Résumé : "On ne peut pas". Certes. Mais qui y croit ? Claire ne peut s'y résoudre. Si son cerveau dit non, son coeur lui, conteste. Face à Lui, elle bouillone. A côté de Lui, elle se sent forte. Contre Lui, elle est prête à perdre le contrôle. Mais sans Lui ... elle ne peut pas. "Il a explosé ! Je l'ai vu !". Rien n'est moins sur.

Mention d'inceste.

L'action de déroule après la saison 1 mais ne prend pas en compte la saison 2.


Crédits : La plupart des personnages appartiennent à série Heroes , autrement dit à Tim Kring, d'autres sont inventés.


Je l'aime. Eh bien, on dirait que c'est plus facile sur du papier. De toute façon, il le fallait. Il faut que ça sorte sinon je ne vais pas tarder à exploser. Hum. Cette dernière phrase me ferait presque rire, vu ce qui lui est arrivé.

En l'espace d'une seconde, j'ai perdu ce que je venais à peine de posséder. Lui et mon père biologique. Oh, bien sûr, il me reste mon père, celui qui portera toujours le titre de « papa », heureusement d'ailleurs.

Mais découvrir qui était mon père biologique m'a fait rêver et croire qu'une deuxième famille se présentait à moi. Et quelle famille ! Pourquoi a t-il fallu qu'Il en fasse partit ?

La première fois que je l'ai rencontré, je l'ai tout de suite … apprécié. Tous les autres mots me semblent interdits, désolée. Un sourire en coin tandis qu'il me parlait, de l'humour, et des yeux si … Non.

Puis il m'a sauvé la vie. C'est le genre de chose que l'on ne peut pas oublier et qui crée un lien tout particulier. Je suis allée Le voir dans sa cellule de détention et là encore, je l'ai trouvé tellement …

C'était tellement facile avant que j'apprenne, avant que je sache que j'étais, que je suis sa nièce. Pourquoi ? C'est trop dur.

Ensuite, je Lui ai sauvé la vie. Enfin, ce n'était pas un grand geste héroïque, juste retirer un morceau de verre de son crâne. Mon Dieu, quand je L'ai vu mort … Passons. Je me souviens du regard qu'Il a eu sur moi à ce moment là, lorsqu'Il est revenu à lui.

Et à partir de là, nos relations ont été très … fraternelles. Ce mot me dégoûte. Je le hais. Durant le temps passé avec Lui, bien trop court selon moi, Il m'a réconforté, Il m'a dit que je n'étais pas seule, Il a essuyé cette larme sur ma joue. Quand Sa main a touché ma peau, je n'avais jamais ressenti ça.

Par la suite, j'ai cru qu'Il m'avait trahi. Je n'avais pas du tout confiance en mon père biologique, à juste titre d'ailleurs, et Il l'a contacté. Mais je comprends maintenant. Et il y a eu l'affrontement final. Cet instant fatidique où je devais Le tuer. Je n'ai pas pu. Je ne pourrais jamais Lui faire quoique ce soit.

Alors mon père biologique est apparu et s'est envolé avec Lui. Et il y a eu cette horrible explosion dans le ciel. Celle qui a déchirée mon cœur. Il est mort. Non, je me refuse d'écrire une telle chose ! Je ne cesse de penser à Lui, à Sa présence si … réconfortante. Ce mot, je peux l'écrire sans aucune honte.

La honte. J'ai tellement honte. Honte de moi et plus particulièrement de ce que je ressens. Et ce nom commun qui me harcèle sans relâche. Inceste. C'est affreux. Comment puis-je ressentir ce genre de sentiments pour quelqu'un de ma propre famille ? De mon propre sang ?

J'aime me rassurer en me disant que nous n'avons pas grandi ensemble, nous ne nous connaissions pas avant mais ça ne change strictement rien. RIEN !

Depuis le jour où nous nous sommes rencontrés, je pense à Lui en m'endormant le soir. Qui est-ce que j'essaie de berner là ? Je ne pense pas à Lui que le soir, voyons. Tout le temps. Il est mon héros. Mon … Je ne peux pas.

Je crois que c'est ce qu'on appelle « l'ironie du sort ». Le seul que je … j'aime, est celui que je ne peux avoir. Pourtant, je suis jeune, plutôt mignonne, je pourrais passer à autre chose. Mais cela m'est impossible. Quand je L'ai vu Lui, ce n'était pas le « coup de foudre », juste un simple pincement au cœur.

