, Weasley.
-Zabini, épargne-moi ce discours. Tu m'aurais fait un scandale sinon.
-Quel genre de scandale ? Demanda Aobh en souriant, amusée.
S'approchant de lui à pas langoureux, d'une démarche parfaitement calculée et effectuée des centaines de fois dès qu'elle voulait obtenir un homme, Aobh se léchait les lèvres.
Hugo déglutit et souffla un bon coup avant de lancer un regard méprisant à la jeune femme et de lui tourner le dos pour ranger ses notes, son article et les bouquins que Rose lui avait confié. La meilleure attaque était la défense dans ce cas-là. Et la défense était équivalente à l'esquive, la fuite étant impossible à effectuer dans ces conditions. Aobh jouait au chat et à la souris et Hugo détestait l'idée d'être celui pourchassé. Qu'elle aille chasser ailleurs, par Merlin.
-Weasley, commença Aobh d'une voix caressante.
-Si tu me disais pourquoi tu es venue, Aobh. Ensuite, tu pourrais partir.
Il avait employé son prénom, signe qu'il s'impatientait et qu'il ne pensait plus à elle comme Zabini mais comme Aobh. Aobh, Aobh, Aobh. Ce prénom tournait en boucle dans sa tête sans qu'il ne puisse s'en empêcher. Cette femme était entrée dans sa vie comme un vrai coup de vent, indésirable, chahutant tout sur son passage. Un dérapage de sa part, et voilà, il était piégé. Et pourtant, à Poudlard, il ne la fréquentait pas, ne lui parlait même pas sauf quand elle attaquait verbalement un membre de sa famille dans les couloirs. Aobh Zabini ne faisait aucunement partie du tableau de sa vie. Jamais elle n'en ferait partie.
Mais détestant le fait qu'on lui tourne le dos, Aobh prit le bras d'Hugo, tacheté en certains endroits de taches de rousseur alors qu'il était brun, et d'une poignée assez ferme, le fit se retourner vers elle. Elle se surprit à contempler la couleur de ses cheveux ; elle ne l'avait jamais remarqué mais ils n'étaient pas aussi bruns qu'elle ne l'avait pensé, non, ils avaient une sorte de nuance légèrement auburn.
-Zabini, souffla Hugo, en se crispant.
-Non, appelle-moi Aobh, Hugo. J'aime quand tu prononces mon prénom, répliqua la jeune femme en se levant légèrement pour lui mordiller l'oreille.
Vile manipulatrice. Elle avait du charme et savait en abuser. Hugo en perdait la raison, comment pouvait-il se sortir de ce bourbier ? Pourquoi avait-il fait ça dans la bibliothèque ? A quelle pulsion malsaine avait-il cédé ? Tout en Aobh Zabini sentait les complications et lui, avait foncé tête baissée en pensant naïvement que la belle allait le lâcher ensuite. Mais non, elle semblait avoir trouver un nouveau jeu pour se distraire. Le tenter jusqu'à ce qu'il en crève.
-A quoi tu joues Zabini ? Tenta de résister un instant Hugo.
Son esprit luttait mais son corps avait déjà commencé à céder. La main de son bras libre avait enserré de manière possessive la taille de la belle métisse sans lui demander son avis, et son regard vert était plongé dans celui noir, sombre, hypnotisant d'Aobh.
-A te rendre fou de moi, Weasley, répondit Aobh avec un sourire angélique contredit par ses paroles.
Hugo ne répondit pas, fasciné par ses prunelles aussi sombres que la nuit la plus noire. Passant une main dans ses cheveux vaporeux, il se pencha vers elle, attrapant ses lèvres en un baiser léger, flottant. Mais à peine commençait-il à approfondir le baiser qu'Aobh se détacha de lui et lui envoya un sourire victorieux, à peine dissimulé.
Se rendant compte qu'il était tombé dans le piège, Hugo se retira promptement de leur étreinte, un air dégoûté sur le visage. Il avait succombé et l'avait laissé gagner trop facilement. Combien il s'en voulut sur le moment avant de regarder la jeune femme. Après tout, elle avait fait tout ce qu'elle pouvait pour qu'il ne puisse résister. Même un aveugle se serait jeté sur elle, et sûrement plus vite que lui.
