PLEASE, SAVE ME – Winterblume (HG/TRJ)
Titre : Please, Save Me
Disclaimer: Cette histoire est basée sur des personnages crées et détenus par JK Rowling. divers éditeurs également Bloomsbury Books, Scholastic Books, Raincoat Books et Warner Bros., Inc mais pas seulement.
Aucun argent n'est généré grâce à cette histoire et aucun droit d'auteur ni contrefaçon de marque n'est prévu.
Note de l'auteure : Avant de commencer votre lecture, je veux que vous sachiez que cette histoire est totalement AU et que je déconne pas mal sur la chronologie des livres originels. Donc ne soyez pas surpris quand vous verrez des personnages, qui dans les livres canons, n'auraient jamais dû être vivant dans cette même période de temps. Si vous vous demandez pourquoi je fais ça, en fait c'est juste moi qui m'amuse avec les livres. Ce que j'essaye de faire, cependant, c'est de conserver le caractère de chaque personnage tel qu'on les connaît dans les livres. Je ne sais pas si je vais réussir mais en tout cas, je vais essayer ^^
Pour tous ceux qui aiment le couple Drago/Hermione par ici : votre attention s'il vous plaît: Bien que je puisse comprendre que ce couple soit genre « chaud », je ne l'aime personnellement pas beaucoup. Donc même si Drago Malefoy va jouer un rôle plus ou moins important dans cette histoire, il n'y aura jamais rien entre Hermione et lui. Il va plutôt d'ailleurs être un personnage antipathique et ne vous attendez pas à ce qu'il change.
Au niveau des mises à jour : Cette histoire est comme un petit refuge à chaque fois que j'ai un blocage sur mon autre histoire. Du coup, je ne peux pas garantir de mises à jour régulières.
Naturellement les reviews sont très appréciées. Je me réjouis de lire tout commentaire qui vienne de vous. Que vous ayez aimé, que vous ayez détesté, que vous ressentiez le besoin de me hurler dessus : il suffit seulement de cliquer sur le bouton « Reviews » et de me le dire.
Note de la traductrice : Update d'avril 2018: Bon dieu, j'ai commencé cette trad y a déjà 2 ans, et je suis toujours autant dedans, malgré mon rythme irrégulier (ahem). Si vous ne la connaissez pas déjà, l'auteure de cette fic est la magnifique Winterlume pour qui j'éprouve un respect sans borne. Comme l'a indiqué juste au-dessus très justement Winterblume, les reviews sont très largement appréciées, ne serait-ce que pour laisser trois/quatre mots sur le chapitre, dire pourquoi vous détester/adorer tel caractère, ou passer dire bonjour. Je me ferais un grand plaisir de transmettre tout ce que vous direz à Winterblume. Tout est dit. Bonne lecture !
Chapitre 1 : Broken Places
— Hermione !
Une femme se tenait sur le pas de la porte. Elle appela le groupe d'enfants qui jouait dans la rue. L'un des enfants, une petite fille aux longs cheveux bouclés, tourna la tête et fit un signe à la femme.
— Rentre à la maison, il commence à se faire tard, déclara la femme toute sourire.
La petite fille dit au revoir à ses amis et se dirigea vers sa mère. Celle-ci posa un bras sur les épaules de la fillette et la ramena à l'intérieur.
—Tu t'es bien amusée ? s'enquit-elle.
La petite fille hocha la tête avec enthousiasme ce qui fit naître un sourire radieux sur le visage de sa mère.
— Tu ne manqueras plus l'école alors ? demanda t-elle avec espièglerie.
— Ben c'est déjà le cas, avoua rapidement la fille en fronçant les sourcils. Il reste combien de temps avant que l'école reprenne ?
La femme rit doucement à ses paroles et tapota affectueusement la tête de la petite fille.
— Trois semaines.
— Aussi longtemps ? s'enquit la fillette, indignée.
— Oui, rit sa mère. Mais maintenant, c'est l'heure d'aller à table. Ton père a fait à manger .
La jeune fille se faufila rapidement jusque dans la salle à manger et s'assit autour de la table. Sa mère la suivait juste derrière, s'asseyant à un rythme beaucoup plus calme.
— Hermione, te voilà enfin .
Un homme avec la même couleur de cheveux que la petite fille s'approcha avec un plat de purée de pomme de terre et le posa sur la table.
— Je pensais que tu t'étais perdue.
L'homme fit un sourire à la petite fille.
- Dans ce cas, j'aurais pu manger le dessert en entier pour moi tout seul.
La jeune fille lui rendit son sourire.
— Non parce que moi aussi j'en veux du dessert.
La femme leva les yeux au ciel à leurs bêtises bien qu'un sourire subsistait sur son visage. Elle alla ensuite chercher un plat de petit pois.
.
.
— 'Suis pas encore fatiguée, marmonna la fillette bien que ses yeux se soient fermés depuis déjà quelques minuts.
— Je pense qu'il est l'heure d'aller se coucher, déclara sa mère.
La petite fille se recroquevilla encore plus autour de son coussin et se força à garder les yeux ouverts pour regarder la télévision.
— Non, j'veux voir la fin.
L'homme caressa affectueusement les cheveux bouclés de sa fille.
— Je te dirai tout demain. Ça marche ?
— Ça marche.
La petite fille lui fit un sourire endormi.
— T'oublieras pas hein ?
Il se pencha vers elle et lui chuchota à son oreille :
— Jamais de la vie.
La fillette pouffa. Elle se leva ensuite avec lassitude du sofa.
— Bonne nuit, papa, dit-elle
— Passe une bonne nuit, Hermione.
La jeune fille laissa sa mère l'emmener hors de la salle à manger puis monter les escaliers. Elle était déjà à moitié endormie quand elle se mit en pyjama et voulut se coucher dans son lit. Sa mère se tenait devant la porte de sa chambre et secoua sa tête à l'adresse de sa fille.
— Ne jamais oublier de se brosser les dents, rappela t-elle à sa fille.
La fillette aux cheveux bouclés soupira et traîna des pieds jusqu'à la salle de bain. La chose faite, sa mère s'avança vers elle et lui sourit.
— Dors bien, murmura t-elle.
La petite fille n'ouvrit pas les yeux mais garda un sourire au lèvre.
— Bonne nuit, Ma-
Elle n'eut pas le temps de finir sa phrase qu'un bruit sourd venant des escaliers l'interrompit. Ses yeux s'ouvrirent et elle regarda sa mère.
— Qu'est-ce que c'était ? demanda t-elle.
