Bon, bon, bon… Me voilà nouvelle sur le site avec le début d'un petit recueil basé sur Tokyo Ghoul ! (Parce qui à pas assez de fics françaises dessus à mon goût T.T)
Il s'agit de la toute première fois que je poste un de mes écrits sur le net à la vue de tous, donc j'avoue que je me sens un peu nerveuse ^^'
J'ai mis en Rating K+ pour le moment, mais cela risque de changer vers T puisque c'est quand même Tokyo Ghoul XD
Pour information avant que vous ne lisiez, Hana est mon OC, je l'adapte un peu à toutes les fics que j'écris parce que je l'adore, tout simplement :3
Et parce Kaneki est un personnage à la foi tellement profond, touchant et badass que c'est juste totalement impossible de ne pas s'attacher à lui ! Je suis littéralement tombée sous son charme !
Dooonnnc… L'envie m'a pris de faire carrément un recueil sur tout les deux ^^
J'espère que vous aimerez ! :)
Bonne lecture !
Attraits irréversibles
Hana marchait dans la nuit, besace sur l'épaule, et emmitouflée dans un épais manteau pour lutter contre l'air glacial qui venait souffler sur son visage. Cette période de l'année était sûrement l'une des moins appréciée par les gens. Le temps était souvent recouvert, le froid mordait, la nuit tombait plus rapidement, le silence régnait dans les rues de Tokyo. Il faisait froid, sec et sombre dans celle qu'elle arpentait prudemment en ce moment-même. Un peu trop sombre, même, malgré la faible lumière des réverbères. Et surtout, c'était cette lourde atmosphère silencieuse qui commençait réellement à lui peser. La rousse avait beau afficher un visage calme et décontracté, au fond, elle ne se sentait vraiment pas rassurée. Chaque soir qu'elle prenait cette rue pour rentrer chez elle, l'angoisse se frayait sournoisement petit à petit un chemin vers sa sérénité naturelle afin de la détruire et de posséder entièrement la jeune femme. Parce que malgré l'habitude, cette période était l'une des plus redoutées des citoyens de n'importe quel quartier du Japon, pour une raison bien pire et différente que la température. Il s'agissait des goules. Celles qui prennent leur proie par surprise et les tuent sauvagement avant de les déchiqueter et de se délecter de leur entrailles. Ces instants-là, principalement un soir d'hiver, quand tout est calme, silencieux et qu'une personne tombe malencontreusement au mauvais endroit au mauvais moment, l'inévitable à forcément une chance de se produire. Certaines goules savent tellement bien profiter de la faiblesse des êtres humains.
Elle devait garder le contrôle d'elle-même. Tout irait bien. Elle allait tranquillement rentrer chez elle, prendre un bon repas, un bon bain chaud et se recroqueviller dans les couvertures de son lit pour une bonne nuit de sommeil ! Bon, il y avait d'abord ce devoir à rendre pour le lendemain qu'elle devait rédiger pour ses études mais elle ne modifierait pas plus son planning de la soirée. Ça lui convenait très bien ainsi. Oui, c'était parfait !
Plongée dans ses pensées positives afin de se rassurer d'elle-même, elle ne remarqua même pas l'ombre qui passa furtivement dans son dos.
Elle continua d'avancer dans la ruelle devenant de plus en plus étroite, tout en continuant d'établir son auto-persuasion. Oui, elle était presque arrivée. Plus que quelques mètres à parcourir et elle y serait rapidement. En moins de cinq minutes, elle allait y arriver. Ce n'était pas long, elle n'avait rien à craindre. Elle allait bientôt rentrer et retrouver en un rien de temps tout son petit confort jusqu'au lendemain matin.
Mais soudain, elle s'arrêta nette. Un frisson la parcourut lorsqu'elle entendit un bruit à peu de distance derrière elle. Comme un craquement. Sur le qui-vive, elle se retourna, mais rien de particulier n'intercepta son attention pourtant minutieuse. Puis le bruit fut bientôt suivi par d'autres, lents mais consécutifs. Des pas. Non loin de là, il y avait quelqu'un. Non. Il n'y avait pas qu'une personne. Ils étaient deux, d'après les faibles échos de voix qu'elle pouvait entendre. On venait. On s'approchait. Vers elle. Était-ce des goules ? Des humains ? Non, à cette heure-ci et dans un endroit pareil, elle ne voyait pas ce que d'autres humains viendraient faire ici. Dans le pire des cas, des goules l'avaient sûrement repérée. Elle était peut-être en danger. Quelque chose lui hurlait de s'enfuir. Elle le devait, là, maintenant. Cependant, ses jambes refusaient de lui obéir. Son esprit commandait, réclamait, ordonnait, criait, mais son corps ne répondit pas. Elle n'arrivait plus à bouger. Son rythme cardiaque s'accélérait, la peur s'enroulait autour de son esprit, peu à peu, lentement, doucement, mais certainement. Ses moyens la quittaient.
