Lamentablement inspirée par les Incongruités sexuelles de Namimori, une autre connerie du même acabit, ma meilleure amie et muse a décidé de me faire écrire ceci, une suite d'acte sexuels plus ou moins étranges, avec diverses pairings issus de l'anime DRRR !, qui auront lieu dans le charmant quartier d'Ikebukuro. Voila.
Disclaimer : tous les personnages appartient à Narita Ryohgo.
Bonne lecture !
Une chaleur moite, presque palpable, s'était abattue sur Tokyo depuis une poignée de jours, qu'exhaussait la densité de la population. Izaya, quoiqu'il semblât extérieurement insensible à la touffeur de l'air, n'en était pas moins incommodé. Il avait consenti à enlever son éternelle veste bordée de fourrure qu'il portait sagement sous le bras et observait ses pairs se débattre avec l'atmosphère oppressante à la façon d'un enfant cruel car curieux qui regarde agonir des insectes. Il avait noté que la montée des températures accentuait la propension à la violence de Shizuo, mais il avait renoncé à le provoquer plus de quelques minutes pour s'épargner l'effort d'une course.
Il songeait à un moyen efficace de conjurer la chaleur, éludant les idées les plus communes qui lui venaient à l'esprit par anticonformisme. Finalement, il se rappela une réflexion qu'il avait formulé deux ou trois semaines en amont : « On dirait un nom de climatiseur ». Ryûgamine. Il tenait sa solution.
Mikado flânait avec insouciance dans Ikebukuro, vêtu d'un short bleu marine et d'un tee-shirt pastel à rayures qui lui donnaient l'air d'un petit garçon. Ses yeux en avaient la merveilleuse innocence.
Soudain, au détour d'une rue, il tomba nez-à-nez avec un jeune homme à la silhouette déliée et au sourire suave. Orihara Izaya en personne.
« Bonjour, Mikado-kun. »
Sa voix avait la sensualité de celui qui ne manque ni d'assurance ni d'audace et ne s'épargne jamais de les mettre à son service.
Mikado lui offrit une expression affable et gênée comme seule réponse, les yeux rivés à son torse qu'épousait parfaitement son tee-shirt fin bleu nuit. Izaya lui adressa son célèbre sourire de félin carnassier et la confusion de garçon s'accrut d'autant.
« Je cherchais un climatiseur, tu n'en aurais pas vu un dans le coin ? », demanda Izaya d'une voix badine.
Mikado crut à une blague d'un type particulier, mais Izaya semblait sérieux. Du moins, aussi sérieux qu'un individu dans son genre pouvait l'être.
« Heu…
« Peu importe, en vérité, l'interrompit Izaya, soudain plus grave. Il y a quelque chose que j'aimerais te montrer… Suis-moi ! », lança-t-il, dépassant Mikado qui fit demi-tour et essaya de ne pas se laisser distancer.
Ils arrivèrent devant un immeuble plutôt ancien, aux lignes très sobres, dans lequel Izaya s'engouffra sans dire un mot. Mikado eut l'impression de pénétrer dans l'antre du démon en personne - il n'avait pas tort.
Les escaliers qu'ils gravirent étaient étroits, vétustes mais dépourvus de poussière et il régnait une fraîcheur qui contrastait agréablement avec la chaleur écrasante de l'extérieur. Cependant que son esprit était aiguillé de mille et unes question, le corps de Mikado savourait ce répit.
« Tu n'es pas curieux de voir ce que j'ai à te montrer ? », interrogea Izaya en s'arrêtant à un palier que rien ne distinguait des autres.
Mikado hocha la tête, mutique, troublé par le regard brun incendié de reflets grenat d'Izaya. Un instant, il se demanda s'il existait un légende qui mentionnerait le fils caché du Diable, mais cette pensée s'enfuit aussi promptement qu'elle lui était venue et il s'avança à la suite d'Izaya dans un appartement plongé dans la pénombre. Les mains du jeune homme se posèrent sur ses épaules et le guidèrent au travers des pièces. Mikado avait perdu tout repère, focalisé qu'il était sur l'incongrue fraicheur des doigts d'Izaya. Ce dernier frôla la peau douce de sa gorge avant de relâcher sa prise. Lentement, les yeux de Mikado s'acclimatèrent aux ténèbres et il distingua la silhouette d'Izaya grâce aux infimes rais de lumière que filtrait le store tiré. Il se tenait à environ deux mètres de lui, les bras croisés et il devina plus qu'il ne vit son sourire prédateur.
