Hellow !

Quoi ? Déjà un autre chapitre ? Nan nan nan :P Je maintiens : les chapitres d'Un Amour Haineux seront postés les mercredis, pas avant ! Et oui, encore deux jours de suspense !

Non, ici, je vous propose une Dramione post-Poudlard. J'ai fini la première Dramione que je publie ici, mais je souhaitais vous partager le travail que je réalise en ce moment !

Il s'agit d'une fanfic inspirée de MalefoyHeartless (mon écrivain de fanfic préférée, allez lire La Chasse est Ouverte et découvrez la véritable Dramione*-), qui traite du sujet de la guerre entre les Sangs-de-Bourbe et les Sangs Purs. Evidemment, deux personnages mystérieux et ennemis jurés vont se rencontrer, vous vous en doutez ;)

Je ne vous en dis pas plus, je vous laisse découvrir mon prologue/chapitre, à vous de décider.

Bonne lecture et, svp, mettez des review ! Je vois que vous lisez mais vous ne commentez pas :(

Chapitre 1 : Vagabonds.

Hermione Granger courrait, le plus vite possible, à travers la forêt parsemée d'embûches. Contrairement à d'habitude, elle ne tenait pas sa baguette du bout des doigts, comme elle l'aurait fait avec Harry et Ron. Aujourd'hui, elle arrachait les racines des arbres avec ses jambes tant sa course était effrénée, et elle se retournait toutes les secondes avant de repartir de plus bel.

Sa chemise rose pâle était tâchée de gouttes de sang, et son pantalon déchiré ici et là. Son coeur battait beaucoup trop rapidement dans sa poitrine, pourtant, la brune ne cessa pas de courir.

Enfin, au bout d'une dizaine de minutes, elle s'arrêta en crachant l'air dans ses poumons et en s'appuyant contre un arbre. Puis, quand elle finit par doucement s'habituer, elle reprit constance et releva ses grands yeux chocolats.

"Ron? RON !"

En hurlant, elle s'agita, cherchant désespérément son meilleur ami. Depuis quand n'était-il pas derrière elle? Elle était persuadée de l'avoir vu, traçant un chemin hasardeux entre les feuilles ! Pourquoi ne l'avait-il pas suivie?

"Je suis là Mione, je suis là…"

Dans un tourbillon de transplanage, le rouquin déboula sur le sol. Hermione sauta sur lui, en l'embrassant et en le tapant en même temps :

"Ne me refais plus jamais ça… Plus jamais…"

"Pardon… Je les ai vus, à quelques centimètres derrière moi et j'ai transplané… je n'aurais pas dû te laisser.."

"Ce n'est rien."

Elle serrait toujours Ron dans ses bras frêles, les larmes coulant rageusement sur ses joues. Sans s'en rendre compte, ils s'étaient agenouillés dans la terre humide de la forêt qui ne tarda pas à tâcher davantage leurs vêtements. Le ciel était gris, froid, accompagnant leurs humeurs.

Leurs humeurs depuis plus de deux ans.

Quand Ron empoigna le bras de la jeune femme, elle se laissa faire. Elle était faible. Ils avaient passé la journée dehors, à échapper à leurs morts, et ne rapportaient rien pour manger…

Elle s'accrocha à son blouson et ils effectuèrent un transplanage d'escorte impeccable. Heureusement qu'Hermione avait appris à Ron a le faire avant d'avoir perdu sa magie, sinon, ils seraient déjà morts depuis longtemps.

Puis, toujours dans ses bras, Hermione se fit transportée, mais elle s'endormit contre le coude du rouquin qui la berçait dans sa marche. Elle n'aurait pas sut combien de temps le voyage avait duré, mais quand elle ouvrit les yeux, la nuit était tombée.

Ils arrivèrent dans la petite clairière où ils avaient installé leur campement. Ils restaient généralement un mois selon l'endroit, aussi, ils allaient devoir bientôt changer.

Le garçon la porta jusqu'à la tente, où elle s'allongea difficilement. Elle se mit sur le côté, et ferma les yeux, tentant de s'endormir malgré la dose d'adrénaline qui chauffait encore ses joues.

