Il s'agit d'un recueil d'OS que vous avez déjà pu (éventuellement) lire sur mon profil et que je rassemble pour faire un peu de rangement.

Parce qu'il n'y en a pas tant, je vous propose ma traduction de cette petite fic toute mignonne qui a le mérite de garder intacte la vraie dynamique entre Eleven et Amy. Ceux qui sont bilingues peuvent aller en découvrir d'autres sur le profil de l'auteur qui s'est employée à rassembler un certain nombre des fameuses "Règles du Docteur" parmi les plus méconnues, concernant tout ce que les Compagnons doivent faire ou ne pas faire... En voici une qui évoque irrésistiblement le fait qu'il n'y a pas que le TARDIS et le sac d'Hermione qui soient plus grands à l'intérieur. Il y a aussi... les poches du Docteur ! Bonne lecture. Je transmettrai les rewiews sur la qualité du texte à MegZ.

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Extrait du « DOCTOR'S RULEBOOK » de MegZ137 - One-shot : Don't go in my pockets (Rule 114)

Traduction OldGirl-NoraArlani avec l'aimable autorisation de l'auteur

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Règle 114 – garder les mains loin des poches du Docteur - Rating K+

1

Assis côte à côte sur un rocher, leurs jambes pendantes qui se balançaient impatiemment, ils attendaient que commencent les feux d'artifice sur Quintillion Six.

— Tu sais, Pond, disait le Docteur, ça n'a pas grand-chose à voir avec tes feux d'artifice terriens ordinaires. Ici, on les tire en direction de la surface de la planète, depuis une lune en extrême orbite basse. L'effet est assez impressionnant.

Amy sourit largement.

— Vous voulez dire qu'ils nous foncent tout droit dessus ?

— C'est une façon de voir les choses, mais oui, répondit-il en basculant indubitablement en le mode conférencier. Bien que de toute évidence les propriétés géothermiques de l'atmosphère de la planète rendent impossible tout véritab…

Un gémissement étouffé lui échappa quand Amy flanqua un solide coup de coude pointu dans ses côtes.

— Ne me gâchez pas la magie du moment. Je veux faire cette expérience sans trop savoir si c'est parfaitement sûr, ok ? C'est plus marrant comme ça.

Il sourit et se rallongea sur ses coudes pour scruter le ciel qui s'assombrissait.

— Très bien, Pond. A ta guise.

Quand le spectacle débuta enfin, même le Docteur dut admettre que la vue d'un feu d'artifice descendu du ciel et explosant juste au-dessus de leurs têtes, était à la fois magnifique et complètement inquiétante. Autour d'eux, une foule approbatrice poussait des oh et des ah, en opinant du chef.

Comme toujours vêtue de la jupe la plus minimaliste possible, Amy se mit à frissonner lorsqu'une brise fraîche se leva avec la nuit. Elle se rapprocha plus près du Docteur, en blottissant sa tête rousse contre son épaule.

— Tiens, dit-il en ôtant galamment sa veste. Mets ça.

Elle s'y pelotonna avec bonheur, inspirant à pleins poumons le parfum inimitable qui s'en dégageait : tweed, trèfle, une petite touche d'huile de moteur et quelque chose d'autre de plus difficile à identifier. L'espace ? Si jamais l'espace avait bien une odeur… Quoi qu'il en soit, c'était un parfum heureux qui la submergea d'un réel contentement. En enfouissant les mains dans ses poches profondes… elle bondit soudain sur ses pieds en poussant un cri aigu.

— Quoi ? s'écria le Docteur déjà debout, le sonique à la main, en train de scruter le périmètre autour d'eux d'un large regard circulaire. Qu'est-ce qu'il y a ?

— Un truc m'a mordue ! Dans votre poche !

— Chut ! intima une voix derrière eux. Baissez-vous, vous gâchez tout le spectacle !

Le Docteur lui fit signe de se rasseoir sur le rocher.

— Amy, ne dis plus rien ou tu vas déclencher une émeute…, murmura-t-il à voix très basse. Je te jure solennellement qu'il n'y a rien dans ma poche qui soit susceptible de te mordre.

