Je repars sur une nouvelle Fan Fiction sur ce couple, bien que le chapitre finale pour "Au-delà du Rejet" n'est pas encore publié, et j'en suis désolée pour ceux qui l'attendent (y'a quelqu'un ?). Quoiqu'il en soit, celui-ci sera bientôt près, et j'espère que cette nouvelle fiction vous plaira.
J'en profite également pour prévenir que je compte me lancer dans l'écriture d'une fiction contant l'enfance de Gilbert et Vincent Nightray, lorsqu'ils vivaient encore dans les rues (shut, spoiler). Voilà, c'est une information pour ceux qui en auraient marre de mes histoires à l'eau de rose /
Une histoire comique sera bientôt publiée également, sur ce, bonne lecture.
Chapitre 1 : Quand la Souffrance fait pactiser avec un Démon
Musique d'Ambiance : Vampire Knight - Forbidden Act
Dire que tout était partit d'une remarque futile. Comment de simples mots pouvaient-ils déclencher tout ça ? Un conseil, ne rabaissez jamais, même avec une personne à qui tout peut paraître réussir, car vos mots la pousseront à un choix épouvantable. Une simple parole peut changer un ange en démon, et ce, à tout jamais, car l'être humain est profondément faible, et recherche désespérement la lumière, au point d'en être si facilement blessé, et torturé par soi-même.
L'histoire dont je vous parle s'est déjà répétée maintes et maintes fois. Et l'ange devenu déchu n'est autre que la demoiselle Ada Vessalius. Jeune fille de 18 ans, héritière de la famille ducale la plus respéctée, et pour cause, descendante du héros légendaire de la tragédie d'il y a cent ans, enfant joyeuse et optimiste, aimante et aimée, respetueuse et respéctée, peut-être naïve, mais c'est ce qui lui permettait de n'apprécier que les bons côtés de la vie. Du moins, tout ça, c'est ce que l'on voyait de l'aura pure qu'elle emettait en permanence.
Mais la vérité était tout autre : la jeune fille vivant dans un tel paradis terrestre souffrait, à l'abri des regards. Elle souffrait seule, sans le dire, sans le partager ... Et même, sans le savoir. Ada ignorait elle-même son mal. Et ce jour-ci, lorsque la vérité éclata, ce fut comme une claque.
- C'est douloureux.
Bien sûr que ça fait mal. Aimer n'est pas sans conséquences, et la vie n'est pas faite de manière à ce que la lumière triomphe. Il faut croire que l'origine du monde est dans l'obcurité, et non dans la clarté. Car l'Amour censé être le plus beau des sentiments, est une lame empoisonnée. La plus dangereuse de toutes.
- C'est triste.
C'est tout de même impressionnant de savoir que toute cette tragédie n'était due qu'à une simple discussion qu'elle avait surprise lors d'une réception à laquelle elle devait accompagner son oncle. Elle, si heureuse avant d'y aller ! Les fêtes de fin d'années étant en approche, elle avait passé la journée à Réveil, dans l'espoir de trouver ce qu'elle pourrait bien offrir à son frère bien-aimé, et ses amis. Elle ne savait pas que ce sourire s'affacerait presque à tout jamais.
- C'est lamentable.
Juste quelques heures auparavant, elle souriait radieusement, en ville. Elle était fière d'être parvenue à dénicher les derniers tomes parus dans "le Conte du Chevalier Sacré" qui plaisait tant à Oz, même si elle savait d'avance qu'il les terminerait bien vite. Elle s'imaginait déjà la tête d'Alice en découvrant le jouet pour chien en forme de morceau de viande.
- C'est dur.
Et puis, un joli crayon plume, fin et finement décoré de dorure sur un noir de geai, était destiné à Gilbert. Après tout, en le voyant, elle avait immédiatement pensé à lui. Elle avait sincèrement esperé qu'il lui plairait, sans savoir qu'elle n'aurait malheureusement jamais l'occasion de le lui offrir.
- C'est horrible.
