ENTRETIEN SURPRISE
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PDV Bella
J'avais rangé tous mes dossiers dans le grand placard et mis toutes les feuilles dont je ne savais pas quoi faire dans un tiroir de mon bureau. J'avais passé un coup d'aspirateur portatif sur la moquette de couleur sable, fait la poussière sur le bureau et les deux meubles de rangement en bois de hêtre et parfumé la pièce d'un extrait de lavande. J'avais redisposé toutes mes affaires sur l'imposant bureau, mis tous mes crayons à papier avec la mine en haut, et allumé ma jolie lampe de travail que j'avais reçue lors de mon arrivée dans l'entreprise. Je n'avais qu'un curriculum vitae posé près du pot à crayons. J'étais allée me servir un café au distributeur dans la salle de détente située en face de mon bureau, puis m'étais installée sur ma chaise, le dos droit, les mains à plat sur le bois lisse. C'était mon premier entretien d'embauche. Enfin non, pas le mien, c'était plutôt la première fois que je devais recruter quelqu'un. Nous avions reçu le curriculum vitae d'une jeune femme via une galerie d'art. Alice Cullen. Ce nom et ce visage me disaient quelque chose, mais impossible de me souvenir exactement d'où je la connaissais. Elle m'avait marqué, j'en étais sûre. C'était la seule postulante, et je devais décider si elle était à la hauteur pour participer à une nouvelle campagne de publicité pour la marque de cosmétiques pour laquelle je travaillais. A vrai dire, ce n'était pas le poste que j'occupais en temps normal. J'étais seulement remplaçante, ma collègue étant en congé maternité. Mais il fallait bien dire que cette expérience me rendait toute excitée. J'allais engager quelqu'un aujourd'hui. J'allais influencer, positivement j'espère, sur la vie de quelqu'un. Ce serait bien la première fois de ma vie. J'attendais donc sagement dans mon lumineux bureau du premier étage la venue de cette fameuse Alice Cullen. Il me semblait la reconnaître parfaitement en y réfléchissant bien.
Elle arriva à l'heure pile. Cette jeune femme ressemblait à un petit lutin brun, aux yeux caramel rieurs. Elle était toute fine et petite. Aussi grande que moi en tout cas. Et surtout, elle paraissait pétillante, pleine de vie. Elle portait une robe en lin de couleur noire, resserrée en dessous de la poitrine, et lui arrivant juste en dessous du genou. Ses épaules fines étaient couvertes d'une veste classique cintrée vert pomme, de la même couleur que ses ballerines vernies. Elle portait un grand sac vert et noir sur son épaule. Ses cheveux courts partaient dans tous les sens et finissaient en pointe. Ses yeux, très légèrement maquillés, avaient une petite lueur de malice. J'avais raison, c'était la personne à qui je pensais. Et apparemment, la jeune femme se souvenait aussi de moi, mais elle ne fit aucune remarque. Je l'invitai donc à s'asseoir après que nous nous fûmes saluées poliment tout en nous serrant la main.
- Bien. Je crois que nous nous connaissons Alice.
- Son visage d'enfant sembla s'illuminer. Un large sourire s'afficha sur sa petite mine pleine de joie.
- Bella ! Oh mon dieu, je suis tellement contente de te revoir ! Ça fait combien de temps ? Dix ans ?
- Oui, je pense, riais-je. Cette colonie de vacances avait été une véritable catastrophe question organisation, mais au moins nous étions devenues amies…
- Quel dommage que nous ne nous soyons jamais revues !
- Alors, tu es venue expressément à Phoenix pour ce boulot ? demandai-je, curieuse.
- Non, ma famille et moi avons emménagé ici il y a quelques mois. Même si nous sommes déjà vieux avec mes frères, nous avons préféré les suivre. Même l'aîné qui a une compagne et qui va être papa est venu jusqu'ici.
- Tu vas être tatie ? C'est génial !
- Je suis toute excitée !
