Hello! Ceci est ma première fanfic, donc svp, ne soyez pas trop durs.^^ Cela s'annonce long, et la parution ne sera pas régulière, mais je compte bien arriver à son terme (les premiers chapitres sont déjà écrits).
Le pitch: suite à un procès injuste, Harry décide de se venger.
Disclaimer: évidemment, je ne possède ni les personnages, ni les lieux de cette histoire, tout appartient à J.K. Rowling. Merci à elle de tolérer l'existence de cette petite histoire avec son univers.
Voilà, maintenant enjoy!
L'attente. En silence.
Après tous les flashs des journalistes, leurs cris, leurs appels, les regards de ceux qui l'avaient croisé ce matin-là, après le brouhaha constant, les murmures, les insultes lancées à son adresse, les ordres froids des aurors, après toute cette agitation, la solitude soudaine dans cette petite pièce sombre lui semblait distante, presque irréelle. Toute la matinée avait été irréelle, comme un cauchemar, un film d'horreur défilant devant ses yeux, de l'arrivée des aurors dans sa petite chambre de Privet Drive alors qu'il dormait, à son enfermement dans cet espace exigu, en passant par le réveil brusque, l'interpellation sans explication, le transplanage au bureau des aurors du ministère, le défilé des couloirs et des ascenseurs noirs de monde, tous les passants étant venus assister à l'événement, au scandale, à la chute du sauveur de la Lumière, ce garçon si gentil qui, après toutes ces années, révélait enfin sa vraie nature.
L'attente. Toujours l'attente. Dans ces quatre murs froids, face à cette porte close.
Et l'angoisse. L'incompréhension. Tenaces, irrépressibles.
Une seule question.
Pourquoi ?
Qu'était-il arrivé ? Qu'avait-il fait ? Pourquoi tous ces événements ? Pourquoi cette haine, cette joie sadique ? Pourquoi cette déception les aurors ? Pourquoi ce défilé dans le ministère ? Pourquoi ces sourires des journalistes ? De quoi l'accusait-on ? Que faisait-il là ? Pourquoi ? POURQUOI ?
Cela ne faisait rien. Le professeur Dumbledore devait être au courant, il allait venir. Il allait venir et résoudre cela. Il devait savoir. Lui saurait que faire. Il savait toujours que faire. Tout allait bien se passer. Oui, tout allait bien se passer.
Et si ce n'était pas le cas ? Si Dumbledore n'était prévenu que trop tard ? S'il ne pouvait rien faire ?
Non, c'était Dumbledore, il savait forcément. Il était sans doute déjà en train de résoudre le malentendu. Bientôt, les aurors reviendraient, avec des excuses, et Harry pourrait retourner à Privet Drive. Ou peut-être au Terrier, qui sait ? Il verrait Ron et Hermione et passerait la fin des vacances avec eux.
Non, il n'était pas sûr de vouloir les voir. Ils lui devaient des explications, quant à leurs lettres. La plupart du temps, ils ne répondaient pas aux siennes, et quand ils prenaient la peine de le faire, ils lui disaient fermement qu'ils ne pouvaient rien lui dire, que Voldemort préparait quelque chose, que Dumbledore avait un plan, mais qu'Harry devait rester dans l'ignorance pour que cela réussisse. Voldemort risquait d'intercepter son courrier.
Quelle frustration ! On le laissait dans l'ignorance, tout seul à Privet Drive. Vernon et Petunia étaient partis avec Dudley en vacances pendant une semaine chez la tante Marge. Ils lui avaient laissé une liste de corvées, qu'il avait déjà terminée, et depuis il tournait en rond, tout seul dans cette banlieue vide. Sa malle était enfermée dans le placard sous l'escalier comme chaque été. Il n'avait pas le droit de faire la magie, sous peine d'exclusion de Poudlard, il n'avait pas d'argent moldu pour aller à Londres faire un tour au Chemin de Traverse, ni personne à voir côté moldu. Le quartier était vide à cause des vacances, les habitants étant tous partis, sauf pour la voisine Mrs Figg, qui n'allait jamais nulle part de toute façon, et était plus qu'à moitié sénile, obsédée par ses chats. Harry, désœuvré, s'ennuyait ferme, et comptait les jours, allant presque jusqu'à souhaiter le retour de son oncle et sa tante pour au moins, faire quelque chose, même s'il s'agissait de corvées.