Elle sursauta violemment et manqua de pousser un cri strident lorsqu'elle sentit un bras s'enrouler autour de sa taille et se faire vivement tirer en arrière mais une main la bâillonna avant qu'elle n'en n'ait le temps. La peur la conquit définitivement. Ses idées furent complètement chamboulées. Elle ne pouvait plus réfléchir. Tout ce qu'elle pouvait faire, c'est d'essayer de se débattre pour que l'on la relâche. En vain. La prise qui la maintenait était trop ferme. Les larmes commencèrent à lui monter aux yeux mais une voix familière chuchota doucement à son oreille :
- Calme-toi, c'est moi... Ne fais pas de bruit.
Instantanément, Hana cessa de se débattre et d'essayer de mordre la main qui l'empêchait de crier au son de cette voix masculine. L'angoisse qu'elle venait de ressentir diminua progressivement, jusqu'à ce qu'elle reprenne possession de tout ses moyens. Elle devina à qui appartenait cette chaleur dans son dos ainsi que ce bras et cette main qui desserrèrent alors légèrement leur emprise. Plus libre dans ses mouvements, l'étudiante détourna le visage vers le jeune homme. Oui, elle connaissait bien ces cheveux de neige, ce visage fin, ce regard argenté à la fois doux et déterminé. Même dans le noir le plus abyssal, elle parviendrait toujours à le reconnaître.
- Kaneki ?
Il ne lui laissa pas le temps de prononcer le moindre mot supplémentaire qu'il enchaîna d'un air des plus sérieux :
- Des Colombes sont sont ici. Rentrons en vitesse.
Elle sût aussitôt ce que cela voulait dire. Danger. Grave danger. Peut-être même encore plus grave que s'il aurait s'agit d'une goule qui aurait voulu s'en prendre à elle. Une lourde menace planait au-dessus de Kaneki. Et indirectement, d'elle aussi. Les Colombes du CCG… Une organisation d'humains qui luttaient contre les goules dans le but de toutes les éradiquer… Ils ne voyaient qu'en chacune d'elles uniquement de la cruauté sans jamais s'être demandé ce qu'elles pouvaient bien ressentir. Si elles avaient des amis, des familles, des personnes importantes à leurs yeux... Si elles aimaient et si elles étaient aimées… Telles des humains. Pourtant ce serait la principale chose qu'ils devraient faire : s'interroger, juste, rien qu'une seule foi…
Avant même qu'Hana ne puisse ajouter quoique ce soit, Kaneki lui saisit la main et s'enfuit avec elle sans perdre de temps.
.oO~Oo.~.oO~Oo.
Près d'une heure du matin, la rousse s'étira longuement sur sa chaise avant de lâcher un soupire. La feuille posée sur son bureau juste sous ses yeux n'avait pas les trois quarts de remplis. Et que devait-elle faire pour le lendemain ? Cinq pages recto verso. Un long soupire s'échappa une nouvelle foi de sa bouche. Elle n'y arriverait jamais. Les évènements qui s'étaient déroulés plus tôt l'avaient complètement épuisée, il était tard et l'inspiration refusait de lui venir en aide. La traîtresse. Tant pis, elle rendrait ce qu'elle rendrait à son professeur, achevé ou non ! Ah… Dur, dur les études… Elle se pencha de nouveau sur sa copie, bien décidée à remplir au moins les deux faces de la première page. Il fallait bien qu'elle se creuse un peu la tête ! Et non, cette foi-ci, elle ne demanderait pas de l'aide à Kaneki. Même si elle sentait son regard maintenu dans son dos depuis un moment, lui étant assis sur le lit derrière elle, elle souhaitait se débrouiller sans risques de l'embêter avec ses examens qui approchaient et préférait le laisser un peu tranquille. Après les nombreuses fois où elle avait sût requêter son aide pour faire un exercice quelconque, elle lui devait tout de même bien ça.