Alice se mit à gigoter frénétiquement sur sa chaise. Même après dix ans, je me remémorais cet aspect de sa personne : une fille débordante d'énergie, presque hyperactive. Comment avais-je pu l'oublier ? A contre-cœur, je mettais tout de même fin à cette conversation personnelle. Nous étions toutes les deux là pour une raison professionnelle, et je devais respecter mes engagements auprès de l'entreprise. J'aurais tout le temps pour revoir Alice après cette campagne, si je la jugeais apte à être la photographe. Cependant, la connaissant, elle et son talent, je n'avais aucun doute quant à l'issue de cet entretien.
- Alors Alice. Je vais t'appeler Mademoiselle Cullen et te vouvoyer pendant cet entretien, d'accord ? J'ai quelques obligations, tu comprends ? ajoutai-je.
Alice gloussa et prit un visage sérieux. Telle que je la connaissais, elle devait se retenir de rire. Je doutais qu'elle ait changé de caractère, même en dix ans. Je regardait alors son curriculum vitae, le relisant rapidement.
- Bien. Mademoiselle Cullen.
Je la regardais du coin de l'œil et lui souris. Elle me répondit d'une petite mimique complice.
- J'ai regardé votre curriculum vitae, il est très intéressant.
- Merci, répondit-elle poliment.
- Je vous avouerai que l'école que vous avez faite m'importe peu, ainsi que le nombre d'années d'études que vous avez pu accomplir, bien que je trouve votre parcours excellent. Pour cette campagne, j'ai besoin d'un artiste. Quelqu'un qui sache voir au-delà du visage, quelqu'un qui sache capter la petite chose qui fait que les clichés attirent l'œil. Vous avez apporté un book ? demandai-je.
- Oui, bien entendu.
Elle se mit à farfouiller dans son grand sac et en sortit deux books, reliés soigneusement afin qu'ils soient présentables pour les entretiens. Sur celui du dessus était inscrit en lettres capitales dorées : « Rosalie ». Elle me les tendit en souriant. Je les feuilletai. Le premier, « Rosalie », contenait uniquement des portraits d'une femme très belle, blonde, aux yeux couleur noisette et au teint de pêche. J'admirai ce travail avec une grande émotion. Ces clichés étaient particulièrement touchants et révélaient une femme belle, sensuelle, déterminée, mais aussi d'une grande fragilité. On le devinait rien qu'en jetant un coup d'œil à la photo. N'importe qui pouvait prendre des photos, mais personne jusque là n'avait réussi comme Alice à faire ressortir autant d'émotions à travers des images. Alors que je détaillais le book, plusieurs sentiments me traversèrent, apportés par les clichés. Sur le second était inscrit de la même écriture : « Divers » et il contenait diverses photographies de personnages, tous différents. Ce deuxième book confirma mon jugement. J'étais subjuguée. Sur la fin, mes coups d'œil furent rapides, voulant éviter de paraître trop déstabilisée. Je relevai la tête vers Alice, qui me scrutait, anxieuse.
- Vous êtes engagée Mademoiselle Cullen.
- C'est vrai ? s'étonna-t-elle, son visage se décrispant.
- Oui, répondis-je avec un grand sourire, pour lui montrer qu'elle ne rêvait pas. Une chose encore. Cette Rosalie m'intéresse. Je voudrais bien qu'elle pose pour cette campagne.
Alice se mit à paniquer.
- Euh, à vrai dire, vous savez ces photos sont vieilles et euh… Mon amie est enceinte, elle a prit quelques kilos, elle risque de ne plus ressembler à ce que vous avez vu…
J'oubliai alors notre mascarade, tellement surprise d'entendre cette nouvelle.
- Cette si jolie Rosalie est la compagne de ton frère ?
- Oui !
- Une grossesse ne défigure pas une femme, je suis sûre qu'elle a toujours le même visage lumineux.
- Très bien, je… Je lui proposerai.
Je lui adressai un sourire.
