Disclaimer: Les droits d'Harry Potter reviennent à JK Rowling, je ne fais qu'emprunter cet univers.

Bonjour ou bonsoir,

Je me lance ce soir dans une nouvelle fiction, mettant en scène Drago et Harry, donc ceux qui n'aime pas ce couple, cette fic n'est pas pour vous. Je posterais normalement une fois par semaine entre le samedi et le dimanche. Je ne sais pas vraiment quoi dire d'autre, donc je vous laisse sur ce prologue, qui j'espère vous plaira. Bonne lecture ^^


Je n'étais pas tout à fait sûr de ce que je faisais ici. Du moins pas sûr de le vouloir vraiment. Et pourtant j'avançais, impassible et concentré. Devant moi, l'immeuble me semblait promesse de mille secrets que je n'étais pas sûr de vouloir percer. Tout était confus en moi, abstrait, alors qu'aucune question ne se posait. Je devais avancer, alors je le fis. Je m'approchais du bâtiment austère, déchiffrais les numéros « 11 » et « 13 ». Et entre je savais que se trouvait mon salut. Ma rédemption. Inaccessible. J'aurai pu attendre que l'un d'entre eux sorte, mais je n'aurais pas eu le temps de m'expliquer. J'aurais pu chercher un allié, sans préjugé, mais je n'avais guère de nom qui me vint en tête. J'en étais là de ma frustration à ne savoir que faire lorsque j'entendis l'ouverture d'une porte que je ne pouvais voir. Par réflexe, je me jetais un sort de désillusion. Et je le vis. Ou tout du moins, je reconnus sa silhouette, vague souvenir d'un temps plus clément. Sa carrure à peine plus grande que la mienne mais plus large, ses cheveux semblant se fondre dans la nuit, ses yeux trop verts fixant nonchalamment le vide. Son charisme aussi, comme s'il n'avait pas besoin de son aura magique pour imposer le respect. Il n'avait pas toujours eu cette force et son prix semblait le laisser bien amer.

-Je sais que tu es là.

Il n'avait pas relevé les yeux, sa voix semblant plus portée par la brise que désirant casser un calme jamais installé. Je ne bougeai pas pourtant, continuant de le regarder avec attention. Lorsqu'il leva le regard, c'est pour le planter directement dans le mien, bien que je me savais invisible. Sans réfléchir ni comprendre mon geste, je levais le charme. Et je me retrouvais face à mon rival. Face à celui qui avant, savait faire naître ma haine. Et je me souvins. Face à lui, je me souvins de qui je fus, de qui nous étions, tous. Je me souvins de Poudlard, de mon inconscience, de mes farces douteuses, de ses exploits aberrants, de mes amis. L'espace d'une seconde, je redevins l'enfant qui avait partagé une inimitié légendaire avec Harry Potter. Et puis je me repris. Après tout, j'étais Drago Malefoy, je n'avais pas à être nostalgique. Je n'avais aucune raison de l'être et aucun besoin qu'hier ne m'eut accordé de plus. Je savais pourquoi j'étais ici et je ne devais pas me laisser aller.

-Qu'est-ce que tu fais ici?

-Je ne suis pas là en ennemi.

-Ça ne répond pas à ma question.

-Et tu voudrais que je t'explique tout, comme ça, avec une pleine confiance en le Survivant?

-Je ne veux rien, Malefoy. C'est toi qui es ici, donc soit tu me donnes une très bonne raison pour que je ne te jette pas un sort immédiatement, soit tu te casses.

J'avoue que je ne su quoi répondre. Je ne compris pas son comportement. Pourquoi il ne m'avais pas déjà lancé un sort, trainé dans les cachots de l'Ordre, passé à tabac avec toute sa haine si mal contenue? Ah oui c'est vrai. On avait grandi.

-Tu me laisserais partir?

-Disons que je ne te considère pas assez bête pour venir ici seul sans bonne raison et que je me demande juste si tu vas me l'exposer ou t'enfuir.