- Je suis désolé.
Hana laissa un instant son travail en suspension, étonnée. Elle avait l'habitude qu'il sorte parfois ce genre de paroles de manière si spontanée auxquelles elle n'en comprenait pas le sens du premier coup. Mais elles la surprenaient toujours et c'était à chaque foi dans des moments où elle ne s'y attendait pas. Et souvent, comme maintenant, de la culpabilité résonnait dans la voix du jeune homme.
- De quoi t'excuses-tu ?, demanda-t-elle posément sans se détourner de sa copie.
- De te mêler dans tout ça.
Oh… C'était donc à propos des agents du CCG qui rôdaient près de chez eux… Elle aurait put s'en douter. Il devait sûrement se sentir coupable de les avoir attiré jusqu'ici, alors qu'au début qu'ils avaient emménagés ensemble dans cet arrondissement, ils n'avaient encore jamais eu de soucis avec eux.
- Mais voyons, ce n'est pas de ta faute, Kaneki.
Elle savait que pour lui, c'était un besoin primordial d'expier ses soi-disantes fautes qu'il se reprochait à lui-même. Alors qu'elle, ne voyait jamais la rive de ce qu'il pensait avoir fait de mal. Ses sentiments et ses opinions personnels la trompait peut-être, mais au moins, elle était convaincue de ce qu'elle affirmait.
- Ils ont prévus d'aller inspecter tout les bâtiments du secteur, logements compris. Le nôtre n'y échappera pas.
Ça, elle aurait put le prévoir avec la dernière affaire de goule qui avait eu lieue près de chez eux. S'ils avaient prévus d'aller vérifier chaque bâtiment et logement du secteur, c'était sans aucun doute à cause des dernières victimes tuées par les goules qui s'étaient récemment attribué un endroit à deux pas d'ici comme leur terrain de chasse, d'après les dires de Kaneki. Ce dernier étant une goule, il était aussi obligé de se nourrir, mais seuls un ou deux cadavres dans le mois lui suffisait. Ce n'était pas lui qui produisait le plus de victimes dans le coin…
- Et bien tant pis ! Je m'arrangerais pour dissimuler toute trace de ta présence avant qu'ils ne viennent.
- Ça ne suffira pas.
La jeune humaine entendit un son âpre. Elle devina sans même le voir qu'il s'agissait de ses doigts qu'il faisait encore craquer. Signe qu'il était totalement résolu des arguments qu'il énonçait.
- Je suis sûr que tôt ou tard, ils s'en apercevront, poursuivit-il.
- Alors on partira d'ici pour vivre plus à l'écart.
- Et tes études ?
C'est vrai, il y avait aussi ses études au milieu de tout ça. Elle donnait le meilleur de soi-même tout en travaillant à mi-temps le week-end dans une supérette du coin. Ce n'était pas toujours évident de gérer ses études, son temps libre en même temps que le travail pendant le week-end, mais si elle voulait s'en sortir, elle n'avait pas le choix. Et puis, elle tenait absolument à décrocher le passage pour entrer à l'Université afin de se laisser le temps pour maîtriser plus tard la profession qu'elle désirait. Mais leur sécurité passait avant tout cela, quel qu'en soit l'issu auquel ce choix la mènera.
- Bah, je trouverais bien quelque chose d'intéressant ailleurs !
Tandis qu'un minuscule sourire se traça sur ses lèvres, incapable de réussir à le réprimer, elle fixait toujours sa feuille sans vraiment la voir, rêveuse.
- Et peut-être que toi aussi, tu aurais une chance de retrouver les mêmes habitudes de vie qu'autrefois. Tu vois, les études, le boulot… Revenir à l'Antique, ça ne te dirais pas ?
- Tu sais bien que c'est impossible.
- Rien n'est impossible. Du moins, pas avant d'avoir essayé.
Venant tout deux du 20ème arrondissement, ils furent obligés de le quitter et de s'installer dans le 14ème à cause des membres du CCG de plus en plus mobilisés là-bas. Les études d'Hana y étaient aussi pour quelque chose. Et Kaneki avait tenu à la suivre. Maintenant, il hésitait encore à revenir à l'Antique après être parti si longtemps. Mais elle regretterait toujours le 20ème qui était sans aucun doute le plus calme et le plus agréable de tous. Oh, elle ne niait pas le fait qu'elle aimait bien ce coin. Son chez-soi, son lycée, sa petite supérette… Tout cela lui plaisait réellement. Simplement, cela devenait de moins en moins sécurisé et les goules commençaient à devenir bien nombreuses. L'Université Kamii étant au 20ème comme la majorité des milieux scolaires, elle se faisait une joie folle à l'idée de pouvoir y retourner ! Mais d'abord, travailler afin d'y décrocher l'entrée serait la première des choses à faire.