« Approche », énonça Izaya et il obéit avec une docilité juvénile. La main gauche de son compagnon vint cueillir son menton et Mikado ne douta pas un instant qu'il pouvait voir parfaitement en dépit de l'obscurité ambiante. De fait, il se sentait embarrassé par l'examen minutieux qu'Izaya faisait de son visage qu'il caressa alors de l'index droit avant de le glisser dans l'encolure de son tee-shirt sur lequel il tira sèchement pour amener plus étroitement Mikado à lui. Le garçon se retrouva plaqué contre le torse fuselé d'Izaya et son parfum, Allure Homme de Chanel, envahit ses narines. L'odeur lui était vaguement familière mais contrariée par une nuance inédite, à la fois tendre et minérale, qu'il identifia avec émotion et confusion comme étant la fragrance même de la peau d'Izaya.
Il essayait de recouvrer une contenance lorsqu'Izaya chut en arrière avec un éclat de rire, rebondissant sur un lit moelleux tout en serrant vigoureusement Mikado qui tomba avec lui sans comprendre. Il s'apprêtait à se relever, bafouillant des excuses, ne parvenant pas à analyser l'attitude insolite d'Izaya, mais celui-ci enserra ses jambes des siennes avec tant de force qu'il lui fit mal. Aussi Mikado resta-t-il immobile, son souffle haché par la surprise s'opposant à la respiration sereine d'Izaya et, avec les battements affolés de son cœur, c'étaient les seuls bruits qu'il percevait. Nul cri au dehors, nulle voiture, nul chant d'oiseau… C'était un autre univers peuplé d'ombre que maîtrisait parfaitement Izaya et dont il était à l'évidence le captif.
La main droite d'Izaya rampa sur son dos, sous le coton fragile de son tee-shirt et l'effleura d'une manière telle que son corps entier fut strié de frissons. Les doigts parcoururent ses omoplates, glissèrent vers ses côtes, s'échappèrent finalement pour frôler ses fesses et enfin caresser ses cuisses nues. Un voile d'incohérence venait d'envelopper la conscience de Mikado qu'il cherchait à combattre, en vain.
« Qu'est-ce qu… »
Et la pression satinée des lèvres d'Izaya sur les siennes tut ses récriminations, qu'acheva de lui faire oublier la langue paresseuse qu'il insinua dans sa bouche avec précaution et avidité mêlées. Mikado ne chercha pas à se soustraire à ce baiser, cependant. Il le savoura avec la profonde honte du pêcheur novice et lorsque les doigts d'Izaya remontèrent le long de ses cuisses avec indolence pour lui ôter son short avec une agilité surprenante Mikado, horrifié, constata que la seule chose susceptible d'entraver ce dévêtissement était sa notable érection. Ses joues le brûlèrent et Izaya dut le deviner puisqu'il les embrassa l'une après l'autre. Contre lui, Mikado perçut alors la propre raideur du jeune homme et, cette fois-ci, la constatation s'accompagna non seulement de gêne, mais également de culpabilité. Il aimait cette sensation et malgré lui, son bassin se mut contre celui d'Izaya. Ce dernier saisit son visage en coupe et l'embrassa avec toute la fougue de qui n'a que trop mis sa patience à mal et, par là, un fond latent de férocité.
Puis Izaya prit le dessus au propre comme au figuré, basculant afin d'être assis sur ses hanches, accentuant la friction de leurs érections réciproques. Mikado laissa échapper un gémissement intense qui l'accabla de honte.
« Ne sois pas gêné, c'est normal d'en solliciter plus… », susurra Izaya avec cet unique mélange de cruauté et d'attention absolue. Il glissa sa main dans le boxer de Mikado. Le garçon sentit son sang se faire incandescent et il se cambra de plaisir sous l'emprise ferme et précise d'Izaya. Lequel arrêta son mouvement avec la même soudaineté qu'il l'avait débuté et lui enleva son tee-shirt, le regardant panteler d'une frustration de supplicié avec appréciation. Il caressa son torse d'une main leste avant d'appuyer sur un téton. Un bref cri de plaisir et de supplication franchit les lèvres de Mikado et ses yeux s'embrasèrent d'envie lorsque, lentement, Izaya se débarrassa de son tee-shirt. Il observa la pâleur nacrée de son ventre parfait, la ligne de ses épaules, le dessin gracieux de ses bras avant de se concentrer sur sa ceinture qu'il défit dans un cliquettement et de son jean gris qui chuta sur le sol. Izaya s'était levé pour se déshabiller avec aise et une insupportable nonchalance. Mikado brûlait d'envie de retrouver son odeur licencieuse, la sensation si follement excitante de son pénis raidi contre lui, son corps qui pesait d'une façon autoritaire et dangereusement agréable sur le sien.
« Je te manque, petit Mikado ? », s'amusa Izaya. Les cheveux du garçon étaient ébouriffés et son corps luisait de sueur. L'appétit aiguisa son expression goguenarde de sauvagerie. Faire languir Mikado accroissait violemment son désir.
