Coucou! Alors voilà, ça fait ce mois-ci deux ans que j'écris des fics sur NCIS! Je me suis dit : Il faut fêter ça! Donc j'ai fait un petit tour dans mes dossiers, et j'ai trouvé cette fic, que je n'ai jamais posté... Allez savoir pourquoi... Elle compte 16 chapitres et n'est pas terminée. C'est encore une histoire centrée sur Ziva, et le Tiva...
En fait l'histoire se déroule successivement dans plusieurs villes, et je crois que je vais faire des minis fics pour chaque ville plutôt qu'une seule fic qui regrouperait toutes les villes... C'est peut-être pas clair quand on ne connaît pas l'histoire, mais vous allez comprendre!
Donc voici le premier chapitre de la première ville : Barcelone. Ah oui! Cette fic commence quelques mois après la fin de la saison 5, je vous laisse découvrir tout ça...
Bonne lecture et vive les reviews!
P.S : Ne vous faites pas de fausses joies, à mon goût cette fic est beaucoup moins bien que Ava Zivdid.
PERIPLES INTERNATIONAUX : BARCELONE.
Chapitre 1 : Leitmotiv.
06. 41. 22. 87. 13... Les chiffres dansaient sous ses doigts. 0 - 6 - 4 - 1... Un chiffre après l'autre, toujours dans le même ordre. 7 - 1... Elle s'arrêta là. Fixa son téléphone du regard. 3. Elle posa dans un geste brusque le petit appareil à côté d'elle, sans pour autant le lâcher des yeux, comme obsédée par cette combinaison à dix chiffres.
20 secondes, 30 secondes. Elle le regardait toujours. 40 secondes, l'écran jusque là allumé s'éteignit. Économiseur d'énergie, pensa-t-elle. Elle laissa passer quelques secondes supplémentaires, cherchant vainement à penser à autre choses, puis de nouveau se saisit de son portable, et recommença, une fois de plus.
Elle avait cessé de compter le nombre de fois qu'elle avait composé ce numéro. 0 - 6 - 4. Le nombre de fois qu'elle avait tapé ces trois premiers chiffres ces deux derniers jours était bien trop grand pour être considéré comme raisonnable.
1 - 2 - 2. Le nombre de fois qu'elle avait tapé ces trois là était déjà plus maigre, sa raison l'ayant souvent arrêté avant ce deuxième 2. Mais aujourd'hui, c'était encore pire qu'hier. 0 - 6 - 4 - 1 - 2 - 2 - 8 - Annuler.
Ses doigts effleuraient les touches, composant un numéro encré dans ses méninges, pour finalement lourdement glisser vers la touche « Annuler », sa raison la reprenant au dernier moment. Elle soupira et prit sa tête entre ses mains. Une dernière fois, pensa-t-elle, juste une.
0 - 6 - 4 - 1 - 2 - 2 - 8 - 7 - 1 - 3 - Appeler. Elle se maudissait déjà. Une tonalité. Deux tonalités. Elle les comptait, non pas pour la première fois. Elle était déjà parvenue jusqu'à ce stade de son obsession. Troisième tonalité. « Allo? ». Elle raccrocha.
Elle savait pourtant qu'il avait changé de numéro de téléphone, et la pauvre femme qui lui répondait chaque fois qu'elle appelait ne devait plus supporter d'entendre sonner son téléphone, sans que jamais personne ne lui parle lorsqu'elle décrochait. Mais ce numéro de téléphone, c'est tout ce que l'israélienne avait gardé de lui. Un numéro de téléphone et une poignée de souvenirs, qui peu à peu devenaient flous et disparaissaient dans les abîmes de sa mémoire.
Elle savait qu'en quelques minutes elle pouvait se procurer son nouveau numéro de portable. Elle pouvait avoir recours à plusieurs méthodes différentes pour cela. Des méthodes légales, et d'autres qui l'étaient moins.
Gibbs possédait les numéros de chacun des membres de ce qui resterait à jamais son équipe, même si il n'appelait jamais personne. En cas de besoin urgent, lui aurait-il répondu si elle avait posé la question.
Il s'agissait bien d'un besoin qu'elle ressentait là. Celui de lui parler, de le toucher, de le retrouver, d'être proche de lui. Mais comment dire ça à Gibbs? Lui aussi devait ressentir ce besoin, cette envie insatiable, à un degré moindre toutefois.