Un long silence s'abattit lourdement dans la pièce. Il n'y eut aucun bruit, chacun plongé dans sa propre réflexion. La rousse sentait que Kaneki s'apprêtait à reprendre la parole. Elle attendait juste qu'il se décide. Ce qu'il fit, après que plusieurs secondes se soient lentement écoulées. L'intonation de sa voix était toujours aussi calme, à la limite de la froideur. Mais, il y avait aussi cette hésitation qu'elle ne lui avait plus connue depuis longtemps.
- …Tu sais, Hana… Je pense que… Qu'il vaut mieux que l'on se sépare…
Un froid. Un violent coup de froid. La glace du silence qu'il venait de briser se planta droit à son cœur à présent fragilisé. Elle ne s'y serait jamais attendue. A ce qu'il dise cela. Au bout d'un an. Deux, si l'on comptait depuis le temps qu'ils se connaissaient. Jamais… Jamais… Elle n'aurait jamais songé un jour à être confrontée à ce dilemme, si brutalement.
Ce fut de nouveau le silence. Cachant du mieux qu'elle le pouvait le chagrin et la faiblesse que renvoyait sa voix tremblante, ce fut cette foi Hana qui le brisa :
- Pourquoi ?
- Je vais finir par te mettre en danger si je continue à rester à tes côtés… Et ça, je ne le veux absolument pas…
Elle comprenait bien qu'il voulait agir pour son bien, mais elle n'en voyait vraiment pas l'intérêt. Qu'il reste ou qu'il parte, le CCG ne chômera jamais.
- Alors tu… Tu vas me laisser tomber ?
Il resta silencieux. Il ne fit plus aucun bruit. Même le son de sa respiration était imperceptible aux oreilles d'Hana qui ne comprenait pas. Si cela avait été pour une autre raison bien plus justifiée, elle aurait été sans doute forcée de s'y résigner. Mais là… Où comptait-il aller ensuite ? Que comptait-il faire ? Elle n'avait aucune idée de ce qu'il avait en tête, mais elle refusait catégoriquement. Elle ne voulait pas se séparer de lui de cette manière si larmes commencèrent à couler le long de ses joues mais elle passa aussitôt sa main pour écraser ces traîtresses. Malgré la colère, la rage et la tristesse qui l'envahissait, la douceur qui régnait perpétuellement dans le timbre de sa voix était toujours l'intonation la plus puissante parmi toutes.
- C'est hors de question que je te laisse prendre cette décision seul. Je reste avec toi.
- Mais tu n'as pas peur ?
- De quoi donc ?
- Tu… n'a pas peur de moi ?
Sauf si l'on comptait les fois où il lui causait une de ces frayeurs comme en début de soirée en apparaissant soudainement. En quoi aurait-elle peur de lui, sinon ? Elle vivait avec lui depuis bientôt un an, le fréquentait tout les jours, partageait ses nuits avec lui, et lui confiait toujours ce qu'elle devait, absolument tout, en toute honnêteté. Elle avait confiance en lui. Il n'y avait que lui en qui elle savait qu'elle pourrait accorder toute sa foi. Parce qu'il le lui rendait constamment. Maintenant qu'elle y resongeait, c'est vrai qu'elle n'avait jamais au autant confiance envers quelqu'un… Elle avait toujours eu cette part de méfiance, même s'il s'agissait de proches qu'elle fréquentait tous les jours. Elle s'était toujours méfiée de ses semblables, mais jamais de cet être maculé du sang de ses victimes, cette goule, la seule avec qui elle était aussi proche… Même Toka, Nishiki et les autres, sauf bien sûr l'innocente Hinami, n'avaient pas non plus eu ce privilège… Avec lui… Il est vrai que c'était différent…
- Bien sûr que non. Je n'ai pas peur de toi.