Elle entendait Ron s'activer au dehors, sa voix traversant la fine toile rouge de la tente. Il récitait les formules de protection, un par un, d'une voix lasse, et la brune avait envie de pleurer. Elle avait tant envie de sentir la magie dans ses veines, quand elle tenait sa baguette, elle aussi ! Depuis qu'elle avait perdu ses pouvoirs à cause des Chasseurs, sa baguette ne lui était d'aucune utilité, et quand elle osait la prendre dans sa main, elle ne sentait que le bois rugueux sur sa paume. Cette pensée la rendue triste, et elle tenta de penser à autre chose en attendant que le sommeil l'emporte. Mais à quoi penser, quand sa vie rimait avec fuite? Quand on passait ses journées à courir, à s'enfuir, à fuir le plus loin possible?

Oh, bien sûr, elle aurait pu penser à Harry. Mais c'était encore un souvenir trop douloureux dans sa mémoire, elle n'arrivait plus à imaginer son visage sans en éprouver un pincement au coeur. Tous les souvenirs refaisaient surface, et au lieu de l'apaiser, ça la rendait encore plus nostalgique. Elle aurait pû penser à ses parents. Mais avoir un doute constant, ne pas savoir s'ils étaient en vie, en sûreté, en danger, ou pire, morts, lui donnait envie de pleurer. Elle aurait pu penser à Poudlard. Mais en se rappelant de leurs innocences à cette période lui donnait le tournis. Elle aurait pu penser à Ron. Mais sachant que la dépression hantait ses traits depuis le début de la Pourchasse, elle n'arrivait plus à revoir ce sourire joyeux d'antan.

Alors, Hermione fit le vide dans sa tête, et tomba dans un sommeil agité, où les rayons verts brisaient ses dernières forces.

"Mione? C'est ton tour de garde."

La concernée sursauta, aux aguets, comme si elle n'avait jamais sombré dans l'inconscience. Elle hocha doucement la tête, et se déplaça pour laisser de la place à Ron dans la tente, qui s'allongea brutalement et tomba directement dans le sommeil. Avant de sortir, elle regarda un instant son visage, presque ridé. Ses traits étaient tirés, et des grosses cernes habitaient ses yeux habituellement pétillants. Il était pâle, beaucoup trop pâle. Mal rasé, les cheveux roux en bataille, le teint grisâtre. En le voyant, elle culpabilisait. Il méritait toute la joie du monde, et le voilà perdu au fond d'une tente, comme si tout le malheur s'était abattu sur ses épaules.

Finalement, elle sortit, laissant l'air frais lui fouetter le visage. Elle s'assit devant la tente, et hésita à allumer un feu à la moldue. Au bout d'une dizaine de minutes, où l'ennui pointait son nez, elle se leva et marcha aléatoirement, veillant à ne pas dépasser le périmètre du bouclier. Sur le chemin, elle ramassa des bouts de bois, des brindilles, des feuilles sèches, les pensées tournées vers le futur.

La Pourchasse avait débuté il y a désormais deux ans, quelques mois après la mort de Voldemort. Les Mangemorts, et tous partisans de ce dernier, s'étaient rassemblés, et avait répandu la violence à travers le monde sorcier. Ils étaient furieux d'avoir perdu leur maître, et comptait le faire payer à chaque résistant encore debout. Plus les temps passaient, plus les gens s'étaient ralliés à leurs causes. Les gens riches, intouchables, avaient gagner leurs rangs pour avoir la paix, insensibles à l'injustice qui frappait.

Un par un, les membres de l'Ordre du Phoenix étaient tombés. Kingsley. Abelforth. Percy. Les parents de Tonks. Mondigus.

Hagrid.

Au fur et à mesure, la panique s'étendait, mais Harry était imperturbable. Voldemort était mort, c'était la fin, et l'histoire des Mangemorts ne dureraient pas longtemps. Certains disaient qu'ils se voilaient la face. C'est peut-être vrai. Il n'empêche qu'à la fin du deuxième mois, les morts ne se comptaient plus sur les doigts de la main. Les familles étaient déchirées, les orphelins grandissaient dans la douleur, les veuves ne trouvaient plus de sens à leurs vies. Et Harry, le symbole de la réussite, de la victoire, continuait de prétendre que tout le monde allait bien, et que ça finirait par s'arranger. En fait, Hermione pense aujourd'hui qu'il n'avait plus la force de se battre. Qu'il en avait fini avec le côté obscur, et qu'il avait juste envie de vivre sa vie, comme tout le monde.

