Salut! Avant de commencer, je dois vous avertir, c'est vieux de, disons deux ans alors ce ne sera probablement pas aussi bon que les trucs récents. En tout cas, bonne lecture!
Un mot écrit sur une plage blanche.
L'Action de grâce de 1990 fut remarquable à terre neuve. Il fit chaud ce jour-là. Dans l'Atlantique un jour ensoleillé est mémorable, mais quand il fait chaud c'est tout un événement.
À l'aube le port était complètement bondé. Les pêcheurs étaient partis plus tôt que d'habitude et ils étaient déjà de retour avec autant de poisson que leurs bateaux pouvaient prendre. Des femmes se pressaient d'acheter du poisson avant de retourner à la maison pour préparer leurs festins respectifs. Vers 10 h, le port était pratiquement vide.
Dans toute l'étendue du port trois passants erraient toujours, l'un sur la plage les deux autres les quais. Celui sur la plage était un garçon un homme et une femme. Ils étaient tous à une certaine distance les uns des autres et n'avaient aucun lien visible. Le garçon, d'une douzaine d'années se tenait immobile observant avec intérêt les coquillages qui parsemaient la plage de sable blanc. L'homme quant à lui, errait à une vingtaine de pas de la femme. Il portait des bottes de cuir garnies d'acier avec des habits de tous les jours. Ses lourdes bottes résonnaient contre le quai à chaque pas. La femme par contre était soigneusement habillée et aurait pu être méprise comme une Française si sa jupe n'était pas brune. Sa démarche était sautillante une vivacité légère. L'homme ne la remarquait pas malgré ses efforts.
Soudainement, près d'un rocher d'un rocher sur la plage, elle se retourna, et l'homme la remarqua enfin. La femme s'arrêta, observa l'homme quelques instants et, à l'aide de son doigt, écrivit quelque chose dans le sable à ses pieds.
Elle se redressa, secoua ses mains afin de les débarrasser du sable qui les parsemait, et se remit en marche doublant le pas. Elle se retourna, cette fois avec un sourire moqueur et l'homme reconnut son visage, c'était Kaya, la fille du médecin. Elle disparut soudainement dans une allée sombre à la gauche.
Ce fait ne troubla pas l'homme, et il continua sa route tout en traînant les pieds. Après un court moment, il se trouva devant le rocher. Il ne songeait déjà plus à la passante disparue, et il est probable qu'à cet instant si un crabe ou un goéland était passé, l'homme aurait passé son chemin sans s'arrêter. Le hasard seul fit en sorte qu'il avait les yeux baissés et que son regard tombe sur le mot écrit dans le sable : Trafalgar.
Le nom de l'homme était Trafalgar.
Il resta un moment immobile contemplant son nom dans le sable avant de se secouer la tête et de continuer sa route, pensif.
