Héhé, me voici avec une nouvelle histoire que j'avais en tête depuis un petit moment^^ !
J'ai eu un peu de mal avec le genre, je dirais qu'il y aura un de tout : mystère, humour, romance, angst...
Allez je ne vous embête plus, bonne lecture !
J'aime flirter, quand on me plait je l'dis sans hésiter.
Dès que j'entends un refrain des faubourgs, je m'attendris toujours…
J'connais tous les mots d'amour, mais j'sais m'tenir quand il faut !
Où donc… j'suis née ? (A Paris !) Vous l'avez deviné !
Oui, je suis de Paris ! J'aime tout ce qui sourit ! (...)
Francis continuait d'écouter la chanson de Mistinguett comme si de rien n'était, les écouteurs de son MP3 cachés par ses longs cheveux blonds, alors qu'ils étaient en pleine réunion. Ce n'était pas comme s'il loupait grand-chose de toute façon, pensait-il avec amertume. Tout le monde se chamaillait ou discutait dans son coin, certains regardaient par la fenêtre ou rêvassaient… et Allemagne essayait de calmer tout ce beau monde en vain. La situation lui faisait penser à la chanson Le lycée Papillon de Georgel… tiens, il allait la sélectionner dès que celle qu'il écoutait serait finie, histoire de rire un peu.
Il ne se souvenait pas de quand datait la dernière fois qu'il avait eu une crise de fou rire ou s'était vraiment amusé… Entre ses problèmes personnels (comprendre : relationnels), son président qui commençait sérieusement à lui taper sur le système (chose rare chez lui) et toutes les conséquences politiques et économiques que les actions de ce dernier impliquaient. Non seulement il passait pour un crétin fini aux yeux de ses confrères les moins compréhensifs, mais en plus, il se sentait de plus en plus mal en point… Un rien mettait ses nerfs à rude épreuve et il se faisait violence pour ne pas être méchant gratuitement ou devenir violent.
Comme vous l'aurez compris, la nation n'était pas très enchantée de sa situation actuelle et devenait dangereusement nostalgique (son MP3 ne contenait que des vieilles chansons). Il ignora royalement le speech habituel d'Amérique : « moi : héros, vous : laquais/gros nuls ! » et regarda sa montre, priant pour que l'heure tourne et qu'il puisse lever le camp sans se faire remarquer. Il baissa le volume de son baladeur en s'apercevant qu'on s'adressait à lui et se tourna vers la personne qui l'interpelait.
Elève Cancrelats !
« Prrrééééésent ! »
Vous êtes le dernier, ça me rend morose,
J'vous vois dans classe, tout là-bas, dans l'fond ! (…)
Pourquoi avait-il l'impression que ce qu'il écoutait était très proche de ce que l'autre en face lui disait ? Le Français était tellement blasé qu'il n'arrivait même pas à mettre un nom sur le visage de la nation…
« Déjà que tu n'es pas très doué, tu pourrais au moins faire un effort à ce sujet ! »
…il parlait de quoi, au juste ? Tout ce qu'il comprenait vraiment, c'était qu'on lui lançait une nouvelle fois une pique injustement et la tentation de lancer sa chaise à la figure de l'autre devenait de plus en plus oppressante. Mais il devait se tenir… Il voulait juste qu'on le laisse en paix, ce n'était quand même pas si compliqué à comprendre, non ?
« Oui, je n'suis pas doué, je passe pour un cuistre… mais j'men fous, je suis près du radiateur ! Et puis comme en ce moment je deviens comme toi et sinistre, moins je serais calé, plus j'aurais d'valeur ! »
Un silence de mort suivit cette réplique et Francis dut se retenir de toutes ses forces de ne pas plaquer sa main sur sa bouche.
« Oh non, non, non ! Ne me dites pas que j'ai dit ça à voix haute ! » pensa-t-il désespérément.
