Eyh !

Je suis amoureuse de ce ship depuis longtemps, et je suis toujours triste de voir qu'il n'y a pas plus de fanfiction sur elles. (Bon, je regrette un million de ship, de BROTP et de personnages alors je suppose que je vais arrêter de me plaindre...) En tout cas, j'espère que ce petit texte vous plaira, même s'il ne mène pas vraiment très loin.


Pêché.

Claire était assise sur le canapé, les yeux fermés et se concentrant sur la douleur irradiant dans son bras. Le loup-garou lui avait fracturé lorsqu'elle l'avait approché de trop – mais elle s'était vengé d'une balle en argent dans son cœur et entre ses deux yeux. Il y avait sur la table basse un chocolat chaud qui embaumait la pièce, et elle devinait sans mal l'odeur tendre du brownie qui refroidissait dans la cuisine. Souvenir de Jody avant qu'elle ne prenne la route pour une conférence sur la cybercriminalité, Donna pendue au téléphone.

- Tu meures ?

La voix était joueuse mais chargé d'une note inquiète qui tentait de se cacher comme un éléphant derrière une brindille : tout le monde pouvait le voir, mais personne n'en faisait la remarque. Alex avait attaché ses cheveux en un chignon lâche, une mèche échappée lui retombant sur le visage. Elle se tenait à quelques mètres, les bras croisés et une bière collé à son torse, le sweat trop grand de son dernier ex-petit-ami sur le dos.

- Tu comptes m'en filer une ou... ?

Un sourire en coin, et Alex lui tendait celle qu'elle tenait. La gorgé fut longue, le goût amer délicieux et l'âpreté sur le bout de la langue. Claire grimaça, se décalant vaguement lorsque l'autre jeune fille vint s'asseoir à ses pieds. Son bras était douloureux, ses muscles courbaturés et son mal de crâne lui hurlait aux tempes.

Elle se cala entre les coussins, la télévision en arrière plan, les cris des gamins du voisinages remontant par les fenêtres entrouvertes – l'été était chaud, mais elle ne pouvait se battre contre les monstres et le réchauffement climatique. Alex mêla ses jambes aux siennes, tendant sa bière pour la cognée contre la sienne, parodie d'une amitié qui n'existait pas.

Parce que Claire avait gémit lorsque les pieds de sa comparse s'étaient glissés contre ses cuisses – mais pas par douleur, pas parce qu'elle se sentait souffrante depuis la veille. C'était la sensation électrique qui remontait dans son dos et qui brûlait ses reins la coupable. C'était la doucereuse langueur qui se lovait en son sein dés que les yeux bruns se posaient sur elle, cette pointe de tendresse inquiète au fond de leurs prunelles. C'était ça, c'était cette interdiction.

Jody le savait – comme elle savait pour l'emplumé et l'imbécile. Elle n'avait rien dit lorsqu'elle avait capté le regard trop lourd de Claire sur Alex. Elle n'avait rien dit lorsqu'elle avait surpris les tensions qui naissaient entre celles qu'elle appelait my girls. Elle n'avait rien dit. Ça n'avait été que plus douloureux.

Alors elle se taisait, elle prenait cet air agacé et cette moue boudeuse. Même si elle accueillait cette peau contre la sienne avec bonheur. Même si elle aurait voulue se lover dans ses bras. Même si elle aurait voulue plus, tellement plus. Elle ne faisait rien. Parce que briser le semblant de famille de Jody – sa mère, celle qui l'avait prise sous son aile – n'était pas dans les ambitions de Claire.

- Change de chaîne...

Et Claire la repoussa du pied, accepta le coup qu'elle reçut en retour, lui lança la télécommande et apprécia le peu de contact qu'elle réussit à tirer de cette dispute. Juste un peu, un peu plus.

Un pêché. Un si faible pêché. Mais le sien.