Jusqu'à ce matin, quand les aurors l'avaient réveillé en sursaut pour l'emmener au ministère.
Dans cette pièce froide.
Où il attendait.
Après plusieurs minutes, la porte s'ouvrit enfin, laissant entrer un grand auror qu'il ne connaissait pas. Sans un mot, il fut à nouveau emmené dans le ministère, mais cette fois, il n'eut qu'un couloir à parcourir avant d'arriver dans une grande salle sans fenêtre. Des fauteuils disposés de façon circulaire autour de quelques pupitres faisaient contraste avec le large espace vide en face d'eux, où se tenait une chaise, seule. Les gradins étaient remplis de personnes discutant entre elles à grand renforts de gestes, avec agitation, comme en violent désaccord. A son arrivée, le brouhaha redoubla, plusieurs personnes le pointant du doigt tout en débattant, le regard ferme et convaincu.
Harry fut conduit à la chaise, où il dut s'assoir, l'auror allant se placer derrière son dos, muet comme une tombe, le visage de marbre.
Enfin, une lourde voix intima : « Silence ! »
Elle appartenait à Albus Dumbledore.
.
Enfin ! Il allait finalement comprendre ce qui le retenait là. Le professeur Dumbledore était arrivé, il était au courant, il allait le sauver !
Toute l'assistance s'assit. Les voix s'étaient tues.
Dumbledore continua : « Ce tribunal se réunit ce jour, le jeudi 2 août 1995, sous la direction du Président du Magenmagot et Ministre de la Magie Albus Perceval Wulfric Brian Dumbledore, pour juger des charges suivantes : magie en présence de moldus, meurtres de trois moldus, pratique de la magie noire, pétrifications de quatre élèves et d'un fantôme, vol d'un Elfe de Maison appartenant à M Lucius Malfoy, agression du professeur Gilderoy Lockhart par Obliviate, diffamation envers le Ministère de la Magie, complicité des mangemorts Sirius Black et Bartemius Croupton Junior, dont l'un est encore recherché, et meurtre du sorcier Cédric Diggory. Le principal accusé est monsieur Harry Potter. Monsieur Potter, que répondez-vous à ces accusations ? » Son regard était froid, son ton, accusateur.
Harry n'en croyait pas ses oreilles.
« Mais… Mais vous savez que je suis innocent, Professeur… Vous savez que c'est Voldemort qui a ouvert la Chambre des Secrets, qui a tué Cédric, vous le savez, je vous l'ai dit. Vous savez que Sirius est innocent ! » Ce regard, fixe, ne cilla pas un instant, continuant à l'accuser silencieusement. Harry ne le reconnaissait plus. C'était faux ! Tout était faux ! Que se passait-il ? Quel était ce cauchemar ? « Mais enfin c'est faux ! Complètement faux ! Je n'ai rien fait ! Vous le savez Professeur, dites-leur ! Je n'ai rien fait de mal ! » Tournant son regard vers l'audience, il finit par reconnaître Ron, Hermione, Hagrid, les Weasley, le professeur McGonagall et tant d'autres, au premier rang, l'air hostile. Tous semblaient l'accabler de reproches en silence, comme repus de son malheur.
Trahison.
Il en perdit la voix.
Dumbledore reprit : « Non je ne sais pas M. Potter, c'est justement ce pourquoi nous sommes ici. J'appelle la représentante des victimes, Mlle Dolores Ombrage. Expliquez-nous les faits, Mme. »
Dans les gradins, une petite femme rondelette à face de crapaud, enveloppée dans un cardigan rose sous sa tenue officielle, prit un air important et s'avança vers un pupitre, souriant avec délice.