Ron et Hermione étaient partis en Australie pour retrouver ses parents, partagés entre le doute, la joie, et la hâte. Ils avaient prit un Portoloin qui devaient les emmenés à Sydney…

Hermione secoua la tête pour sortir de ses pensées obscures. Elle n'avait pas envie de penser à ça, surtout pas ce soir. Avec un soupir, elle jeta ses trouvailles sur la terre et alla chercher son paquet d'allumettes dans son sac. Elle la frotta et le feu s'embrasa à l'instant où elle toucha le bois. Il ne neigeait pas, mais le mois d'octobre était déjà bien entamé, donc le vent était déjà glacial.

La jeune femme s'installa à côté du feu, tentant de réchauffer ses mains glacées, le regard fixé sur les arbres, à l'horizon.

Elle n'avait pas envie que le soleil se lève, car cela voulait dire qu'elle devra refaire des provisions de nourriture, courir pour échapper à la mort, poursuivie par les Chasseurs. Mais avant qu'elle n'ait pu souffler, l'aube se dessina doucement dans le ciel noir, et Hermione se leva.

"Ron, on peut répéter le plan? Je n'aime pas partir sans l'avoir en tête…"

Le concerné, devant la jeune femme, soupira d'exaspératione et se retourna pour lui faire face. Ses yeux bleus lançaient des éclairs.

"Ca fait 1 an qu'on fait le même, Hermione."

"S'il te plaît…"

"On se cache sous la cape d'invisibilité. Tu transplanes avec moi, on rentre dans le supermarché moldu, on prend le nécéssaire et on se tire."

Il continua sa marche, passablement sur les nerfs. Hermione traversa la forêt à petits pas, marmonnant dans sa barbe :

"Je n'aime pas voler…"

"TU NE VOLES RIEN, HERMIONE. C'EST EUX QUI NOUS ONT TOUT PRIS !" explosa le rouquin en se plaçant devant elle.

"Ron, calme toi…"

"Me calmer? Mais comment veux-tu que je me calme quand j'entends tes bêtises? Ils t'ont volé tes pouvoirs ! Ils te poursuivent jour après jour ! Ils te volent, te torturent ! Et tu les défend?"

"Les Moldus…"

"Tu sais autant que moi que les Moldus sont contrôlés par les Chasseurs. Tu voles pour sauver ta vie. Point barre."

Il se baissa pour prendre un bâton parmi les branches, et s'aida pour l'aider à marcher. Depuis qu'il s'était ouvert la jambe, l'année dernière lors d'une poursuite particulièrement violente, Ron boitait. Et plus le temps passait, plus Hermione trouvait sa démarche atteinte. Elle n'osa rien dire, de peur de faire face à sa colère, mais n'en pensait pas moins.

Ils avancèrent ainsi pendant une demie-heure, plongés dans un silence parfait. D'une part, parce qu'ils n'avaient rien à se dire, et d'une autre, pour vérifier qu'aucun Chasseur ne se baladait dans la forêt à côté d'eux.
Pour transplaner, ils devaient traverser tout un bosquet pour sortir du périmètre de sécurité. Cette marche durait longtemps, surtout quand ils traînaient de la sorte. Ils pourraient le faire en un quart d'heure, mais leur détermination était tellement basse qu'ils y allaient presque à reculons.

Toutes les 10 minutes environ, ils entendaient un craquement un peu plus loin, et ils se stoppaient tous les deux, l'oreille aux aguets. Les Chasseurs avaient une technique depuis la nuit des temps : La surprise. Ils stupéfixiaient au hasard, dans le dos, aussi, les deux jeunes étaient à deux doigts de décamper. Mais heureusement, il s'agissaient d'oiseaux qui s'envolaient, ou de leurs propres pieds qui écrasaient un bout de bois. A chaque fois, le soulagement se déferlait dans les muscles de la brune, et elle continuait sa marche.

