« Autour de lui tout est sombre, tout est froid

Disclaimer : Les personnages sont à JK Rowling, seule leur évolution est à moi.

Auteur : Lolitaleg

Pairing : Harry/Ginny, Ron/Hermione

Rating : T pour légères allusions

Notes : c'est la première que je poste, merci à ma bêta Clochette-La-Fée pour les corrections et la motivation à poster.

Résumé : la fic raconte ce qu'il s'est passé entre la fin du tome 7, de la bataille finale, et les retrouvailles 19 ans après.

Enjoy !!

Chapitre 1 : Cauchemar

Autour de lui tout est sombre, tout est froid ! Dans cette salle, aux fenêtres hautes et au plafond enchanté qu'il connait si bien, règne une atmosphère des plus lugubres. Mais malgré cette odeur de sang et cette ambiance des plus funestes, il semblerait qu'une douce lumière commence à percer derrière lui. Harry se retourne et voit au loin, dans l'encadrement de la grande porte, une silhouette fine et gracieuse étrangement familière, entourée de lumière.

Aussi curieux que cela puisse paraître, cette apparition libère dans ce lieu jusqu'ici plongé dans les ténèbres une tendre chaleur ; cette présence semble réconfortante.

Harry commence alors à avancer vers cette lumière. Dans ce halo salvateur se tient une jeune femme dont il peut détailler les traits, un peu plus à chaque pas. Elle a de magnifiques yeux noisette au fond desquels semblent briller des milliers d'étoiles. Ce regard pénétrant accompagne un petit nez rond et un sourire coquin resplendissant. Il est maintenant à quelques enjambées d'elle et la distingue parfaitement. C'est elle, la seule pour qui son cœur battait depuis si longtemps, la seule pour qui s'affichait sur son visage ce sourire idiot qui en disait si long. C'est elle qui venait l'aider, semblait-il, à sortir de sa mélancolie.

Mais, alors qu'il continue d'avancer vers elle, il remarque que ses joues d'habitude si roses sont pâles et brillantes, et que de ses yeux coulent de grosses larmes. A leur vue, Harry tend une main vers elle en murmurant son nom d'un ton réconfortant.

Et … tout vas très vite. Son pied se heurte à quelque chose, et alors qu'il jette un coup d'œil sur ce qui a pu rentrer en collision avec son pied un éclair vert traverse la salle et touche Ginny en plein cœur. La puissance est telle qu'Harry est projeté au sol. Essayant de se redresser, dans la pièce redevenue noire que seule la lumière de la lune enchantée éclaire, sa main s'appuie sur un corps. C'est celui d'un ami, d'un homme d'une générosité extrême, un homme de savoir et de patience.

« Remus !! »

Choqué il se désoriente et se heurte à un autre corps, et ainsi trouve-t-il Tonks, Ron, Hermione… Tous ses amis, sa famille sont là allongés sur le sol froid, le visage blafard et la même expression de terreur finale.

Son cœur se serre lorsque sa main vient à toucher un corps, familier cette fois. Se tournant il revoit l'éclair vert. Ses yeux se remplissent de larmes alors qu'il croise le regard, désormais éteint à jamais, de Ginny. Les larmes coulent d'elles même et de plus en plus nombreuses le long de son visage. Serrant ce petit corps frêle contre lui, il sent son cœur comme si celui-ci était transpercé de millions de lames.

« Noooooon !! »

C'est alors qu'une voix froide retentie dans sa tête, une voix piquante et sifflante. Jailli alors un dernier éclair.

Harry se réveilla en sursaut. Il était allongé dans un petit lit en fer forgé. Partout, autour de lui, de petites bougies finissaient de se consumer tranquillement accompagnant une faible lueur émanant du poêle, où des blocs de tourbes brûlaient encore.

Il tourna la tête et posa sa main sur le visage de la jeune fille endormi contre lui, l'oreille collée contre son cœur. La présence du corps tiède de Ginny, la sensation de sa peau sur la sienne, la chaleur de son souffle, sa respiration lente et régulière contre son torse, le battement imperceptible de son cœur l'emplissait d'allégresse.