Le regard (abasourdi, rieur ou outré) de toutes les nations présentes braqué sur lui prouvaient que, malheureusement, si. Il se leva, feignant l'indifférence et se dirigea vers la porte, afin de faire une sortie théâtrale. Autant pousser le délire jusqu'au bout !
« Amis du soir, bonsoir ! » ajouta-t-il, jetant un dernier retard en arrière avec un geste dramatique de la main, puis il sortit en claquant la porte derrière lui.
Une fois hors de la salle de la réunion, il prit ses jambes à son cou et se rongea les ongles d'angoisse dans l'ascenseur. Mais qu'est-ce qu'il lui avait pris ?
Je vous crie « bravo », mais je vous donne zéro ! (…)
…d'accord, c'était la dernière fois qu'il prenait son MP3 avec lui pendant une réunion en étant de mauvais poil. Quoique, à présent, ça ne pouvait pas être pire !
Trois jours s'étaient écoulés depuis la réunion, et Francis refusait toujours de répondre aux appels qu'il recevait, tout comme mettre un pied dehors. Le malheureux se contentait de rester enfermé à double tour dans sa maison, écoutant ses vieux disques tels que ceux d'Edith Piaf, Fernandel et Maurice Chevalier… terrifié à l'idée que n'importe qui puisse débouler. Son portable sonna pour la troisième fois de la matinée. Il y jeta un coup d'œil, c'était Antonio. Il l'ignora aussi. Il en voulait à presque tout le monde…
« Vous m'ignorez tous depuis je ne sais combien de temps, cassez du sucre sur mon dos… et tout à coup j'existe à nouveau et on s'inquiète pour moi ? 'Faudrait arrêter de me prendre pour un con ! » maugréa-t-il en se dirigeant vers la cuisine.
Et dire que son pauvre petit Mathieu vivait ça depuis très longtemps ! Il eut honte de l'avoir lui aussi oublié à quelques occasions… mais au moins, il ne l'avait jamais confondu avec Alfred, contrairement à certains. Et puis, aujourd'hui, son fils de cœur était casé… Celui-ci n'avait rien dit à ce sujet, mais en tant que « pays de l'Amour », il avait remarqué des détails par-ci, par-là qui ne trompaient pas. Il avait également une idée de qui avait la chance d'avoir été choisi le pays enneigé. Le petit avait bon goût ! Francis ne put s'empêcher de l'envier… et à vrai dire, tous les couples avaient tendance à l'énerver depuis quelques temps. Sans doute parce que l'élu de son cœur le dédaignait. Il savait que c'était très enfantin.
« Il faut vraiment que je me calme, moi… » dit-il en buvant une gorgée du chocolat qu'il s'était préparé. « …J'suis vraiment en manque de douceur ! » constata-t-il en fixant sa tasse, gêné.
La sonnerie de son portable résonna une nouvelle fois, lui arrachant un soupir exaspéré.
« C'est qui, cette fois ? » dit-il les dents serrées.
Il se calma en voyant la photo de Mathieu affichée sur l'écran. Le blond hésita mais finit par décrocher après avoir coupé rapidement sa radio.
- Oui ?
- Papa ? Je… c'est Mathieu. » répondit la voix timide de son fils au travers l'appareil.
- Oui, mon chéri. » reprit-il, un peu plus joyeux. « Comment vas-tu ? »
- Heu, c'est moi qui devrais te poser la question ! » fit remarquer le pays aux yeux violets. « Je suis inquiet pour toi… »
- Il n'y a pas de raisons, pourtant. Ce n'est pas comme si une bombe atomique avait été lancée sur moi ! » ria le plus vieux.
- Non, mais il est clair que tu ne vas pas bien… Tu ne voudrais pas en parler ?
-… c'est gentil, mon ange, mais je n'en ai pas très envie.
- D… d'accord, mais… est-ce que tu peux me dire si tu es fâché ?
- Fâché ?
