Des millions de mensonges

Les jours heureux ne durent pas éternellement

PROLOGUE

La promesse de Dan

Quelque part dans la forêt

Adossé contre un arbre je serre mon bras blessé, j'ai une profonde entaille près de l'épaule, je sens le sang qui s'écoule de la blessure. Je suis recouvert de sang du mien en grande partie, mais aussi des autres que j'ai du affronter avant de m'enfuir et finir presque mourant contre cet arbre, au beau milieu de nulle part.

« Tout est fini », me dis-je. Je jette un rapide regard autour moi, je remarque que tout le monde est parti. Je m'aperçois que la douleur de la blessure, me fais voir flou la forêt qui m'entoure. Je suis tellement épuisé que je bascule sur la droite, en tombant j'aperçois l'immense tâche de sang que je laissais sur l'arbre. « Je ne peux plus bouger », impossible de faire le moindre mouvement. Je parvenais tout de même à chuchoter, ce que je pensais être mes derniers mots :

-Est-ce que je vais vraiment mourir comme ça ?

« C'est ce qui m'est venu à l'esprit ». Pendant ce temps, le monde n'était devenu que des choses sans contour, sans ombre, sans silhouette. Maintenant le monde était d'une seule couleur uniforme blanc, je ne sentais plus mon corps comme si je n'étais qu'un esprit sans enveloppe matérielle. Je ne vis rien, je n'entendit rien, je ne sentis rien.

Miraculeusement, j'entendis un murmure qui se faisait de plus en plus insistant, le murmure s'amplifie pour devenir une voix qui m'appelait. Une voix indistincte, lointaine et qui pourtant paraissait si près.

-Nor ! Nor ! Nor ! Nor ! Disait la voix.

Puis, je sentis un contact qui me rappela que je n'étais pas encore mort. Un contact aussi faible que le frôlement d'un fantôme, mais aussi poignardant qu'une morsure. Ce simple sentiment me ramena complètement à la réalité. Dans mon champ de vision apparut le torse de Danemark, habillé de son éternelle cravate noir, sa chemise rouge et son grand manteau noir. J'agrandis les yeux de surprise, mais aussi pour pouvoir le voir entièrement.

-NOR! NOR ! NOR ! Est-ce que ça va ?! Criait-il.

Sa main était en train de remuer mon épaule, son premier contact m'avait mis sur le dos. « Qu'est ce qu'il fait ici ? », malgré mon grand étonnement je prononçais, faiblement, le seul mot qui me vient à l'esprit.

-An...ko… ? Ma parole n'était qu'un simple murmure.

-Je t'ai cherché partout. Dit-il en me prenant dans ses bras. Tu es parti si soudainement, j'étais tellement inquiet. Tu as perdu beaucoup de sang, tu es vraiment mal en point, Nor. Je suis désolé.

Il avait dit cette dernière phrase en se calmant. « Pourquoi est-ce que Anko s'excuse ? Et pourquoi il semble sur le point de pleurer ? » En effet, ses yeux commençaient à se remplir de larmes. Je me rendis compte que j'étais important pour lui. « Il y a tellement de chose que j'aimerais dire mais rien ne sort », pourquoi est-ce que je pense ça ?

-Je suis tellement désolé de ne pas avoir réalisé plus tôt. Reprends t-il en me serrant plus fort dans ses bras.

« Et dire que je pensais qu'il serait toujours ennuyant. Étrange. Je me sens mieux pour je ne sais quelles raisons. ». A mon tour, je l'enlace avec mes mains taché de sang.

-Pour l'instant, je serais le seul qui te protégerai. Continue t-il. Je sens dans sa voix qu'il peinait à retenir ses larmes.

Après un bon moment il desserra son étreinte, je revis enfin son visage il était couvert d'égratignures et ses yeux bleus étaient humides.

-Je ne veux plus jamais te voir comme ça. Je te protégerai. Dit-il en me regardant tendrement.

Et comme si je n'avais jamais dit des choses comme Anko, tu es ennuyant, Anko, tu es inutile ou Je serais mieux seul. Même quand je ne peux plus dire ce genre de choses.

-Je suis content que tu sois venu. Finis-je par dire.

C'était la première fois qu'un menteur de mon espèce disait la vérité.

Un premier mensonge conduit à un second mensonge qui conduit à un troisième mensonge… Bientôt tout devient des millions de mensonges.