Cette soirée, elle avait entendu une discussion aux paroles haineuses. Et bien que celles-ci ne lui soient pas directement destinées, elle ressentit la même douleur que qu'un gigantesque coup de poignard dans le dos. Son oncle, Oscar, parlementait avec Claude et Ernest Nightray. Ada ne les connaissait que de nom, et ce qu'elle comprit de la discussion, c'est que son oncle cherchait avec eux un terrain d'entente, par rapport à l'amitié qui se liait entre Oz et Elliot, qui discutaient de l'autre côté de la pièce.
- C'est compliqué.
Mais c'était comme peine perdue d'avance. Non seulement les deux Nightray fixait le Duc Vessalius avec haine et mépris, mais en plus, une phrase d'Ernest fit voler en éclat les convictions de la jeune fille : "De toute façon, jamais les Nightray ne s'entendront avec les hypocrites Vessalius, et il en est de même pour chacun de membres". Cette phrase résonnait dans l'esprit de la jeune fille.
- C'est malheureux.
Comme si elle essayait de fuir ce fait, ou tout simplement d'entendre ces mots, Ada essaya de sortir de la pièce, le plus discrètement possible. Mais la paleur de son visage interpela son frère aîné qui s'inquiéta, mais sa soeur lui assura que ce n'était que de la fatigue. Peu convaincu, Oz fit comme si il la croyait et changea de sujet :
- Au fait, j'ai oublié de te prévenir, mais on ne pourra pas passer les fêtes de fin d'année ensemble. J'ai rendez-vous avec les membres de Pandora, Gil et Alice viennent avec moi, désolé !
Cette fois, Ada sentit le sol s'effondrer. Elle commençait à voir chacun de ses proches s'éloigner d'elle. Elle avait l'impression ... d'être mise de côté, d'être laissé ... seule ? Une vague de solitude la submergea, comme un torrent destructeur, qui mit un therme à ses convictions. Elle croyait fermement pouvoir rester avec son frère pour toujours, et elle ne voulait pas que les Nightray et les Vessalius se fassent indéfiniment la guerre, sinon ... Elle ne pourrait plus voir Gil ?
- Ne t'en fais pas pour moi, grand frère, assura-t-elle malgré sa profonde mélancolie. Je suis assez grande pour me débrouiller, ce n'est pas grave !
Oz douta un moment, mais finit par croire aux paroles de sa soeur à cause du sourire angélique que celle-ci lui offrait. Et dire que si il avait tout deviner, rien de tout cela ne serait arrivé. En temps normal, c'est vraiment un garçon perspicace, mais cette fois, il n'avait rien vu, alors que toute cette tragédie aurait pu être éviter si il s'était rendu compte du malaise de la jeune fille.
- C'est empoisonné.
Il était reparti parler avec Elliot, Gilbert discutant avec son frère, Alice s'accrochant au bras de son contractant, tandis que Sharon l'observait attendrie sous le regard d'incompréhension de Break. À la vue de cette scène, Ada se sentit incroyablement mal. Si son frère la délaissait, et si les nouvelles situations dans lesquelles ils étaient tous l'empêchaient de voir Gil, alors, toute sa vie, toute son enfance passée aux côtés des deux garçons les plus importants pour elle, tout partirait en fumée. Elle sortit de la pièce sans que personne ne le remarque.
- C'est mélancolique.
Elle s'était éloigné du manoir des Rainsworth, où avait lieu la réception qui avait tout provoqué. La nuit était déjà bien entammée, les étoiles scintillaient de milles feux, et le croissant de la Lune était si pûr. Elle aussi l'était à cet instant, mais le chagrin lui fit perdre son auréole. Car plus elle s'éloignait, plus elle se sentait seule et désempérée, moins elle était capable de retenir ses larmes. Et elle finit par atteindre l'entrée d'une petite forêt, entretenue par les Rainsworth. Les arbres laissaient entrer quelques rayons de la Lune étincelante.
- C'est vraiment fou.