Je sentis mon sang bouillir dans mes vaines, ma tête bourdonner, ma mâchoire se serrer, ma poigne se raffermir sur ma baguette. Et lui souris. Et je me rendis compte qu'il avait toujours ce don de m'énerver. À croire que certaines choses ne changent pas. Mais d'autres si et je me concentrais de nouveau. Je n'avais pas le droit à l'erreur.

-Je viens de m'enfuir effectivement Potter. Vas-y maintenant, traite-moi de lâche.

Je vis pendant quelques instants la confusion dans ses prunelles alors que son expression ne changeait pas. Alors comme ça, il avait vraiment appris à se contrôler?

-Tu es venu demander la protection de l'Ordre? Celle qui aurait pu sauver Dumbledore si tu n'avais pas été aussi peureux?

Je fermais les yeux pour garder mon calme, tentant de retenir la vague de souvenir de cette horrible nuit. J'occultais Potter, je me refermais. Je devais rester concentré, à tout prix. Je finis par rouvrir les yeux, maître de mes moyens.

-Je ne veux la protection de personne, et même si j'avais accepté celle de Dumbledore, ça n'aurait rien changé. Parce que Rogue serait quand même venu, et l'aurait achevé. Je serais mort aussi, c'est tout.

-Et pourtant j'étais là Malefoy.

Je restais interdit face à cette révélation, me contentant d'écouter.

-Si tu es si sûr de ce que tu dis, pourquoi as tu hésité? Pourquoi ne l'as tu pas achevé toi-même?

-Parce que je ne pouvais pas! m'emportai-je avant de m'assener au calme. Écoute Potter, mes raisons ne regardent que moi mais je veux entrer dans l'Ordre.

-Et tu penses que c'est si facile? ricana-t-il. Qu'il te suffit d'arriver avec de belles paroles pour qu'on oublie ta Marque, ton allégeance, tes crimes et qu'on t'accepte sans douter de toi?

-Je n'ai pas tué par choix et ne me dis pas que tu es plus innocent que moi parce que je ne te croirais pas. Je ne me suis agenouillé que la baguette sur la tempe et mon allégeance, je l'ai brisée dés que j'ai pu. Je suis prêt à passer vos tests, mais ne me juge pas de par notre passé ou par des rumeurs. Tu ne sais rien de moi.

Un silence pesant s'installa alors qu'il me scrutais sans que je ne détourne le regard.

-Avant que je ne décide quoi que ce soit, je veux savoir comment tu as su pour notre repère.

-Une évasion, ça se prépare Potter. J'ai cherché tous les endroits où vous auriez pu potentiellement aller. J'ai fait des recherches dans ma famille, du côté des Black. J'ai découvert qu'à sa mort, ton parrain t'avait légué tous ses biens, dont sa maison d'enfance. Et j'ai décidé que ce serait le premier endroit que j'essayerai.

-À croire que tu as vraiment de la chance, rit-il me sondant sous couverture.

Je me contentais de ricaner, solidifiant mes barrières d'Occlumens en pressentant son attaque. Je n'eus pas à attendre longtemps avant de sentir son esprit se glisser dans le mien, me laissant confus et rêveur. Comme s'il tentait une distraction pour que j'oublie mes défenses.

-Quelque chose à cacher?

-Comme je te l'ai dit, je répondrais à vos questions et prouverais ma sincérité, mais ça ne veut pas dire que je vais te laisser violer mon intimité. Mes raisons ne te regardent toujours pas.

Il sortit de ma tête et se mit à sourire, d'un sourire malfaisant.

-Toujours aussi fier, hein?

-Toujours aussi curieux?

-Allez, viens, tu vas rester ici pour le reste de la nuit et on s'occupera de ton cas demain.

Je ne le crûs pas tout de suite, ça me semblait trop facile. Mais il continuait simplement de me regarder.

-Tu vas vraiment me faire entrer dans votre QG? Comme ça?