Elle aurait pu appeler Gibbs et lui demander le nouveau numéro de Tony. Mais que lui aurait-elle dit, à Gibbs, alors que voilà deux ans qu'ils n'avaient pas eu la moindre conversation? Il lui aurait demandé de ses nouvelles, et lui en aurait donné des autres. Et ça, elle ne voulait pas. Pour les mêmes raisons qui faisaient qu'au fond, elle savait que jamais elle n'aurait le nouveau numéro de téléphone de Dinozzo. Cela aurait été bien trop douloureux, pour elle, et pour eux tous.
Ils s'étaient jurés de garder contact et de se parler, se voir même, régulièrement. Mais dès l'instant où ils s'étaient quittés, suite à ce remaniement de l'équipe par le nouveau directeur Vance, ils avaient tous su que jamais ils ne tiendraient cette promesse qu'ils s'étaient faite. Une promesse en laquelle aucun n'avait cru. Tous avaient su que le seul moyen pour eux de survivre à cet événement serait de tirer un grand trait pour tout oublier et débuter une nouvelle vie en s'imposant des distances.
Et c'est-ce qu'ils avaient fait. Elle n'avait jamais appelé Tony, jamais envoyé la moindre carte postale à Abby. Tout comme Tony, elle n'avait plus jamais donné le moindre signe de vie, que ce soit à Gibbs, à Abby, à Tim, ou encore à Ducky, qui eux avaient pu rester à Washington.
Elle aurait aussi pu, en passant par l'illégalité, obtenir le nouveau numéro de Tony en piratant les fichiers informatiques du Mossad, où elle était à présent. Elle savait le faire, mais jamais elle ne l'aurait fait, les conséquences pouvaient en être sévères.
Elle resterait plutôt là, assise à la place du conducteur dans sa voiture garée, à inlassablement taper une combinaison de dix chiffres qui n'était plus la sienne. 0 - 6 - 4 - 1 - 2 - 2 - 8 - 7 - 1 - 3.
De par le Mossad, Ziva était pourtant habituée à rencontrer des gens, créer des contacts, se lier d'amitié avec certaines personnes, pour finalement disparaître, et rompre tout lien. Mais là, c'était différent. Ça avait toujours était différent avec Dinozzo.
Elle avait eu des périodes où elle était presque parvenue à oublier leur éloignement, à quel point sa vie avait changé depuis la mort de Jenny, tant elle était absorbée par les missions que lui donnait son père, voulant plus que tout survivre aux divers pétrin dans lesquels elle se trouvait piégée. Mais parfois, comme ces deux derniers jours, elle retombait dans cette obsession que créait tout ce manque, cette absence. Elle cherchait alors plus que tout à avoir de ses nouvelles et ne vivait plus que pour ça, elle oubliait tout le reste, ce qui avait pu à plusieurs reprises lui causer du tort.
Il y a quelques temps qu'elle ne s'était pas sentie si achevée que ces deux derniers jours. Mais depuis hier matin, lorsqu'elle avait appris, totalement par hasard, lors d'une mission en Espagne avec son amie, l'officier Hadar que l'US Ronald Reagan accostait six jours à Barcelone, ville où elle se trouvait elle aussi afin de disséminer un groupe terroriste possédant des informations au sujet du Mossad, dont il fallait, selon les ordres implicites du Directeur David, éviter qu'elles se répandent, Ziva ne pensait plus qu'à lui. Le savoir dans la même ville qu'elle l'obsédait. Depuis quand n'était-ce pas arrivé?
Hadar et Ziva avaient accompli leur mission sans rencontrer de grosses difficultés. En deux jours, ils avaient assassiné les huit membres de cette organisation. A une époque, cette idée aurait rendu Ziva malade. Mais depuis son retour en Israël, elle avait appris à relativiser, et amoindrir les faits qu'elle accomplissait, à diminuer leur impact, pour limiter leur influence sur elle. Huit morts en deux jours, cela faisait quatre par jour. Quatre morts pour deux personnes, ce qui signifiait simplement qu'elle avait, par obligation, tué deux personnes aujourd'hui. Deux terroristes, pour la bonne cause.
Une cellule terroriste qui l'avait amené en compagnie de Hadar jusque dans les rues de Barcelone. Barcelone, où l'US Ronald Reagan était à quai depuis six jours, et où une réception était donnée ce soir en l'honneur de l'équipage, au 15 rue Salvador Dali.