-Dégage Zabini, sors de chez moi ! Lui imposa Hugo, impulsivement.
Son caractère de lion reprenait le dessus sur celui de blaireau. Les bons sentiments étaient à jeter dans ces situations, seuls comptaient le courage et la hardiesse. Il fallait absolument que l'héritière Zabini sorte de chez lui, sorte complètement de sa vie après cet interlude. Ce n'était qu'une page dans l'histoire d'Hugo, même qu'un paragraphe. Une phrase, quelques mots. Négligeables face à tout un livre.
Mais chaque phrase est importante, Hugo. Toi plus que quiconque devrait le savoir. Après tout, ton métier c'est de manier les mots.
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Rageuse, Aobh hurla à pleins poumons après être rentrée au manoir familial, effrayant son elfe de maison. Cela faisait déjà une semaine qu'elle s'était envoyée en l'air avec Hugo Weasley, et depuis elle n'arrivait plus à baiser avec un autre homme. Elle n'y arrivait PLUS ! C'était la troisième fois qu'elle rejetait un homme dès qu'il commençait à la toucher alors que c'était elle qui l'avait dragué. Et pourtant, c'était encore un homme très beau, très sexy, très viril et tout le tintouin. Il aurait dû lui faire beaucoup d'effet, et au final... non. Mais par quel maléfice avait-elle été touchée ? Le Weasley avait-il voulu se venger ?
En faisant les cent pas dans sa chambre, Aobh imagina tous les plans possibles pour stopper cette situation qui devenait ridicule. Elle, Aobh Zabini, reine de la nuit sorcière à Londres, n'arrivait plus à avoir une aventure d'une nuit. Vraiment ridicule et en plus de ça... pathétique. Tout ça depuis un lionceau débile. Elle avait été contaminée ou quoi ?
... Et si elle combattait le mal par le mal ? Si elle couchait une nouvelle fois avec Hugo Weasley, peut-être que le problème serait résolu, non ?
Fière de cette nouvelle idée, elle aboya après son elfe de maison pour qu'il lui apporte tous les effets dont elle aurait besoin. De sa mère, elle avait eu un goût immodéré pour les jupes amples, voluptueuses, caressantes, dignes d'une bohémienne presque, mais qui lui venait de ses origines indiennes, et de son père, une complaisance à porter des vêtements tentant le sexe opposé : des corsages, des hauts moulants, ne couvrant que ce qui était nécessaire à cacher, appâtant l'autre.
-Fais gaffes à tes fesses, Weasley.
Le jeu recommençait. Une semaine avait passée depuis sa dernière visite et c'était un excellent timing. Elle allait pouvoir rejouer et par la même occasion, se défaire de cette malédiction qui la poursuivait.
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Quand Hugo entendit sonner à sa porte à une heure très avancée de la nuit, il ne se posa pas de questions, trop ensommeillé qu'il était. Ses réflexes étaient bons à jeter à la poubelle dès qu'il se réveillait, et c'est dans cet état-là, un peu confus, endormi, qu'il ouvrit à Aobh Zabini.
-Toi ? S'étonna le journaliste.
-Oui, moi. Très bonne déduction, le railla Aobh, clairement moqueuse.
En descendant ses yeux du long du corps de la jeune femme, Hugo vit une vraie merveille. Cette femme pouvait être l'ange et le démon à la fois, c'était impressionnant. Un corsage noir, sombre qui enserrait sa taille, faisant ressortir ses seins d'une taille tout à fait agréable, une jupe blanche vaporeuse qui semblait se mouvoir seule autour de ses jambes ; ses cheveux noirs attachés en un chignon désordonné, son visage dépourvu de tout maquillage, sans aucun bijou ni autre chose de ce genre, et visiblement pieds nus.
Ses yeux en amande brillaient d'une lueur lascive et sans réfléchir une seule seconde de plus, Hugo la laissa l'embrasser hâtivement, et la souleva tandis qu'Aobh entourait le corps d'Hugo de ses jambes fuselées. Ce fut comme si il était entraîné dans un tourbillon sans avoir une seule chance de s'en sortir.
Tourbillon de passion et de haine mêlées, de frustration et d'accomplissement, de désir et de rejet. Hugo Weasley et Aobh Zabini plongeait dans deux extrêmes sans savoir trouver un équilibre.
