Coucou ! Me revoilou dans une nouvelle fiction. Celle-ci sera aussi assez courte, d'une dizaine chapitre, peut-être un peu moins. Je me lance de nouveau dans du SanZo (à force d'en lire sur ce même site, il faut comprendre que la tentation est forte).

Si le ratong monte, ne vous étonnez pas, je n'ai pas encore toutes les scènes en tête, du moins pas totalement. Alors certaines pourraient être limite (si je les fais) d'où le changement.

Sinon, je vous laisse profiter de cette fiction en espérant qu'elle vous plaise.

Hurricane

A song to say goodbye

Il est dur de commencer le début d'un récit dans un milieu aussi triste. Le feu dominait depuis bien longtemps le pays et les bombardements cessaient que rarement. C'est dans une petite ville mise à feu et à sang toutes les semaines que je commencerais cette histoire. Il y a un café là bas, un restaurant où toute la ville vient se réunir. L'ambiance y est chaleureuse et on y oublie un peu la guerre. Surtout, il y a cet homme. Il est arrivé, il y a un moment maintenant. Personne ne le connaissait et il connaissait personne. Il cherchait un endroit moins désolé par la guerre. Comme tout le monde, il avait perdu un être cher durant une bataille. Son regard le trahissait. Mais il ne disait rie. Il marchait juste et surtout il chantait. Combien de fois le village l'a entendu chanter « Commandante » ou d'autres chansons pour la paix ? Il passait ses sentiments à travers sa voix et sa guitare. Ses chants n'étaient pas des plus joyeux mais son talent suffisait à redonner espoir juste avant les bombardements. Petit à petit, ils avaient compris qu'il cherchait quelqu'un. Cet homme meurtri restait à chanter, comme s'il attendait quelqu'un. Mais il était seul, toujours seul. Tout le monde s'en fichait, chacun avait ses problèmes. Il était éternellement seul. Personne ne savait son nom. Bien sur, on lui avait posé la question mais il disait avoir perdu son nom à l'instant même où « il » avait disparu. « Il » était la personne qu'il cherchait mais qui pouvait savoir de qui il s'agissait ? C'est pour ça que cet homme restait seul avec ses souffrances et ses angoisses, jusqu'à en devenir fou.

Et puis, un jour, quelqu'un d'autre était venu. Un homme armé de katanas, un soldat du pays. Les villageois lui ont demandé s'il y avait du nouveau sur le front mais il n'avait aucunes nouvelles. IL cherchait quelqu'un, de ville en ville, sans relâche. C'est alors que le chanteur inconnu se mit à jouer. Le nom de la chanson était « Heaven's not enough ». Le nouveau venu frémit en entendant cette voix si triste. Il alla à sa rencontre et le reconnut tout de suite. Pourtant, il ne l'interrompit pas. Le chanteur le fixait lui aussi. Leurs yeux semblaient échanger des messages que les mots n'auraient pu retranscrire. Puis le soldat avança pas à pas, lentement. Le joueur de guitare s'arrêta et continua à le fixer, comme s'il attendait quelque chose de sa part. L'homme répondit à ses attentes :

-Sanji...

Le chanteur tilta. Pour la première fois depuis longtemps, il entendait son prénom. Il avait espéré, pendant tout ce temps, entendre cette voix murmurer son nom. Son regard s'adoucit et il esquissa le début d'un sourire. Son vis-à-vis courut alors vers lui, répétant encore une fois son nom. Puis, une fois à sa hauteur, il le prit dans ses bras, contenant du mieux qu'il pouvait ses larmes. Le chanteur répondit à son étreinte en lui murmurant :

-T'en as mis du temps, imbécile...

Le soldat ne releva pas, trop heureux d'avoir retrouvé celui qu'il cherchait depuis si longtemps. Puis, leur moment d'euphorie passé, le dénommé Sanji parla enfin :

-Si tu es revenu... Où étais tu passé pendant tout ce temps ? Sans nouvelle de toi, je t'aurais cru mort si je ne te savais pas increvable !

-Je te cherchais... Il est temps.