- Le shoot aura lieu dans une semaine, vendredi neuf octobre, à huit heures. Ça se passera ici, dans les locaux du rez-de-chaussée.
- Je n'ai rien à préparer ?
- Non, seulement votre appareil photo. C'est notre directrice qui a créé le concept, elle tient à ce que ça ne change pas. Je ne suis pas experte, mais il me semble très acceptable, ajoutai-je en riant.
Alice émit un petit rire. Je voyais qu'elle ne tenait plus.
- C'est bon Alice, on peut arrêter la comédie maintenant.
Elle se leva d'un coup en levant les bras et fit le tour de mon bureau.
- Oh Bella, merci ! Merci infiniment !
- C'est rien Alice, ton travail est remarquable.
Elle se détacha de moi, permettant à ma respiration de se faire plus facilement.
- Oh, Bella, il faut ab-so-lu-ment qu'on se revoie très vite toutes les deux ! On s'étaient tellement amusées pensant ces deux mois ! Quand je suis arrivée au camp, j'en voulais horriblement à mes parents de m'avoir envoyé en colonie et de m'avoir séparée de mes frères, mais quand il a fallu repartir à la maison, je pleurais comme une madeleine de ne plus te revoir et je bénissais mes parents de m'avoir envoyé là-bas ! s'esclaffa-t-elle, toute excitée.
Je la suivais dans son rire.
- Nous n'avions même pas pensé à échanger nos adresses, ajoutai-je. Il faudra rattraper le temps perdu.
- Nous pourrions commencer par déjeuner ensemble un de ces jours ?
- Oui, ce serait bien. En ce moment je n'ai pas une seconde, je mange un sandwich entre deux réunions. Mais après le shoot, je pense avoir plus d'heures de libres. Ça te conviendrait ?
- Bien sûr ! Oh j'ai hâte, si tu savais !
- Moi aussi, Alice.
Je regardais l'heure.
- Je suis désolée, mais je dois te laisser, j'ai ton contrat à rédiger avec la directrice. Je pense qu'elle te contactera avant le shoot pour le signer.
- D'accord Bella !
Nous nous serrâmes dans les bras, heureuses de nous retrouver. Nous nous étions raconté tellement de choses pendant plus d'un mois et demi de colonie, lorsque nous avions douze ou treize ans. A l'époque, nous connaissions presque tout de la vie de l'autre. Mais cela faisait longtemps que ça s'était passé, j'avais oublié beaucoup de choses et nous avions changé toutes les deux. Alice quittait le bureau, et j'emportais le curriculum vitae pour rejoindre ma patronne dans son bureau.
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PDV Edward
Alice avait rejoint l'appartement que nous partagions tous les deux ainsi qu'avec Jasper, son petit-ami, mon ami, le soir pour manger. Elle avait passé tout son après-midi à faire les magasins, au vu des nombreux sacs posés dans l'entrée, et paraissait surexcitée. Elle nous avait dit qu'elle avait été engagée pour cette fameuse campagne de publicité d'une marque de cosmétiques.
J'étais persuadé que ma petite sœur serait engagée, elle était pleine de talent. Elle avait le don de capter un petit quelque chose qui ressortait sur la photo d'une manière surprenante. Les clichés qui me plaisaient le plus se trouvaient dans ma chambre, accrochés aux murs blancs. C'était surtout des portraits de famille, ou bien des parties de corps d'inconnus. Il lui arrivait de travailler en couleur, mais ce qu'elle préférait était le noir et blanc. J'admirais son travail, et me retrouvais ému devant chacune de ces images. En revanche, me voir moi-même en photo, je détestais. Ma sœur adorait me prendre en photo et m'appelait dès qu'elle savait que j'avais un moment de libre pour que je la rejoigne au studio. Et comme il était très difficile de refuser quoi que ce soit à ma sœur, je me retrouvais assez souvent là-bas, si bien que j'avais décidé d'y installer ma propre cafetière, étant un inconditionnel du café. Je devais même lui mentir sur mes horaires de liberté pour ne pas passer ma vie à me faire tirer le portrait. Je me souvenais des moments où ma sœur nous prenait en photo, ma famille et moi. Je m'étais habitué au fait qu'elle nous mitraille, mais le jour où elle m'avait demandé d'être son premier modèle, juste après avoir fini ses études, je n'étais franchement pas très à l'aise. J'étais même carrément coincé. Elle n'arrivait pas à me faire bouger d'un pouce, et ce premier shoot avait été une catastrophe. Ceci-dit, aujourd'hui je n'étais toujours pas hyper détendu devant l'objectif, surtout quand elle me demandait d'enlever un vêtement.