Se griffer, se mordre, s'embrasser, se faire plaisir, s'enlacer, se battre, se chevaucher, se caresser, se tenter, se faire l'amour, se haïr. Tel était leur objectif commun.
Mais comment en étaient-ils arrivés là aussi rapidement ? Merlin, quel leur as-tu donc fait ?
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Ils se connaissaient à peine, réalisa Hugo avant de plonger dans les bras de Morphée. Ils se connaissaient à peine et pourtant, ils entretenaient une relation à la fois trop intime et trop animiste. Lui qui avait toujours pensé préférer des relations saines, douces et naturellement amoureuses, se trouvait un penchant subit pour les passions douloureuses et sûrement éphémères.
Le soulagement avait pris possession des traits d'Aobh qui s'endormit tranquillement, les bras d'Hugo, rassurants, autour de sa taille. Faire l'amour avec Hugo l'avait soulagée comme si un poids s'était enlevé de sa poitrine.. D'ailleurs, c'était la première fois qu'elle restait dormir chez un de ses amants.
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Ce fut le mécanisme bruyant de son réveil qui se chargea de bousculer Hugo. En émergeant, ce dernier eut un peu de mal à se souvenir de ce qui s'était passé quelques heures plus tôt mais les sensations qu'il avait ressenti le prirent rapidement à la gorge.
Aobh Zabini.
Soupirant, il posa une main sur le lit près de lui, et ne rencontra que du vide. Ouvrant brusquement les yeux pour vérifier ce que ses mains lui avaient fait sentir, Hugo réalisa qu'elle n'était pas là. Ses doigts fins se crispèrent sur le drap bleu ciel, qu'une ex à lui -une fille qui avait duré à peine un mois dans sa vie mais dont il avait quand même retenu le prénom : April- lui avait offert trouvant que le bleu lui allait à ravir quand il était allongé, et un grognement mécontent sortit de sa gorge.
Aobh avait encore joué et elle avait encore gagné.
Se levant difficilement de son lit qui avait été témoin de beaucoup de choses la veille, Hugo traîna des pieds jusqu'à son salon, enfilant au passage un caleçon. L'odeur d'un petit déjeuner appétissant le surprit et avec étonnement, il vit un superbe plateau posé sur la table de sa cuisine. Du bacon, des oeufs brouillés et un grand verre de jus d'orange. Tout ça décoré par une fleur de frangipanier. Nul doute qu'elle avait agi grâce à la magie, mais le geste lui fit quand même plaisir, autant que le petit mot rédigé en belles lettres calligraphiques sur une serviette en papier qu'elle avait dû trouver dans ses tiroirs.
"A très bientôt."
Cette fille était la tentation incarnée, une succube, et pourtant, elle lui avait préparé le petit déjeuner... et avait également laissé sa petite culotte de la veille à côté. Ouais, non, ça, c'était plus digne d'Aobh Zabini.
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-T'es partie avec le blond hier soir ? Lui demanda brusquement Melchior en apparaissant à la porte de sa chambre.
Aobh soupira, méprisante, et se leva de la chaise de son bureau. Pour une fois qu'elle se mettait au travail d'elle-même, il fallait qu'un parasite vienne l'interrompre. Sa mère l'avait sûrement laissé entrer, espérant toujours que sa fille chérie se caserait avec un homme qu'elle et son mari, pour une fois en accord, appréciaient tous les deux de par les liens qu'ils entretenaient avec les parents de celui-ci. Melchior était bien un de ses seuls amis que sa mère tolérait.
-Qu'est ce que ça peut bien te foutre ? Susurra Aobh, en attachant ses cheveux en un chignon haut.
Oui, elle était bien partie avec un blond -Drew, ou quelque chose du style- la veille, mais l'avait lâché presque à l'entrée de l'appartement de celui-ci, terriblement frustrée, incapable de conclure.
Melchior lui lança un regard dangereux alors que ses lèvres se crispaient en une moue boudeuse. Il détestait la voir partir de leurs soirées avec un autre mec que lui pendu à ses lèvres si enchanteresses. Depuis qu'ils étaient gamins, il avait succombé à son charme et avait toujours cherché à la combler de toutes les manières possibles pour qu'elle se rende compte qu'il était l'homme qu'il lui fallait. Mais tout ça n'avait toujours pas abouti, et il commençait à s'impatienter.