— Je ne sais pas, répondit sa mère avec inquiétude. Ne t'inquiète pas. C'est probablement Papa qui fait encore son maladroit. Je vais aller voir et véri-
Une voix provenant des escaliers les interrompit une seconde fois. Son mari semblait crier contre quelqu'un.
— Qu'est-ce que vous faites ici ?
— La ferme, Moldu.
La voix tranchante d'un homme siffla.
La fillette s'assit sur son lit, la peur se lisait dans ses yeux.
— Maman ? murmura t-elle craintivement.
Ses yeux étaient écarquillés par la peur, elle prit les mains de sa mère hâtivement. Celle-ci pressa ses mains contre celles de son enfant tout en observant nerveusement la porte d'entrée de la chambre. Elle n'était pas fermée mais on n'arrivait pas à distinguer si les lumières du couloir étaient éteintes ou non. D'un seul coup, l'apparition d'une étrange lumière verte qui illuminait les escaliers brisa la précédente obscurité. L'éclat vert disparut pour ne rien laisser derrière lui. La fillette s'accrocha encore plus fermement à sa mère, tremblante d'effroi.
Un silence de mort régnait dans la maison et la mère serrait sa fille aussi fort qu'elle pouvait tandis qu'elle essayait désespérément d'entendre quelque chose venant des escaliers. La femme recula brusquement lorsqu'elle entendit les marches de bois de l'escalier grincer bruyamment : quelqu'un était en train de monter. Le grincement de l'escalier indiquait que la personne portait de lourdes bottes. La femme étreignit sa fille contre elle. La personne était maintenant arrivée au premier étage et marchait désormais le long du couloir menant à la chambre de la fillette.
La porte de sa chambre s'ouvrit tellement violemment qu'elle cogna contre le mur. La petite fille gémit faiblement. Un homme entra dans la pièce. Vêtu d'un long manteau noir, il lui parut effrayant au possible. Sa peau était pâle, ses cheveux, sombres et crasseux, étaient ébouriffés. Il tenait dans sa main un étrange bout de bois. Un cruel petit sourire vit le jour sur son visage lorsqu'il remarqua la femme et l'enfant sur le lit. Il tourna légèrement la tête et cria :
— 'Les ai trouvés, McNair.
La voix de l'homme fit sortir de sa stupeur la femme, et elle sauta hors du lit. La fillette resta blottie sur le matelas, tremblante de peur.
— Ne vous approchez pas, cria la femme à l'adresse de l'homme.
Sa voix tremblait.
— Je vais appeler la police !
L'homme au manteau noir leva des sourcils moqueurs.
— Appeler quoi ?
Il éclata de rire, un rire glaçant.
— On s'en fout, dégage de là, Moldue.
Il pointa son bout de bois vers la femme, une lueur folle dans ses yeux et s'avança vers elle d'un pas menaçant. La femme se raidit et se plaça devant sa fille, essayant à tout pris de la protéger de l'homme.
— Sortez d'ici ! hurla t-elle.
Le sourire pervers de l'homme s'élargit et il ricana méchamment.
— Ah ça je crois pas.
Il pencha sa tête d'un côté et dit diaboliquement.
— Suis là pour ta sale fille, vois-tu.
L'enfant renifla doucement et les yeux de la femme s'élargirent d'horreur.
— Ne vous approchez pas d'elle !
Soudain une autre voix se fit entendre.
— Qu'est ce que tu fous ? résonna une voix paresseuse.
Un autre homme entra dans la chambre. Vêtu du même manteau étrange, il tenait lui aussi dans sa main un bout de bois. Ses longs cheveux blonds étaient ramenés en une queue de cheval. Ses yeux ennuyés erraient lentement dans la pièce, comprenant la scène qui se déroulait devant lui. Il se tourna vers son partenaire et dit langoureusement :
— Arrête donc de jouer et finis moi ça au plus vite. Contrairement à toi, j'ai une vie.
L'homme aux cheveux sombres lui sourit d'un air suffisant et railla :
— Si glander dans des pubs et être ivre est maintenant considéré comme une vie…
L'autre homme haussa les épaules.
— Je dois rencontrer certaines dames quelque part… avant qu'elles finissent dans mon lit.
— T'aimerais bien, hein.
L'homme aux cheveux noirs ricana salement. Il fit ensuite un geste vers la femme et dit négligemment :
— Mais si tu veux couper court, peu importe. Vas-y.
La femme recula devant les deux hommes et se mit devant sa fille, tentant désespérément de la protéger.
— S'il vous plaît, les supplia t-elle. Si vous voulez de l'argent, j'en ai. Prenez-le.
— Ne m'adresse pas la parole, sale Moldue ! hurla l'homme blond violemment.
Il leva alors son bâton et le pointa vers elle. Se moquant toujours de la femme, il hurla :
— Avada Kedavra.
Un lumière verte fantomatique éclata du bâton de bois et fila vers la femme. La peur et la confusion se lisait sur le visage de celle-ci lorsque la lumière verte s'écrasa sur sa poitrine. Elle écarquilla les yeux, un hoquet s'échappa de sa bouche puis elle s'écroula sur le sol. Les yeux toujours ouverts mais maintenant vitreux, elle resta là couchée sur le sol, sans vie.
Des larmes coulaient sur les joues de la fillette aux cheveux touffus. Son petit corps tremblait de façon incontrôlable. Elle glissa du lit et se blottit à côté du corps de sa mère. Ses doigts désespérément enroulés autour de la chemise bleue de sa mère. Elle sanglotait.
— Mam- ? Maman ?
Un vil sourire s'était dessiné sur le visage de l'homme blond après avoir baissé sa baguette. Il ricana devant les sanglots de la petite.
— T'es pas drôle du tout, tu le sais ça ? lui dit l'autre homme, totalement insensible aux sanglots de la fillette.
Il soupira dramatiquement et se dirigea ensuite vers l'enfant. Sans même prêter attention à la femme morte, il se pencha et saisit brutalement par un bras la fillette qui cria de douleur mais l'homme ne desserra pas pour autant sa prise. Au lieu de cela, il la traîna impitoyablement et lui cria :
— Lève-toi, sale Sang-de-Bourbe !
.
.
.
.
.
