Disclaimer: Je ne possède pas Naruto, Masashi Kishimoto le fait très bien à ma place.
Et voilà, je suis retombée dans l'écriture d'une fic Naruto après l'immense blocage que j'ai subit face à ma fic Mujin Wakusei Survive. L'idée m'est venue en passant devant un marchand de télés qui passait "La croisière s'amuse".
Cette histoire se situe durant l'ellipse des 2 ans et demi parce que c'est une période propice aux fics et à l'imagination des auteurs.
Attention: Cette histoire a vocation clairement yaoi. Si vous êtes choqué, rebroussez chemin. De plus vous rencontrerez de nombreux spoiler par rapport à la parution française.
Sur ce, bonne lecture.
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La croisière s'amuse
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Chapitre 1: Embarquement
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Le temps était au beau fixe et Juri Makoi la responsable de la clientèle laissa l'air vivifiant venu du large lui nettoyer les poumons. Elle adorait ces matins joyeux durant lesquels elle accueillait les passagers à bord de cette maison qui était la sienne, le superbe bateau "Princesse du Thé", perle des mers et reine des océans.
Aujourd'hui ils accueillaient les heureux vacanciers de trois magnifiques semaines de déambulation et de tourisme le long des côtes du Pays du Feu et des Îles du Pays de l'Eau. Des paysages splendides, une mer d'un bleu azur, un restaurant 3 étoiles, une piscine une salle de cinéma, un casino, tous les aménagements possibles et un spectacle extraordinaire tous les soirs avant que l'orchestre ne fasse danser les passagers sur des ritournelles à la mode... Le rêve quoi!
Et puis il y avait la spécialité de la "Princesse du Thé" surnommée le bateau de l'Amour. Sur ce bateau toute personne pouvait et devait trouver son âme soeur et les couples se réconciliaient comme par enchantement... C'était la partie du boulot que préférait Juri. Aider les couples, semer l'amour autour d'elle comme un généreux Cupidon... Ah, la douce sensation qui l'étreignait lorsque les nouveaux couples débarquaient sourire aux lèvres à la fin de la croisière. Il n'y avait rien de tel pour booster son ego.
"Excusez-moi, mademoiselle?"
Juri baissa les yeux vers la passerelle d'embarquement. Personne n'aurait dû encore commencer à embarquer avant une heure.
Une superbe jeune fille blonde se tenait devant elle, ses deux longues couettes encadrant son visage, ses immenses yeux bleus levés vers elle.
"O... Oui, mon enfant."
"Je suis Fleur du Désert et voici mon père. Nous avons été engagés pour le spectacle."
Sa voix était douce et sucrée, lente comme les après-midi dans le désert. Sa peau était dorée comme une brioche à point. Sa bouche rose qui souriait doucement lui donnait un air tendre de jeune fleur.
Juri était sous le charme de cette petite. Elle était tellement charmante, elle mériterait d'être sa soeur... Oh, oui, une jolie petite soeur polie et douce qu'elle pourrait coiffer et habiller comme une poupée de porcelaine...
"Oh, rayonnante beauté! Quelle joie va être la notre de pouvoir passer ces trois semaines en votre compagnie!"
Un homme à la crinière grise lui attrapa la main, les yeux pleins de feu.
"Vous êtes d'une beauté à couper le souffle, charmante nymphe des océans. Votre sourire ferait pâ..."
La douce et tendre Fleur du Désert venait d'assommer son père avec l'étui d'un instrument de musique biscornu.
"Je vous prie de l'excuser. Il se comporte toujours comme ça avec les jolies femmes..."
Les joues de la délicate fleur se teignirent de pourpre.
Pauvre petite se dit Juri.
"Ne t'inquiète pas." Elle posa une main réconfortante sur l'épaule de la frêle jeune fille. "Mon père est comme ça aussi, j'ai l'habitude de gérer ce genre de cas."
Un sourire timide récompensa ses efforts.
"Bon, alors je vais te montrer vos cabines!"
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"Excusez-moi?"
Lentement, Go-Fêru le steward émérite ouvrit les yeux.