- Mais je suis un assassin. Il se pourrait qu'un jour je n'arrive plus à me contrôler et que je te blesse, ou bien pire. Tu réalises réellement que je dois dévorer des êtres innocents pour me maintenir moi-même en vie ? Je ne suis qu'un monstre…
Un bruit sourd retentit, accompagné d'un froissement. Hana tremblait faiblement. Ce n'était pas de froid. Ni de peur. Mais d'un mélange entre colère et tristesse. Elle avait serré les poings, forts, lourdement appuyés contre le bois de son bureau, à l'entente de ces paroles. Pourquoi disait-il cela avec autant d'affirmation ? Pourquoi sortait-il une stupidité pareille ? Sous le coup de la frustration, elle ne s'était même pas rendu compte qu'elle avait froissé les bords de sa feuille.
- C'est faux… Tu n'es… Tu n'es pas… un monstre… Je t'interdis de dire ça…
Sa voix ne parvenait qu'à sortir de faibles murmures. Elle était si tremblante que pour un peu, on aurait put croire qu'elle allait se briser en même temps que la jeune femme. Pour elle, il n'y avait aucune distinction entre les goules et les humains. Les goules étaient, certes, bien plus puissantes et dangereuses, mais elle avait compris en faisant la rencontre de Kaneki et de ceux de l'Antique qu'il n'y avait rien de plus qui montait la frontière entre les deux espèces. Sans oublier que le jeune homme avait été humain autrefois… Lui aussi avait dû le comprendre, dans ce cas… Pourquoi s'obstinait-il autant à tenter de la convaincre qu'il était trop différent d'elle ? Il n'y avait rien de pire qui pouvait agacer Hana à ce point.
- Alors… Qu'est-ce que tu penses que je suis ? Regarde-moi…
Les poings toujours crispés, Hana posa sa feuille désormais froissée sur le bureau et se résigna à se retourner sur sa chaise afin de pouvoir lui faire face. Ce n'était plus le même. Plus tout à fait. Du moins, ce n'était plus l'apparence sous laquelle elle le fréquentait quotidiennement. Quatre tentacules couleur sang jaillissaient du bas de son dos. Les veines en dessous de son œil gauche avaient enflées de sortes à se rendre beaucoup plus visibles sous sa peau. Le blanc de cet œil avait viré à la plus sombre des nuances de noir. Et l'iris à la plus vive et brillante nuance de rouge.
Ce n'était pas la première foi qu'elle le voyait sous sa forme, que d'autres jugeraient, de prédateur, mais elle ne pouvait s'empêcher de s'en voir impressionnée. Ou voir même… Émerveillée. Toute sa colère s'était envolée. Voir une goule sous sa véritable apparence sans craindre que ce ne soit la dernière foi laissait un sentiment de… stupéfaction. Les goules étaient si fascinantes, dans le fond. Leurs yeux… Son œil… Il était si beau. L'intensité de ce regard rougeoyant était exceptionnelle. Elle ne voyait vraiment pas en quoi les gens trouvaient leur apparence abominable. Ou bien, autre possibilité, c'était elle qui n'était pas normale. Bon, elle avait l'habitude que l'on la trouve étrange avec toutes ses manies et ses facultés, de toujours voir le monde sous un plus bel aspect que ce qu'il n'était réellement. Et puis après tout, elle n'en n'avait pas mal que faire, de ce que les gens pouvaient penser d'elle. Elle vivait avec ses propres ressentis, ses propres opinions basées sur sa propre logique.
Les goules étaient des créatures uniques. Elles avaient leur attributs, leurs instincts, leur capacités, leur personnalité, leur beauté. Pourquoi donc les autres êtres humains, eux, ne voient rien de tout cela, toutes ces particularités qui rendent chaque espèce unique en leur propre genre ? Ne cherchent-ils donc rien d'autre que l'éradication totale des goules ? Sans même chercher à se comprendre entre les deux camps ? Non, la notion de camp n'existe pas entre humains et goules dans la réalité. Tout dépend de chacun et de sa vision du monde. Personne n'est l'ennemi, personne n'est l'allié. Mais si chaque espèce réalisait l'effort, les ententes pourraient êtres belles et bien possibles entre eux. Elles pourraient, oui. Seulement, Hana pouvait comprendre ce que ressentait la population humaine. La crainte d'être dévorer. En vérité, il s'agissait du mur principal qui aboutissait à ce barrage… Mais un barrage, peut malgré tout être brisé si l'on utilise les moyens nécessaires…
Lentement, elle se leva de sa chaise, prenant plus de temps qu'il ne le fallait. Les yeux baissés, elle s'avança vers lui. Au moment où elle releva la tête vers le visage de l'hybride, un sourire chaleureux vint éclaircir le sien. En vue du regard surpris qu'il lui lança, elle devina que ce n'était pas le genre de réaction qu'il attendait de sa part. Mais elle savait très bien qu'au fond de lui-même, il appréciait mieux celle-ci plutôt que celle qu'il avait imaginée. Elle prit ensuite délicatement son visage entre ses doigts frêles, avec lesquels elle effleura d'abord les veines sous son œil écarlate. Son regard innocent plongea alors à l'intérieur. Elle l'observa, intensément, et longtemps.