Enfin, ils virent l'horizon de la fin de la forêt, qui débouchait sur une route bondée. Sans un mot, le jeune homme tira de sa poche la cape d'invisibilité qu'Harry leur avait légué, et recouvrèrent leurs deux corps. Ils se serrèrent un peu, et Ron fit signe à Hermione d'attraper son bras. A peine l'eût-elle posé qu'elle se fit emportée dans un tourbillon de couleurs, les doigts serrés contre un pan de la cape, les yeux fermés et le coeur battant à tout rompre.

Si Hermione s'était vue, quelques années plus tôt, en train de déambuler dans les rayons de Super U avec Ron sous une cape d'invisibilité, elle aurait explosé de rire. Pourtant, cette scène n'avait rien de drôle : le sérieux imprimé dans ses traits, elle choisissait méticulement chaque article, par ordre de priorité : plats déjà préparé, eau, papier toilette, savon, un pull pour se préparer à l'hiver, un pantalon pour Ron, des médicaments. Comme à son habitude, quand ils se rapprochaient de la sortie, le rouquin prit un paquet de bonbon et des tablettes de chocolat, et pour une fois, Hermione ne fit pas de commentaire. Ça la dérangeait de voler, mais le moral de Ron était si bas que si ça pouvait lui faire plaisir, elle accepterait sans rien dire.

En chuchotant, Ron jeta un sort à leurs articles pour qu'ils ne sonnent pas, et les rétrécit pour les mettre dans la sacoche d'Hermione, agrandie par un sort de grandissement mal effectué. Ils tombèrent dans un grand bruit mais heureusement, personne ne l'entendit, et ils sortirent sans demander leurs restes.

"A table, Ron !"

A peine sa phrase terminée, le concerné sortit précipitamment de la tente et renifla l'air. Une mine déçue apparut sur son visage.

"T'as pris les raviolis?"

"Oui, mais dis toi que demain, tu pourras manger des spaghettis."

Il sourit et vint prendre place à côté d'Hermione, en face du feu de camp. Les flammes projetaient leurs lumières orangées sur la grosse couverture rose qui recouvrait Hermione, glacée par la nuit noire.

Ils mangèrent en silence, affamés. Aucun bruit ne vint les interrompre, mis à part le crépitement du feu et les hululements fréquents des hiboux aux alentours.

A la fin, quand Hermione se leva pour prendre les cartons et les jeter, Ron attrapa son poignet et la força à se rasseoir. Elle devina qu'il voulait lui parler de quelque chose qui lui tenait à coeur, alors, elle attendit.

"Tu te souviens du jour où je t'ai surprise, à la volière, en première année?"

Elle sourit.

"Oui. J'écrivais à mes parents parce que tu m'avais dis que j'avais pas d'amis."

"Si tu savais à ce moment là à quel point tu avais tort…"

Elle était émue par les paroles du rouquin, et dans un réflexe, elle lui prit la main et lui caressa doucement le dos de son pouce. Il poursuivit :

"Avant, je me moquais de toi parce que tu racontais tout à tes parents. Aujourd'hui, j'ai qu'une envie, c'est d'écrire aux miens."

"J'aimerai te dire que c'est possible, mais le courrier est étroitement surveillé…"

"Je sais ça." coupa le jeune homme en fronçant les sourcils. "Mais tu crois que si c'était possible, qu'est-ce qu'ils me diraient?"

Hermione réfléchit un instant à la question, imaginant Molly en train de rédiger une longue lettre de son écriture en patte de mouche.

"Je pense qu'elle te dirait que tout va bien chez eux. A chaque fois, ta famille reste forte, même après une bataille des plus éprouvante. Peut-être que George et Angelina se sont mariés. Peut-être que Fleur et Bill ont appris à Victoire à marcher. Peut-être qu'Arthur a eu une augmentation au travail. J'imagine que Ginny n'est pas au meilleur de sa forme, mais entourée de la sorte, elle ne peut que remonter dans le bonheur d'antan."

Ron hocha doucement la tête, comme bercé par ses paroles, et posa sa tête sur l'épaule de la jeune femme. Dans un geste machinal, Hermione porta sa main à ses cheveux et passa ses mains dedans. Les mèches rousses qui glissaient contre sa peau ressemblaient aux immenses flammes devant eux.