« Fais en sorte que je revienne, alors… », ajouta-t-il avec un sourire sardonique cependant que son boxer allait gésir avec ses autres vêtements sur le sol. Un frémissement courut aussitôt sur la peau échauffée de Mikado et son besoin de ressentir à nouveau le plaisir procuré par Izaya le poussa à se parjurer. Il guida sa main jusqu'à son entrecuisse et commença à se masturber, les yeux clos pour fuir le regard cynique et amusé d'Izaya. Lequel, quelques instants plus tard, lui arrachait âprement son boxer et se plaquait contre lui avec vigueur. Un tremblement saisit Mikado au contact du corps nu d'Izaya.
« Reste calme », enjoignit posément ce dernier, sa bouche errant sur sa mâchoire, son cou, ses tétons, son ventre, son bassin… Finalement, il aspira son sexe d'un seul coup et le dos de Mikado s'arqua si violement qu'il crut un instant qu'il allait se rompre. Lorsqu'Izaya fit jouer sa langue, cependant, un plaisir incendiaire gomma aussitôt toute pensée rationnelle et Mikado ne sut plus faire autre chose que gémir, supplier, crier, psalmodier le prénom d'Izaya qui sonnait si intimement en pareilles circonstances que le principal concerné en était presque troublé - et dans cette nuance induite par le presque tenait toute la personnalité inviolable d'Izaya.
Et alors qu'il pensait avoir atteint l'état de sensations physiques le plus déconcertant de son existence, Mikado sentit l'intrusion des doigts d'Izaya dans un endroit si bibliquement inapproprié qu'il ne songea qu'en second lieu à la douleur qui en résultait, vive comme des flammes, fluctuante, et il écarta les jambes avec un soulagement avide lorsqu'Izaya les retira, quoiqu'il fût vaguement conscient que le jeune homme allait le pénétrer pour de bon. Et bon était un euphémisme pour caractériser la volupté pure qui l'envahit lorsque son compagnon bougea. Izaya le dominait d'une façon totale, absolue, irrémédiable, dont il pensait étourdiment qu'elle s'incrusterait dans sa chair pour ne plus lui accorder le moindre répit, à l'avenir. Izaya le salirait si profondément que jamais plus son nom ne saurait être associé au mot vertu et il était accablé de réaliser combien il aimait ce déchirement, cette agressivité et cette concupiscence qui guidaient les mouvements de leurs corps, ce sentiment de n'être que la chose d'Izaya qu'il révérait. Il aurait juré sur sa propre vie pour ressentir encore ce qu'il éprouvait présentement, il aurait renié son nom, ses amis, sa patrie, tout ce qui lui était cher pour que le brasier ne cessât pas. Et déjà, inconsciemment, il pouvait pressentir que le plaisir était une addiction qu'Izaya lui offrait avec ce goût de l'expérience et du sadisme qui le constituait.
L'orgasme déferla en lui, si puissant que le hurlement qu'il poussa ravagea sa gorge et ce fut dans un souffle haché qu'il murmura le prénom de celui qui venait de le dépuceler.
Il sentit à peine Izaya jouir en lui, ne le réalisa qu'en sentant le sperme de son amant rouler sur ses cuisses lorsqu'il se retira pour allumer ce qui, à son vrombissement caractéristique, semblait être un climatiseur assez ancien.
« Sans toi et ton nom étrange, jamais je n'aurai pensé à venir ici, expliqua Izaya en s'allongeant à côté de lui, une main soutenant sa tête. Cet appartement a été aimablement mis à ma disposition par un ami et je n'avais encore jamais honoré son invitation. »
Mikado supputa que le terme ami devait avoir une signification pour Izaya qui ne ressemblait pas à la sienne, mais cela lui était aussi égal que le reste, tout ce qui n'était l'homme superbe et machiavélique auprès de lui, tout ce qui n'était pas les échos lancinants du plaisir qui s'attardaient en lui.
« Si tu dois te poser des questions, sache que tout ce qui s'est produit l'a été en guise de remerciements pour cette idée que tu as inspirée », conclut Izaya en se levant à nouveau. Il ramena une bouteille d'eau glacée et quelques gouttes tombèrent sur le torse moite de Mikado. Il tressaillit et se redressa, acceptant avec reconnaissance et servitude l'eau qu'Izaya versait dans sa bouche, la tête rejetée en arrière.
« Mais lorsque cela se reproduira, ce sera pour de toutes autres raisons… »
Et Mikado, désormais différent, tourna son visage pour scruter l'ombre. Elle ne lui dirait rien qu'il ne savait déjà. La torture ne faisait que commencer.
