Disclaimer : Les personnages ne m'appartiennent pas.
Genre : Angst, OOC, Romance, UA
Rating : T
Pairings : SasuHina, ShikaTema pas trop exploité, peut-être un autre.
Chapitre 1
Hyuuga Hinata se dirigeait vers un bâtiment froid, discret, simple, dans une rue annexe mais tout de même propre. Elle hésita un instant, frissonnant à cause du vent froid de la nuit, puis frappa à la porte.
Une femme à l'allure stricte lui ouvrit.
- Vous êtes… ?
Visiblement, elle lui demandait son identité. Mais la jeune fille préférait ne pas la hurler sur les toits.
- … venue pour voir l'Employeur. J'ai déjà pris contact avec lui, dit-elle d'une voix ferme.
Non, elle ne devait pas faillir. Elle n'avait pas le choix. Elle avait pris cette décision de son plein-gré. L'autre femme eut un regard dédaigneux.
- Bien. Suivez-moi.
Elle la mena à travers un couloir aux murs rouge et au plafond blanc. Un endroit bien somptueux pour de telles affaires, pensa amèrement Hinata.
Elles passèrent devant de nombreuses portes en bois ciré, tournèrent à droite et empruntèrent un escalier à colimaçon sur trois étages. Ce dernier étage ressemblait aux deux autres à une exception près : une porte en bois plus clair et plus grande, au bout du couloir.
- C'est là-bas, indiqua la femme avec un désinvolte geste de la main.
Sur ces mots, elle redescendit l'escalier, plantant ici la jeune arrivante qui fixa la porte en hésitant. Il était difficile d'admettre qu'elle avait fait ce choix. Elle-même n'arrivait pas à se l'expliquer. Sans doute pour vaincre un vieux complexe, sa maladive timidité.
Secouant la tête d'un air résolu, Hinata avança d'un pas ferme et régulier. Sans hésiter, elle frappa trois coups bien sonores à la porte luisante.
- Entrez. Et dépêchez-vous, s'il vous plait, je déteste attendre.
Elle frissonna et obéit.
C'était une pièce simple, pas bien grande, avec des murs blancs. Au centre, il y avait un bureau assorti à la porte, où un homme aux cheveux châtains penchant sur le rouge d'un âge indéfinissable - il paraîssait jeune mais était d'un calme plus qu'adulte - remplissait des fiches de paye, semblait-il. Il arrêta d'écrire et ne bougea rien d'autre que les yeux.
- Vous êtes ?
- Je vous ai téléphoné dans la journée. Vers quinze heures, il me semble.
Cela sembla lui suffir. Il hocha lentement la tête et désigna une des deux chaises en face de son bureau. Il changea de feuille - un formulaire, cette fois-ci. Dès qu'elle fut assise, il commença.
- Votre âge ?
- Dix-neuf.
- Vierge ?
- Non.
- Vos origines ?
- Japonaises.
- Couleur des yeux : blancs, couleur des cheveux : bruns penchant sur le bleu foncé, taille : environ un mètre soixante-cinq, compléta-t-il.
Devant le regard interloqué de la jeune fille, il ajouta :
- Cela peut influencer certains clients.
Il posa son stylo, croisa ses mains devant lui et poursuivit :
- Bien. Maintenant, expliquez-moi pourquoi vous souhaitez vous engager dans la prostitution.
Hinata commença par chercher ses mots : elle ne pensait pas qu'il y aurait un entretien, et encore moinsqu'il ressemble à n'importe quel entretien d'embauche.
- Eh bien... à vrai dire, j'ai été victime d'un viol, il y a deux ans. J'étais alors encore vierge.