7 ans plus tard…
Elle était au paradis. Au septième ciel. Même si elle essayait de toutes ses forces, elle ne pouvait pas imaginer situation plus agréable. Ses yeux étaient fermés. Elle soupira en sentant ses douces lèvres sur les siennes. Un bras se faufila autour de sa taille etla serra contre sa poitrine tandis que son autre main caressait doucement ses cheveux. Elle le sentit mordiller prudemment sa lèvre inférieure et une vague de plaisir traversa son corps tout entier. Sa main quitta ses cheveux et caressa son cou avant d'effleurer son dos, lui laissant la chair de poule. Elle enveloppa ses bras autour de lui afin qu'elle puisse mieux se blottir contre son corps. Sa langue traçait de manière hésitante les contours de sa bouche, demandant timidement d'approfondir le baiser. L'étrange sensation dans son estomac s'intensifia mille fois plus lorsqu'elle écarta ses lèvres lentement. Sa langue se glissa contre sa bouche et se frotta prudemment à la sienne. Elle répondit ardemment à ses timides caresses et bientôt leurs langues furent occupés à exécuter une danse silencieuse. S'il ne l'avait pas tenue, elle serait d'ores et déjà tombée à la renverse.
Elle ne distinguait déjà plus si cela faisait quelques secondes qu'il avait arrêté de l'embrasser ou bien une éternité. Elle soupira de contentement et appuya sa tête contre sa poitrine. Elle sentait ses deux bras solidement enveloppés autour d'elle. Elle ne voulait pas que ce moment s'arrête, que cela dure à l'infini. Elle se sentait si protégée dans ses bras. Lorsqu'elle leva les yeux vers lui, elle le vit lui sourire affectueusement. Ses cheveux bruns soyeux tombaient légèrement devant ses yeux. Elle adorait ses yeux. Ils avaient l'une des plus belles nuances de bleu qu'elle ait jamais vu. Ses pommettes saillantes et sa peau pâle lui donnait un air aristocratique et sa forte mâchoire soulignait sa masculinité. Il était incroyablement beau.
Elle lui dit avec un sourire heureux sur son visage :
— Je suis vraiment heureuse que tu sois venue, Tom.
Le garçon vit alors le léger soupçon de couleur apparaître sur les joues de la jeune file. Lentement un charmant sourire prit forme sur son visage.
— Je veux te rendre heureuse, Amy, murmura t-il doucement.
Puis il la lâcha et Amy sentit un sentiment de perte s'insinuer en elle. Tom la regardait toujours, toujours rouge, et il sourit rêveusement. Son cœur manqua un battement quand il lui rendit son regard.
— Oh, oui, avant que je l'oublie, lui dit-elle. Tu te souviens du livre livre dont je t'ai parlé ?
Le regard de Tom était toujours rêveur, il mit un moment pour enregistrer la question. Il fronça ensuite les sourcils et demanda, confus :
— Quel livre ?
Elle pouffa doucement quand elle vit la façon dont ses yeux avaient erré jusqu'à ses lèvres tandis qu'un éclat de désir était réapparut dans ses yeux. De toute évidence, il ne suivait pas vraiment la conversation.
— « Les Nobles Fondateurs de Poudlard » lui répondit-elle en souriant.
Son regard quitta à contre cœur ses lèvres et alla jusqu'à ses yeux. Amy pouvait voir son visage s'éclairer quand il la regardait. Avait-il seulement entendu ce qu'elle avait dit ? Elle en doutait sérieusement, elle retint un léger rire. Il semblait enfin reprendre ses esprits.
— Ah oui, dit Tom souriant à son charme. J'avais totalement oublié. Qu'en est-il du livre ?
Elle se sentait comme noyée dans ses yeux bleus mais tenta de rester concentrée. Au moins l'un d'entre nous devrait l'être, pensa t-elle amusée.
— Je l'ai trouvé.
Il écarquilla les yeux d'admiration.
— Tu l'as vraiment trouvé ? C'est vraiment incroyable.
Amy rougit à ses louanges.
— Ça n'a pas été si difficile que ça, dit-elle timidement, j'ai demandé à mon père. Tu ne le savais peut-être pas, mais il travaille comme bibliothécaire dans les archives du Ministère. Il peut donc mettre la main sur des livres très rares.
Tom acquiesça, il la fixait toujours avec adulation. N'y avait-il pas également une pointe de désir dans ses yeux bleus ? se demandait-elle excitée.
— Attends, je vais aller le chercher pour toi, dit-elle en lui jetant un regard où perçait la sensualité, ce qui fit écarquiller de surprise les yeux du jeune homme.
Elle approcha de la malle en souriant légèrement, l'ouvrit et y récupéra un livre assez massif. Le livre était relié de cuir et ses pages étaient dorées. Gravé dans le cuir de sa couverture, le mot « Conditoribus » s'étalait en grosses lettres dorées. Elle revint vers lui en portant le livre avec elle.
— Voilà, dit Amy, en lui offrant le livre.
Tom la regardait, la surprise se lisait sur son visage :
— Que… ? Quoi ?
Elle lui sourit affectueusement :
— Je veux que tu l'aies.
Il n'avait toujours pas accepté son livre. Il secoua légèrement la tête et bégaya :
— Non je ne peux pas…peux pas…c'est trop. Tu dois le garder.
— Tom, ça va.
Elle tenta de l'amadouer.
— Je sais combien tu aimes les livres. Et je vais sûrement m'endormir si j'essaye de le lire. Alors, vas-y, prends le.
Ses yeux bleus passaient du livre entre ses mains aux yeux de la jeune fille. Il la regarda avec une timidité attachante sur son visage. Elle lui sourit pour l'encourager.
— Il est vraiment pour toi, assura t-elle.
Il déglutit nerveusement alors que ses yeux revenaient au livre.
— D'ac-, d'accord, marmonna t-il tremblant.
Puis il sourit prudemment.
— Mais c'est seulement parce que tu m'as forcé.
— Bien sûr Tom, pouffa t-elle.
Elle se tint sur la pointe des pieds et lui déposa un baiser sur ses lèvres. Comme elle l'aguichait à nouveau, elle fut vraiment euphorique de revoir son regard rêveur. Elle lui fit un clin d'œil, ce qui fit naître une adorable rougeur sur ses joues. Elle lui remit ensuite le livre.
— Merci Amy, dit-il d'une voix tremblante alors qu'il se penchait sur le livre.
— N'en parle pas, à quiconque, dit-elle.
Tom lui jeta un sourire qui fit naître en elle des frissons du haut vers le bas de sa colonne vertébrale. Puis il se pencha vers elle et l'embrassa chastement sur la joue. Il se redressa de nouveau et regarda précautionneusement la porte de son dortoir. Il baissa enfin les yeux vers elle et lui dit d'un ton embarrassé :
— Il vaudrait mieux que j'y aille avant que tes amis ne nous attrapent.
Amy ne voulait pas qu'il parte mais elle hocha tout de même la tête.
— D'accord, murmura t-elle tristement.
Sentant sa réticence à le laisser partir, Tom lui sourit pour la rassurer. Il leva la main et la posa sur sa joue avant de placerde nouveau ses lèvres sur les siennes. La main d'Amy erra jusqu'à sa poitrine, effleurant son insigne de Préfet-en-chef, jusqu'à se poser sur ses épaules.