Ils restèrent ainsi bien longtemps, avant que Ron ne se lève pour débarrasser, proposant à Hermione de dormir en première.

Au fond de son sac de couchage troué, sous le vent glacial qui agitait la tente, Hermione réfléchissait. En fait, et comme tous le soirs, elle culpabilisait. Elle était l'unique raison pour laquelle Ron avait quitté sa famille, car il avait décidé de la protéger. Dès qu'ils avaient appris que les nouveaux Mangemorts s'en prenaient aux nés-moldus, ils l'avaient prise sous son aile et avait planifié l'endroit où ils iraient se cacher, avait fait leurs bagages, avait dis à sa mère qu'il s'en allait pour sauver la jeune femme. Et aujourd'hui, au bout de deux ans de cavale, il était faible, blessé, et totalement démoralisé. De sa faute.

Elle ferma les yeux en serrant les poings. Non, ce n'était pas de sa faute, c'était la faute de ces Chasseurs horribles qui ôtaient des vies sans raison ! Sans eux, ils auraient vécu leurs vies parfaitement. Peut-être auraient-ils eu des bébés. Peut-être se seraient-ils mariés… Elle essuya une larme sur sa joue et se tourna de l'autre côté.

Il faisait étrangement froid, la maison sentait le moisi. Hermione avançait, tremblante, sur les débris. Elle ne savait pas où elle était, mais elle reconnaissait cette maison, sans savoir d'où exactement. Elle entra dans le salon, dont le mur central était défoncé, et laissait passer une fumée âcre provenant de la cuisine. La jeune femme marcha hasardeusement sur les planches en bois cassées, les feuilles volantes et les fientes d'hiboux. Elle retenait sa respiration, de peur de devoir sentir une nouvelle fois cette odeur infecte qui lui montait au cerveau.

Elle déboula au centre de la pièce, plongée dans le noir. Puis, sans savoir pourquoi, un escalier apparut qu'elle emprunta, curieuse… Elle monta dans la chambre, où elle reconnut un lit pourpre brisé en deux. La fenêtre brisée… Le plancher éclaté…

Avant qu'elle ai pu faire le rapprochement, un immense serpent surgit à ses pieds et entoura ses deux jambes ensemble. Il en fit le tour, presque langoureusement, et la força à tomber à la renverse. Elle voulut hurler, mais ses poumons étaient déjà compressés par la force du boa.

Elle chercha un échappatoire, tentant de trouver sa baguette, mais c'était trop tard. Le reptile encerlait son cou, plus fort à chaque seconde…

Et avant de sombrer dans le noir complet, elle reconnut Harry, enterré sous les débrits dont la cicatrice était rouge vif…

"HERMIONE !"

La concernée sursauta et ouvrit ses yeux précipitamment. Elle était plongée dans le noir, et comme la peur faisait toujours battre son coeur, elle se cramponna à la première chose qui lui passa sous le nez, et la serra fort en se débattant.

"Laisse moi ! Laisse moi !" hurlait-elle, sans s'en rendre compte.

"Hermione, c'est moi. Calme toi, je t'en prie."

Elle tenta de retrouver le visage de cette voix familière et croisa le regard bleuté de son meilleur ami. Elle vida tout l'air dans ses poumons et serra encore plus sa main qu'elle avait attrapé dans son conflit intérieur.

"Je suis désolée, j'ai rêvé…"

En se souvenant, elle eût un frisson qui lui parcourut l'échine et la fit grimacer.

"Quoi?"

"Je te raconterai demain, s'il te plaît… J'ai envie de dormir…"

Il hocha la tête et recouvrit de son autre main la couverture sur elle. Au moment où il se leva pour sortir de la tente, cependant, la brune lui attrapa le poignet et lui demanda doucement :

"Tu peux rester avec moi? Jusqu'à ce que je m'endorme? C'est débile mais, j'ai un peu peur…"

"Oui, bien sûr."