- Alors, tu nous craches le morceau ? lâchai-je à l'attention de ma sœur, qui n'avait jamais autant mangé de sa vie. Tu risques de ne pas rentrer dans les vêtements que tu viens d'acheter.
Elle me regarda, effarée, sa fourchette de pâtes à quelques centimètres de sa bouche. Ses petits yeux couleur caramel étaient plissés, me fixant avec une intensité qui faisait froid dans le dos. Elle faisait ça parce qu'elle savait que je me doutais de quelque chose alors qu'elle ne voulait encore rien me dire. Mais son tempérament de pipelette associé au fait que je sois son frère, son confident depuis tant d'années, celui à qui elle ne pouvait pas cacher la vérité, lui ferait dire ce qu'il se passait dans sa petite tête.
- C'est vrai, tu nous a dit que tu avais été embauchée, mais à mon avis, il y a autre chose pour que tu sois dans cet état-là, ajouta Jasper.
Jasper et moi la regardions, attendant qu'elle nous dévoile ce qui la rendait si surexcitée – même si cela était déjà dans sa nature. Alice était pleine de vie. Nous n'avions que deux ans de différence. Nous étions très soudés. Tout comme elle ne me résistait pas, ou presque jamais, moi-même je n'arrivais pas à lui mentir, sa petite frimousse malicieuse faisait craquer tout le monde. Au bout de quelques secondes, elle reposa sa fourchette dans l'assiette et nous regarda.
- J'ai retrouvé une vieille copine de colo ! avoua-t-elle en sautillant sur sa chaise telle une gamine.
- Celle à qui tu as raconté ta vie pendant tout l'été il y a des années de ça ? demandai-je, me rappelant que mes parents nous avaient séparés et envoyés dans des colonies différentes pendant deux mois pour nous faire rencontrer d'autres personnes, nous qui étions toujours fourrés ensemble.
Nous avions d'ailleurs très mal vécu l'expérience au début. Seule Alice semblait avoir passé de réelles bonnes vacances lorsque nous étions rentrés à la maison. Mon frère et ma sœur m'avait bien trop manqué. Surtout quand j'étais tombé amoureux d'une fille dans cette colonie, Lauren elle s'appelait. Et Alice n'était pas là pour que je lui en parle. J'avais quinze ans et je n'avais encore jamais embrassé de fille, je ne savais plus quoi faire sans les conseils judicieux de ma petite sœur. Résultat, j'avais embarqué Lauren derrière un buisson pendant que les autres dînaient, et j'avais fourré ma langue dans sa bouche, manquant de l'étouffer. Nos dents s'étaient entrechoquées, elle avait avalé son chewing-gum, et j'avais râpé sa langue sans le faire exprès. Alors nous avions passé le reste du mois à nous contenter de nous tenir la main, ce qui était beaucoup moins dangereux. Heureusement, je m'étais pas mal amélioré durant l'année scolaire qui avait suivi.
- Oui, celle-là ! Bella ! C'est elle qui m'a embauché ! s'écria Alice, ravie de voir que je m'en souvenais aussi bien.
- Vraiment ? s'étonna Jasper, qui visiblement, ne savait absolument pas de quoi nous parlions.