« Ce n'était qu'un cauchemar ! » pensa-t-il en étreignant un peu plus fort sa jolie petite rousse. Mais ce rêve si dur l'empêcha de retrouver le sommeil. Il fini donc par se dégager doucement, se leva, enfila son boxer noir et sa chemise blanche, tout deux abandonnés dans un coin. Puis il sorti de la chambre, prenant soin d'en refermer la porte comme on referme le couvercle d'une boîte emplie de trésors et de secrets. Il colla sa main au bois de la porte comme pour caresser sa peau une dernière fois et descendit discrètement les escaliers qui menaient à la cuisine du Terrier.

Comme il le pensait, Mrs Weasley avait laissé de quoi boire et grignoter sur la table. Il se servit un verre de lait chaud au miel et prit une petite brioche avant d'aller s'effondrer dans le fauteuil du salon qui faisait face à la fenêtre. Il tenta de se calmer en repensant à cette soirée magique.

La mort du seigneur des ténèbres avait été l'occasion de faire une fête magistrale, avec toute la famille et les amis. On honora ainsi tout ceux qui était morts pour la cause avec beaucoup d'émotion. Puis après un repas copieux aux lumières de lampions volants de toutes les couleurs, tous se mirent à danser dans le jardin aux rythmes doux légèrement jazzy de vieux disques de Mr Weasley.

Ron et Hermione avaient fini par disparaître en direction d'un petit lac voisin, laissant Harry et Ginny sur la piste de danse, enlacés et eux aussi visiblement bien occupés. Alors que la fête battait son plein, que Georges était étendu avec une bouteille de whisky pur feu en guise de biberon, que Mr et Mrs Weasley dansaient de bon cœur au centre de la piste acclamés par tout leurs amis, Ginny sorti de l'étreinte adorée de Harry. Elle agita sa baguette magique et prit la main d'Harry pour l'entrainer vers la maison.

La porte passée, elle la referma d'un petit coup de pied tout en embrassant fougueusement Harry. Puis elle s'éloigna de nouveau pour aller s'appuyer sur la rampe de l'escalier. Là, dans sa longue robe rouge satinée, les cheveux ondulés tirés légèrement en arrière, les yeux soulignés d'un simple trait de khôl, Ginny était magnifique. Affichant un petit sourire entendu, ses yeux s'allumèrent projetant sur Harry chacune des pensées de cette petite amoureuse.

« J'ai une surprise !! » dit-elle en lui tendant à nouveau la main.

Elle l'entraîna dans les étages et ouvrit la porte de chambre parfaitement rangée. La décoration était digne de celle du bar aux amoureux de Mme Piedodu en période de St Valentin. Des pétales de roses tapissaient le sol, des bougies étaient allumées un peu partout baignant la pièce d'une lumière agréable, apaisante. Enfin une légère odeur de fleurs provenant du poêle avant envahie la chambre. C'était cette même odeur qui imprégnait les cheveux de Ginny, cette odeur qui se dégageait du chaudron d'Amortentia, cette odeur rassurante qu'il aimait tant. Le lit était fait au carré avec des draps satinés tout propres.

C'était si beau, on s'y sentait tant en sécurité. Il s'avança vers la fenêtre d'où l'on pouvait voir la fête qui continuait de plus belle. Il sourit à la vue de tout ce bonheur et de toute cette sérénité retrouvée. Entendant la porte de la chambre se fermer, il se retourna. Ginny était adossée à la porte, sa robe était à ses pieds. Elle arborait un magnifique ensemble en dentelle rouge et blanc. Sans quitter ses talons, elle s'avança en le fixant dans les yeux. Il était abasourdi, et ne pu prononcer un seul mot. Aussi se contenta-t-il de lui sourire. Il la prit contre lui, caressa doucement sa peau. Elle posa sa main sur son torse et défit un à un chacun des boutons de sa chemise blanche. Elle lui retira tendrement alors qu'il commençait à l'embrasser dans le cou. La chemise s'envola et alla tomber un peu plus loin. Elle se laissa ensuite faire par les mains soudainement expertes de son autre.