-Aobh, ça ne peut plus continuer comme ça.
-Qu'est ce qui ne peut plus continuer comme ça ? Demanda Aobh, l'air de ne pas comprendre.
Mais ses yeux plissés brisaient cette illusion innocente. Elle s'attendait à ce que Melchior allait lui dire mais, étrangement, elle n'y était pas préparée. Et pour enfin mettre un terme à toutes les illusions de Melchior, pour détruire tous ses rêves de former une famille avec elle, de partager son lit toutes les nuits, pour lui enlever l'idée qu'un jour, elle n'appartiendrait qu'à lui, elle était prêter à cracher tout son venin. Elle ne serait jamais à lui. Elle n'appartiendrait jamais à personne ; son âme et son corps se devaient d'être libres jusqu'à la fin.
-Aobh, épouse-moi.
Demande en mariage peu conventionnelle. Il était resté à la porte, les mains dans les poches, ses cheveux noirs lui tombant sur ses yeux pralinés qu'Aobh adorait au début de leur "relation" et qu'elle trouvait tellement banal depuis longtemps. Il semblait vraiment attendre une réponse, le bougre. Se surestimer dans ce genre de cas n'était pas forcément une bonne solution. Vouloir enfermer dans un mariage la princesse capricieuse qu'était Aobh Zabini était une très mauvaise idée, et le regard mi-choqué, mi-méprisant de la fille de Blaise Zabini renvoyait bien ce qu'elle pensait de la situation.
Pitoyable.
-Non, Melchior.
Ce dernier fronça des sourcils. Visiblement, il s'attendait à une réponse positive ou du moins, hésitante, plein de doute, lui demandant encore un peu de temps, mais pas à un refus si catégorique.
-Pourquoi ?
-Je ne t'aime pas, répondit sèchement Aobh.
-Tu ne sais pas aimer, Aobh alors quelle importance ? Insista Melchior, d'une voix clairement moqueuse.
Oui, elle ne savait pas aimer et alors ? L'amour, c'était pour les faibles, pour les masochistes. L'amour, ça vous faisait faire des folies, ça vous déboussolait complètement, ça vous crevait. L'ambition, la recherche du pouvoir et de la reconnaissance étaient des buts honorables. L'amour.. peuh. Qu'y gagnait-on à part la certitude de souffrir un jour ? Aobh détestait souffrir, détestait se sentir mal et détestait dépendre de quelqu'un. Donc l'amour, le mariage, et tout le reste du même acabit étaient prohibés chez elle.
-Je ne veux pas me marier avec toi, Nott. Est-ce clair ? Lui asséna la métisse.
-Tu es un peu brusquée, je comprends. Je te laisserais tout le temps qu'il te faudra, déclara Melchior tel un grand seigneur accordant sa clémence avant de s'en aller.
De rage, Aobh claqua la porte de ses appartements derrière lui.
Le temps de l'insouciance était révolu. Avec deux mots seulement, Melchior avait ouvert une nouvelle porte dans sa vie, un nouvel avenir qu'elle refusait d'envisager, une autre fenêtre sur un monde où elle devrait avoir des responsabilités. Et ça, même à vingt-cinq ans, elle refusait d'y aller. Les engagements, les contrats, les responsabilités vis-à-vis de quelqu'un, ... ce n'était pas pour elle. Et c'était bien pour ça qu'elle n'avait jamais eu de relation durable... volontairement.
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-Espèce de gros tire-au-flanc Weasley ! Vous avez vu l'heure ? Lança une grande perche brune avec des lunettes en écaille, qui faisait penser à Hugo à son oncle Percy Weasley.
Et cette grande perche, c'était sa chère patronne. Modèle d'amabilité, de douceur, et de délicatesse.
-Je veux votre article sur mon bureau dans une minutes. Pas plus, pas moins. Grouillez-vous, ajouta-t-elle sèchement avant de rentrer dans son espace vital, fermant presque la porte au nez du fils de Ronald Weasley et de l'émérite Hermione Granger-Weasley.