- Oui ! Et nous avons décidé de reprendre contact toutes les deux ! Oh bon sang, ça me fait plaisir de me faire une amie ici, une vraie. Pas comme Jessica qui me colle à longueur de journée pour me parler de ses exploits sexuels avec son « Mickeyyyyy » ! Je le plains ce pauvre garçon.
J'étais content pour ma petite sœur. Elle passait beaucoup de temps dans son studio à laisser ses émotions s'exprimer à travers l'objectif et il était donc difficile pour elle de se faire des amis. J'acceptais même de sortir avec elle et Jasper le soir, en compagnie de Tanya, ma petite-amie. Alice avait rencontré Jessica alors qu'elle faisait du shopping. C'était un de ses rares moments de contact avec la vie dehors.
- C'est sympa que tu puisses sortir avec une amie, déclara Jasper, enlaçant tendrement Alice et lui déposant un doux baiser sur les lèvres.
Je détournais le regard, gêné. Soudainement, mes pâtes à la carbonara froides et collées entre elles me semblaient parfaitement fascinantes. Alice avait rencontré Jasper alors qu'elle exposait pour la première fois dans un foyer de jeunes artistes, quelques jours après que nous ayons emménagé à Phoenix. Alice et moi avions prit un appartement pour nous éloigner un peu de nos parents et commencer notre vie d'adultes, alors qu'Emmett et Rosalie s'étaient installés dans un petit cocon en amoureux, ne sachant pas encore que Rosalie serait bientôt enceinte. Jasper était donc venu pour la première fois visiter une des expositions d'Alice et avait sympathisé avec elle devant la photo d'un homme couché sur un banc en plein hiver, à Seattle. Les rares photos d'extérieur qu'Alice avait prises. A Phoenix, en pleine ville, elle avait encore du mal à dégoter des endroits calmes. Quelques jours après leur rencontre, alors qu'Alice me le présentait, nous devenions rapidement amis. Nous avions découvert qu'il était le frère de Rosalie, une longue histoire. J'avais su plus tard qu'Alice et lui avaient eu le coup de foudre. Jasper était venu s'installer à l'appartement trois mois après. Cela faisait maintenant deux mois qu'il était en colocation avec nous, mais je vivais un peu mal cette situation. Je savais que ma sœur était une adulte, mais je ne pouvais m'empêcher de les surveiller un peu. Et lorsqu'ils faisaient ce que tout couple fait quand il s'aime, dans la chambre à côté de la mienne, j'étais vraiment, vraiment très embêté. Imaginer ma sœur et mon ami, mon seul ami à Phoenix, faire des choses à quelques mètres de moi me répugnait. Heureusement que Tanya venait passer la nuit avec moi de temps en temps. Tanya et moi, c'était une longue histoire. Nous nous étions rencontrés au lycée et étions sortis ensemble à l'université. A la fin de mes études, lorsque je lui avais annoncé que je devais quitter Seattle pour Phoenix, j'avais rompu, sachant qu'une relation à distance n'était pas une bonne idée. Quinze jours après, Tanya venait me voir à Phoenix pour me dire que sa tante l'hébergeait en dehors de la ville et qu'elle avait trouvé un travail. Nous étions contents de nous retrouver tous les deux. Cela faisait maintenant presque quatre ans que nous étions ensemble. Nous vivions au jour le jour, profitant l'un de l'autre, même si j'aimais conserver ma liberté, et ne pas être avec elle à longueur de journée. Je n'avais pas avec Tanya la relation fusionnelle et sans limite d'Alice et Jasper ou de Rosalie et Emmett.
- Edward !
Je sursautais.
- Arrête de jouer avec la nourriture, regarde, tu as fait de la purée de pâtes ! râla ma sœur.