- Tu es une goule. Une demi-goule pour être exacte. Tu es un être vivant comme moi. Comme partout il y en a dans le monde. Alors tu as le droit de vivre toi aussi.
Ces créatures que les humains comme elle redoutaient tant n'étaient pas toutes mauvaises après tout. Certaines prennent plaisir à tuer, mais d'autres tuent uniquement pour survivre. Ce n'étaient pas seulement des êtres sachant juste tuer pour leur propre besoin, mais aussi des êtres capables d'éprouver des sentiments et des émotions comme n'importe quel être humain. Les goules étaient loin d'être toutes cruelles et mal intentionnées. Elles étaient tellement proches des siens. Alors pourquoi se faire sans cesse la guerre… ?
- Et je t'aime tel que tu es…
C'est sur ces mots décelant les sentiments abondants qu'elle éprouvait, qu'elle se mit sur la pointe des pieds et vint déposer ses lèvres contre celles de la goule borgne. A ce tendre contact, il se raidit légèrement. Discernant son hésitation, elle posa simplement ses mains sur chacune de ses solides épaules puis s'éloigna doucement. Mais il passa sa main dans les longs cheveux roux de l'humaine et rapprocha une seconde foi son visage près du sien, cherchant de nouveau ses lèvres. Ses yeux bleus se fermèrent sans qu'elle n'ai besoin de contrôler ce mouvement. La jeune fille se laissa emporter par ce baiser, aussi doux que le précédent mais d'une passion et d'une intensité plus vigoureuse. Elle plongea alors à son tour sa main dans les cheveux blancs de Kaneki tandis que l'autre était portée à l'arrière de sa nuque, de sorte à le rapprocher un peu plus encore d'elle.
Elle ne voulait pas qu'il parte. Sans lui, sa vie n'aurait plus le même sens. Dans la ruelle sombre qu'elle empruntait chaque soir et chaque matin pour rentrer ou partir, la peur la guettait certes à toutes les occasions. Ce n'étaient pas des autres goules dont elle avait crainte. Ni de la mort. Elle avait juste peur de ne plus pouvoir être à ses côtés. Et puis… Lui aussi avait droit à un peu de compagnie affective.
Par manque d'oxygène, ils finirent par rompre le baiser et Hana rouvrit les yeux, croisant le regard à double aspect de son bien-aimé. Le coin des lèvres de celui-ci s'étaient légèrement relevé tandis qu'il l'observait aussi. La rousse fit glisser sa main sur la joue droite de la goule et resta focalisée sur ses yeux, l'un aux couleurs pâles et claires et l'autre aux couleurs aussi sombres que vives. C'est ainsi qu'il était, c'est ainsi qu'elle l'aimait. Il n'avait aucune raison valable à se cacher d'elle. Elle le connaissait et savait que même si elle faisait normalement office de nourriture pour lui, il ne lui ferait jamais de mal. La totalité de sa confiance lui était destinée. Et le magnifique sourire qu'elle lui offrit détenait déjà toute cette quantité infinie de sentiments tous similaires qu'elle éprouvait.
- Tu es la goule que j'aime.
.oO~Oo.~.oO~Oo.
