Chapitre I
« Non ne le jugez pas, vous qui ne connaissez pas. Les vertiges et le labeur » Indila
Elle n'avait que 14 ans. Mais c'est cet âge là qui a façonné son avenir. Qui a construit son présent. Qui a brisé son être et qui a fait d'elle la femme qu'elle est aujourd'hui, alors qu'elle n'était qu'une enfant. Chaque nuit des cauchemars la hantent. Parfois des affaires dans lesquelles elle s'investit, parfois ce passé lugubre et douloureux.
Mais là où beaucoup auraient sombré, elle s'est relevée.
Mais depuis quelques jours, les cauchemars devenaient plus... récurrents et elle avait peine à trouver du réconfort dans quoique ce soit.
Debra Parker était à présent un agent du FBI, spécialiste des cultes religieux et sectes en tout genre. C'était une femme forte et douce à la fois. Mais seule. Elle n'avait pas de vie sociale et ne vivait que pour son travail.
« Ça me tuera un jour... » Pensa-t-elle.
Elle avait le nez plongé dans des documents et des photos de la dernière œuvre de Joe Carroll.
« Un beau massacre »
Un mal de tête se fit sentir. Elle passa deux doigts sur son front et se massa délicatement la tempe droite, puis regarda sa montre.
3h10.
Elle était exténuée mais continuait à retourner ses fiches dans tous les sens. Impossible de se concentrer. Épuisement.
« Je crois que je ferais mieux d'aller me coucher ».
Debra avança une main vers sa lampe de bureau, qu'elle éteignit en un « clic » délicat.
Errant vers sa chambre, elle pouvait entendre son cœur battre dans sa tête.
« Mon dieu... »
La jeune femme se jeta non lamentablement sur son lit. Ses yeux se fermèrent doucement. Une image, premièrement floue, apparue. Elle se concentra. Ryan Hardy.
« Ryan » Soupira-t-elle en ouvrant les yeux.
Debra s'investissait à 200% dans son travail. Pour oublier son passé mais aussi son quotidien. Mais jusqu'à présent, elle n'avait pas trouvé la « raison ». Quelque chose qui la forçait à continuer, à tenir, malgré les horreurs qui défilaient sous ses yeux.
Jusqu'à présent.
« Non, je ne peux pas flancher, pas maintenant » se répétait-elle. « Il a vécu, il vit bien pire que ce que j'ai pu endurer et il ne lâche pas, malgré l'alcool et la dépression. Il est toujours debout. Donc je n'ai pas le droit, je dois tenir... » Elle pensait maintenant à voix haute. « Pour lui... » Elle commençait à lentement s'endormir. « Pour Ryan ».
Ses yeux se fermèrent, une dernière fois. Et l'on pouvait y voir deux larmes s'en échapper.
