Disclaimer : tout est à Rowling. Et cet OS pondu sur ce « couple » est mon premier.

Merci à MissMad pour son avis précieux...

A place in a desert landscape

Ces grandes collines devant moi, qui s'étendent à perte de vue, des vallées encaissées, aux arrêtes tranchantes comme un rasoir. Des montagnes envahies par des forets d'épineux comme autant de mauvaises herbes dans une terre sèche et balayées par les vents. Tout est sous mon regard, et pourtant je ne trouve pas ce que je suis venu chercher, cette paix intérieure, ce silence. La culpabilité me ronge comme du magma encore un peu chaud. Il me semble que cette terre est désolée, d'âmes gâchées, vide de sens, vide de tout bonheur. Et pourtant c'est chez moi. Ces collines portent le nom de ma famille, des générations perdues, des ancêtres rongés par le givre et la mort. Fauchés par les guerres, la terre est encore imbibée de leur sang, et plus rien n'y pousse depuis des lustres, hormis peut être encore cette ersatz d'herbe grillée par le soleil, délavée par les pluies, balayée par les bourrasques de vent. Oui, désolation sur les terres Snape. Le soleil, un peu pâle est en haut du ciel, si haut qu'il croit qu'on ne peut le décrocher, qu'il est en sécurité, en un indétrônable et stupide roi, brute de force, sans aucun plaisir pour les intrigues, si ce n'est pour le sang.

Une silhouette sombre au fin fond de la lande, surplombant les terres abandonnées, silencieuse, et hostile au monde. Habitué à la rudesse de la vie, habitué aux coups bas, habitué à feindre. Son masque en place que rien ne semble pouvoir enlever, comme un loup de velours noir incrusté sur son visage lors d'un bal masqué, d'une antique noblesse. Des cheveux noirs comme la nuit balaient son visage par le vent qui se déchaine. Son visage en lame de couteau jauge ce pays. Ses yeux plissés scrutent cet endroit pour y repérer une hypothétique âme damnée. Habillé comme un homme se rendant a un enterrement perpétuel. Il y laisse sa vie par petits morceaux, si pale aux vivants, et pourtant il ressemble a une apparition saisissante avec ses yeux noirs comme l'encre de chine, insondables, inexpressifs.

Un hurlement coincé dans le gosier aussi sec que du papier de verre, un hurlement qui ne sortira pas, jamais. Une raideur dans mes épaules et dans mon maintien. Ma bouche est pincée, mes lèvres inexistantes. Ici, mes terres sont silencieuses, désertés par le gibier autrefois abondants, par les oiseaux qui roucoulaient, ou les souris et campagnols qui détalaient sous mes pas. Il est temps de rentrer…

L'homme semble prêt à partir se dit l'oiseau silencieux perché sur une branche. Il faudrait que l'homme sache que la nature ici sera prête à reprendre vie, dans peu de temps, la nature est maitresse de tout. Alors, il roucoule doucement, et s'envole et passe juste devant le visage de l'homme qui semble se détendre.

L'oiseau vole loin, loin des terres Snape. Puis derrière un buisson, là où des vêtements sont éparpillés au sol, l'oiseau se pose sur le sol. L'ombre s'agrandit, et se transforme en un jeune homme aux cheveux noirs en batailles, une cicatrice en forme d'éclair sur le front et des yeux verts brillants.

Sur le chemin menant chez lui, l'homme marmonne tout bas « Potter, je t'avais pourtant bien dis que je souhaitais la paix. »

OOOO

Qu'en dites-vous ? Souhaiteriez-vous une suite ?