Amy se pencha vers lui et tapa d'un doigt autoritaire contre son torse.

— Je sais reconnaître une morsure quand j'en sens une, monsieur. Qu'est-ce que vous avez là-dedans, une gerbille ?

Le Docteur l'ignora ostensiblement pour se réintéresser au ciel.

— Profite plutôt du spectacle, Amy.

— Alors c'est vrai ! Vous trimballez une espèce de rongeur !

Il se tourna et la dévisagea avec assurance.

— S'il te plaît, est-ce qu'on peut reparler de ça plus tard ? Silence maintenant.

Il continua de la fixer pendant quelques instants pour être sûr qu'elle l'avait bien compris. De mauvais gré, elle consentit finalement à reprendre place à ses côtés (cette fois les mains bien loin de la veste) et tâcha de profiter de la vue. Ce qui était loin d'être facile à l'idée de ce qui pourrait grimper sur elle depuis le manteau emprunté.

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2

Quelques heures plus tard, alors qu'ils refermaient les portes du TARDIS où ils venaient d'entrer précipitamment, Amy remit le sujet sur le tapis.

— Ok, Docteur, crachez le morceau.

Il cligna vers elle, l'air innocent.

— Cracher quoi ?

— Qu'est-ce qui a élu domicile dans votre manteau ?! questionna-t-elle d'un ton où couvait la menace.

— Amy, Amy, Amy, répondit-il comme s'il se sentait injustement persécuté. Il y n'a rien du tout…

— Donc vous n'avez pas d'objection à ce que je jette un coup d'œil, n'est-ce pas ?

— Fais comme chez toi ! Enfin, tu es déjà ici chez toi, dit-il en s'arrêtant pour y penser un moment. Ça n'a vraiment aucun sens de dire ça. Mais vas-y. Comme on dit : Mi chaqueta es su chaqueta ! déclara allègrement le Docteur en disparaissant dans la bibliothèque.

Affichant une détermination inébranlable, Amy tomba assise en tailleur sur le sol de la salle de la console et entrouvrit la poche gauche avec précaution. Au début, elle en sortit les choses habituelles auxquelles on pouvait s'attendre – du moins habituelles pour un Seigneur du Temps, peut-être.

Deux anciens modèles de tournevis soniques hors d'usage.

Un ou deux Prince fourrés à la confiture*.

Du chewing-gum.

De la ficelle de cuisine.

Des ciseaux à bouts arrondis.

Des piles. Des piles. Et encore plus de piles.

Le Docteur repassa une tête dans la pièce pour voir ce qu'elle fabriquait.

— Je vais me regarder un film, tu veux te joindre à moi ?

— Nan, répondit Amy. Ce que je fais est beaucoup trop intéressant.

Se sentant soudain décidément plus audacieuse, Amy grimaça de toutes ses dents en recommençant à fouiller la poche avec encore plus d'avidité fébrile.

Un parapluie.

Un distributeur de Pez en forme de Dark Vador.

Un de ces frisbees bizarres qu'ils avaient dans Tron.

Une fiole pleine de gouttes de pollen étincelant.

Quatorze mouchoirs.

Quatre nœuds-papillons rouges de rechange.

Des chaussures et un nez de clown.

Un petit livre vert intitulé « Les poisons et vous. Comment les éviter ».

Une pelle à manche télescopique rétractable.

— Ça commence à devenir ridicule, murmura-t-elle pour elle-même. Je n'ai même pas été voir dans la seconde poche…

Une mini bicyclette à la bonne taille pour un petit singe.

Trois larges cerceaux entrelacés.

Une moitié de boîte de magicien transparente, mais sans dame coupée à l'intérieur.

Un truc qui ressemblait pas mal à une mandoline.

Une cassette vidéo de Véronique et Davina.**

Des clés Allen de toutes tailles et de toutes formes, maintenues ensemble par un élastique.

Un jouet de bain gonflable.

Des crayons de couleur.

Du produit pour l'argenterie.

Douze balles de golf d'un jaune vibrant.