Hugo soupira avant de sourire à sa collègue Summer Brown, qui passait dans le couloir et qui venait de lui lancer un sourire compatissant. Une fois par mois, Anita Endkins, la rédactrice en chef du Chicaneur avait toujours une humeur exécrable. Tout le monde savait bien sûr pourquoi et évitait pendant cette semaine de se retrouver la cible de leur patronne adorée. Aujourd'hui, Hugo avait oublié de faire gaffe et s'était attiré les foudres d'Anita en arrivant deux minutes plus tard que l'heure prévue.
-Et merde, murmura Hugo en fouillant dans son sac à dos pour trouver son article sur Serdaigle, auquel il avait pu apporter quelques ravissantes précisions grâce aux archives que lui avait confié sa soeur.
Grâce à elle, il dévoilait au monde sorcier -il avait vérifié que personne n'en avait parlé avant lui- que la fille de Rowena avait trahi sa mère en lui volant son si célèbre diadème. Et Hugo avait d'ailleurs appris que son parrain, Harry Potter, était parfaitement au courant de l'histoire et savait aussi comment Voldemort avait manipulé le fantôme de Serdaigle pendant sa scolarité pour obtenir le diadème pour ... le plaisir d'avoir les reliques des Fondateurs, que lui avait expliqué son cher parrain après une petite lettre matinale.
-WEASLEY, VOTRE ARTICLE SUR CE PUTAIN DE BUREAU IL EST OÙ ? Hurla Anita.
Les murs en tremblèrent même, et Hugo sursauta violemment comme si il venait de recevoir un coup de fouet.
Quel tyran.
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-Tu sais plus ce que tu fais, ma pauvre Aobh, se murmura à elle-même la noiraude en arrangeant sa coiffure, complètement décoiffée.
Après le départ de Melchior, Aobh s'était enfermée à double-tour dans sa chambre, et après avoir ruminé, ruminé et encore ruminé, elle s'était endormie.
A son réveil, la demoiselle avait pris une grande décision. Une décision qui, elle en était certaine, allait lui permettre d'avancer dans la vie et de prouver à tous son indépendance. Elle n'avait pas besoin de mari. Elle n'avait pas besoin d'être en couple. Tout ce dont elle avait besoin était de confort et de plaisir. Et si pour cela, elle devait en arriver à certaines extrémités, et faire quelques sacrifices.. il en serait ainsi.
Vingt-cinq ans, et enfin prête à partir, à s'échapper de sa petite bulle dorée d'héritière.
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-Weasley, vous partez pour l'Inde dès demain. Pour une semaine.
-Pardon ? S'étonna Hugo, en relevant la tête de son bureau vers sa patronne tyrannique.
Il devait avoir mal entendu. Partir pour l'Inde dès demain ? Etait-elle devenue complètement dingue ? .. Après tout, c'était Luna Scamander elle-même qui l'avait choisie.
-Vous partez avec Brown comme photographe. Je veux un dossier complet de deux pages au moins sur les religions indiennes sorcières et tout ce que vous trouverez sur ce thème. Et pas de discussion. Je ne veux pas savoir si votre grand-mère est morte ou que votre hamster soit malade, vous y allez. Un point c'est tout.
Sur ce, elle sortit du bureau de son "employé du mois" et laissa la place à Summer Brown, sa collègue qu'il avait aperçu un peu plus tôt dans l'après-midi. La blonde, l'air un peu contrit, s'avança vers lui, toujours aussi stupéfait de ce voyage improvisé.
-Hugo, ça va ? ... Tu sais, il fera chaud là-bas et l'Inde est un pays magnifique.
En un instant, les pensées du Weasley volèrent étrangement vers le visage d'Aobh Zabini qui avait pour mère, une véritable indienne. Et bêtement, il sourit.
-Je n'en doute pas, Summer.
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Avant même d'en parler à sa famille et à ses amis proches, le lendemain de sa prise de décision, Aobh avait voulu le lui dire à lui. Hugo Weasley. Parce que d'un côté, elle sentait qu'il y était pour quelque chose. Ils n'avaient pourtant pas parlé, ils n'avaient pas non plus disserté sur la façon dont elle vivait et qu'elle ne changerait pas tellement. Mais il y'avait eu quelque chose les deux fois où leurs corps s'étaient entremêlés, quelque chose qui poussait Aobh à frapper à sa porte, et à profiter encore d'une nuit avec lui, qu'il le veuille ou non.