Elle se décala un peu sur l'extrémité du matelas et laissa à Ron la moitié de sa couverture. Dos à lui, il lui mis ses cheveux au creux de son cou, et entoura sa taille de ses bras. Puis, enfin, il embrassa sa nuque et murmura "Bonne nuit…" avant qu'elle ne sombre dans le sommeil.

Quand elle ouvrit les yeux, la première chose qu'Hermione vit, ce fut les rayons matinaux qui transperçait le tissu de la tente. Elle releva la tête et constata que Ron ne l'avait pas appelée pendant la nuit, et donc, qu'il avait passée la sienne à surveiller.

Elle soupira et sortit de la tente à quatre pattes. Dès qu'elle eût ouvert le tissu, elle vit Ron, assis à même le sol. Il taillait un bout de bois avec son couteau, probablement une baguette inutilisable.

"Ron…"

"Bonjour à toi aussi." dit-il sans la regarder.

"Tu ne m'as pas réveillée."

"Tu étais fatiguée."

"Tu l'es aussi !"

"Je t'ai laissé un peu de sommeil, tu en as amplement besoin."

"Je n'ai pas besoin que tu me protèges en permanence." déclara-t-elle avec dédain.

Elle se leva pour aspirer l'air frais et se frotta les tempes. Elle ne supportait pas quand Ron lui faisait des traitements de faveur, juste pour des raisons qu'il partageait aussi. Il avait besoin de sommeil comme elle, voire même plus. Ses traits étaient beaucoup trop tendus…

"Je t'aide, Hermione."

"Va dormir. Je n'ai pas envie de me disputer avec toi maintenant."

Il soupira et posa ses outils par terre, avant d'entrer dans la tente en grognant. Au bout d'une seconde, des ronflements s'élevaient déjà et Hermione se fit la réflexion que si la place n'était pas mise sous Silencio, les Chasseurs les auraient trouvés depuis longtemps.

Elle regarda un instant, perdue dans ses pensées, le paysage autour d'elle. Malgré la situation périlleuse dans laquelle Hermione se trouvait, elle aimait regarder à ses côtés et retrouver la nature. Les couchers de soleil, les reflets verdâtres de la forêt, les feuilles orangées… Cela la détendait.

Elle respira un grand coup et jeta un coup d'oeil au bout de bois que tenait Ron quelques instants plus tôt. Il s'agissait d'une branche, qu'il avait taillé en un long bâton marron. Il l'avait poncé, sûrement grâce à la magie, et l'avait orné de jolies vagues en bois qui partait du bas jusqu'en haut. Même énervée, elle ne put s'empêcher de trouver son travail très réussi. Cette baguette lui rappelait le style de la sienne, avec un peu d'inspiration du côté d'Ollivander.

Elle la reposa prudemment à sa place et décida de se dégourdir un peu les jambes. Elle avait atrocement faim, et, n'ayant pas envie de gâcher un repas, elle se dirigea vers la forêt pour essayer de trouver des fruits. La brune tenta d'éviter les branches d'arbres et les ronces, et atteint rapidement un buisson fruitier. Elle découvrit qu'il n'y avait plus rien, alors, elle continua sa marche.

Hermione pensait à ses parents. Ils leur manquaient énormément, et le doute dans lequel elle était plongée la rendait mal-à-l'aise. Elle ne pouvait se résoudre à les imaginer morts, mais si ce n'est pas le cas, où seraient-ils? Avait-ils été contrôlés par les Chasseurs à coup d'Imperium? Ou refugiés au Terrier? Chez eux?

Au fur et à mesure de ses pas, Hermione trouva des mures fraîches et des prunes. Sauf qu'au moment de les atteindre du bout des doigts, elle sentit un regard sur elle.

"Ron… Arrête de me suivre, s'il te plaît. Pour la centième fois, je vais bi…"

Elle arrêta sa phrase quand elle croisa le regard enragé d'un grand blond, vêtu de la tunique habituelle des Chasseurs, sa baguette à la main.

Tadam ! Aurais-je précisé que je suis une sadique ? Et ouiiii, une chute par chapitre, ce qui signifie que vous allez devoir... Attendre une semaine. Le Chasseur va-t-elle tuer notre malheureuse Hermione? Peut-être... Mouaha !

A lundi prochain !

E.