Evidemment, je n'ai rien laissé paraître. Mon Dieu, rien que le fait d'imaginer qu'Il soit au courant de ce que j'éprouve me fait dresser les cheveux sur la tête. Il a l'air tellement raisonnable et possède un grand sens moral. Enfin, je suppose.

A ses yeux, je ne suis rien de plus que sa nièce. Et la cheerleader qu'Il se devait de sauver, enfin de sauver le monde. Honnêtement, je n'ai toujours pas compris le lien entre moi et le monde mais ce n'est pas le sujet.

Cependant, Il était tendre avec moi. Et attentionné. Il me faisait de sublimes sourires et … Non ! Stop, Claire !

Je vous ai parlé de son âge ? Cela paraît logique, Il a au moins une bonne dizaine d'années de plus que moi. Et hop ! Un fait de plus qui m'éloigne de Lui. Que le monde est injuste.

Trois semaines se sont écoulées depuis ce fameux soir où … Et Il me hante, me manque terriblement. J'ai besoin de sa présence. Même si ce n'est que celle d'un oncle. Peu importe mais je veux qu'il soit là.

Quelle égoïste je fais. Je ne vous mentirais pas en vous apprenant qu'après ce soir là, j'ai été complètement effondrée. J'ai perdu tout goût de la vie et j'ai même eu des idées de suicide. Aujourd'hui, ça va mieux. Un peu. Hormis le fait que …

Le danger étant écarté, Sylar étant mort, je suis retournée vivre avec ma famille dans une nouvelle maison, à Odessa et j'ai repris la route de mon lycée habituel, Union Wells. Ca m'a fait du bien de revoir à nouveau Zach. Il m'a bien remonté le moral.

Je n'ai pas gardé de contact avec ma grand-mère. Peut-être aurais-je du. Je n'ose même pas imaginer dans quel état elle doit se trouver. Elle a perdu ses deux fils. C'est atroce.

Dès fois, j'imagine quelle serait ma vie s'Il était encore parmi nous. Je dois avouer que je n'ai pas d'idée bien précise. Je n'aurais pas pu rester avec Sa famille, étant donné que j'ai la mienne. Tout reste flou. Sauf Son absence. Elle, est bien distincte. Et perceptible.

Je le veux. C'est très dur d'écrire ces mots. Je désire mon oncle. Plus que n'importe quel autre homme sur cette Terre. Vas-y Claire, tu peux l'écrire, après tout, ce n'est que ton journal intime. C'est censé être son rôle, non ? Y écrire ce que l'on ne révèlerait jamais au grand jour. Alors lâche-toi !

Je l'aime. Oui, c'est certain. Je suis amoureuse de mon oncle. J'aime Peter Petrelli. Mon Dieu, les larmes me montent aux yeux en inscrivant son nom. Comment puis-je guérir ? C'est répugnant. C'est mon oncle. Et je l'aime.


De rage, je jette mon journal contre l'armoire. Tout en poussant un soupir, je me tourne sur le dos et fixe désespérément le plafond de ma nouvelle chambre. Ca suffit, je n'en parlerai pas plus.

Je quitte le lit et descends au rez-de-chaussée pour retrouver ma famille. Mr Muggles m'accueille avec ses habituels jappements aigus.

- Qu'est-ce tu faisais ? Encore à chercher dans quel sens remuer tes pompons !

Je lance un regard incendiaire à l'auteur de ces paroles, sorti de nulle part, mais ma mère se charge de le faire taire :

- Lyle ! Laisse ta sœur tranquille.

Je lève les yeux au ciel face à la débilité de mon frère et m'assois à la cuisine en m'emparant d'un cookie dans la boîte.

- Si tu veux tout savoir Lyle, je ne compte pas réintégrer l'équipe.

Ma mère se tourne vers moi et me dit d'un air désolé :

- Ce serait dommage Claire, tu adores ça pourtant.

- J'adorais ça, rectifié-je. Mais depuis …

« Sauve la cheerleader, sauve le monde » me revient de plein fouet. Pourquoi continuer à être une cheerleader si le monde est sauvé ? Aucun rapport, je sais. Ce n'est qu'une excuse. Mais je n'ai plus le goût à ces choses là.

- Tu veux parler de l'incident avec Jackie, suppose ma mère.

- C'était plus qu'un incident, m'indigné-je.

- Oui, remuer des pompons est devenu très dangereux de nos jours, lâche Lyle en m'arrachant mon cookie des mains.