Tous ces chiffres dansaient dans sa tête, alors qu'elle était toujours assise dans sa voiture, observant la nuit noire. 6 jours, 8 terroristes, 0 - 6 - 4 - 1, 15 rue Salvador Dali, 2 - 2 - 8 - 7 - 1 - 3, 2 jours, 21 h. C'était trop.
Hadar et elle prenaient l'avion pour Tel-Aviv demain matin à huit heures. Si elle voulait avoir le temps d'aller courir, et arriver à temps à l'aéroport pour enregistrer ses bagages, il lui faudrait se lever à 3 h du matin.
Hadar avait accepté de la laisser filer ce soir, la laisser vaquer à ses occupations personnelles, alors qu'ils auraient du se faire oublier dans leur chambre d'hôtel afin d'éviter le moindre risque. Il avait accepté de lui faire confiance et de ne rien dire. Elle devait donc faire très attention, et il faudrait qu'elle pense à le remercier.
Alors à présent elle était là, garée à proximité du 15 rue Salvador Dali, attendant simplement, quelque chose qu'elle-même ignorait. Une réception était donnée pour tous ceux qui venaient de passer les quatre derniers mois à sillonner les mers à bord de l'US Ronald Reagan. Il était là, son cœur le lui criait.
Elle s'était garée il y a maintenant une demi-heure, alors que la fête battait déjà son plein. Elle ne l'avait pas vu entrer. La fête se déroulait dans une vaste salle pouvant accueillir tout l'équipage, plus d'autres invités. Une soirée dansante autour d'un buffet. Il y était. Il était obligé d'y être, se répétait Ziva. Après quatre mois entouré, à quelques exceptions près, uniquement d'hommes, Dinozzo ne pouvait qu'être là ce soir, à faire la fête, et draguer une fille dans l'espoir de la ramener dans sa chambre d'hôtel lorsqu'il la regagnerait plus tard dans la nuit.
Il n'était plus l'homme à femmes qu'elle avait pu connaître lorsqu'elle était arrivée au NCIS. Il avait changé, il s'était assagi et avait gagné une certaine maturité de ce côté-là, elle le savait. Elle se doutait que même lui ne devait pas apprécier l'idée qu'il était venu ce soir dans le seul but de se trouver une fille pour la nuit.
Mais chacun oubliait comme il le pouvait. Ou du moins essayait. Car Ziva savait bien que tout comme elle, Dinozzo n'avait rien oublié de cette nuit que tous les deux avaient passé à s'aimer, à la veille de leur séparation. La vie était ainsi faite. Certaines choses s'effaçaient, alors que d'autres restaient gravées.
Mais que gagnerait-elle à sortir de sa voiture maintenant et à entrer dans cette salle? Sans trop réfléchir, son corps l'avait conduite jusque ici. Et à présent, elle se sentait prisonnière entre les griffes du doute qui la tiraillait sans cesse. Devait-elle traverser la rue et pousser cette banale porte homologuée pour laisser entrer une chaise roulante? Devait-elle rester là à attendre et guetter sa sortie? Devait-elle faire demi-tour et regagner sa chambre d'hôtel pour dormir? Ziva ne savait pas.
Devait-elle redémarrer sa voiture et renoncer à l'idée de le voir, pour plus tard le regretter? Devait-elle courir le risque de s'en vouloir à s'en mordre les doigts pour une durée indéterminée dès qu'elle aurait tourné au coin de la rue? Devait-elle laisser passer ce qui serait peut-être sa seule chance de le revoir avant une éternité, sans date butoir, courant le risque de mourir dans une mission périlleuse sans jamais l'avoir revu? Non. Elle enfuit les clefs de la voiture dans son sac à main qu'elle passa à son épaule et ouvrit la portière. Elle sortit du véhicule et le verrouilla.
Devait-elle rester cachée dans l'ombre de la nuit à guetter sa sortie? Devait-elle prendre le risque de le voir sortir au bras de cette fille dont il se serait entiché pour une nuit? Cette idée fit vaciller Ziva plus encore que celle de mourir sans n'avoir jamais recroisé son regard. L'idée qu'une autre femme partage son lit, qu'une autre ait le droit de le toucher la dégoûtait. Et combien de temps devrait-elle attendre? Combien d'espoirs aurait-elle le temps de formuler avant de le voir sortir aux cotés d'une blonde aux formes généreuses, les yeux pétillants par l'alcool? Tout ça pour ne distinguer que les contours de son corps dans la nuit noire? Non. Elle ne pouvait pas vivre ça.