Le pantalon d'Harry tomba quelques instants plus tard à ses chevilles qu'il avait débarrassées de ses chaussures. Une fois leurs deux corps à moitiés nus, il la souleva de sol en l'embrassant et la déposa délicatement sur le lit. Il s'allongea alors doucement sur elle…

Le grincement de l'une des marches de l'escalier le tira de sa rêverie. Ginny avait remit ses sous vêtements et avait enfilé une courte robe de chambre en satin blanc. La différence de température entre le salon du Terrier et leur nid douillet étant importante. Ginny avait froid, aussi tenait-elle sa robe de chambre fermée et les bras croisés sur la poitrine.

Elle s'assit jambes serrées sur la table basse en face de Harry et le fixa, affichant sur son visage un sourire emplit de douceur.

"Qu'est ce qui ne va pas? J'ai senti ton sursaut tout à l'heure et j'ai entendu les battements de ton cœur s'accélérer. Je n'ai pas voulu bouger pensant t'apaiser, mais … Je sais que ça ne va pas", finit elle sur un air entendu.

C'était comme si elle pouvait lire en lui aussi facilement qu'on lit un livre de Beedle le barde. Sans la quitter des yeux, mais un peu à contre cœur, il lui raconta la vérité sur son cauchemar et le reste. Tous ces sentiments terribles qui le rongeaient petit à petit depuis la fin du mage noir. Evidemment comme tout le monde il était heureux, et plus encore, que le monde de la magie soit enfin en sécurité. Ravi que tous soient acceptés dans ce monde sans distinction d'origines. Enchanté de pouvoir enfin vivre sa vie et son amour à cent pour cent, sans avoir peur de perdre ceux à qui il tenait le plus en un éclair. Mais il avait toujours un sentiment de malaise. Il était plus inquiet que jamais auparavant. Lui qui avait été si fort toutes ces années, redoutait ce bonheur, cette joie toute nouvelle, car pendant qu'il goûtait enfin à la vie tout ce qu'il avait refoulé jusque là semblait le rattraper.

"Bien sûr je sais que maintenant je vais enfin pouvoir avoir la vie normale dont j'ai toujours rêvé, mais j'ai du mal à réaliser que c'est le cas. J'ai du mal à sourire et à profiter quand je sais ce que cela nous à coûté, dit il tristement. Je pense que j'ai simplement besoin de temps ", conclut-il en ravalant quelques larmes.

Elle ne tenta pas de débattre. Elle savait qu'aucun mot au monde ne pouvait soulager ce qu'il pouvait ressentir à ce moment là. Aussi se contenta-t-elle de se lever et de s'asseoir sur ses genoux. Là elle l'embrassa tendrement sur le front et le serra fort dans ses bras.

Cette étreinte salvatrice fut bientôt perturbée par un bruit sourd, tout à fait familier, venant de l'extérieur. Bien que la fête eut été terminée depuis plusieurs heures et que seule la lune éclairait encore le jardin, on distinguait très bien deux silhouette qui essayaient tant bien que mal de se frayer un chemin au milieu des restes de la réception. L'aiguille de Ron venait de retrouver sa place parmi les siens sur le cadran de l'horloge des Weasleys. Quelques instants plus tard il passait la porte en compagnie de Hermione.

Les deux couples semblaient mutuellement surprit de se trouver là. Etre découvert dans un tel moment d'intimité était, pour les uns comme pour les autres, extrêmement gênant. Hermione quitta les lèvres de Ron et tout deux relâchèrent leur étreinte, visiblement embarrassés. Quant à Ginny, dont la robe de chambre désormais entrouverte ne laissait aucune ambiguïté sur ses activités des dernières heures, était devenu si rouge que même ses cheveux paraissaient pâles en comparaison de la couleur qu'avait prit son visage.