- Hé ! m'écrié-je. D'abord, je t'interdis de parler de ça avec autant de … légèreté. Et ensuite, rends-moi ça.

Je me penche vers mon frère pour lui piquer le cookie. Il se laisse faire et sort de la pièce en haussant les épaules.

- Si tu veux mon avis, poursuit ma mère en lavant de la vaisselle dans l'évier, tu devrais réessayer. Rien qu'une fois. Je suis certaine que ça te plairait à nouveau.

- Si tu le dis … laissé-je planer.

Je regarde mon cookie si chèrement acquit mais le repose finalement dans sa boîte. Le cœur n'y est pas.

Le soir, Papa me tient le même discours à table, durant le dîner. Je joue avec les petits pois dans mon assiette tandis qu'il débite son discours :

- Ce serait une excellente idée Claire. Tu devrais reprendre tes activités d'avant. D'ailleurs, nous devrions tous en faire de même. Continuer notre vie telle qu'elle l'était avant.

Il me lance un regard entendu mais je ne réponds rien, trop occupée à faire défiler les images de mon ancienne vie. Tout était pour le mieux, avant que je n'apprenne que j'étais un monstre de foire. Pardon. Une personne exceptionnelle.

Ma mère et mon frère l'ignorent, leur mémoire a été effacée volontairement par … Non. Tout cela appartient au passé. Alors, je dis, d'un ton qui se veut enthousiaste :

- D'accord ! Demain, j'irai parler aux filles de l'équipe.

- Je suis certaine qu'elles te réintégreront. Tu es la meilleur.

J'adresse un sourire forcé à ma mère et avale finalement une bouchée de ces petits pois.

Le lendemain matin, je me rends à l'école avec mon ancienne tenue de pom-pom girl. Sans doute est-ce un geste prématuré mais je suis certaine d'être prise dans l'équipe étant donné que dès mon retour au lycée, on m'avait proposé de retrouver mon ancien statut. J'avais refusé.

Et voilà Zach me tombe dessus à peine arrivée :

- On dirait bien que ta véritable nature a refait surface !

- Je sais pas trop Zach, c'est juste un essai.

Même si la mémoire de Zach a été effacée, nous sommes redevenus amis. Au début, ça a été dur. Surtout lorsqu'il m'a dit que nous ne pourrons jamais l'être. Et puis, comme la première fois, je lui ai montré mes talents lors de la tentative n°1, pour lui.

Après quelques explications avec l'équipe, me revoilà à agiter des pompons avec le reste des filles tandis que les garçons s'entraînent sur le terrain. Je dois l'avouer, ça reste fun. Bientôt, je me sens comme si rien ne s'était passé, comme si ma vie avait toujours été normale.

Une forme sur les gradins, plus loin à gauche, attire mon regard. Au premier coup d'œil, je dirais qu'il s'agit d'un homme et j'ai l'impression de le connaître. Je cesse de bouger pour me concentrer mais les gradins sont trop loin pour que je puisse l'identifier clairement.

Soudain, la silhouette disparaît et un sentiment amer s'empare de moi. Ce n'est quand même pas … Il faut que j'arrête d'halluciner et de prendre mes rêves pour la réalité. En parlant de cette dernière, une des filles m'y ramène en beuglant :

- Claire ! Qu'est-ce que t'as ?

- Rien, rien, réagissé-je rapidement.

Je zappe ce fait de ma mémoire et réintègre le rythme.

A la fin de la journée, je sors des vestiaires, vêtue d'un jean et d'un débardeur, ma tenue de cheerleader rangée dans le sac. En quittant la pièce, je tombe sur une des filles :

- C'est vraiment génial que tu sois de nouveau avec nous !

- Merci Jenny.

Je la salue et me mets en route pour quitter le bâtiment. Finalement, je crois que mes parents avaient raison, je vais reprendre ma vie où je l'avais laissé. Avant que ce psychopathe tente de me tuer. Je passe la porte à double battant et emprunte le couloir de droite.

Un homme s'y trouve au bout, face à la vitrine dans laquelle sont exposés les souvenirs qui nous restent de Jackie. Il semble en pleine contemplation devant les photos et j'en profite pour m'approcher un peu.

Environ à la moitié de la distance qui nous sépare, je stoppe net. Il s'agit de la même silhouette que j'avais aperçue quelques heures auparavant. Mais ce n'est pas le pire. Je reconnaîtrais cette mèche, ce manteau mi-long, ce col relevé, entre mille. L'homme tourne la tête dans ma direction et plus aucun doute ne m'est permit.