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Deux heures plus tard, le Docteur réapparut près de la console et trouva Amy au beau milieu d'une petite clairière, entourée par la plus déconcertante pile d'objets qui soit.

— Ah mais tu es encore là-dessus ? demanda-t-il ? Sérieusement, Pond. Va plutôt te coucher.

— Est-ce vraiment utile ? plaisanta-t-elle malicieusement. Je suis sûre que je vais bien finir par trouver une couverture et un oreiller là-dedans…

— Oui, bon. Tout ceci est très bien et très amusant, mais je crains de devoir mettre un terme à ton petit projet de sciences, répondit le Docteur très sagement. Tu es en train de ruiner totalement tout mon système de classement. L'organisation, c'est important.

Dubitative, Amy cligna deux trois fois des paupières pendant quelques secondes.

— Parce que vous avez un système de classement pour ça ?

— Bien sûr ! Comment penses-tu que je pourrais m'y retrouver dans des poches infinies sans ça ? Tout est trié par ordre alphabétique dans son propre container quantique. Avec une indexation croisée, référencée à la fois dans l'ordinateur central et dans le sonique…

Il se laissa tomber sur le siège de pilotage pour conclure :

— …Et c'est la raison pour laquelle je sais toujours où se trouvent les choses dont j'ai besoin !

— Exception faite de la bonne date et de la bonne heure, souligna-t-elle avec impertinence.

— Ha ha ha ! Et bien oui, reconnut-il volontiers, mais il n'y a aucun moyen d'archiver ça dans une poche.

Amy leva les yeux au ciel et se remit debout, balayant d'un regard à peine coupable le bazar indescriptible dont elle était responsable. Toujours méfiante, elle ramassa précautionneusement la veste entre le pouce et l'index pour la rendre au Docteur.

— Tenez, j'abandonne.

— Donc tu admets que tu te trompais sur les bêtes sauvages qui pourraient y vivre ? questionna-t-il.

— Je n'admets rien de tel. Mais s'il y en a, Dieu seul sait si vous ne les avez pas étiquetés sous le nom d'une planète que je ne peux même pas épeler, et en utilisant leur ADN comme sous-référence…

Elle repoussa ses longs cheveux flamboyants derrière ses épaules.

— Bon bah, je vous dis bonne nuit, hein !

— Hey ! appela-t-il comme elle quittait rapidement la pièce. Hey ! Et tout ce bordel ?

Amy lui adressa un désinvolte petit salut de la main puis lui souffla un baiser de loin, avant de disparaître le long du corridor. A tous les coups pour prendre un bain ou un truc insensé du même genre, pensa-t-il. Les humains et leurs bains !

Il prit un moment pour passer en revue toutes les choses empilées sur le sol, puis commença à les ramasser et les refourrer dans la plus grande de ses poches de veste. Un système d'indexation ? Des références croisées ? Si seulement ça pouvait être vrai ! Ce n'était pas complètement un mensonge toutefois. Il avait toujours eu l'intention d'installer ce genre de système. Mais à la place, il préférait simplement farfouiller au petit bonheur et laisser le destin, ou l'univers, lui fournir ce qu'il pensait utile pour lui. Et ça marchait parfaitement jusqu'à présent !

Excepté pour le rongeur, évidemment. Un jour, un enfant farceur avait caché un petit animal dans son manteau, il y avait de cela plusieurs années, et il n'avait jamais été capable de remettre la main dessus ! Quelle chance y avait-il qu'il soit encore en vie, aussi ? Comment aurait-il pu trouver une source de nourriture et survivre, pendant deux ans, sans jamais laisser savoir qu'il était là ? Il n'avait certainement pas pu se reproduire, non ?...

Il s'arrêta d'empocher un instant pour y réfléchir... Naannn, impossible.

Pourtant, juste au cas où Amy aurait vraiment été mordue, il se dit qu'il mélangerait le lendemain matin une petite dose d'antibiotiques au thé de son petit-déjeuner. Mieux valait prévenir que guérir.

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* NDLT : j'imagine, ce qu'il y a de plus près des Jammy Dodgers pour un Français ** Là c'était une cassette VHS d'entraînement de fitness, j'ai adapté.