« Bien sûr, Monsieur le Ministre, fit-elle d'une petite voix aiguë. La nuit dernière, les moldus Marjorie Dursley, Vernon Dursley et Pétunia Dursley, née Evans, sont décédés d'un Avada Kedavra après avoir subi chacun un Doloris de plusieurs minutes. Cela, sous les yeux de Dudley Dursley, le fils de Vernon et Pétunia Dursley, qui est également le cousin d'Harry Potter ici présent du côté de sa mère, Lily Evans, sœur de Pétunia Dursley. Mais M. Dursley pourra vous raconter la suite mieux que moi. J'appelle M. Dudley Dursley à témoigner ! »
Et ledit Dudley, l'air complètement perdu et choqué, de s'avancer.
« Racontez-nous comment cela s'est passé, M. Dursley » lui intima doucement Dumbledore, compatissant. Ce dernier, tremblant, s'exécuta.
« Nous étions en vacances, chez tante Marge. On avait laissé le monstre à la maison pour qu'il ne fasse pas de choses bizarres.
Par le terme « monstre », entendez-vous M. Potter ici présent ?
Oui. Il est bizarre. Anormal. Alors pendant les vacances, papa… Papa cachait ses affaires de… de magie (le mot sembla buter sur ses lèvres), et lui donnait des choses à faire à la maison pour être utile, pendant qu'on allait en vacances. Une-une fois il m'a agressé, alors j'avais peur. Papa et Maman ne voulaient plus qu'il reste avec nous quand il était là.
Une minute, s'il vous plaît. Vous parlez de bizarreries, d'une agression… ? Demanda Ombrage, flairant l'opportunité.
Pour mes onze ans, Papa et Maman nous ont emmenés au zoo. Il-il a sifflé comme un serpent, et je suis tombé, la vitre avait disparu ! Le serpent était libre et moi j'étais dans la cage. Depuis, il a fait peur à toute la famille. Une fois, il a fait tomber un gâteau sur la tête d'un invité de Papa en le faisant voler.
Dudley avait les larmes aux yeux. C'étaient ces mêmes larmes de crocodile qu'il avait coutume d'utiliser pour attendrir ses parents quand il désirait obtenir quelque chose.
Vous voyez, déjà ses dons de fourchelangue, des dons de magie noire, lui servaient à jouer des mauvais tours ! Commenta Ombrage.
C'est faux ! C'est faux ! C'était un accident ! Et c'est Dobby qui a jeté ce gâteau ! S'écria Harry.
Dumbledore lui lança un regard dur.
Niez-vous être fourchelangue ?
Non, mais…
Bien. La suite, Madame Ombrage.
Oui, oui bien sûr. Monsieur Dursley, je vous prie.
Ombrage souriait de toutes ses dents.
Cette nuit, tout le monde dormait. Je me suis réveillé, il y avait des cris en bas. Je suis descendu en courant, et je me suis caché quand j'ai vu les lumières. Les lumières rouges qui sortaient d'une b-baguette magique. Et maman… Elle criait. Elle se tordait. Elle avait mal. Elle m'a vue je crois. Ce regard… Sa voix s'éteignit.
L'agresseur, Monsieur, venez-en à l'agresseur.
Un homme, enveloppé d'un manteau à capuche. Je ne voyais pas qui c'était, il me tournait le dos. Papa et Tante Marge étaient déjà à terre. Il a dit quelque chose et une lumière verte a touché Maman. Elle est retombée. Morte… Et ses yeux… je les ai vus, ses yeux. Quand il est parti, il m'a vu je crois. Il avait les yeux verts, comme la lumière verte. Verts comme… comme lui !
Il pointa avec rage son doigt sur Harry, qui, choqué, ne fit pas un geste. Sans doute devait-il se féliciter intérieurement de son petit effet. Dumbledore semblait sceptique, soudainement.
Des yeux verts, cela ne montre rien. Un sort de glamour est facile à faire. Sa baguette a-t-elle subi un priori incantatem ?
Oui professeur, les aurors l'ont effectivement trouvée avec les affaires de magie de Monsieur Potter, dans le placard sous l'escalier, et elle n'a pas lancé ces sortilèges. Néanmoins une baguette trouvée sur les lieux du crime a lancé plusieurs doloris et trois sorts de mort ce soir-là. La voici, dit le crapaud, brandissant avec fierté une baguette brune ordinaire. Elle a été produite dans l'Allée des Embrumes, où Monsieur Potter a été par le passé, ainsi que pourra le confirmer Monsieur Hagrid ici présent.