-Quoi ? Si vite ?

-Je suis désolé... Je n'ai rien pu faire pour retarder ce moment... Il... Malgré toute ce que j'ai pu faire, il...

Les mots n'arrivaient pas à passer sa bouche mais l'autre homme savait très bien de quoi il parlait. Son regard se fit infiniment plus triste et il ajouta :

-Nous sommes les derniers, n'est ce pas ?

-Oui... Je suis navré...

-Ce n'est pas de ta faute, Zorro... Tu as fait ce que tu as pu, je le sais...

Le soldat retint de justesse les larmes qui perlaient à ses yeux. Lui aussi, son nom lui avait manqué, surtout dit par cette voix. Il se contenta de serrer le chanteur contre lui avant de doucement le relâcher, à regret. Le temps leur était compté.

-Maintenant, il faut y aller...

-Je sais... Mais... Et les autres ?

-On ne peut protéger tout le monde. Comme un loup ne protège que sa meute, c'est toi que je veux sauver.

-Car je suis avec toi le dernier...

Il hocha doucement la tête mais son regard lui faisait comprendre qu'il avait bien d'autres raisons de le sauver. Le chanteur se leva donc et se laissa guider par le soldat. Les villageois ne comprenait pas tandis que le joueur de guitare les regardait d'un air triste. Il s'arrêta alors, sous la surprise de son homologue.

-Laisse moi... Une dernière chanson... S'il te plait...

Le soldat le laissa faire et se recula un peu tandis que le chanteur prenait sa guitare. Il entama une chanson qu'il n'avait encore jamais faite. Il chantait toujours le même refrain :

It's a song to say goodbye

Pour les villageois, mais aussi pour ses amis disparus. Avec Zorro, ils étaient les derniers. Alors il leur accordait une dernière pensée jusqu'au moment où l'alerte à la bombe retentit. Le soldat l'entraina hors du village tandis que tout le monde se réfugiait dans les caves. Ils coururent un moment jusqu'à une embarcation de fortune. Ensemble, ils la mirent à l'eau et se dirigèrent lentement vers le large. Le pays était en flammes, encore plus que d'habitude. Les deux pouvait entendre les cris de souffrance de chacun. Mais ils continuèrent de s'éloigner en observant la terre sombrer dans la destruction la plus totale. La guerre avait remporté la victoire : tout avait été massacré. Le chanteur demanda donc :

-Qu'allons nous faire désormais ?

Le soldat plongea son regard dans celui en face de lui. Il y resta un moment avant de regarder de nouveau la mer.

-Je ne sais pas... Accoster sur une autre terre, recommencer une nouvelle vie et s'enfuir de nouveau lorsque la guerre nous aura rattrapé.

-Et te perdre ? A chaque fois, l'un d'entre nous y est resté ! Je... Je ne pourrais pas y survivre si tu disparais toi aussi...

-Moi non plus et c'est pour ça que je te protègerai. Il faut garder espoir... C'est la meilleure chose à faire.

Sanji acquiesça doucement. Il regarda une dernière fois sa terre en flamme. Puis, il fixa le large, comme pour essayer d'apercevoir son avenir dans ces nouveaux horizons.

-Allez, espérons que cette fois, c'est la bonne...

-Ouais... Peut-être...

Le silence s'installa alors, tandis que le bateau les menait déjà vers leur avenir, en espérant qu'il soit meilleur après tant de souffrances. Un soupir brisa un instant le calme, comme pour se préparer à s'armer de courage pour la suite avant que les deux hommes s'enferment dans le mutisme le plus complet, l'un tourné vers l'avant du mieux qu'il pouvait pour oublier ses peines, l'autre tourné vers ses souffrances et ses compagnons perdus. Les deux perdaient un peu pied mais ils continuaient, par promesse mais aussi par courage et espoir. C'est cela qu'on appelle suivre ses rêves. Poursuivre sans jamais s'arrêter, sans jamais se retourner, quelque soit la route à prendre. Parce que dans ce monde désolé en pleine décadence, c'était la seule chose qui restait.

A song to say goodbye...