Titre : L'Autre
Pairing : Lily/ James
Rating : K
Résumé : Sortir avec James était différent de ce que j'avais prévu. Facile, agréable, merveilleux par moment. J'en serais éminemment heureuse, s'il n'y avait cette ombre au tableau... L'Autre. Celui que je regarde en biais, celui dont je rêve, celui à qui j'adresse mes clins d'œil complices... Cet Autre dont le simple regard me met sans dessus dessous…
Nda : J'ai retrouvé ce texte sur mon ordi en le nettoyant, il n'avait besoin que d'un peu de correction et débroussaillage, ne le prenez pas pour le signal de ma remise en selle pour les mises à jour d'autres fics, ça n'arrivera pas avant, au moins, février et la fin de mes examens. Cependant, si je découvre d'autres trucs prêt à publier, je les mettrais peut-être en ligne... J'ai écrit cette fic - 5 chapitres, tous écrits bien sûr - après avoir lu Twilight, dans une sorte de défi lancé à moi même d'écrire à la première personne, un vrai exercice pour moi. (idée idiote, s'il en est, puisque lire twilight en anglais ne m'a pas aidé à accorder mes verbes en francais... Je pense cependant que ce n'est pas trop raté)
N'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez !
Bonne lecture
L'Autre
Chapitre 1
Love Is Here
James est le garçon le plus gentil et attentionné avec qui je suis jamais sortie. Il n'est pas parfait, c'est sûr. Mais je n'ai jamais rêvé au garçon parfait, les défauts font la personnalité, non ? De toute façon, James a tellement de qualités que les défauts paraissent dérisoires chez lui. Je me demande parfois ce qu'un garçon si formidable fait avec moi. Il est juste, moral, droit et, pour ne rien gâcher, beau. Il n'a jamais été un grand séducteur, mais il a ravi mon cœur avec une facilité presque déconcertante vu les circonstances.
Il embrasse incroyablement bien, ses bras sont confortables et son torse accueillant lorsque je veux m'y blottir. Je pourrais passer des heures dans ses bras, entre câlins et échanges complices. Il a des amis sympas et joue au Quidditch en tant qu'Attrapeur. Je ne sais comment il s'y prend mais chaque fois que j'ai besoin d'espace, il m'en laisse avant que je le demande et chaque fois que je ne veux pas me retrouver seule, il me colle. Cet instinct qu'il a de jongler entre liberté individuelle et moments de couple fait de lui le petit ami le plus merveilleux de tous.
Alors pourquoi je ne parviens pas à l'aimer comme j'aime l'Autre ? Celui qui me provoque des bouffées de chaleur à chaque fois que nos regards se croisent, celui auquel toutes mes pensées sont consacrées dès que James me laisse seule, celui à qui sont dédiés chacun de mes rêves et de mes fantasmes.
L'Autre. L'Autre est imparfait. Il est impatient, nerveux, agaçant. Il est collant, soûlant, ne sait jamais quand s'arrêter ni quand il en fait trop. Il s'acharne sur certains élèves et prend plaisir à les torturer juste pour le fun. Il n'a aucune humilité, aucune modestie, sa confiance en lui me donne des boutons. Il se pavane, se prend pour un petit caïd et n'hésite jamais à jouer avec les sentiments de ses -nombreuses- petites amies. Il a dû passer plus de temps en retenue depuis le début de Poudlard que l'ensemble des Gryffondors– Sirius Black mis à part.
Il est mignon, sans être à tomber, le seul baiser qu'il m'a jamais donné était humide, plaquant et désagréable (et s'est terminé par ma main le giflant car je n'avais aucune envie que ce mufle me touche). Sa silhouette est trop effilée, il donne l'impression d'être trop grand même si la musculature qu'il développe ces derniers mois rééquilibre son aspect général.
James est merveilleux. L'Autre est une calamité.
James plaira à mes parents, sera un parfait mari, un père merveilleux et a tout pour me rendre heureuse. L'Autre est le cauchemar de mon père, risque bien de finir par me tromper, m'accusera de l'avoir piégé si je tombe enceinte et me rendra folle au quotidien.
J'aime James de tout mon cœur. Mais je suis amoureuse de l'Autre.
Les garçons sont stupides. De vrais crétins. Non mais ils pensaient à quoi en discutant de cette manière durant le cours de Métamorphose ? Ne connaissaient-ils pas encore McGonagall ou quoi ? Après sept ans ! A croire qu'ils voulaient juste se faire expulser. Et James n'était pas le dernier, loin de là. Lui, les Maraudeurs, Sam, Tyler et Willard.