Kaneki recouvrit le corps allongé de la jeune femme de la fine couverture au pied du lit. Il jeta un coup d'œil à la pendule sur son bureau. Trois heures du matin. Elle ne s'était pas arrêtée. Mais elle avait bien réussie à compléter son devoir et avait même écrit une page supplémentaire que ce qu'elle était censée faire. Parce que l'inspiration était au rendez-vous ou plutôt parce qu'elle voulait emmerder son professeur ? Il ne savait pas. Mais étrangement, il jugeait que la seconde option était la bonne. Comme ça, une intuition. Mais, conséquences ? Ça l'avait achevée et elle s'était même endormie dessus, trop fatiguée pour trouver la force de glisser cette feuille dans son sac. Alors il avait décidé de le faire à sa place avant de la glisser, elle, dans le lit pour lui permettre un meilleur sommeil. Parce que la chaise, ce n'était pas super confortable pour dormir. Il tenait à ce qu'elle se repose et qu'elle soit en forme le lendemain pour se donner à fond comme elle en avait l'habitude. Sa motivation pour entrer à l'Université Kamii, celle dans laquelle il étudiait avant, se ressentait partout dans ses actes ou ses paroles dès que le sujet était abordé. Il aurait tellement voulu y revenir lui aussi. Et revoir Hide… Si seulement il n'y avait pas eu tout cela qu'il s'était passé. Maintenant, ça ne lui servait plus vraiment d'aller en cours. Ce ne serait qu'une perte de temps avec tous les dangers qui rôdaient partout autour d'eux. Il n'avait plus le temps pour ça et puis, ce serait trop risqué maintenant. Les soupçons s'éveilleraient sans aucun doute très rapidement.
Il resta quelques secondes à scruter le visage endormi de sa belle, un sentiment de culpabilité toujours présent en lui. Elle était trop naïve. Sa naïveté dépassait même largement le stade que lui avait jadis atteint. Elle cherchait toujours la meilleure des solutions aux pires des problèmes, sans toujours se rendre forcément compte si c'était réalisable ou non. Elle pensait qu'il pourrait reprendre ses anciennes habitudes de vie, d'autrefois, lorsqu'ils s'étaient rencontrés la première foi à l'Antique alors qu'il était déjà mi-goule mi-humain. Ce qu'il doutait d'être encore totalement à présent… Sa nature de goule avait définitivement prit le dessus. Plus rien ne pourrait redevenir comme avant. C'était tout bonnement impossible pour lui. Mais elle n'arrivait pas encore à l'assimiler totalement et parvenait toujours à avoir de l'espoir. C'était une bonne chose d'espérer. Mais le garçon avait oublié comment faire depuis un moment. Il n'espérait plus rien, parce qu'il savait que cela ne servirait à rien. A tout moment, le CCG le découvrira et Hana sera en danger. A tout moment, la faim et la folie s'empareraient de lui et Hana risquait de subir. Dans n'importe quel cas, il inculquait constamment Hana dans le monde dangereux des goules. Il la ferait basculer droit aux Enfers avec lui. Elle l'avait compris, il le savait. Cependant, elle faisait semblant de le nier. Elle s'entêtait à penser du bien de tout, quel que ce soit, dans ce monde souillé. Elle était beaucoup, beaucoup trop, naïve.
Mais… Justement… C'était peut-être cette naïveté qui réussissait à apaiser sa douleur, sa folie et sa violence lorsque l'instabilité de son esprit devenait trop accablante pour le supporter. Sa sérénité naturelle, sa joie de vivre, sa grande douceur, l'amour puissant qu'elle apportait… Tout en elle avait le pouvoir de lui faire garder la raison, de l'arracher à la folie, à la souffrance et à la destruction, jusqu'à son magnifique regard à la couleur d'un ciel d'été et son sourire encore plus rayonnant que la lumière du soleil. Elle était si innocente… Elle n'aurait jamais eu la force de faire du mal à qui que ce soit. Tandis que lui… C'était une toute autre histoire, à l'opposé total de la sienne. Et il avait peur de lui faire du mal, de souiller son âme d'une pureté rarissime. De briser cette petite poupée de porcelaine si fragile qu'il aimait par-dessus tout. Le fait de devoir se séparer d'elle lui était tout à fait insupportable. Mais c'était le seul moyen pour la protéger, quitte à souffrir encore plus lui-même. Le prix à payer pour qu'elle reste en vie. L'horreur qu'avait été la sienne n'avait aucune importance à côté de celle de l'humaine…
D'une main, il écarta doucement les cheveux tombant dans le visage endormi de la jeune fille et se pencha au-dessus d'elle afin de déposer un baiser sur son front. Lorsqu'il se redressa et voulu faire demi-tour pour repartir, il sentit quelque chose s'agripper à sa main. Surpris, il se retourna. Celle d'Hana le retenait d'un geste fébrile, tentant de l'empêcher de faire un pas de plus.