- Ou… oui, vu comme tu as parlé à Romano il y a trois jours… »
« Ah tiens, c'est donc Romano qui a pris alors. » réalisa le Français.
- Insiste, demande-lui pourquoi il répond pas à nos appels !
- Shhh !
Francis se figea en entendant les voix en arrière fond.
Gilbert et Arthur. Il les reconnaitrait entre mille !
Il entendit encore un peu d'agitation. Combien d'autres étaient avec eux ?
- Mathieu… » dit-il d'une voix calme, mais ferme. « Il y a du monde avec toi… ? »
- Qu… non, non, pourquoi ? »la panique et culpabilité étaient évidentes dans sa voix, son fils ne savait vraiment pas mentir.
- Mets la fonction haut-parleur. » ordonna-t-il. « Si ce n'est pas déjà fait ! »
-… ça… ça y est.
- Salut les gars. » commença-t-il d'un ton glacial. « Je ne sais pas qui est là exactement, ni combien vous êtes, mais laissez-moi vous dire que votre manière de procéder est minable ! Si vous avez un problème avec moi, vous seriez bien gentils de me le dire clairement en face. Quoique ce ne sera pas avant un bon moment, parce que là, je n'ai pas l'intention d'aller voir ou de recevoir qui que ce soit ! J'aurais bien d'autres choses à vous dire, mais je n'ai pas envie de perdre plus de temps… donc, sur ce ! »
Et il raccrocha, énervé au plus haut point. Oser se servir de Canada comme d'un intermédiaire ! Ils étaient vraiment tombés très bas ! Il éteignit le maudit engin et débrancha celui de sa maison. Tant pis si quelque chose arrivait, qu'ils se débrouillent !
Son président, qu'il aille se faire cuire un œuf (pour rester poli), apprenne à se débrouiller seul et à assumer ses conneries !
Quant aux autres, ils se passaient assez régulièrement de lui depuis quelques temps, que ce soit pour s'amuser ou des affaires plus sérieuses, alors ils n'avaient pas intérêt à essayer de lui faire croire qu'il leur manquait cruellement, tout à coup !
…Une migraine commençait à pointer le bout de son nez.
Le Français se laissa tomber sur son fauteuil et ferma les yeux. Une sieste lui ferait sans doute du bien. Ses yeux le piquaient, quelques larmes menaçaient de couler. Pourquoi vivait-il ça ? Qu'avait-il fait au ciel pour mériter ça ?
« Rien ne pourrait être pire ! » chuchota-t-il avant de s'assoupir.
Il se réveilla en sursaut quelques heures plus tard. Sa poitrine lui faisait horriblement mal et il avait l'impression de brûler de l'intérieur. Il prit de grandes inspirations, essayant de se calmer. Mais c'était comme si son cœur allait exploser, tant il battait fort, il avait si chaud qu'il avait l'impression que ses os et ses organes allaient fondre.
« Qu'est-ce qui m'arrive ? Je vais mourir ? Non… ! »
Un cri franchit ses lèvres lorsqu'il eut la sensation d'être écartelé. C'était comme si des mains invisibles tentaient de lui arracher quelque chose… Son corps se mit soudainement à briller, d'abord d'une lueur bleue, d'une blanche pour finir par la couleur rouge. Etait-ce l'ironie du sort… ? Ou la « loi des séries », allias celle de « l'emmerdement maximum » comme le disait si délicatement Amérique ?
La douleur s'accentua brusquement…
Il sentit son corps être déchiré en trois…
Un hurlement retentit dans la maison…
Et tout devint sombre.
J'avoue que je me suis fait plaisir avec les chansons xD (et oui, que voulez-vous, j'aime les vieux trucs).
Si vous avez un doute sur ce qui va se passer, oui, je suis consciente que ça peut être bateau, mais je compte bien y ajouter une touche de nouveauté ;) (j'espère) !
Vous avez aimé, détesté ?