Le ton montait dangereusement. Ils étaient doublement stupides en fait. Non seulement, ils parlaient en cours mais en plus, ils se disputaient. James venait juste de grogner quelque chose à… à L'Autre. Mon cœur battit dangereusement alors que je les voyais parlementer en me montrant du doigt. Qu'est-ce qu'ils faisaient ? James savait que j'étais amoureuse – du moins, que j'étais sous le charme – de l'Autre avant qu'on ne sorte ensemble. Que croyait-il maintenant ? Est-ce qu'ils se disputaient à cause de moi ?
L'Autre, toujours très subtil, répondit en donnant un coup de poing dans l'épaule de James qui réagit par un regard noir. Je le voyais qui serrait sa baguette entre ses doigts, il n'était pas du genre à se laisser marcher sur les pieds même si ces dernières années, il avait calmé son côté justicier bagarreur.
Les autres n'étaient pas mieux – Remus et Sirius argumentaient avec Tyler et Willard même s'ils semblaient moins agressifs que James et l'Autre. Même Peter semblait en colère contre Sam… Que se passait-t-il donc ?
J'eus à peine le temps d'écarquiller les yeux de surprise que James et l'Autre furent debout, baguettes brandies, à s'insulter de toutes sortes de noms dont je ne connaissais pas la moitié. McGonagall sembla aussi abasourdie que moi parce que les garçons eurent le temps de se lancer un sort virulent avant qu'elle intervienne.
« Potter, Clifton, dehors ! » Cria-t-elle soudainement en pointant la porte du doigt de son ton sévère, ne laissant place à aucune argumentation. James et l'Autre ne tournèrent même pas le visage vers elle mais au moins, ils arrêtèrent de s'insulter et de se battre… pour un moment « Vous viendrez me trouver à la fin du cours pour que je vous indique votre punition. Dehors maintenant »
C'était une mauvaise idée. Une très mauvaise idée. Etait-elle folle ? Faire sortir ensemble deux garçons en train de se battre ? Seuls, dans un couloir vide ? Ils allaient s'entretuer ! Elle ne pouvait pas laisser faire ça. Non… Face à l'Autre, aussi grand sorcier que soit James, il n'avait aucune chance. Enfin, peut-être mais pas si l'Autre était réellement furieux. Ce crétin était tellement fougueux que ses sorts étaient trop puissants pour être inoffensifs et à force d'agresser tout le monde à tort et à travers, il connaissait trop de mauvais sorts.
« Madame » Commençai-je mais McGonagall ne tourna même pas la tête vers moi. Elle se dirigea vers James et lui prit sa baguette avant de faire de même avec l'Autre.
« Et ne vous avisez pas de vous battre comme des Moldus ! » Les prévint-elle « Ou vous ne reverrez pas la lumière du soleil avant la fin de l'année ! »
« La civile ou la scolaire ? » Demanda l'Autre. Mais quel crétin. C'est pas possible d'être aussi provoquant alors qu'il s'était levé en plein milieu d'un cours pour se battre ! Il agissait comme si c'était un comportement normal !
Au fond de moi, tout au fond, je sentis cette sensation que je ne connaissais que trop bien. Je détestais l'avouer mais quelque part, j'admirais tellement ce comportement bravache que je trouvais insupportable. Pourquoi avais-je été m'enticher d'un tel mec ? Je ne comprenais pas mes sentiments. Ca n'avait pas le moindre sens. Je lui trouvais tous les défauts de la Terre et ses qualités, s'il en avait, étaient tellement dures à trouver… Je savais, d'un point de vue tout rationnel, que je ne pouvais pas et ne devais pas aimer l'Autre. Nous étions deux êtres totalement opposés et incompatibles. Mais mon cœur lui, je ne pouvais pas l'empêcher de se serrer chaque fois qu'il approchait.
Peut-être que cela venait du fait que nous avions été amis pendant des mois. Enfin, nous avions flirté durant des mois en prétendant être amis. Tout le monde attendait qu'on se mette ensemble, mes amies ne cessaient de me demander ce que j'attendais… Mais James avait été plus rapide, il m'avait demandé de sortir avec lui à un moment où je souffrais car l'Autre avait une petite copine et j'avais décidé que je méritais d'être heureuse. Et maintenant, je ne comprenais plus ce que je trouvais de si attirant chez lui. Sauf que mes sentiments refusaient de disparaître.
J'aimais réellement James. Je pouvais vraiment me voir passer le reste de ma vie avec lui. A partir du jour où je ne croiserais plus l'Autre à longueur de journée. A chaque fois que j'étais avec James, que nous étions seuls, que je regardais dans le fond de ses yeux et que j'y voyais mon reflet, je savais que je ne me trompais pas et que mon avenir était dans les bras de ce garçon-là et d'aucun autre.