Elle tomba à genoux, près des bois, et relâcha ses larmes, persuadée que son fardeau serait moins lourd après s'être libérée ... même si ce n'est qu'un mensonge, car rien n'aurait pu atténuer sa douleur. Elle voulait juste, une chose, retrouver tous ces instants perdus, qu'elle avait partager avec son frère, et surtout, avec Gilbert. Toute son enfance, chaleureuse et simple, qu'on lui vola, sans jamais lui avoir donné la moindre explications. Elle voulait juste retrouver c'est moment magiques !
- C'est tellement effroyable que d'aimer !
Car oui, la cause de sa mélancolie maladive, c'est un amour démesuré. Un amour fraternel pour son aîné, mais également un amour passionné pour celui qui ne devait être que le valet de celui-ci. Elle ne pouvait pas se la cacher, après tout, ça faisait un moment qu'elle l'avait compris. Elle l'aimait, passionnément, et beaucoup trop fort, car plus elle se l'admettait, plus elle sentait un couteau s'enfoncer dans sa poitrine, plus ses larmes coulaient, et plus son fardeau s'alourdissait ! Elle aurait tout donner pour retrouver son enfance, faire en sorte que celle-ci ne lui soit pas volé ! Mais c'était bien trop tard pour retrouver son bonheur et amour d'antant !
- Veux-tu ... Changer le Passé ?
Les Chains. Ces monstres originaires de l'Abyss, le coffre à jouets cassé. Ces créatures qui se servent du désespoir des hommes et de leur faiblesse pour venir dans leur monde afin de se nourrir de la chair de ces êtres marqués par le péché. L'une de ces chains était juste devant la jeune fille qui avait relever presque instantanément ses yeux verts d'émeraudes sur la créature. Il s'agissait d'une sorte de petite poupée de paille, noire, avec un visage triste, que l'on trouve sur les masques de tragédie des opéras.
- Tu veux retourner à une époque heureuse, celle tout allait bien, où tu souriais, où tu étais avec ton frère, et où tu pouvais tenir la main de ce garçon aux cheveux noirs, n'est-ce pas ?
- Comment ?
- Ne veux-tu pas que je t'y ramène ?
Ada n'était pas idiote. Loin de là. Et elle savait ce que signifiaient ces mots. Après tout, elle était liée à Pandora. Passer un contrat avec une chain, c'est accepter de tâcher ses mains de sang, c'est choisir de devenir un meurtrier, c'est devoir mentir à Oz, mentir à Gil, et c'est donc également prendre le risque d'être haïe par ceux qui lui faisaient confiance ! Tout portait à croire que la jeune fille refuserait cette offre. Mais ...
- Le désespoir et la tristesse rendent ta douleur bien trop insupportable, n'est-ce pas ? Tu ne veux pas revoir cette lumière, retrouver cette chaleur d'antant qui te réconfortait sans cesse, et passer les plus beaux jours aux côtés de ton cher frère ? Aux côtés du garçon que tu as aimé sans le savoir ? Ne les aimes-tu pas au point de tout faire pour retrouver leur sourire ?
- Je ne veux pas tuer ...
- Mais tu rêves de revenir en arrière, rétorqua avec raison l'étrange chain au semblant mélancolique.
Ada ne pouvait pas le nier. La créature maudite originaire des tréfonds de l'Abyss, le coffre à Jouets cassé, avait mit le doigt là où ça fait mal. Finalement, elle était réellement capable de tout pour son cher frère, pour Oz, pour Gil. Pour ces jours heureux qui prirent fin bien trop tôt. Et bien qu'elle soit incapable de l'admettre en paroles, elle finit par accepter l'offre du démon en hôchant la tête.
- Je suppose que tu es consciente que tu les trahis en faisant ça ?
- Je sais, et je me hais de prendre cette décision, admit la jeune fille en tournant la tête, le visage pleins de larmes coulées par la mélancolie de la jeune fille, et par la honte de poignarder ainsi en plein dos ceux qu'elle aime le plus. Et je sais que je risque de la regretter, mais ...
Elle hésita un instant, et pris le temps de revoir une dernière fois dans sa tête les jours d'enfance qu'elle avait passé avec la chaleur de son frère et le réconfort de son valet. Elle se donnait ainsi le courage de les trahir.