Pour cette occasion, elle avait revêtu un simple jean, un pull rouge avec un col en V et un manteau long en cuir brun. Malgré le fait que le rouge soit la couleur des Gryffondor, elle l'aimait bien. En fait, Aobh aimait toutes les couleurs vives grâce à sa mère. Depuis qu'elle était petite, les couleurs vives telles que le rouge, le jaune, le rose, le vert pomme et le bleu cyan, étaient son domaine. Et elle adorait le blanc, qui savait mettre en valeur sa peau mate. De plus, elle assumait parfaitement son héritage coloré d'indienne, ajouté à celui beaucoup plus ténébreux de son sang italien, et celui légèrement mystique de son sang africain.
... Mais même après quelques coups frappés à la porte, et un doigt agacé appuyé sur la sonnette pendant au moins deux minutes, personne ne lui répondit. Après un instant de réflexion, Aobh sortit sa baguette pour lancer le sort Hominem Revelio.
Et personne. L'appartement d'Hugo Weasley était vide de toute vie humaine ou même animale. Il n'était pas là et Aobh laissa échapper un grognement frustré et contrarié.
Ce soir, elle n'allait pas pouvoir assouvir ses désirs avec le lionceau et c'était vraiment très très regrettable. Elle allait devoir remettre son annonce à un autre jour, un autre soir... Et si il était avec une autre femme qu'elle ? Et si en ce moment même, il faisait l'amour à une superbe anglaise blonde ? Et si une autre femme qu'elle abusait des charmes insoupçonnés d'Hugo Weasley ?
La rage prit soudainement Aobh et elle dut s'ordonner d'inspirer plusieurs fois pour se calmer. Hugo Weasley pouvait coucher avec une autre femme qu'elle, qu'importe, mais il se devait de penser à elle pendant l'acte. Aobh devait le tourmenter jusque dans ce genre de moments intimes.
Le jeu n'était pas fini.
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Vêtue d'un sari traditionnel -qu'elle avait toujours voulu porter au moins une fois tous les deux jours pour ne jamais renier ses origine-, Padma observa quelques instants sa seule fille avant de laisser échapper un rire discret sous l'oeil agacé d'Aobh.
Sa fille venait tout juste de lui faire part de sa décision de quitter -enfin- le manoir familial et d'emménager dans une autre ville que Londres, qui lui donnait trop de souvenirs. Si elle restait à Londres, elle replongerait dans une vie plus nocturne que jamais, surtout si elle avait son propre appartement dans lequel elle pourrait donner des soirées.. qui pourraient déraper. Aobh ne voulait pas se ranger, non bien au contraire. Juste quitter un peu le monde qu'elle connaît trop bien. Ce grand besoin d'air nouveau lui était venu comme ça.. mais elle devait l'avouer, une partie d'elle faisait ça aussi pour échapper à Melchior Nott, qui pouvait s'enhardir un peu plus chaque jour.
-Tu en es bien sûre, Aobh ? Ne prends pas à la légère ce genre de décision, la prévint néanmoins Padma, connaissant sa fille. Et puis ton père n'est pas mécontent de te savoir toujours chez nous, tu sais.
-J'en suis sûre. J'ai vingt-cinq ans, et je ne pourrais jamais vivre chez papa-maman. Je vais.. trouver un travail et avoir mon chez-moi. Bien sûr, au début j'aurais besoin de votre aide, grimaça légèrement Aobh.
Mais elle savait que même si elle refusait une aide quelconque de ses parents -ce qui était inimaginable-, son père ferait tout le nécessaire quand même. "Tu es une Zabini, que diable !", il lui aurait répliqué à l'instant si elle décidait d'emménager dans un studio minable et de travailler comme serveuse.
-Je vais aller m'installer à Liverpool, annonça Aobh, guettant les réactions de sa mère.
-Si loin ? S'étonna Padma, en arquant un de ses sourcils noirs. Pourquoi ne pas rester sur Londres ? Ton père connaît du monde dans l'immobilier sorcier ici.
-A Liverpool aussi, contrecarra Aobh en faisant la moue.