-Tu n'es pas un risque, commença-t-il comme s'il expliquait quelque chose de très simple à un enfant buté. Même si tu étais en fait bourré de mauvaises intentions, nous pourrions toujours t'effacer la mémoire. En outre, si tu avais eu connaissance de notre emplacement autrement que par toi-même, c'est qu'ils le savent, donc te faire rentrer n'y changera rien puisque je suis le gardien du secret et que tu ne peux rien révéler.

-Un sort de Fidelitas?

Il hocha la tête puis s'approcha de moi. Il avait l'air si naturel en s'approchant, que je ne ressentis pas le besoin de me protéger. Il s'arrêta lorsqu'il fut suffisamment près pour que j'entende sa respiration, mais gardant un certain écart. Comme pour ne pas nous tenter d'un corps à corps à la Moldu où nos antécédents nous auraient emmenés par habitude.

-12 Square Grimmault, murmura-t-il.

Et je relevais les yeux des siens pour voir les deux bâtiments se compresser, leurs habitants y semblant indifférents, pour faire apparaître une porte inscrite du chiffre 12. Il me fit signe de passer devant et je le fis, ouvrant la porte à ce qui semblait être le manoir Black. Je n'y étais jamais allé, bien que je l'eus souvent demandé à mes parents. Ma mère me l'avait décrit un jour et ça concordait assez. Un aspect sombre même exposé à la lumière, la magie Noire imprégnant les murs, mais le tout plus petit que le manoir Malefoy. Un endroit bien maléfique, pas assez pur pour le camp naïvement appelé celui du "Bien", pensai-je avec ironie. Ma mère s'était pourtant trompée en prédisant qu'il devait n'être plus rien à présent. Les membres de l'Ordre s'en étaient surement occupés. J'avançai jusqu'aux escaliers, Potter à côté de moi, veillant à ne pas faire de bruit pour ne pas réveiller le portrait de la mère de Sirius. C'était les seules choses que je savais de cette toile: qui elle abritait et que rester discret devant était une priorité. Nous montâmes jusqu'au deuxième étage, où il m'indiqua une porte dans le fond.

-Cette chambre est libre, entre.

Je m'exécutai puis me retournai pour le voir lever sa baguette. Je tendis la mienne par réflexe avant de voir un sourire sur ses lèvres.

-Peur Malefoy?

-Tu aimerais, répondis-je spontanément.

Son sourire s'agrandit légèrement. Aucune réelle menace. Tout n'était que nonchalance, rendant presque plus simple cet instant pourtant crucial pour moi. Une sorte de comédie jouée à la perfection, cachant tout ce qui se passait en ce moment, ce que l'on pouvait ressentir, et même, ce que l'on pouvait vouloir cacher.

-Un simple sort pour vérifier que tu n'as rien de dangereux. Je viendrais te chercher demain. Dors, tu risque d'en avoir besoin.

-Pourquoi, tu as comme projet de me torturer?

Il se contenta de sourire un peu plus avant de fermer la porte et de jeter quelques sorts de protection, autant pour éviter des attaques à mon encontre que pour m'empêcher de m'enfuir ou de sortir pour tuer l'un d'eux dans leur sommeil. Je m'approchais de la fenêtre, fixant l'endroit où je me tenais quelques minutes plus tôt. J'avais réussi à m'introduire dans leur repaire et potentiellement du côté de Potter. Sa réaction ne prouvait rien. Il pouvait très bien m'avoir emmené ici par prudence et par peur comme il pouvait m'avoir immédiatement crû, bien que l'idée me laisse bien plus soucieux et perplexe que la première solution. Son attitude, aussi, me faisait m'interroger. Tous ces changements, cette apparence calme si différent de l'impulsivité qui le caractérisait. Et cette continuité dans le rôle de ce personnage qui lui faisait attendre le lever du jour pour informer les autres d'un fait pourtant important. Comme si cette situation pouvait bien attendre quelques heures. Je soupirais, déstabilisé par ce nouveau Potter et par ce changement auquel je ne m'attendais pas. Il me fallait désormais les convaincre tous de ma sincérité. Après trois ans d'une guerre qui s'éternisait, moi, ancien Prince des Serpentards, désormais Mangemort réputé, j'étais dans le camp ennemi.