Je marmonnai et finis mon assiette, puis les aidai à débarrasser avant de leur souhaiter bonne nuit et de rejoindre ma chambre, épuisé. Mon nouveau travail me prenait beaucoup de temps, et j'avais l'impression de ne pas me reposer. J'avais trouvé une place dans une entreprise de fabrication de matériel aéronautique, en tant qu'assistant ingénieur, étant trop jeune pour devenir moi-même ingénieur. Et bien sûr, la pression pesait sur mes épaules, alors que je devais faire mes preuves pour être pris au sérieux et avoir une chance de prospérer dans l'entreprise et pour montrer que j'en avais dans la tête, que j'avais les capacités pour obtenir une promotion. J'avais eu beaucoup de chance de trouver une voie qui me plaisait, et surtout de réussir dans cette voie. Mes résultats à l'université m'avaient permis d'être major de ma promotion. Avant ça, je n'avais jamais eu de but dans la vie, et cette opportunité de me ressaisir dans mes études m'avait fait faire des miracles. Je pensais à Tanya, à qui je venais d'envoyer un message pour lui souhaiter bonne nuit. Cette fille m'avait apporté de bonnes choses. Elle était généreuse et aimante. Elle m'avait appris ce qu'était l'amour. Le sentiment bien sûr. J'avais un peu déconné auparavant, en m'amusant avec les filles, en couchant un peu partout. Tanya avait su me secouer et me faire mûrir. Ceci dit, je ne savais pas encore si elle était la femme avec qui je ferai ma vie, nous aimions trop notre liberté pour nous engager sans savoir où nous mettions les pieds. Je l'aimais. En tout cas, je pensais l'aimer. Mais quand je voyais mon frère et ma sœur avec leur conjoint, je me demandais, est-ce qu'un jour ça finira par être comme ça avec Tanya ?
Je finis par m'endormir, épuisé de ce débat intérieur.
Le lendemain matin, samedi, je me rendis sur mon lieu de travail. Je travaillais ce jour-là, et j'avais mon mercredi après-midi. Idéal pour garder un rythme de collégien et faire la sieste en milieu de semaine. Le week-end passa vite, ainsi que la semaine. Le jeudi soir, Alice était survoltée. En effet, le lendemain avait lieu le shoot pour l'entreprise de cosmétiques. Elle était très impatiente de revoir cette fille, qu'elle avait connue étant gamine. Je me demandais comment elle faisait pour être aussi pressée de rattraper dix ans avec une quasi-inconnue. Je ne saurais pas faire ça, avoir autant confiance en quelqu'un qu'on ne connaît pratiquement pas. Être sûr de la place que tiendrait cette personne dans notre avenir. Mettre autant d'espoirs dans une simple rencontre. Mais si cela lui permettait de se faire de nouveaux amis, j'étais heureux pour elle.
- Je finirai la journée vers vingt heures les garçons. Emmett et Rosalie doivent venir manger ce soir, vous pourrez préparer à manger ? demanda-t-elle à Jasper et moi, en faisant des yeux de cocker.
- Oui ma belle, on s'occupe de tout, ne t'inquiète pas, lui susurra Jasper avant de l'embrasser langoureusement pour lui dire au revoir.
Quand je vis la main de mon ami descendre vers le dessous du creux des reins de ma sœur, je déglutis.
- Bon, je m'en vais au boulot, annonçai-je, peu sûr de moi. Bonne chance Alice !
- Merci ! s'exclama-t-elle en me sautant dans les bras pour me coller un énorme bisou bruyant sur la joue.
Je la laissai donc avec Jasper après avoir fait une accolade à ce dernier, puis partis travailler.
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Bonjour à tous et à toutes ! Voilà, je me suis jetée à l'eau, j'ai posté le premier chapitre de ma première histoire, je me suis bien débattue avec le site mais j'ai fini par y arriver ! C'est une grande première pour moi, évidemment je ne suis pas satisfaite de ce premier chapitre mais bon, je verrai bien si quelques lecteurs le lisent et l'apprécient.
J'ai peu accès à Internet donc je risque de mettre une peu de temps pour les mises à jour, mais je ferai mon possible pour être un minimum régulière. Je ne vous promets rien, le bac approche =)
Gros bisous, et merci à ceux qui auront prêté un peu d'attention à cette histoire !
