J U N E
Auteure : Ako-Cissnei, Ako pour les intimes
Rating : T
Nombre de chapitres : Un seul, pour l'instant, sans doute trois ou quatre de prévus.
Résumé : Shikamaru a enfin découvert le lourd secret de Neji. Il pensait pouvoir le surmonter, mais ce n'est pas le cas. Neji supportera-t-il cet ultime abandon, de la seule personne qui comptait encore vraiment pour lui ?
Disclaimer : Si seulement… Oh, si seulement c'était moi la merveilleuse mangaka, si seulement je m'appelait Kishimoto ! Mais je dois bien l'admettre : je me contente de remixer mes personnages favoris… Et, à mon grand désespoir, je suis toujours aussi pauvre.
Dédicace : Ipiu ? Sans doute, étant donné que c'est le ShikaNeji que je t'avais promis depuis… Un an ? Et dédicace à tous les fans de Naruto, toutes les yaoistes (s'il y en a des mâles, c'est pour vous aussi, même si je doute de ces présences…) et… Bah c'est tout je crois XD.
Autres : La chanson sur laquelle j'écris est June, d'Indochine. C'est une chanson magnifique, que je vous recommande, même si vous ne raffolez pas d'Indoch'. Déprimante, mais si vraie...
Sur ce, bonne lecture !
Solitude.
Ma vieille amie.
Cela faisait si longtemps que nous ne nous étions pas vus.
Presque un an, en fait.
Et dire que j'étais certain que tu aurais pu m'en sauver… Mais je sais que je ne peux m'en prendre qu'à moi-même.
Je crois que je respire
Et mes doigts que j'inspire
Solitude.
Si insupportablement douce, si intolérablement familière.
Mais c'était inéluctable, n'est-ce pas ? Tu le savais, sans doute comme moi, au fond, que ce « nous »-là ne durerait pas. Pourtant je le désirais tant…
Solitude.
Et avec elle, le nectar, tentateur.
Nectar de rêve, promesse absolue d'évasion.
J'avale et je recrache
Je me remplis et me vide
De mon âge
Je t'ai aimé.
Peut-être n'aurais-je pas dû ? Peut-être ne pouvions-nous le supporter, ni l'un ni l'autre. Je t'ai aimé, peut-être trop fort, peut-être pas assez sincèrement.
Te rappelles-tu le jour où nous nous sommes rencontrés ?
C'était à l'hôpital où j'avais réussi à décrocher un travail d'infirmier. Tu avais eu un accident de la route (rien de réellement grave mais des bras, des nez et des jambes cassés) avec trois de tes amis, Naruto Uzumaki, un turbulent blondinet aux yeux bleus, un jeune brun à la réplique acérée, Kiba Inuzuka, et un petit rond qu'on ne pouvait imaginer faisant du mal à une mouche, Chôji Akimichi.
Moi, je me souviens de ce jour. Dans les moindres détails.
Je me souviens de tes yeux perçants et intelligents, de l'ironie dans ta voix quand tu charriais tes amis, des soupirs las que tu exhalais régulièrement. « Galère », répétais-tu à tout bout de champ.
Le jeune infirmier secoua avec désinvolture ses longues mèches noires, qui lui tombaient devant les yeux. Il se tourna vers son patient :
-Bien, nous en resterons là. Mais essayez de mieux choisir vos « terrains d'entraînement », à l'avenir, d'accord ? Escalader les immeubles pour ensuite essayer de sauter d'un bâtiment à un autre ne me semble pas vraiment…
L'autre ne lui laissa pas le temps de finir sa phrase en se lançant aussitôt dans une longue tirade enflammée dont Neji –l'infirmier- retint vaguement les mots « fougue de la jeunesse », « entraînement », et « cinq cent pompes par jour », le tout accompagné de poses grandiloquentes et autres arabesques en tous genres. Il n'écoutait absolument pas ce qu'on lui disait. Neji soupira imperceptiblement. Gai Maito était un patient fréquent de l'hôpital Konoha, un sacré casse-cou têtu comme une mule… Et complètement cinglé, songeait Neji.
-Oh, excusez-moi, murmura-t-il machinalement en saisissant son bipeur –sauvé par le gong ?
-Neji ? Tu veux bien prendre en charge la chambre 219, s'il te plaît ?
-Bien sûr, Tenten, pas de problème, j'y vais. Lança le jeune homme à sa jeune collègue en sortant.
La chambre 219, au deuxième étage, était occupée par quatre jeunes du même âge que Neji –il le constata en survolant leurs dossiers- quatre garçons dont la voiture était tombée dans un fossé, l'avant-veille, après une soirée bien arrosée. Il fallait changer les bandages pour les uns, les perfusions pour les autres, la joyeuse routine, en résumé.