— Je dois vraiment y aller maintenant, dit-il après avoir une nouvelle fois libéré ses lèvres.
Amy le suivit des yeux, toujours fascinée par son baiser, jusqu'à ce qu'il se dirige vers la porte. Il lui jeta un dernier sourire avant de se glisser hors de son dortoir.
Son sourire affectueux était toujours inscrit autour de sa bouche quand Jedusor ferma silencieusement la porte derrière lui. Il se tenait dans un couloir sombre et abandonné situé près des escaliers menant à la salle commune des Serdaigle. Le regard de Jedusor se concentrait autour du lourd livre qu'il tenait dans ses mains. Pendant qu'il regardait fixement le bas de sa couverture, l'expression de l'amant éperdu d'amour qu'il avait présenté à la jeune fille fondit comme neige au soleil, comme si elle n'avait été qu'un masque creux. Ses yeux bleus devinrent froids et une étrange lueur rouge commença à s'allumer. Un rictus démoniaque tordit lentement les coins de sa bouche tandis qu'il regardait avec avidité les contours du livre.
.
.
.
Le lendemain matin, Jedusor entra dans la Grande Salle et se dirigea vers la table des Serpentard. Un petit sourire déformant sa bouche, il ne jeta pas une seule fois un regard à la table des Serdaigles. Comme il passait devant eux, les Serpentard déjà assis lui lancèrent des regards admiratifs. Impassible, Jedusor se dirigea vers sa place habituelle, ne relevant aucune des salutations respectueusement chuchotées.
Au milieu de la table des Serpentards flanaît un groupe de Septième Année. Dégageant un air d'exclusivité, ce groupe était séparé du reste des Serpentards par une sorte de mur invisible. Les membres de ce groupe recevaient de nombreux regards envieux des autres Serpentard qui voulaient désespérément en faire partie. Jedusor réprima un ricanement méprisant. Ils étaient tous tellement pathétiques. Comme si cela avait une once d'importance. Une bande de sages petits écoliers pathétiques.
Jedusor garda son rictus condescendant affiché sur le visage en passant devant le groupe « exclusif ». Un siège au milieu d'eux était inoccupé, apparemment réservé pour quelqu'un. Jedusor se glissa élégamment sur le siège.
— Jedusor, dit un garçon blond platine en guise de salutation.
Jedusor inclina la tête, n'ayant aucune envie d'engager une conversation. Un grand sourire apparut sur le visage du blond lorsqu'il demanda :
— Comment est Belby ?
Jedusor haussa un sourcil indifférent et commenta froidement :
— Qui est Belby ?
Un garçon assez massif, assis à côté du blond, releva la tête de son assiette d'œuf brouillés et examina Jedusor de ses yeux globuleux.
— Amy Belby n'était pas ta copine ? demanda t-il bêtement.
Jedusor fixa impérieusement le garçon pendant un moment avant de dire d'une voix glaciale :
— Non.
Le sourire pervers du blond s'élargit et la seule fille aux alentours sourit follement quand elle entendit les nouvelles.
— Bien sûr que non, Amy n'est pas sa petite amie, voyons Goyle ! déclara triomphalement la jeune fille au garçon costaud.
Puis elle considéra Jedusor. Tripotant ses cheveux noirs encadrant son visage, elle déclara avec arrogance :
— Il était temps que tu arrêtes de jouer avec une fille aussi terne.
Jedusor l'observa simplement à travers ses yeux bleus inexpressifs.
— Bellatrix, dit-il de sa voix douce. Je me fiche de ce à quoi Belby ressemble. En fin de compte, elle m'a prouvée qu'elle pouvait m'être très utile.
Bellatrix fit la moue et se mit à bouder :
— Moi aussi, je peux être utile. Il faut juste que tu me le demandes.
Un sourire à peine visible s'inscrivit sur la bouche de Jedusor.
— Je suis sûr que tu peux l'être, flirta t-il suavement.
Les yeux sombres de Bellatrix s'allumèrent en entendant ses paroles. Le regard plein d'admiration, elle examina Jedusor avec nostalgie.
— Je suppose que tu as obtenu de Belby ce que tu voulais ? demanda le garçon blond avec nonchalance.
Les yeux bleus glacés de Jedusor se détournèrent de Bellatrix vers le jeune homme blond.
— Qu'est-ce qui te fait penser que je voulais quelque chose d'elle, Drago ? demanda t-il innocemment, un amusement sinistre trahissant sa voix.
Un garçon aux cheveux noirs qui était assis à la droite de Jedusor examina celui-ci avec un regard froid. Il se pencha un peu en avant sur son siège avant de dire d'une voix calme :
— Parce que Bella est bien. Belby est une Serdaigle ennuyeuse et elle n'a même pas l'air bonne. Donc, soit tu as totalement changé en matière de femmes, Tom, soit tu voulais quelque chose d'elle.
Un sourire méchant naquit sur les lèvres de Jedusor lorsqu'il entendit ces paroles.
— Eh bien, Antonin, répondit-il simplement. Il semble que je sois un livre ouvert pour toi.
Antonin ricana sombrement en entendant cela :
— Loin de là, très loin de là, Tom. Après toutes ces années, je dois l'admettre, tu restes encore un mystère pour nous tous.
Jedusor ricana doucement. Antonin prit une gorgée de sa tasse de café avant de demander avec désinvolture :
— D'ailleurs tu vas rester à Poudlard pour Noël ?
Avant que Jedusor ne puisse répondre, Bellatrix, un sourire fou sur le visage, posa une main possessive sur le bras de Jedusor.
— Non, se vanta t-elle et se tournant vers Antonin. Il va visiter le manoir Malefoy. Drago l'a invité.
Jedusor retira froidement la main de son bras, Bellatrix faisant ainsi encore une fois la moue.
— Malefoy ? demanda Antonin en haussant les sourcils.
Son regard s'attarda sur Drago. Puis il dit, du doux poison accompagnant ses mots :
— Pourquoi, Tom, si tu es aussi désespéré, tu aurais dû m'en parler. Je t'aurais volontiers invité.
Drago plissa les yeux. Puis il dit d'une voix calme :
— Les invitations de dernière minute ne sont jamais signes de raffinement, Dolohov.
La légère contraction de ses mains étaient la seule indication de l'agacement d'Antonin Dolohov. Dans le même temps, Bellatrix se moquait joyeusement. Satisfait de lui-même, Drago se tourna vers Jedusor mais fut déçu de n'y croiser qu'une totale indifférence.