L'indienne resta pensive et eut un sourire moqueur pour sa fille. Il ne faisait aucun doute que la visite du petit Nott deux jours plus tôt l'avait conduite à prendre toutes ces décisions très rapidement. Pas que Melchior lui déplaise, mais Padma était plutôt fière que sa fille rejette le jeune Nott. Il y avait toujours un espoir pour qu'elle finisse avec un homme... qui ne descendait pas des familles déchues de la Guerre. Malgré elle, et malgré son amour pour Blaise, son mari, Padma préférerait que sa fille fasse comme son fils, qu'elle reste "tranquille", sans trop courir à droite, à gauche. Sans coucher à droite, à gauche. Sans rentrer presque tous les soirs à une heure avancée du... matin.
C'était pas une vie pour une fille intelligente telle qu'Aobh. Et où était passé son côté si ambitieux ? ... Dire qu'elle voulait devenir Auror, petite. Enfin... elle voulait devenir une Auror ripoux mais qu'importe. Maintenant, elle faisait des études d'Histoire de la Magie, qui allaient la mener où ? Même si elle possédait déjà une licence de droit sorcier, et une licence d'italien -à cause d'une partie des origines de son père-, Padma avait quand même peur que sa fille ne trouve pas sa voie.
-Tout ira bien, Maman.
Hochant la tête, effectuant une prière à ses dieux, Padma Patil-Zabini offrit un sourire ému en regardant sa fille. Sa si belle petite fille, qui faisait tourner la tête à tellement d'hommes, ayant hérité du naturel charmeur de son père.
Oui, sa petite fille devenait grande.
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D'un geste assuré, Summer remit en place la bandoulière de son sac à dos sur son épaule. La chaleur était tellement présente en janvier qu'elle avait revêtu un simple short en toile et un débardeur marine, qui dévoilaient la finesse de son corps de danseuse. Hugo la contempla quelques instants, chose qu'il n'avait jamais fait avant, et eut un sourire appréciateur avant de baisser rapidement les yeux vers la terre brune sur laquelle étaient fermement plantés ses pieds.
Ses nuits avec Aobh l'avaient complètement débauché : lui si timide qu'il osait à peine adresser la parole d'habitude à Summer, voilà maintenant qu'il la reluquait sans aucune gêne.
-Regarde Hugo, c'est si beau, murmura Summer, son appareil photo autour du cou, levant les bras vers le ciel face au monument le plus connu d'Inde : le Taj Mahal.
Et là, il ne put s'empêcher de trouver la blonde terriblement attirante malgré le fait de savoir que leur relation devait rester exclusivement professionnelle. Ce n'était jamais, jamais bon de mêler le personnel au boulot, et ça tout le monde le savait.
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A chaque fois qu'il posait les yeux sur des indiennes en saris colorés, aux cheveux noirs lourds de promesses, il pensait à Aobh. Inlassablement. Cette fille l'avait envoûté, et même sa nette attirance pour Summer, il n'arrivait pas à se défaire de l'image de ses yeux en amande, aussi sombres qu'un gouffre sans fond, de son nez droit, fin, lui faisant penser à celui de Cléopâtre elle-même, de ses lèvres charnues ne demandant qu'à être embrassées, caressées, de son corps fin et souple, tentant. Et même, le son de son rire à la fois cristallin et aigu où se mêlaient à la fois du cynisme et de la gaieté résonnait dans sa tête. Il sentait que derrière l'abord vulgaire et provocateur de la métisse se cachait beaucoup plus. De la tendresse, de la douceur même qu'il avait cru déceler quand ils avaient fait l'amour pour la deuxième fois.
Quand il rentrerait en Angleterre, oui, quand il rentrerait, il la recontacterait... Pour aller prendre un café, c'était un bon début, non ?
Il devait être fou pour s'intéresser ainsi à la demoiselle Zabini, bien d'autres avant lui avaient sûrement dû se prendre au piège mais il voulait tenter quand même sa chance. Il avait déjà tout perdu avec Adélaide ; ce n'était pas une simple histoire d'une nuit qui dégénérait un peu qui aurait le pouvoir de l'anéantir. Non, il ne le permettrait pas et il ne voulait pas prendre non plus ses distances.
Cruel dilemme.
-Tu entends Hugo ? La musique indienne est vraiment très entraînante.