Ce dernier hocha la tête et s'avança aux côtés de Dudley.
J'ai trouvé Harry dans l'Allée des Embrumes avant sa deuxième année. Apparemment il s'était égaré en voulant aller au Chemin de Traverse grâce à la poudre de Cheminette.
Quelques rires plus ou moins discrets retentirent dans l'audience à ces mots.
Monsieur Potter s'était-il vraiment égaré ? Cette baguette semble plutôt montrer que c'est un habitué de ces lieux peu recommandables, poursuivit Ombrage. Cela pourrait presque sembler innocent si l'on ne faisait pas une petite mise en contexte. Laissez-moi maintenant vous conter une histoire. »
Elle prit l'air important de celle qui déclame un savoureux discours et qui sait que cela va faire scandale. L'air grandiloquent, elle commença.
« Tout commença par la chute de Vous-savez-qui, tué on ne sait comment par M Potter quand il avait un an. Des pouvoirs inconnus, sombres, ont sans doute été mis à l'œuvre ce soir-là. Mais bref, suite à ce tragique accident où moururent ses parents Lily et James Potter, il fut placé sous la garde bienveillante de son oncle et de sa tante Vernon et Pétunia Dursley, morts hier soir. Comme Monsieur Dudley Dursley, leur fils, nous l'a montré tout à l'heure, leurs relations se sont pourtant rapidement dégradées. Harry se montrait violent, peu attentif à l'école, brutalisant son cousin et menaçant régulièrement ses gardiens.
C'est faux ! Menteuse ! Ment… !
Un rapide silencio le réduisit au silence. Harry était révolté, révolté par une telle déformation des faits. Lui, brutaliser sa famille ! C'était plutôt l'inverse !
L'accusé n'a pas la parole, déclara Dumbledore avec sévérité. Ombrage exultait.
Vous voyez, c'est un individu instable. Dès son jeune âge, il s'est servi de son pouvoir de sorcier et de fourchelangue pour agresser autrui, jusqu'à sa propre famille. Je vais dès à présent appeler une proche voisine des Dursley, Mlle Arabella Figg.
Cette dernière se leva.
Connaissez-vous Monsieur Harry Potter que voici ?
Bien sûr, c'est le neveu de Pétunia. Il était souvent puni à jardiner quand il n'était pas sage. Pétunia m'en parlait régulièrement, elle se plaignait qu'il était violent, elle disait l'avoir mis dans un centre pour délinquants, le pensionnat St Brutus. Il faisait régulièrement des choses bizarres.
Et cette semaine, qu'a-t-il fait ?
Au début comme d'habitude, il a jardiné. Et puis après un ou deux jours, il a arrêté. Depuis, il est sorti une ou deux fois, mais sinon je ne l'ai plus revu. Cette nuit je n'ai rien entendu, tout semblait calme.
Sans doute préparait-il son meurtre. Il aura attendu que tout soit calme pour sortir en pleine nuit rejoindre sa famille. Racontez-nous quelle relation il entretenait avec Marjorie Dursley.
Oh ils ne s'aimaient guère, ça non. Elle venait souvent avec ses chiens qui le poursuivaient. Une fois il s'est réfugié dans un arbre pour leur échapper. Il l'a détestée pour cela.
Je dispose également d'un rapport datant de 1993, décrivant comment Monsieur Potter a transformé Marjorie Dursley en ballon par magie accidentelle avant de prendre la fuite. Le ministère a dû intervenir, mais le ministre Fudge avait tu l'affaire pour des raisons obscures. Malheureusement, il ne peut s'expliquer puisqu'il est mort il y a quelques semaines. (Ombrage tendit le document à Dumbledore, qui le parcourut rapidement avec de hocher la tête, lui faisant signe de continuer). Lors de ses onze ans, Hagrid, gardien des clefs de Poudlard, est venu lui remettre sa lettre d'admission. Pouvez-vous décrire les relations d'Harry avec sa famille, Hagrid ?