— Comment se fait-il que tu ne restes pas à Poudlard, Tom ? demanda timidement un autre garçon. Tu restes toujours, sauf pour les vacances d'été.
Jedusor tourna paresseusement la tête et observa le garçon de ses yeux indéchiffrables. Assis à l'extrémité du groupe, le garçon se tortillait sur son siège, gêné par l'œil scrutateur de Jedusor.
— Il y a des choses que je dois régler Regulus, répondit finalement Jedusor d'une voix teintée de froideur.
Sans attendre une quelconque réponse Jedusor se leva, laissant derrière lui une Bellatrix déçue.
— Maintenant, si vous voulez bien m'excuser, j'ai un livre à lire, dit Jedusor, poli mais sinistrement amusé.
A la table des Serdaigle, Amy Belby vit le manège du Préfet-en-chef à travers la Grande Salle. Son indifférence la submergea de tristesse. Elle avait tant espéré qu'ils se revoient avant les vacances de Noël. Pourquoi l'ignorait-il de la sorte ?
.
.
.
A peine le lendemain, Jedusor se promenait à travers le Manoir Malefoy en compagnie de Drago qui lui indiquait là où se trouvait la chambre d'ami. Grimpant les marches des escaliers, ils atteignirent rapidement le premier étage et empruntèrent par la suite un couloir. Le parquet en bois sombre avait été poli à la perfection. Sur les murs étaient accrochés des portraits d'hommes blonds qui ne se priaient pas pour observer d'un air snob les visiteurs passant devant eux. Jedusor suivait silencieusement Drago à travers le corridor, ses pensées distraites par la tâche qu'il voulait effectuer pendant ces vacances. Il allait certainement devoir se rendre au Chemin de Traverse pour se procurer tout l'équipement dont il avait besoin.
— A droite, ce sont les chambres.
La voix de Drago le fit sortir de sa contemplation.
— Tes bagages ont déjà été montées dans ta chambre.
Jedusor ne répondit pas. Ils tournèrent à gauche vers un autre couloir, où Drago le mena jusque vers une porte. Il porta sa main jusque sur la poignée en or, la tourna et entra dans la pièce où Jedusor le suivit. La chambre était très spacieuse et était dotée en son milieu d'un lit immensément grand. Divers meubles en acajou étaient disposés avec goût dans la pièce. Et en effet, la malle de Jedusor se trouvait déjà au pied de l'immense lit.
— Le dîner est prévu pour sept heures, dit Drago. Si tu as besoin de quoique ce soit, il suffit d'appeler Penny.
Il revint vers la porte, agita sa baguette et dit sèchement :
— Penny.
Puis il attendit un moment. Il y eut un léger crack sonore et le domestique apparut dans l'air, se courbant immédiatement à la vue de Drago.
— Que puis-je faire pour vous, Maître ?
Drago sourit d'un air sarcastique vers la créature et lui dit d'un ton acerbe :
—Voici un invité de la famille, Tom Jedusor.
Il fit un geste vers celui-ci.
— Je veux que tu t'occupes de lui pour la durée de son séjour chez nous.
— Bien sûr, Maître.
Une autre courbure.
Les yeux de Drago se rétrécirent lorsqu'ils ils tombèrent sur la malle au sol. Il demanda brusquement :
— Tu peux commencer par déballer ses affaires, Penny.
— Oui, Maître, répondit docilement Penny avant qu'elle se précipite vers la malle.
Jedusor jeta un regard noir à Drago et déclara :
— Je n'apprécie vraiment pas que l'on touche à ce qui m'appartient.
Drago le regarda avec crainte.
— Bien sûr, dit-il à la hâte.
Il agita avec désinvolture sa baguette vers Penny, qui avait déjà ouvert la malle. Elle fut projetée avec violence sur le mur et grinça douloureusement en retombant sur le sol. Elle se releva péniblement.
— Ne touche pas ses affaires, siffla Drago d'un air menaçant.
Penny répondit rapidement :
— Bien sûr, Maître.
— Laisse-nous seul, commanda t-il.
Penny se courba encore plus profondément, puis elle se retourna et se précipita hors de la pièce, les cheveux bruns bouclés se balançant doucement sur ses épaules alors qu'elle marchait.
— Tsss, fit Drago avec mépris. Les Sangs-de-Bourbe, trop stupides pour savoir comment respirer si on ne leur rappelle pas comment faire.
.
.
Hermione se frotta le côté douloureux. Ca lui faisait mal à l'endroit où elle avait été jeté au sol. Elle n'avait rien fait de mal pourtant pour mériter ça. Mais Drago ne se souciait guère de valeur comme la justice. Comme à l'habitué, Hermione craignait les moments où il rentrait de son école. C'était encore plus terrible maintenant qu'il avait ramené un ami avec lui. Cet homme brun, Jedusor, l'avait regardé exactement de la même manière que le faisait Drago. Hermione se dépêcha de quitter la chambre d'ami et descendit les escaliers. Espérons que ni Drago ni son ami ne l'appelle encore aujourd'hui.
Hermione atteignit rapidement le rez-de-chaussée et sortit du couloir principal pour atteindre les vieux escaliers grinçant menant aux cuisines. Lorsqu'elle ouvrit la porte, la vapeur et l'odeur de bœuf rôti l'accueillirent. L'odeur de la nourriture lui mit presque instantanément l'eau à la bouche mais malheureusement, elle ne pourrait goûter pas une seule des miettes du plat. Ça n'était pas pour elle. Mais si elle avait de la chance, elle pourrait peut-être avoir un peu de la soupe aux légumes de Maggie. Hermione se tourna, à la recherche de celle-ci. Elle sourit lorsqu'elle la vit debout devant la cheminée. En faisant attention à ne pas déranger les autres domestique, Hermione se glissa vers elle.
— Bonjour, jeune fille, l'accueillit Maggie lorsqu'elle remarqua Hermione. Tu as encore eu des ennuis ?
Hermione secoua la tête. Maggie sourit de soulagement puis mit de côté sa louche en bois. La petite femme potelée s'avança vers Hermione et l'enveloppa d'une étreinte maternelle. Elle la lâcha et ébouriffa affectueusement les cheveux touffus d'Hermione. Elle fit un pas en arrière vers ses pots et ses casseroles.
— Sois gentille et aide-moi à éplucher les pommes de terre, s'il te plaît.
Hermione sourit, hocha la tête et s'attaqua à l'énorme pile de pommes de terres. Elle prit un couteau et commença à éplucher. Elle était plutôt contente de rester aux cuisines. Il faisait bien chaud. Alors que plus tard dans la journée, elle allait devoir dégager la neige devant l'entrée du manoir. Elle en avait déjà froid rien que d'y penser.