- Reste auprès de moi… s'il-te-plait…
Il resta stupéfait de constater que des larmes coulaient le long de ses joues tandis qu'elle était penchée au bord du lit à deux doigts de basculer sur le sol froid, retenant la goule du peu de forces qu'elle possédait en ce moment. Ses yeux, à demi-clos, encore ensommeillés, étaient levés vers lui. Ce regard implorant qu'elle lui lançait d'une telle intensité… Il n'avait pas le souvenir de l'avoir déjà vu telle quelle... Pourtant, cela faisait deux ans qu'il la côtoyait, deux ans qu'il avait appris à la connaître. Deux ans qu'il l'avait vu rire, aimer, crier, se fâcher, pleurer… Mais il ne lui avait jamais connu cette lueur briller dans ce regard dont ont aurait effacé pour toujours dès l'instant où elle serait venue au monde, la moindre trace de haine ou de malveillance.
Ce n'est pas comme s'il s'en allait pour de bon et qu'il ne reviendrait jamais. Mais elle le suppliait de rester. Comme si sa vie en dépendait. Elle s'accrochait à sa main comme si le fait de la lâcher la laisserait tomber dans les profondeurs d'un cauchemar sans fin. Elle ne voulait pas qu'il parte. Elle voulait qu'il reste avec elle.
C'est à ce moment qu'il comprit qu'elle aussi été devenue dépendante de lui pour continuer de vivre ainsi. Il écrasait sa solitude et c'était grâce à lui qu'elle était si rayonnante, si joyeuse et si aimante. Elle l'aimait à un point ou rien ne pourrait l'empêcher de le lui enlever. Un amour cependant dangereux à double tranchant. Le moindre faux mouvement et tout se changerait en une ultime souffrance éternelle. Tout deux étaient devenus dépendants de l'autre afin de se maintenir en vie. Si l'un partait, les deux s'effondreraient. Deux attraits identiques sans quoi ils seraient perdus l'un l'autre. Deux attraits identiques, qui, pourtant, formaient un cercle vicieux autour de leur sort à venir dont ils avaient conscience.
S'il part, il mourra de démence. S'il reste, elle mourra par sa faute. Mais qu'importe le choix, les deux souffriront. Néanmoins il se promit que cet instant ne sera pas pour les lendemains à venir.
Il céda après quelques secondes d'hésitation.
- …D'accord…
Il défit doucement l'emprise qu'Hana avait sur lui et, sans lâcher cette main qui tenait à tout prix à rester en contact avec lui, il alla contourner le lit pour s'allonger à côté d'elle. Elle bougea un peu en sa direction et ce fut lui qui parcourut les quelques centimètres qu'il restait entre leur corps, passant un bras autour de la taille de la jeune fille afin de l'attirer contre lui. Son souffle vint lui chatouiller le cou, lui faisant réprimer un frisson. Il profita de cette proximité pour essuyer les larmes qui ruisselaient doucement sur ses joues.
L'esquisse d'un sourire se traça sur le visage désormais détendu d'Hana. De sa Hana. Elle était heureuse comme ça. Une chose si simple pouvait la faire sourire. Lui à ses côtés.
Il connaissait sa plus grande crainte qui était de se retrouver à nouveau seule, comme elle l'avait été après la perte de ses parents et de son frère. Il savait ce que c'était, de perdre sa famille et de se retrouver seul, de ne plus qu'avoir qu'une seule personne sur qui compter, de qui obtenir le soutien. Alors… Peut-être que le mieux pour elle était, au final, de rester. Pour elle. Auprès d'elle. De la dernière personne qui l'acceptait pleinement et qui lui était chère. Il ne l'abandonnerait pas. Il ne la laisserait pas seule. Il ne voulait ni la briser, ni la faire pleurer. Elle avait besoin de lui. Il avait besoin d'elle.
Après tout, elle restait pour lui aussi son seul et unique véritable soutien, sa force et sa faiblesse, celle grâce à qui il survivait et que la folie ne l'avait pas ravagé. Plus que son oxygène, elle était devenue une partie de son existence.
Il avait fini par dévorer son cœur, se nourrissant de l'essence-même de cet amour.
…
Je suis une pure guimauve dans l'âme… XD
Voilou pour ce premier OS ! J'espère que ça vous à plut ! :) N'hésitez pas à laisser des reviews, qu'elles soient positives ou négatives j'accepte tout sans aucun soucis !