Elle avait osé insulter ses parents ! Comment était-il supposé réagir à cela ? Et Fudge… Fudge était mort ? Maintenant qu'il y repensait, Dumbledore avait été appelé « Monsieur le Ministre » tout à l'heure… S'il avait compris quelque chose aux derniers événements, Harry aurait sans doute été heureux de voir son mentor à cette position, mais dans la situation présente, il ne savait plus s'il avait vraiment eu un mentor un jour, ou si toute sa vie n'avait été qu'une mascarade. Même Hagrid, le gentil demi-géant, celui qui ne pouvait pas faire de mal à une mouche, quand bien même elle aurait un dard et cracherait de l'acide, Hagrid qui élevait des bébés dragons dans sa maison, ce même Hagrid était là, face à lui, prêt à dire des mensonges pour l'accuser d'un crime qu'il n'avait pas commis. C'était un cauchemar.
Mauvaises, m'dame, ils ne voulaient pas laisser partir Harry. La magie leur faisait peur, à cause de Harry. Ils avaient décidé de ne pas lui révéler l'existence de la magie et comment ses parents étaient morts. Harry a semblé content quand je lui en ai parlé, et quand je l'ai emmené au Chemin de Traverse la première fois. Mais ses parents étaient terrorisés.
Mais enfin ! C'est vous qui avez donné à Dudley une queue de cochon ! S'écria rapidement Harry avant d'être à nouveau réduit au silence, définitivement cette fois.
Ombrage le regarda, détournant le regard d'un Hagrid légèrement rougissant et honteux.
Une queue de cochon ? Monsieur Potter, vous vous égarez. Hagrid ne disposait pas de baguette à cette époque, étant toujours soupçonné d'un meurtre commis à Poudlard il y a quelques années. Il a été innocenté par ce même tribunal il y a deux ans. Sans baguette, il semble improbable qu'il ait pu jeter un sort.
Hagrid et Dudley étaient rouges de gêne, l'un à cause de la culpabilité, l'autre de la honte, mais, l'attention de l'assemblée fixée sur l'accusé, personne ne sembla s'en apercevoir. Et, inlassablement, Ombrage continua.
Je remercie les témoins Figg, Hagrid et Dursley, pour leurs interventions. Passons à la première année de M. Potter à Poudlard. Une année pendant laquelle il est censé avoir assommé à lui seul un troll des montagnes adulte par un moyen inconnu. Magie noire ? J'appelle Monsieur Ronald Weasley et Mlle Hermione Granger. Racontez-nous la vérité.
Ron, droit et extrêmement fier d'être le centre de l'attention, s'avança. Harry crut que son cœur allait s'arrêter. Pas Ron. Pas lui. Et Hermione qui ne faisait rien, pire, qui avançait à ses côtés. Non. C'était impossible. Eux, eux au moins devaient le soutenir, ils savaient la vérité. Ils savaient qu'il n'était pas comme cela. Ils avaient passé quatre ans ensemble, à combattre Voldemort, à sauver l'école, à aller en cours ensemble, à discuter et jouer tous les jours, à se disputer et se réconcilier, ils étaient inséparables. Non, Ron et Hermione… Ron et Hermione ne pouvaient pas lui faire cela. Pas eux. Pas eux. C'était un cauchemar, et il ne pouvait rien faire pour l'arrêter.
C'était le soir d'Halloween, commença Ron. Un troll est entré dans l'école, Hermione était dans les toilettes des filles. Je connaissais Harry depuis la rentrée, et on s'entendait bien avec elle, alors on a voulu la prévenir. Mais le troll était déjà dans les toilettes, il menaçait Hermione. Harry a alors dit une formule que je ne connaissais pas, et un sort noir a frappé le troll. Il est tombé. Harry s'est alors tourné vers Hermione. »
Ron sembla se redresser encore d'avantage, si c'était possible.
« Je voyais bien qu'il avait l'air menaçant, il allait la tuer pour l'avoir vu faire de la magie noire. Je ne pouvais pas laisser ça arriver, alors je me suis interposé. Je lui ai dit qu'il faudrait me tuer d'abord. Mais Harry s'entendait bien avec moi, et il savait que dans un duel j'aurais pu gagner, alors il a renoncé. Il nous a menacés de nous tuer et de tuer nos familles si on en parlait à quelqu'un. On a eu peur, alors on a obéi. Quand les professeurs sont arrivés, c'est Hermione qui s'est dénoncée coupable et a prétendu avoir assommé le troll, parce que Harry lui a demandé de le faire.