Hugo se croyait en plein film bollywoodien, comme il en avait une fois visionné avec sa cousine Molly, friande d'histoire romantico-tragiques. Et même si de leur côté, du côté moldu, la misère régnait, Hugo profitait allégrement de la gaieté qui avait envahi les rues sorcières de New Delhi.
Et même la musique lui faisait imaginer Aobh dans ses bras. Merlin, était-il aussi atteint ?
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Posant fièrement les mains sur ses hanches, Aobh couvrit des yeux son nouvel appartement. Ni trop petit, ni trop grand, pile comme il fallait.
Deux chambres : la sienne, et celle réservée aux amis ou à la famille. Une cuisine avec un bar et un comptoir en plus : l'essentiel. Un salon petit mais chaleureux et confortable. Un dressing, une salle de bain et des toilettes. Que demander de plus ? Cet appartement était à elle, à son nom même si elle ne l'avait pas payé. Et elle venait de trouver un emploi dans le centre sorcier de Liverpool. Celui de consultante dans une entreprise de petite renommée. Sa parfaite maîtrise de l'italien et ses qualifications en droit sorcier lui avaient permis d'occuper ce poste plutôt bien payé. Et elle allait même pouvoir terminer ses études en histoire de la magie à l'Université Sorcière de Grande-Bretagne grâce aux services de Portoloins que celle-ci mettait à disposition des étudiants avec des cours du soir.
Tous les éléments de sa vie commençaient à s'assembler de l'un à l'autre et ainsi, former un tout marchant parfaitement, sans aucun obstacle. Un vrai petit mécanisme bien huilé.
Son père avait certes émis quelques réticences de sa voix basse et profonde, mais le charme naturel des Zabini bien présent chez Aobh avait réussi à démonter son père et à lui faire accepter sa décision de quitter la maison familiale comme Caem, son frère aîné, l'avait fait depuis ses vingt ans.
Maintenant, elle était seule et cette constatation lui fit soudain peur.
Oui, elle était seule et n'avait même pas pris la peine d'écrire des lettres à ses prétendus amis durant la semaine où elle avait effectuer son déménagement pour les prévenir. Du reste, ils seraient forcément aux courants par leurs familles respectives mais allaient quand même lui en vouloir pendant un temps.
La vérité, c'était qu'elle n'avait pas voulu leur dire qu'elle voulait partir ; ils l'en auraient empêché, argumentant qu'elle avait une belle vie, choyée au manoir Zabini, libre de tous ses mouvements, croquant la vie à pleines dents sans s'abrutir dans un travail quotidien comme tous les autres. Et puis, si ils tenaient vraiment à elle, ils sortiraient de leurs petites bulles dorées et viendraient la voir.
Mais Aobh avait juste envie de respirer un autre air que celui de Londres. Elle ne s'oubliait pas, et resterait toujours la même, libertine et joueuse, mais Londres était une page qu'elle devait clore.
Sauf qu'elle sentait confusément qu'elle n'avait pas réussi à boucler le chapitre Hugo Weasley, pourtant amant de deux nuits seulement, et ça, ça la frustrait profondément.
Très profondément.
Huhu, de retour pour vous jouer un mauvais retour. 8D
Après un passage par mon enfance avec les chansons des années 90 et les visionnages des épisodes de Digimon, saison 1 et 2 l'intégrale (T.K et Kari c'est les meilleurs.), me revoilà sur la scène de la fanfiction potteriene. Mais ce n'est pas du tout qui ça m'a inspiré, rassurez-vous. ;) Donc voilà, Hugo W. me tentait bien et j'aimais bien l'esquisse que j'avais faite de Aobh dans un de mes OS ou dans MSLF, là.. je sais plus dans lesquels. x) Sûrement avec James S. P. Donc bref, voilà, j'ai pas encore décidé de la fin, ni dans quel ton elle sera. Si je me sens d'humeur romantique, ce sera une fin heureuse, sinon.. non. :3
Merci à tous ceux qui suivent mes fictions, celles (? le féminin l'emporte, allez !) qui m'encouragent toujours et qui me font parfois des compliments immérités alors qu'elles, elles écrivent telleeeeeement mieux.. Non, je ne vise personne (a). Bref voilà, merci. Et j'espère que vous avez aimé cette première partie. La deuxième suivra bientôt.
Bisous bisous !
Reviews ? :$
Valouw.