- Je regretterais encore plus de laisser passer cette occasion. Ce ne serait qu'une excuse de refuser pour ne pas avoir à tuer, le Chapelier que Monsieur Vincent hait plus que tout dirait certainement ça.
La jeune noble ce força à sourire. Peut-être qu'elle n'en aurait plus l'occasion. Mais en tout cas, les sourires sincères, et non mensongers, c'était terminé, elle n'en serait plus jamais capable. Du moins, jusqu'à ce qu'elle parvienne à son but, jusqu'à ce qu'elle revienne au temps où elle courait derrière son frère qui l'attendait, en portant Dinah, pour embéter Gilbert, toujours présent malgré ses peurs. Tout ce qu'elle voulait, c'est les revoir, souriant, à ses côtés. Et pour ça, elle choisit de salir ses mains de poupée de porcelaine, blanche et pures, d'un sang rouge.
- Alors, scellons ce pacte, tu sais déjà ce que tu dois payer pour pouvoir revenir dans le passé ?
Ada acquiessa. La chain parlait bien sûr de tuer, mais le jeune fille aux cheveux d'or, désormais ternes par l'obscurité et salis par la pluie, pensait davantage à la trahison d'Oz. Et encore plus à celle de Gilbert. Pourquoi plus à la sienne qu'à celle d'Oz ? Aucune idée, mais lorsqu'elle choisit de faire le pacte, la chain changea d'expression d'un coup. Comme les comédiens qui changeait de masque en passant d'une tragédie à une comédie. Son expression de tristesse s'inversa, laissant un grand sourire.
- Tu deviendras donc ma contractante, fit-elle avec une voix tout à fait différente, comme si la créature avait deux personnalités.
Prenant Ada par surprise, elle la blessa à la main avant que la jeune fille n'eut le temps de s'en rendre compte. Le liquide de Rubis coulait abondament sur la robe blanche crème de la noble. La concernée observait le liquide un air horrifié sur le visage, bien que ce ne soit pas la première fois qu'elle en vit. Ce qui la travaillait, c'est qu'elle devrait à son tour faire couler cette couleur de la vie ... toujours associée à la mort, pourtant.
- Tu sais comment une chain se lit à son contractant ?
- Un échange de sang, et le nom, c'est ça ? Demanda la jeune fille sans réellement s'en soucier, observant toujours le liquide rouge. Il me faut donc le nom de ma chain.
Le sourire sur le masque de la poupée de paille s'élargit de manière effrayante, avant de répondre. Ningyo était le nom qu'elle s'était donnée. Ada l'entendit de manière lointaine, perdue dans ses pensées. Après tout, elle avait prit la décision de les trahir. Trahir ses proches, trahir son frère ... Trahir Gil.
- Ne reviens pas sur ta décision.
Aussitôt ces mots prononcés, la chain se taillada à son tour la main, avant de prendre celle de la noble, et de boire les gouttes rubis qui en tombaient. Le rouge est vraiment une couleur étrange, elle symbolise l'amour et la haine, ces deux sentiments marchant de paires, mais également la souffrance, le massacre, l'horreur, et tant d'autres choses. Cela signifie-t-il que l'amour est lui-même une souffrance horrible ? Et pourtant, c'est au nom de cet amour que la jeune fille avait prit la décision de tout trahir, pour retrouver son sourire d'antan. Elle avait choisi de son plein gré la voix de la souffrance.
- Non, "Ningyo".
La Vessalius finit de conclure le pacte en prononçant ainsi le nom de sa nouvelle chain, l'étrange poupée de paille noire au masque théâtral, et à l'expression changeante de la tristesse sans espoir au sourire exagéré. Et pour tout finir, elle approcha ses lèvres pâles de la blessure, et malgré la répugnance qu'elle éprouvait pour ce liquide, elle but quelques gouttes afin de réaliser son voeux. Afin de changer le passé. Afin de retrouver son enfance perdue. Afin de ne pas perdre ceux qu'elle aimait.
- Désormais, tu es ma contractante, Ada Vessalius.