Un sort noir assommant, dites-vous ? Mme Bones prit pour la première fois la parole. C'est bizarre, ça ne me dit rien…
Il existe quantité de sorts noirs que nous ne connaissons pas, Amélia, lui répondit calmement Dumbledore.
Mais qu'un petit garçon de onze ans connaîtrait ?
Harry lui lança un regard reconnaissant.
Il a bien vaincu Lord Voldemort à un an et parlé fourchelangue durant son enfance. Peut-être s'agit-il justement de magie fourchelangue, dont nous ne connaissons pas grand-chose.
Mme Bones se tut. Ron, un peu rouge suite à son faux pas, acheva.
Après cela, nous avons décidé de rester à ses côtés, pour le surveiller au cas où il recommencerait et ferait du mal à quelqu'un.
Courageuse décision, Monsieur Weasley, dit Ombrage avec approbation. Confirmez-vous ses dires, Mlle Granger ?
Hermione tremblait un peu. Elle sembla hésiter un instant, puis :
Ou-oui. Madame.
Durant sa première année, M. Potter est resté calme et discret, reprit Ombrage. Sans doute voulait-il apprendre plus de sorts noirs avant de mettre en place ses actes criminels. En deuxième année, vous le savez tous, la Chambre des Secrets a été ouverte, et le monstre de Serpentard jeté sur des étudiants, pétrifiant un chat, cinq élèves, y compris Mlle Granger, ainsi qu'un fantôme. L'école allait être fermée, quand, M. Potter, qui ne voulait sans doute pas rentrer chez sa famille qu'il n'appréciait pas et où il n'avait pas le pouvoir de faire de la magie, a soudainement déclaré que le monstre était mort et a fait cesser les meurtres, ramenant avec lui un professeur victime d'un obliviate raté et amnésique : le célèbre Gilderoy Lockhart. Or cette même année on découvre que M. Potter est fourchelangue, une capacité que seuls ceux de la lignée Serpentard peuvent posséder. Monsieur Weasley, qu'en dites-vous ?
Il a ouvert la chambre, sous mes yeux. Elle était dans les toilettes des filles, il a sifflé au robinet gravé d'un serpent pour entrer. Le professeur Lockhart a voulu le neutraliser, mais Harry lui a jeté un obliviate. Harry m'a demandé de monter la garde pour lui. Si je n'obéissais pas, il tuerait ma sœur. Je ne pouvais rien faire, ma sœur était dans la chambre. J'allais chercher le directeur, prêt à agir quelles que soient les conséquences, mais Harry est remonté avec ma sœur, vivante mais choquée. Elle avait des propos incompréhensibles, je pense qu'il a modifié sa mémoire pour faire croire qu'il l'avait sauvée. Après ça, il a même prétendu avoir sauvé l'école !
Mlle Weasley, confirmez-vous ce que votre frère dit ?
Ginny rejoignit son frère. Harry, qui n'avait cessé de se débattre dans ses entraves, se laissa retomber dans son siège, fatigué et abattu. On ne lui épargnerait rien. Et sans pouvoir parler, il ne pouvait pas non plus se défendre. Ce procès n'était qu'une mascarade montée dans un seul but : sa condamnation. Mais pourquoi ?
Oui, je me souviens un peu maintenant. Harry… Il m'a dit qu'il m'aimait, qu'il fallait juste que je le suive, qu'il me montrerait quelque chose de génial. Hélas, j'avais onze ans. Je l'ai suivi. Et à partir de là, je n'ai plus aucun souvenir. En fait… je ne me souviens de rien avant de retrouver ma famille.
Elle avait les larmes aux yeux.