Elle ferma un instant les yeux, se remémorant cette nuit ignoble où, alors qu'elle courait dehors dans la nuit pour évacuer la tristesse qu'avait engendrée l'accidentel décès de son premier amour, un homme ivre d'une vingtaine d'année l'avait empoignée et traînée jusqu'à une ruelle sombre... Elle était ensuite rentrée en larmes chez elle, où elle avait tout avoué à sa bien-aimée gouvernante. Celle-ci, qui jusqu'alors lui avait toujours été fidèle, avait raconté à son père qu'elle avait couché avec un homme d'âge mûr dans une ruelle, en laissant croire à un quelconque consentement. Le chef de grande entreprise, qui n'avait déjà pas beaucoup d'estime en sa fille aînée, la renia malgré ses protestations selon lesquelles elle n'avait pas souhaité ce qui était arrivé et l'explulsa du domaine familial à ses dix-huit ans. A présent, il ne restait rien de l'argent qu'il avait dû lui donner jusqu'à sa majorité. Elle rouvrit les yeux après un bref silence.
- A cause de cela, mon père m'a renié et laissée à la rue avec une raisonnable somme d'argent. Aujourd'hui, je ne peux plus payer mon loyer dont j'ai été explusée.
- Souhaitez-vous être engagée uniquement pour l'argent ?
- Majoritairement. Mon père m'avait toujours considéré comme une petite nature et certains de mes camarades de classe comme une 'vierge effarouchée' et une 'coincée'. Je veux tenter de surmonter mon complexe de timidité.
- Bien. Comme vous le savez, Akasuna est une 'agence' peu commune dans le genre : les femmes viennent de leur plein gré, ne sont pas engagées si leur seules motivations sont l'argent et le sexe, ressemblent à n'importe quelle personne digne de confiance, sont logées et nourries et s'occupent de clients importants dans la société.
Hinata connaissait la réputation de l'établissement : une vie assez confortable contre un corps. Elle savait également que Sasori, l'Employeur, avait été profondément marqué par la mort de sa soeur qui, désespérée, s'était lancée dans la prostitution et avait été assassinée par un client très peu fréquentable. Il avait donc créé cet agence pour celles qui avaient des motifs plus 'personnels'.
Il reprit :
- Mon nom, comme vous le savez déjà, est Sasori. Le -san suffira de vous à moi. A présent, je vous donne la clé de votre chambre : c'est la troisième à gauche en sortant de cette pièce. Bonne nuit.
Hinata s'inclina et se leva pour prendre congé. Elle allait sortir lorsque Sasori demanda :
- Votre nom ?
Elle se retourna.
- Hyuu...
Il l'arrêta d'un geste de la main.
- Votre nom ?
Elle comprit qu'il voulait un nom de 'scène'.
Elle ferma à nouveau les yeux et se remémora sa première rencontre avec le défunt Naruto. Elle s'était cachée derrière un arbre pour le regarder, seul sur la balançoire du parc. Un garçon l'avait alors bousculée en ricanant. Elle était tombée par terre et Naruto l'avait remarquée. Il s'était dirigée vers elle qui commençait à rougir, puis l'avait aidée à se relever. Hinata fermait bravement les yeux.
- Pourquoi tu fermes les yeux ? lui avait-il demandé.
- Parce que... mes camarades...me... me disent qu'ils... font... peur, avait-elle répondu.
- Laisse-moi en juger par moi même.
Surprise, elle avait ouvert de grands yeux curieux. Il avait alors dit :
- Neige.
- Pa... pardon ?
- Ils me font penser à de la neige.
Elle rouvrit les yeux.
- Neige.
- Bien, acquiesça le proxénète avec un haussement de sourcils amusé.
Elle n'ajouta rien et quitta la pièce.
Voilà. Une fic très pas-comme-les-autres, je sais... Beaucoup n'aimeront pas, je ne vais pas me leurrer. Mais bon. J'espère tout de même que cela vous plaira.
Sana-teme
PS : S'il vous plait, si vous aimez dites-le, si vous n'aimez pas dites-le quand même ( je suis réceptive à toutes les opinions, maintenant que l'étape première-review-acide a été franchie ) et si vous en avez le temps, avec des arguments... M'enfin, l'avis est principal !
