Je meurs peu à peu, blessée à mort par Crowley, celui qui a volé le trône de Lucifer. Mais ce n'est pas pour l'ange déchu que je péris aujourd'hui.

C'est pour une licorne.

Ma licorne.

Castiel.

Quand suis-je tombée amoureuse, moi démone depuis des siècles, d'un être si pur ? Le sang qui coule hors de mon corps m'empêche de réfléchir Crowley n'a pas raté son coup : je vais souffrir avant de périr.

J'essais de me souvenir…

Notre baiser quand les chiens de l'enfer nous poursuivaient…
C'est peut être à ce moment là que j'ai appris la vrai signification du mot « amour ».
Ou peut être était-ce avant…Ou après.
Je ne sais pas. Je ne sais plus.
La douleur empoisonne mes souvenirs.

Je maudis Crowley de toutes les maigres forces qu'il me reste. Il me regarde, je ne regrette rien. Cette stupide « Team free will » gagnera un jour et Castiel sera heureux. Heureux en partie grâce à moi.

Soudain des souvenirs.
Des souvenirs de ma vie humaine.
J'avais fait un pacte pour sauver l'homme que j'aimais et qui m'avait promis le mariage. Malgré ses vingt ans, il avait succombé à la peste, comme beaucoup à cette époque.
J'avais eu un bon deal : 15 ans. Mais trois semaines après sa résurrection, il avait fui avec une prostituée de bas étage qu'il venait d'engrosser. J'avais invoqué à nouveau le démon pendant des jours. Mais jamais il n'est réapparu.
Six nuits plus tard, Lucifer m'est apparu en rêve. Il m'a demandé si je voulais me venger dès à présent. J'ai dit oui. Le lendemain matin, on retrouva mon corps froid.
Deux nuits plus tard, mon ancien fiancé mourrait dans d'atroces souffrances.

Mon esprit revient vers Castiel. Jamais je ne pourrais le tuer, jamais je ne pourrais lui faire de mal.

Jamais.

Jamais.

Voir cette grâce souffrir me serait trop insupportable.

Le surveiller de loin, prendre soin de lui quand il est chez les dinguos, mourir pour lui faire gagner quelques minutes…Mais surtout ne jamais lui ouvrir mon cœur.
Mais maintenant, je peux. Je peux au moins un peu.

Car je pars…Je pars très loin.

« Castiel ». Je le prie de toutes mes forces, de tout mon amour.
Et au moment où la dernière parcelle de vie quitte mon corps, j'entends un « Merci, Meg. Merci pour tout »