Neji ouvrit la porte en pensant vaguement à autre chose…
… Et se réveilla une demi-heure plus tard, affalé dans un fauteuil, avec un atroce mal de tête et des vertiges, six paires d'yeux braquées sur lui.
-Heuu… J'ai manqué quelque chose, dites ? Interrogea-t-il, perplexe et grimaçant.
-Désolé-désolé-désolé, on est complètement désolés ! s'exclama immédiatement une tête blonde, suivie d'une seconde brune :
-Ouais, vraiment, vraiment, sincèrement désolés ! Vous n'avez pas trop mal ?
-C'que vous pouvez être galère, franchement, les gars…
-Oui, bon, ça va, Shika ! Réagirent les deux premiers en se retournant avec une synchronisation parfaite.
-Si t'avais accepté de conduire avant-hier, on n'en serait pas là, je te signale ! Continua la pile électrique blonde sur un ton indigné.
-Je ne vois pas quel rapport ça a avec le fait que tu as réussi à assommer quelqu'un en lançant un bouquin sur Kiba, espèce de danger publique ! Grogna « Shika », que Neji ne voyait pas encore bien.
Ah, c'était donc ça. Bien que le jeune homme soit de constitution particulièrement fragile, cela forçait le respect.
Assommé par un exemplaire du dernier Harry Potter.
Vie De Merde…
-Bon, STOP ! s'écria finalement Tenten, en attrapant les deux excités par le col de leurs chemises, D'une, vous ne devriez même pas sortir de vos lits et de deux, laissez-le respirer, un peu ! Les patients qui agressent leurs médecins, on les confie à un autre type de docteurs !
Neji put enfin voir les propriétaires des autres yeux. Ceux, café, vifs et étincelants de Tenten, qui recouchait de force les énergumènes, la plus ancienne amie de Neji. Une petite jeune fille, lesbienne autant que Neji était gay, et fière de l'être, qui donnait l'impression de posséder des réserves d'énergie illimitées. Tout le contraire de son ami qui n'était pas motivé par grand-chose…
Disons plutôt que je vivais parce que j'avais encore un peu peur de la mort.
Tenten me transmettait parfois son enthousiasme, me soutenait, m'accompagnait, m'aidait.
Où est-elle, alors que j'ai tellement besoin d'elle, aujourd'hui plus que jamais ?
Je sais bien que je suis fautif. Mais je ne sais pas comment vivre… Je n'ai jamais appris.
Mais toi, tu sais. C'est pour ça que, sans toi, sans Tenten, je suis perdu. Sans force, sans envie.
J'ai besoin de toi…
Neji rencontra furtivement le regard clair d'Hinata, troisième infirmière aux immenses yeux naïfs et aux traits encore enfantins. Elle était tellement discrète qu'il ne l'avait pas encore remarquée. Puis le garçon à ses côtés, que Neji reconnut comme l'un de ses patients, Chôji Akimichi, un petit rondouillard à l'aspect débonnaire qui piochait allègrement dans un paquet de chips.
La dernière personne, vraisemblablement « Shika », diminutif de Shikamaru Nara (Neji se souvenait des dossiers), intrigua le jeune homme.
Intrigué, je crois que c'est le mot.
Je t'ai aimé, Shikamaru, peut-être dès ce premier regard, sans trop m'en rendre compte.
Shikamaru croisa le regard de Neji plongeant ses prunelles noires dans les grands yeux mauves de son vis-à-vis.
Lui qui jugeait toujours le monde avec perspicacité et sans la moindre pitié, ne put détourner les yeux, sur le coup. Ce Neji cachait bien son jeu. Quel jeu, il l'ignorait encore, mais il devina une chose : il était malheureux, malgré les apparences.
Comme s'il avait soudain eut conscience des déductions de Shikamaru, le jeune infirmier se leva avec un peu plus de brusquerie qu'il ne l'aurait voulu.
Confirmant le jugement de l'autre, qui le regarda quitter la pièce, songeur.
Comment ai-je seulement pu m'imaginer un seul instant que je pourrais te le cacher ?
Je ne me fais que du bien
Et je ne me fais que du sale
C'est normal
Et pourtant, je ne peux pas m'en empêcher.
Encore moins depuis que tu as abandonné… Je ne peux pas t'en vouloir, mais je ne peux plus continuer.
Pas sans toi.
Je t'ai aimé, Shikamaru.
Je t'aime toujours.
Dites-dites-dites, vous en pensez quoi, hein, dites, vous en pensez quoi, qu'est-ce que vous en avez pensé, hein, hein, dites ?
Allez, une pitite review ? Même si ce sont des critiques... Je jure de ne pas me pendre et d'essayer de faire mieux la prochaine fois.
Suite à venir !