Hermione commençait à éplucher une autre pomme de terre quand la porte de la cuisine s'ouvrit sur une jeune fille pas beaucoup plus âgée qu'Hermione. Elle portait un énorme sac de linge par-dessus son épaule et tout en jurant haut et fort, elle le transportait vers une autre porte. Elle en ressortit une minute plus tard sans le sac et se dirigea vers la cuisine pour finalement sauter dans les bras d'Hermione.
— Salut Penny, salua t-elle de bonne humeur. Comment se passe ta journée ?
— Super Minky. Et la tienne ?
— Fabuleuse, je dirais. La météo est agréable en plus, répondit Minky avec un large sourire.
Elle rejoignit Hermione pour l'épluchage des patates. Hermione lui sourit en retour. Elles avaient toujours eu ce rituel. Comment leur journée se passait n'avait pas vraiment d'importance en soi, c'était juste sympa d'utiliser des mots « spectaculaires » pour changer. Il n'y avait pas d'autres occasions sinon. Minky laissa tomber une pomme de terre dans le tas et en chercha une autre.
- Essaye de faire des épluchures trèèèès épaisse, murmura t-elle à Hermione. On pourra en faire une soupe plus tard.
Hermione eut un petit rire.
— Qu'est ce que tu crois que je suis en train de faire ? chuchota t-elle amusée.
— Ouep, répondit Minky toute guillerette. D'ailleurs, j'ai entendu dire que les Black venaient dîner aujourd'hui, informa Minky comme si elle avait mordu dans un citron.
Hermione avait exactement la même expression sur son visage.
— Beurk.
Minky haussa les épaules.
— Et Drago a invité quelqu'un en plus, ajouta Hermione sans enthousiasme.
L'autre fille leva les sourcils.
— Qui est-ce ?
— On le connaît pas, répondit-elle. Tom Jedusor. Je suppose qu'il est dans la même école que Drago.
Minky soupira avec lassitude.
— C'est encore plus de travail pour nous.
Ses yeux bruns interrogèrent Hermione.
— A quoi ressemble t-il ?
Hermione grogna doucement. Elle savait parfaitement bien que Minky ne lui demandait pas une description physique de Tom Jedusor.
— Eh bien, il a l'air d'être le genre de type qui te lance des maléfices mortels si tu ne respires pas de la façon qu'il veut.
Minky laissa tomber une autre pomme de terre.
— Vaut mieux pas faire de bêtises devant lui alors ?
— Exactement, fut la réponse d'Hermione.
.
.
Quelques heures plus tard, Hermione se tenait dans le hall d'entrée du Manoir Malefoy avec un paquet de manteaux dans les mains. Tenant précautionneusement les vêtements coûteux, elle les amena rapidement dans une petite pièce où elle les rangea sur un rail de vêtements. Elle ferma ensuite doucement la porte derrière elle et courut à travers le hall d'entrée jusqu'à un couloir amenant au salon.
Hermione tenta d'être aussi silencieuse que possible et se glissa dans la pièce. Les Malefoy et leurs invités étaient déjà réunis autour d'une généreuse table. Hermione laissa son regard vagabonder sur les personnes présentes autour de la table. Lucius était assis en bout de table, entourés de Narcissa et de Drago à ses côtés. Puis il y avait Cygnus et Druella et leur fille, Bellatrix. Hermione frissonna quand elle sentit le regard suspect de Bellatrix se poser sur elle. Elle n'avait jamais aimé Bellatrix Black. Juste à côté de Bellatrix était assis Tom Jedusor. Hermione aurait tout donné pour pouvoirlever les yeux au ciel lorsqu'elle vit le regard aguicheur que Bellatrix jetait à Jedusor. Elle était pas fiancée d'ailleurs? Hermione arrêta de s'interroger sur les plans de mariage de Bellatrix et se dirigea rapidement vers Sam qui servait la soupe qui lui donna un regard reconnaissant.
.
Une demi-heure plus tard, Hermione se tenait un peu à l'écart de la table, attendant silencieusement des ordres quelconques, et regardait les personnes manger. Elle salivait d'avance de voir le plats sur la table puisqu'elle, contrairement à eux, n'avait pas eu à manger depuis le petit-déjeuneer. Elle espérait que Maggie avait pu tenir sa promesse de lui préparer une soupe de légumes faite avec les restes. Hermione réprima un sourire fatigué et se concentra sur la conversation.
— Avez-vous entendu parler de l'affaire Schönbach en Allemagne ? demanda Lucius pendant qu'il coupait son rôti de bœuf.
Mme Black le regarda avec intérêt puis répondit :
— Oui, bien sûr. C'est une honte, croyez-moi.
Narcissa acquiesça, fronçant les sourcils avec dégoût. Bellatrix poussait avec morosité les pommes de terre autour de son assiette.
— De quoi vousparlez ? demanda t-elle d'une voix ennuyée.
Son père leva les sourcils.
— Tu devrais vraiment lire plus souvent les journaux, Bella. Cela te ferait du bien.
Bellatrix haussa les épaules, pas vraiment impressionnée par la réprimande de son père.
— Vraiment, Bellatrix, réprimanda sévèrement Mme Black. Votre père a raison.
A l'écoute des mots tranchants de sa mère, Bellatrix se redressa sur son siège, et pour la première fois, sembla réellement contrite.
— Oui, Mère, répondit-elle à voix basse.
Sa mère plissa les yeux et dit :
— Pour ton information, Lucius parle de cette affaire d'assassinat en Allemagne. Marcel Schönbach aurait tué sa tante. Les Schönbach sont une famille de Sang-Purs très ancienne et très riche et maintenant qu'Hanna Schönbach est morte, Marcel va hériter de sa fortune.
M. Black secoua la tête avec indignation après avoir écouté sa femme.
— Comment une famille aussi prestigieuse a t-elle pu tomber aussi bas ? Maintenant la presse s'en est emparée. Quel scandale.
Lucius hocha la tête à cela.
— C'est cela, c'est cela. Je connaissais Hanna. C'était une femme merveilleuse.
— Oui, consentit Narcissa. Et maintenant elle est morte. Empoisonnée, pour autant que je sache.
— Comment a t-il pu faire cela ? demanda M. Black.
— A ma connaissance, déclara Mme Black, Marcel aurait utilisé l'Imperium sur la Sang-de-Bourbe de sa tante et l'aurait forcé à lui servir du thé empoisonné. Elle est morte instantanément après l'avoir bu.
— Quelle horreur, haleta Narcissa. J'espère que la Sang-de-Bourbe a été punie comme il se doit.
— Oui, bien sûr, déclara Mme Black. La Sang de Bourbe a été immédiatement tuée après qu'ils ont découvert la vérité.