Et crut qu'il rêvait encore. Une superbe créature se trouvait devant lui, à quelques centimètres de son visage. Des cheveux de soie et de nuit artistiquement arrangés autour d'élégantes épingles à cheveux. D'immenses yeux de jais, un teint de lys, des lèvres de corail et une nuque d'une blancheur à faire se pâmer un saint.
Un sourire de benêt heureux se peignit sur les traits du steward.
"Je crains qu'il ne soit trop abasourdi par votre beauté pour vous répondre, ma dame."
Une voix froide et ironique vint briser les rêves béats du marin. Il se redressa et prit conscience de la situation en un clin d'oeil. Il s'était endormi sur un des transats... Encore. Et il y avait cette merveilleuse beauté et son domestique qui l'attendaient pour lui poser une question.
Il endossa son sourire le plus professionnel.
"Que puis-je pour vous, ma dame?"
La Dame dissimula une légère moue en voyant la bave séchée au coin des lèvres du chargé de la clientèle.
"Je suis Belle de Nuit, j'ai été engagée pour le spectacle."
Sa voix était douce et feutrée comme du velours, comme la voix d'une femme après l'amour. Le sourire de l'homme de la mer se fit encore plus béat.
"Quelle joie de vous rencontrer. Je suis Go-Fêru, le steward. Je vais vous conduire immédiatement jusqu'à votre cabine."
"Tu peux nous laisser Ka. Je suis certain que Go-Fêru-san s'occupera de mes bagages. Je serais de retour dans trois semaines."
"Bien, ma dame."
L'homme aux cheveux gris et aux petites lunettes rondes s'inclina profondément avant de quitter sa maîtresse et de redescendre à terre.
"Si vous voulez bien me suivre, Dame Belle."
Go-Fêru lui jeta un regard de veau énamouré et la belle laissa échapper un léger soupir.
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"Bonjour messieurs dames, puis-je avoir votre nom pour vous guider jusqu'à votre cabine?"
Le pont du navire bouillonnait d'activité. Les passagers arrivaient en masse et tout le personnel était sur le pied de guerre, prêt à les accueillir, à les guider, à les aider et à leur rendre la vie plus facile à bord du "Princesse du Thé".
Voilà pourquoi il se trouvait présentement sur le pont du bateau et non tranquillement réfugié au fond de sa petite infirmerie. Il devait participer à l'effort de guerre et amener lui aussi des passagers vers leurs cabines. Lui, l'éminent Docteur, seul disciple d'Hippocrate à bord de cette île merveilleuse. Ayant le devoir de défendre toutes ces vies de la maladie et de la mort!
Bon allez, assez lancé de fleurs, au boulot!
"Bonjour, puis-je vous amener jusqu'à votre cabine?"
Tiens, il venait de tomber sur un couple. Charmant au demeurant. Très jeunes et l'air assez perdu au milieu de cette foule.
"Oui, nous sommes dans la cabine 218, sur le pont Perroquet."
La jeune dame avait une voix douce et basse qui allait à merveille avec ses traits de poupée et sa robe rose à rubans et lacets.
"Bien, laissez-moi vous y conduire!"
Et le Doc leur lança son sourire le plus chaleureux, celui que Juri lui avait fait répéter devant la glace un bon millier de fois. Ils s'élancèrent au milieu de la foule et le marin en profita pour observer ses clients.
C'était vraiment touchant, dès qu'ils s'effleuraient, tous deux rougissaient et détournaient les yeux pudiquement pour regarder l'autre juste quelques secondes après avec tendresse.
"Jeunes mariés?"
La jeune dame aux cheveux de nuit s'empourpra abondamment et baissa les yeux incapable de répondre. Ce fut son jeune époux roux qui répondit pour elle.
"Oui, c'est notre voyage de noces."
Il essayait vainement de dissimuler le rouge qui lui montait aux joues et sa main serrait compulsivement sa valise.
"Voulez-vous que je vous aide à porter votre valise?"
Le docteur tendit la main en souriant.
"Non!"
Le jeune époux recula sous les yeux stupéfaits de Doc surpris par une réaction aussi excessive.
"Excusez-moi, c'est juste qu'elle est très lourde;" se reprit le jeune marié.
"Veuillez excuser notre comportement nerveux, c'est la première fois que nous quittons notre village et je dois avouer que tout ceci est incroyablement dépaysant..."
