Mon dernier OS en date. Cette fiction est un vrai dictionnaire…
Je dois avouer que j'aime énormément jouer avec les mots, me les approprier, les façonner à ma manière, les introduire dans des métaphores tarabiscotés.
Tout ça pour dire que, si vous n'arrivez pas à me suivre, et bien… Je m'en excuse !
La musique est assez primordiale, mais n'ayant pu choisir, je vous en propose deux :
Enter one De Sol Seppy ou Breaking my Heart de Aqualung
C'est très court je dois avouer.
Bon courage, bonne lecture, et vos avis m'intéressent … :)
HHH
Tout commence ici.
Tes mains sur moi, ton odeur en moi, tes sourires pour moi.
Tu débute, lentement. C'est un long processus. Lent, douloureux.
Première caresse, première ébauche. Tes doigts cherchent mon talon d'Achille, glissant de mes paupières délicates à la commissure fragile de mes lèvres entrouverte. Je sens lentement mon corps fondre et je sais ce qu'il va arriver. Ton souffle s'aventure dans mon cou, désert de sable, étendue sensible. Mes omoplates souffrent de tes baisers, incendie impétueux. Ta barbe piquante, huile sur le feu, m'enlise. Mes épaules tremblent au rythme de tes soubresauts. C'est une danse démoniaque, un flirt avec le diable.
Tes dents entrent en contact avec ma peau. Mélange sucré salé qui me pétrifie. Tu me cuisine, tu m'essaye, tu te joue de moi. J'ai perdu la foi, j'ai perdu la force. Ton pouce dessine de petits cercles au creux de ma nuque, chatouillant la naissance de ma chevelure brune. Ce n'est plus qu'une question de secondes. Tes mots lentement susurrés, allumette craquée près du gaz, combustion sans pareille, me rendent fébrile.
Tu joue sur moi une mélodie. Doux ballet fiévreux. Je me sens quitté le sol. J'ouvre les yeux. Une fissure se dessine dans un coin de mon cœur. Tu me souris et je sens ma souffrance, immaculée de la franchise de tes yeux, s'étendre sur nous. Mon sang pulse dans mes veines, dirige le reste de mon corps, brule mon cœur. Tout n'est plus qu'une question de seconde. J'ai besoin de savoir, je ne veux pas savoir.
De longues trainées glissent sur mes joues, rivières sans fin, ou s'écoulent le chagrin des âmes en peines. Je m'accroche, serre ton dos, entrent mes ongles, ferment les yeux. Tout est bientôt finit, une fois de plus. Sentir quelque goutte de ton sang souiller mes doigts, voir de mes yeux clos le trou béant de notre relation, saisir l'odeur de tes cheveux poivré, l'enfermer dans mes souvenirs. La naissance d'un nouveau frisson sur mon épiderme hâlé fait trembler mes lèvres. Ce soir, je voudrais te dire.
Le goût de ton étreinte ne me quitte plus. Tout me fascine, tout me perds. Je veux me battre, j'ai peur de me battre. Tes touchers exaltant coule sur moi, descendent, tombent. Une seconde.
Tes mains trouvent le logement de mon cœur. Me pressurise et me tue.
Mes épaules se relâchent, mon corps se fige. Tout est finit.
Tu as brisé mon cœur. Encore.
FIN