Narcissa approuva de la tête. Hermione sentit un frisson glacé se propager tout le long de son dos.
— Une affaire vraiment désagréable, soupira Lucius. Ils n'auraient pas dû montrer ça au public.
Jedusor posa son couteau d'argent sur le bord de son assiette et dit d'une voix soyeuse :
— Oui, il est assez regrettable la façon dont ce procès a ruiné le nom de cette vieille famille. Ce procès ne semble être pourtant qu'une diversion. Maintenant que les Schönbach sont à la une des journaux, la vie dissolue du Premier Ministre allemand ne fera plus les gros titres.
Mme Black lui lança un regard appréciateur. Elle prit une gorgée de vin avant de dire, en lui souriant :
— Effectivement. Cela sonne comme un coup politique magistrale. Après tout, le mois prochain des élections vont avoir lieu en Allemagne.
Jedusor inclina la tête.
— Le Ministre peut difficilement gagner des votes quand ses conquêtes continuent à bavarder avec la presse à scandale.
Mme Black lui sourit alors qu'elle prenait une autre gorgée de son verre de vin.
— Je vous le répète, déclara Narcissa en secouant la tête. Si Grindelwald était encore en vie, quelque chose comme cela ne serait jamais arrivé.
Hermione, qui se tenait toujours près de la table en attendant des ordres, leva presque les yeux au ciel. Narcissa et ses singeries, soupira t-elle intérieurement. Si elle commençait à parler de Grindelward, elle pouvait continuer pendant des heures et Hermione priait de tout son coeur pour qu'elle ne le fasse pas. La journée avait été horriblement longue et son seul souhait était de s'asseoir pendant quelques secondes. Ses pieds lui faisaient terriblement mal, elle se sentait incroyablement fatiguée.
— Narcissa chérie, dit son mari en posant sur elle une main apaisante. Grindelwald était un vieil homme. Personne ne peut vivre éternellement.
— Mais il a survécu à tant de tentatives d'assassinats pour juste mourir dans un accident ? déplora Narcissa. Si seulement il avait arrêté de faire des expériences.
— Tu as raison, la consola Lucius. Mais nous devrions lui être reconnaissants d'avoir vécu assez longtemps pour avoir crée une société aussi stable que la nôtre. Tout le monde a assez à manger, la terre prospère et depuis des décennies aucune guerre n'a entaché notre richesse. Tout le monde est en sécurité et en est satisfait. Nous devons remercier Grindelwald pour tout cela.
— Oui, concéda Mme Black. Imaginez les horreurs qu'aurait subi notre monde si une de ces tentatives d'assassinat avaient réussis.
Narcissa frissonna visiblement à cela.
— Grindelwald était un homme fort et courageux, poursuivit M. Black. Lors de son retour, dans les années quarante, il a même été attaqué par son meilleur ami, meilleur ami qui s'est retourné contre lui. Bien sûr, c'est Grindelwald qui a gagné.
Jedusor leva un sourcil vers l'autre.
— Vous voulez parler d'Albus Dumbledore ?
Mr. Black hocha gravement la tête.
— Je frémis rien qu'à l'idée de ce qui aurait pu nous arriver, à nous tous, si Grindelwald avait perdu ce duel.
.
.
.
Un bol de soupe était posé sur la table. Hermione soupira de soulagement. Assise dans la cuisine à côté d'un petit guéridon, elle était si heureuse que la journée soit enfin finie. Elle allait prendre sa cuillère lorsqu'elle sentit l'appel désagréablement familier de son Maître. Elle toucha son avant-bras gauche pour essayer de faire disparaître le sentiment de picotement.
— Merde, murmura t-elle
Minky lui lança un regard empreint de pitié mais continua de boire sa soupe à la cuillère. Hermione lui tira la langue puis tournoya sur elle-même et disparut de la cuisine.
Avec un mince crack sonore, elle réapparut dans la chambre de Drago. Hermione regarda autour d'elle. Elle repéra Bellatrix qui se prélassait sur un des luxuriants canapé, Tom Jedusor assis à côté d'elle avec une expression aigre sur le visage, et enfin Drago assis dans un autre fauteuil. Hermione s'avança avec hâte vers lui et s'inclina.
— Comment puis-je vous aider, Maître ?
Drago lui rit au nez, ce qui était tout à fait habituel.
— Va nous chercher à boire, lui aboya t-il.
— Oui, Maître, murmura Hermione.
Sur ce, elle disparut une nouvelle fois. Quelques secondes plus tard, elle réapparut dans la cuisine et prépara immédiatement un ensemble de boissons. Lorsqu'elle eût fini, elle prit le plateau d'argent et transplana rapidement aux appartement de Drago.
— … croyais que tu resterais pour toutes les vacances.
Hermione entendit la voix de Bellatrix faire la moue.
— Non, lui répondit la voix suave de Jedusor. J'ai quelque chose d'important à faire.
Alors qu'Hermione déposait le plateau d'argent sur une table d'appoint, elle se mit à regarder Drago. La curiosité faisait étinceler ses yeux gris dans son observation de Jedusor. Elle n'eut pas le temps de s'y attarder et commença à les servir.
Peu de temps après, les trois eurent chacun une coupe de vin en face d'eux. Hermione recula pour ne pas perturber leur conversation. Carafe à la main, elle attendait leurs ordres.
— Tom, déclara Bellatrix boudeuse. Qu'est-ce qui est si important pour que tu sois obligés de nous quitter ?
… Que tu soies obligés de me quitter ? se moqua Hermione dans sa tête en reprenant la voix de crécelle de Bellatrix. Elle faillit rire tout haut quand elle aperçut une lueur d'ennui dans les yeux calmes de Jedusor. Il avait eu probablement les mêmes pensées qu'Hermione en entendant la plainte de la sorcière.
— Rien qui vous regarde, déclara Jedusor.
Sa voix était toujours polie mais une pointe de froideur se percevait dans son ton.
Bellatrix fit la moue à ses paroles et se pencha en arrière sur le canapé. L'atmosphère maintenant évidemment maussade, elle se mit à tourner sa baguette entre ses doigts.
Drago, amusé par l'humeur aigre de Bellatrix, dit d'une voix traînante :
— Dis-moi Bellatrix, tes parents ne voulaient t-ils pas que tu ailles chez les Lestrange pour leur fête, la veille du Nouvel An? Après tout, il ne faudrait pas que tu laisses trop longtemps ton fiancé tout seul.