La mariée laissa son regard presque blanc errer sur l'activité infernale qui régnait sur le navire et sur le quai.
Ils sont mignons! se dit le Doc.
"N'ayez crainte, tout à bord du "Princesse du Thé" est fait pour que vous vous sentiez comme chez vous et dès que nous aurons largué les amarres le calme reviendra sur le navire."
Il sourit au jeune couple.
"Nous y voilà, cabine 218 Perroquet."
Il ouvrit la porte.
"Il ne vous reste plus qu'à prendre la nouvelle mariée dans vos bras et à lui faire franchir le seuil."
La mariée en robe rose glapit de surprise tandis que son époux la prit adroitement dans ses bras, la soulevant comme une plume et lui faisant franchir le seuil blottie dans ses bras.
Le sourire du Doc pâlit quand il souleva la valise du couple. Par tous les bordels du port, qu'est-ce qu'il y avait dans cette malle! Du plomb?
"Bien, vous voilà arrivés, je vais vous laisser. Si vous avez besoin de quoi que ce soit, n'hésitez pas à sonner, un des agents du personnel sera plus que ravi de vous venir en aide."
Sourire coquin aux lèvres, il referma la porte sur le jeune couple fixant avec le rouge aux joues le grand lit qui trônait dans la chambre.
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Les passerelles avaient été baissées, le bateau se préparait à partir. Sur le quai, les familles des voyageurs hurlaient des bons voyages et sur le pont, les vacanciers jetaient des cotillons sur leurs proches, euphoriques à l'idée du départ.
Appuyée sur la rambarde, regardant la mer, loin de la foule, Fleur du Désert se souvenait. Son premier voyage en mer à bord d'un minuscule bateau de pèche à travers le brouillard puis pour la première fois l'apparition de cette immense étendue d'eau depuis le pont incomplet. La surprise qui s'était reflétée dans les yeux de ses camarades, le sourire amusé de leur maître, l'immense joie d'Iruka lorsqu'il lui avait raconté cette découverte en revenant...
La blonde poussa un soupir et posa son doux visage contre la rambarde. Comment allait Iruka-sensei? Et les autres? Ça faisait plus de deux ans qu'il ne les avait pas vus... Il se sentait si seul...
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Belle de Nuit était occupée à ranger ses affaires quand elle sentit le navire commencer à se mouvoir. Elle jeta un coup d'oeil rapide par le hublot et vit la terre s'éloigner peu à peu. Elle n'y prêta pas plus d'attention et continua à pester sur la stupidité de son maître et des serpents en général et sur la bêtise des hommes et les regards lascifs qu'ils lançaient à tout bout de champ sur les pauvres femmes qui croisaient leur chemin.
Mais peu à peu, son esprit sorti de ces chemins battus et rebattus et elle se mit à penser à son premier voyage en mer, à cet émerveillement naïf et infantile, à la découverte de tout ce bleu. A cette première mission, ces premiers dangers, ces premiers émois. Que faisaient-ils tous? Est-ce que le village qu'il avait laissé derrière lui était toujours le même...
Un sentiment de nostalgie accapara la danseuse et elle soupira longuement en regardant le ciel se fondre avec la mer à l'horizon.
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Ils étaient sortis de la cabine, ne pouvant plus supporter la vue de ce lit immense qui semblait manger tout l'espace. Ils s'étaient mêlés à la foule pour dire au revoir à la terre ferme. Une fois en vue des quais ils avaient découvert avec mortification qu'une certaine blonde agitait un énorme éventail avec inscrit "Vive les Jeunes Mariés!" Le rouge leur monta aux joues une fois de plus mais ils saluèrent quand même la dynamique soeur du marié.
La foule était telle que le couple était blotti l'un contre l'autre, rougissant à chaque frôlement. Soupirant, et levant ses yeux blancs au ciel, la mariée se dit que le voyage promettait d'être incroyablement long.
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Debout à son poste de commandement, le capitaine Sutobin, contempla avec fierté son bâtiment, la merveilleuse "Princesse du Thé" fendre les flots et se diriger royalement vers une nouvelle aventure. Le voyage promettait d'être merveilleux.
