-Le coquelicot-

Un très court OS basé sur le pouvoir du silence. Helen/Nikola, Animus Tag, sans vraiment de spoilers.

Sanctuary n'est pas de mon invention hélas, seulement le déroulement de cette courte histoire m'appartient.

Enjoy, R&R!


Le saphir de nos yeux se croise, ton regard m'érafle la peau. Muette, les mots restent prisonniers de ce mur que tu as bâti et qui n'a cessé de s'accroître, dont les pierres que j'ai disposées avec attention m'isolent vertement de toi. La mélodie de tes rires tinte encore dans au fond de moi, ceux dont je fus la cause, les plus délicieux.

Mon attention dérive sur tes lèvres scellées alors que tu portes ce verre de Château Neuf du Pape près de ton visage pour en inhaler l'arome profond. La bouteille marque notre découverte.

Seulement, mes erreurs t'aveuglent, l'ombre d'un amour pour toi n'effleure pas le fils de tes pensées. Je m'égosillerais à mie hauteur de ton corps et tu n'entendrais pas.

Tu ne dis rien mais tes reproches m'assourdissent. Tu cries ton silence et tes yeux vocifèrent ton désaccord. La valeur de ma rédemption reste obscure et secrète. Ta confiance est la quête d'une vie.

Je m'étais évertué à reconquérir ce temps qui me fut volé dans la première volonté de ne pas t'abandonner. Le temps prendra vite apparence sur mon visage. Tu m'oublieras.

Je me lève pour admirer de plus près la sphère de lueur bleutée gravitant au milieu de la grande bibliothèque... ou plutôt feins-je. Mes yeux ne se détachèrent point de ta forme élancée, gracieusement appuyée contre la table de chêne.

Tu fermes les yeux et respire profondément. Silencieusement, je m'approche de toi. Tu ne m'entends pas. Aussi rare que ce soit, je ne cherche aucune dérision. J'ai besoin que tu me regardes… que tu me regardes vraiment.

Regardes moi comme avant.

Mais tu restes là, figée dans ce qui peut être un rêve éveillé. Je me penche doucement, appréciant le parfum de tes cheveux. J'embrasse timidement ta joue, mes lèvres frôlent a peine ta peau.

Le bouclier de tes cils s'ouvre enfin. Je m'écarte vivement quand tu me repousses. Tu me fixes, ton visage se teinte d'agacement.

Puis soudainement, ton expression change. Je ne sais combien de temps te prit pour détailler ma sincérité. Délicatement ma main saisit la tienne posée sur mon épaule. Tu m'attires plus près de toi et lorsque nos visages se rapprochent, tu entrelaces nos doigts. Mon souffle devient saccades alors qu'il se mêle avec le tien. Mes lèvres disent ton nom mais aucun son ne les franchit.

Ton léger sourire se posa sur celui tremblant que je porte. Et, dans une danse sensuelle ta bouche se meut contre la mienne. Je reste paralysé alors que ta main libre de la mienne vient s'enrouler autour de mon cou jouant avec la courte longueur de mes cheveux. Je t'embrasse à mon tour, d'un profond baiser, je lutte contre l'envie de laisser mes mains découvrir tes courbes délicates. J'écarte lentement nos visages. C'est si curieux comme tes yeux brillent, c'est un scintillement qui me paraît amoureux… Tu es belle. Je trace lentement la forme de ta joue du bout des doigts, tu es telle qu'un rêve de porcelaine. Tu raffermis ce contact, te penchant doucement contre ma main. Je surpris avec fascination les boucles ébènes glisser le long de ton épaule et dévoiler ton cou délicat.

J'ai tant appuyé mes lèvres sur ta peau crème qu'à la place du baiser se dessine une fleur.

Comme un minuscule coquelicot.