Le regard de Bellatrix s'assombrit et elle fixa furieusement Drago. A présent, elle tenait sa baguette correctement et semblait prête à lui jeter un sort. Son sourire moqueur toujours en place, Drago se contenta de la fixer, amusé. Hermione observait leur manège et souhaita juste une chose : se trouver n'importe où sauf ici. De préférence dans la cuisine avec un bol de soupe fumant en face d'elle. Elle réprima un soupir fatigué lorsqu'elle vit le visage rempli de colère de Bellatrix et le sourire suffisant de Drago.
Au même moment, Jedusor était assis juste à côté d'une Bellatrix en colère, les jambes croisées et l'air assez ennuyé. Hermione se demandait ce qu'il fichait encore ici. Il avait l'air d'aimer encore moins être là qu'Hermione elle-même. Les yeux de la brune repérèrent le verre vide de Jedusor. Elle saisit alors la carafe de vin et se précipita vers lui.
— Puis-je remplir votre verre ? demanda Hermione d'une voix douce.
Les yeux bleus acier de Jedusor atterrirent sur elle. Elle frissonna. Ils semblaient la brûler de l'intérieur. Elle n'osa plus du tout respirer. Il ne répondit pas mais sembla secouer légèrement la tête. Hermione s'inclina devant lui obséquieusement. Elle s'approcha ensuite de Drago dont le verre était également vide et qui le tenait à la main.
Il tenait son verre avec sur son visage un regard impatient, et Hermione remplit son verre avec prudence. Un rictus diabolique s'inscrit alors sur le visage de Bellatrix. Elle cessa de faire tournoyer sa baguette et l'agita dans le dos d'Hermione. Celle-ci versait encore du vin dans le verre lorsqu'un sort cuisant la frappa. Hermione glapit douloureusement quand le sort atteignit son dos. Sa main trembla et elle renversa du vin partout sur le pantalon de Drago. Il jura de tout son long et se leva de son siège. Quant à Bellatrix, elle ricanait tout à faitméchamment. Les yeux d'Hermione s'écarquillèrent à la vue de l'énorme tâche sur les vêtements de Drago. Elle leva les yeux. Il avait l'air livide. Hermione se recroquevilla immédiatement devant lui.
— Je …. Je suis profondément désolée, Maître, murmura t-elle avec effroi.
— Merde, lui cria Drago. Quelle idiote !
Il leva la main et la gifla avec force. La tête d'Hermione fut projetée sur le côté. Elle réprima un gémissement et inclina une nouvelle fois sa tête.
— Je suis désolée, Maître, répéta t-elle doucement.
Il ne répondit pas mais sortit seulement sa baguette. Hermione se raidit quand elle la vit mais n'essaya pas de s'éloigner de lui.
— Pulso ! cria Drago en agitant sa baguette.
Hermione ferma les yeux quand sa magie la frappa. Elle fut rejetée au loin et se cogna contre le mur. La carafe, qu'elle tenait toujours dans les mains, se brisa et elle sentit les éclats lui couper la main. Elle serra les dents et essaya d'ignorer la douleur. Du coin des yeux, elle vit Bellatrix sourire cruellement, évidemment amusée par le chaos qu'elle avait crée. Jedusor semblait toujours aussi désintéressé et ne posa pas un seul instant les yeux sur Hermione.
— Nettoie ce gâchis, lui ordonna Drago. Et sors d'ici.
— Oui, Maître, murmura Hermione.
Elle mit la main dans sa poche et en sortit une baguette rouge vive. Récurvite était l'un des seuls sorts qu'elle pouvait utiliser. Rapidement, Hermione agita sa baguette sur les éclats de verre.
— Récurvite, marmona t-elle.
Les éclats de verre et le vin renversé disparurent. Après cela, Hermione s'inclina devant Drago qui ne regardait même plus dans sa direction. Elle tournoya ensuite sur elle-même et quitta la salle. Quelques secondes plus tard, elle reparut dans la cuisine.
Elle fut accueillie par Minky qui était assise à une des tables de la pièce. Elle avait une aiguille dans une main et une chaussette dans l'autre qu'elle tentait de réparer. Minky leva les yeux de son travail quand elle entendit Hermione apparaître.
— Te voilà.
Elle sourit à Hermione.
— Je t'ai réservée une partie de la soupe.
— Merci, dit Hermione en s'asseyant avec lassitude à côté d'elle.
Elle attrapa un linge qui traînait sur la table et l'enroula autour de sa main ensanglantée. Minky se leva et alla chercher un bol de soupe aux légumes. Hermione commença avec reconnaissance la soupe, en utilisant sa main gauche puisque sa main droite était couverte de coupures douloureuses.
— Encore une magnifique journée ? demanda négligemment Minky alors qu'elle se rasseyait aux cotés d'Hermione.
— Magnifique en effet, répondit celle-ci entre deux cuillerées de soupe.
.
.
.
Il était tard et Hermione était harassée. Elle se glissa pourtant hors des quartiers des domestiques, en faisant bien attention à ne pas réveiller Winky quand elle enjamba son lit. Le cœur d'Hermione tambourinait dans sa poitrine pendant qu'elle se faufilait à travers les couloirs du manoir jusqu'au premier étage. Prudemment, elle se mit sur la pointe des pieds et traversa le plancher en bois. Elle avait volontairement laissé ses chaussures en bas pour ne pas faire de bruit et alerter quiconque.
En quelques pas, elle atteignit l'énorme porte en bois. Hermione l'ouvrit lentement pour ne pas la faire grincer, puis elle entra. La pièce qui se dressait devant elle était immense et remplie d'étagères fourmillant de milliers de livres. C'était la bibliothèque de la famille Malefoy. Hermione s'arrêta un court instant, ferma les yeux et respira profondément. L'odeur du parchemin et des vieux livres, ça avait toujours réussi à faire apparaître un sourire sur le visage de la brune.
Hermione rouvrit les yeux et entra plus profondément dans la bibliothèque. Elle monta sur l'une des étagères, tentant d'être aussi silencieuse que possible. Elle trouva le livre qu'elle recherchait avec facilité. Elle mit la main sur le livre épais relié de cuir et le sortit de l'étagère. Alors qu'elle tenait le lourd livre, sa main la brûla à l'endroit même où quelques heures plus tôt, elle avait reçu ses coupures, mais elle en ignora simplement la douleur. Elle réussit à distinguer le titre du livre : Malédictions et Maléfices, tome 6 : Détruire des sortilèges avancés. Elle l'ouvrit et trouva rapidement la page où elle s'était arrêtée hier. Elle se dirigea finalement vers la fenêtre et commença à lire, la lumière de la lune éclairant les lettres du livre.
.
.
.
'The world breaks everyone and afterward many are strong at the broken places.'
Ernest Hemingway (1899-1961)