Je vous remercie Mlle Weasley. Dernier méfait d'une longue liste, cette année-là, Monsieur Potter a libéré un Elfe de Maison qui ne lui appartenait pas. » Soudain, Ombrage cria : « Dobby ! »
Pop ! Le petit Elfe apparut, portant deux chapeaux et des chaussettes désassorties en plus de ses vêtements criards, ne semblant pas comprendre la raison de sa présence en cet endroit. Il poussa un cri de joie en apercevant Harry et alla se placer à côté de lui, rassuré par sa présence. Voilà au moins quelqu'un qui ne lui avait pas menti, mais cela semblait plus lui porter préjudice que l'aider, dans la situation présente. Ombrage l'interrogea rapidement. « A qui appartenais-tu avant d'être affranchi ?
Monsieur Malfoy Madame.
Et qui t'a libéré ?
Monsieur Harry Potter, Madame. Monsieur Potter est un grand sorcier ! Il a fait tant de choses pour Dobby, il a…
Merci, tu peux partir Dobby, coupa Ombrage avec ennui.
Ce dernier chercha du regard la permission d'Harry, qui était trop occupé à ses tentatives de tuer le crapaud rose avec ses yeux. Ne trouvant pas son regard, Dobby partit.
Vint la troisième année, celle de la fuite du mangemort Sirius Black. En fin d'année, il fut enfin retrouvé par les autorités, mais il parvint à s'échapper, de même qu'un hippogriphe condamné à décapitation pour agression d'un élève. De là à en conclure que les deux sont liés, il n'y a qu'un pas. Rappelons que Sirius Black est le parrain de M. Potter, et qu'ils ont été vus ensemble le soir-même. MM Severus Snape et Remus Lupin, loup-garou et ancien mangemort notoires, étaient également présents. Malheureusement, ils sont actuellement en fuite, par conséquent nous nous appuierons une fois de plus sur M. Weasley et Mlle Granger. Qu'avez-vous vu ?
Cette fois, ce fut Hermione qui prit la parole.
M. Black a agressé Ron, en lui mordant la jambe sous sa forme d'animagus chien. Harry et moi les avons poursuivis, alors que M Black entrainait Ron dans un passage secret qui mène à la Cabane Hurlante, à Pré-au-lard. Les professeurs Snape et Lupin nous ont rejoints. M Black s'est retransformé et a dit à Harry qu'il était son parrain et qu'il avait trahi ses parents. Harry l'a remercié et ils ont discuté tous ensemble. Ils prévoyaient de prendre le pouvoir, de rendre la magie noire légale et de favoriser les droits des créatures magiques pour qu'elles dominent les sorciers. Ron et moi étions terrorisés, nous ne savions pas quoi faire. Mais M. Lupin s'est transformé. C'était la pleine lune, vous comprenez. On en a profité pour fuir. Harry nous a assommés alors qu'on arrivait au château. Mais nous avions tous les trois été découverts, et notre mort aurait semblé suspecte dans le château, si seul Harry nous survivait, alors il nous a épargnés. Il s'est contenté de me voler un retourneur de temps que m'avait exceptionnellement prêté le Département des Mystères pour suivre mes cours, et il s'en est servi pendant notre sommeil pour libérer Buck et Sirius Black.
Merci Mlle Granger. Venons-en enfin à cette année. L'année où M. Potter, avec la complicité du mangemort Bartemius Croupton Jr, sous l'apparence du professeur Maugrey Fol-Œil, est devenu quatrième champion du Tournoi des Trois Sorciers. Son concurrent pour Poudlard, Cédric Diggory, était plus apprécié que lui. Il a alors tenté de s'attirer la sympathie du public par l'intermédiaire de propos mensongers publiés dans la Gazette du Sorcier, se présentant comme un orphelin malheureux de son sort et s'apitoyant sur lui-même, mais cela ne suffit pas. Il invente alors un triangle amoureux entre Mlle Granger, M Victor Krum, et lui-même, dans le but de discréditer un autre concurrent, le représentant de Durmstrang. Mlle Granger et M Weasley tentent alors de se séparer de ce fou qui ne recule devant rien, mais à force de menaces, il les contraint à rester proches de lui afin de pouvoir les surveiller. Ils en savent trop, il en est conscient. Enfin, pour gagner le tournoi, il demande lors de la dernière épreuve à Barty Croupton Jr, avec qui il est, parait-il, très proche, de lancer l'imperium à M Krum pour le faire attaquer Mlle Delacour, ce qui les disqualifie, laissant la voie libre pour les concurrents de Poudlard. Ayant transformé la coupe en portoloin, il emmène M Diggory, dernier concurrent, dans un endroit inconnu pour l'éliminer. Le corps ne sera jamais retrouvé. A son retour, il accuse Vous-savez-qui du meurtre, prétendant qu'il est revenu. Le mangemort Croupton sera par la suite démasqué et condamné au baiser du détraqueur, délirant et sans avoir dénoncé son complice. Enfin, dernier délit, en prétendant le retour du mage noir qu'il a lui-même tué, il jette le discrédit sur le Ministère de la Magie, remettant en cause et son autorité, et sa compétence. »
Ombrage fit une courte pause, laissant retomber ses paroles avec le tranchant de la guillotine qui s'abat.