Alors que Ron bouche bée fixait sa petite sœur, Hermione rompit le silence en glissant un petit "bonsoir", tout juste audible, à l'assemblée nocturne. Puis elle fit un petit signe à Ginny pour lui faire comprendre qu'il lui fallait prendre congé si elle ne voulait pas voir son frère faire une crise cardiaque. Enfin elle lui tendit la main et, après que Ginny ait déposé un dernier baiser tendre sur les lèvres de Harry, Hermione l'entraîna dans les étages.

Ron mit encore quelques instants avant de se jeter sur les brioches toujours posées sur la table. Harry, un peu nerveux, fini par émettre un petit rire moqueur lorsque Ron vint s'asseoir sur le canapé, la bouche pleine de pâtisseries et les bras chargés. Il avait tout du Hamster.

Harry brûlait d'envie de lui demander ce que Hermione et lui avaient fait. Où étaient ils partis tout ce temps. Mais cela aurait sûrement donné la même envie à Ron qui se serait mit à son tour à poser des questions. Or Harry se voyait mal lui expliquer qu'il venait de perdre son innocence tout en prenant celle de sa petite sœur. Mais il n'eut pas à poser la moindre question.

En effet, une fois sa collation terminée, Ron commença à ce confier de lui-même. Il lui raconta leur promenade au clair de lune, loin du tumulte de la fête, leur soirée au bord du lac à quelques kilomètres de là. Ils avaient simplement discuté. Lui d'un naturel si timide et maladroit, s'était confié à celle qu'il aimait et admirait silencieusement depuis tant d'années. Puis ils avaient finit tout habillé dans le lac où ils avaient rit avant de s'embrasser sur la plage pendant plusieurs heures. Enfin Hermione avait fini de sécher leurs affaires à l'aide d'un sortilège et, ne retrouvant plus leur chemin dans l'ombre, ils avaient transplané dans le jardin. Ses yeux brillaient tant il avait du mal à contenir ses émotions.

Une fois son récit terminé, il se contenta de demander pourquoi les deux tourtereaux s'étaient retrouvés en tenue légère dans le salon à une heure aussi tardive. Harry lui résuma la conversation qu'il venait d'avoir avec Ginny et se tut sur le reste de la soirée. Ron comprenait se sentiment de terreur face à l'inconnu du bonheur. Après tout c'était son meilleur ami, c'était celui avec qui il avait tout traversé. Ils achevèrent rapidement leur conversation, puis Ron se leva et ajouta avant de gravir les étages qui le mènerait à se chambre:

"Tu sais ma sœur est une Weasley, elle n'est donc pas d'un naturel patient. Mais elle n'a aimé que toi, et t'as attendu tout ce temps, cette année en particulier après que tu lui ais brisé le cœur. Alors crois moi elle fera tout pour que ton mal être s'atténue, même si ça doit lui prendre du temps."

Ils se sourirent et Ron disparu dans les hauteurs du Terrier. Harry resta là encore un moment, scrutant une dernière fois chaque recoin, chaque bibelot, chaque meuble du rez-de-chaussée. La grande horloge qui indiquait la position de chaque membre de la famille, la cheminé par laquelle il s'était rendu à l'allée des embrumes… Enfin après le relent d'une timide nostalgie et monta se coucher.

Il ouvrit la porte avec la même précaution que celle qu'il avait utilisée pour la fermer quelques instants auparavant. Les bougies s'étaient éteintes, le poële ne luisait plus. Seule la lune éclairait la chambre. Sous les draps l'astre de la nuit dessinait la silhouette fine et gracieuse de sa belle Ginny endormie. Il retira sa chemise et s'allongea tout contre elle. Il caressa une dernière fois la crête de son épaule et l'étreint. Juste avant de se rendormir paisiblement, se petit corps chaud serré contre le siens, il murmura à son oreille ses trois mots qui les lieraient à jamais.

"Je t'aime".