« Voilà, messieurs-dames. Voilà Harry Potter tel qu'il est, tel que les faits le montrent. Ce n'est pas le héros que nous espérions tant, mais un homme, un homme qui a comploté, qui s'est élevé contre l'autorité, qui a pratiqué la magie noire, menacé famille et amis, un meurtrier de sang-froid. Il a tué Vous-savez-qui ? Sans doute veut-il prendre sa place ! Il est proche de créatures dangereuses et d'anciens mangemorts, il ment comme il respire et abuse de sa célébrité pour prendre le pouvoir ! »
Ombrage criait à la fin, satisfaite de son argumentation si bien préparée, de ses témoignages bien arrangés. Ce n'était pas un procès, mais bien une exécution. Dumbledore reprit la parole.
« Avant la délibération, avez-vous une dernière remarque à faire, M. Potter ? »
Harry, ayant repris ses esprits, savait déjà qu'il ne servait plus à rien de protester. Une rage froide l'avait envahi, à l'incrédulité avait succédée l'envie de vengeance.
« Non. Devrais-je ? Ce procès, du début à la fin, est truqué. Je pourrais bien vous montrer la vérité que cela n'y changerait rien, vous ne me croiriez pas. Après tout, le but de ce petit défilé est ma condamnation. Qu'attendez-vous donc que je dise ? Que je croyais en vous, que je vous aimais, tous ? Oui, je vous aimais. Je me rends contre que la réciproque n'allait pas de soi. »
Il regarda Ron et Hermione.
« Dites-moi, avons-nous été amis un jour ? Même un seul ? Ou avez-vous menti depuis le début ? Vous étiez mes premiers amis. Pour vous, j'aurais fait n'importe quoi. Je croyais que l'inverse était vrai, que le trio d'or était bel et bien inséparable. Mais vous m'avez trahi. Pourquoi, je ne le sais pas encore. Mais je sais une chose. Je suis certain d'un fait. Je ne resterai pas à Azkaban éternellement, et un jour, je reviendrai. Quand vos cauchemars deviendront réalité et que le monde entier vous tournera le dos, quand votre succès se révélera amer, quand vos mensonges se retourneront contre vous, vous penserez à moi. Vous penserez à moi et vous maudirez le jour où vous avez proféré le mensonge de trop. »
Puis il se tourna vers le public, un sourire sinistre aux lèvres.
« Vous voulez que je devienne un seigneur noir ? Soit, je le deviendrai. Je le deviendrai avec le plus grand plaisir en pensant à chacun de vous. Je le deviendrai, et je me vengerai !
Cela ressemble fort à un aveu, M. Potter, déclara Dumbledore avec la plus grande indifférence de celui qui a exécuté avec ennui une simple formalité.
« Le vote, maintenant. Qui est pour une condamnation ? »
Les mains se levèrent à l'unanimité.
« Qui est pour l'abandon des charges ? Bien, M. Potter, vous êtes condamné à la prison à vie. Vous allez être conduit à Azkaban dans les plus brefs délais. Cette séance est terminée. »
Dans le brouhaha qui éclata, Harry ne ressentait plus rien, ne voyait plus rien, seule comptait sa vengeance, qui allait s'accomplir. Tôt ou tard.