Seulement… Seulement James finissait toujours par partir. En cours, à l'entraînement, à trainer je-ne-veux-pas-savoir-où. Et à cet instant précis, l'image de l'Autre s'affichait dans ma tête. Son sourire illuminé, l'éclat de malice dans ses yeux bruns, nos crises de fous rires, nos accolades 'amicales', le nombre incalculable de fois où nous nous étions retrouvés le visage collé, sur le point de nous embrasser, sans le faire. Je me souvenais de ses bons côtés, de ses mauvais, nos disputes et nos réconciliations et les tremblements d'excitation qu'il faisait naître en moi.
Je savais que je n'étais parfois que l'ombre de moi-même quand j'étais seule, à penser à lui, à me souvenir avec un peu d'amertume de notre pseudo-amitié. Le jour où j'avais accepté de sortir avec James, j'avais arrêté mon amitié avec l'Autre- elle était bien trop ambigüe, j'avais arrêté d'utiliser son nom ou de croiser son regard. Tout cela pour me protéger. Mais il n'y avait que James pour me faire me sentir bien. Et l'absence de James ramenait la douleur de l'absence de l'Autre…
Alors je faisais la liste des défauts de cet enquiquineur et j'essayais de concentrer mes pensées sur James que j'aimais tant malgré mon envie de plonger dans les bras de l'Autre et de sentir ses lèvres sur les miennes d'un baiser qui ne serrait pas arraché contre ma volonté. Je songeais à son corps, j'imaginais sa douceur contrastée je me demandais à quoi ressemblait son torse, si ses jambes étaient poilues, s'il me laisserait dormir contre lui, s'il m'engueulerait de coller mes orteils froids contre sa peau chaude…
James était les plus merveilleux des petits amis que je n'avais jamais eu. Et je me comportais comme la pire des petites amies que je n'avais jamais été.
« Tu peux me dire ce qu'il s'est passé ? » Demandai-je d'une voix désapprobatrice lors du repas. James venait à peine de revenir de chez McGonagall et son visage me disait que rien de bon n'était ressorti de cette réunion…
« Plus tard » Grogna-t-il en s'asseyant lourdement à côté de moi sans me jeter un regard. Ses yeux, d'habitude d'un mielleux chocolat, étaient presque noirs et ses jointures paraissaient si serrées qu'elles devaient être douloureuses. Je me demandais vraiment ce qui avait pu se passer pour qu'il soit si énervé… Pas que James et l'Autre soient grands amis mais en règle général, ils entretenaient une relation assez cordiale, comme deux coéquipiers de Quidditch le font. Quoiqu'il se soit passé, James devait avoir eu une bonne raison d'interrompre le cours de Métamorphose de cette manière, d'autant plus que c'était sa branche préférée.
En face de moi, Lyve haussa les sourcils d'un air intéressé. Je la vis se lever pour aller s'asseoir près de Sirius Black – son chéri – et obtenir les informations qui m'étaient refusées. Je posai ma main sur la cuisse de James pour le réconforter un peu et un sourire penaud apparut dans ses traits.
« Je suis heureux de t'avoir, Lils » Me murmura-t-il à l'oreille en me plaquant un bisou sur la joue. « Je t'aime »
Je souris, toujours heureuse d'entendre ces mots et posai ma tête contre son épaule un instant avant de recommencer à manger. Mon regard croisa celui de l'Autre, qui me fixait intensément depuis son retour à table et que j'ignorais adroitement. Je voyais dans ses yeux qu'il aurait voulu s'asseoir à côté de moi et bénéficier de mon attention. Je détournai la tête. C'était me faire du mal pour rien.
Le reste de la journée se passa plus calmement. Il n'y eut pas de nouvel esclandre mais James s'assit à côté de moi à chaque cours, comme s'il tenait absolument à mettre une distance de sécurité entre lui et les autres garçons de Gryffondors. Je le vis jeter plusieurs regards noirs à l'Autre au cours de l'après-midi, j'essayais toujours de le réconforter, il semblait tellement bouleversé, mais je ne savais pas de quoi il en retournait, comment aurais-je pu trouver les bons mots ?
Lors de notre dernier cours, celui auquel James ne participait pas, je m'assis à côté de Lyve et de Sirius Black. Je fus tenter de lui demander ce qu'il se passait de si terrible avec James mais je me tus. Je savais qu'il se confirait à moi quand il en sentirait la nécessité. Il ne fallait pas que je me montre trop curieuse.
J'entendis l'Autre chuchoter discrètement à l'oreille de sa voisine, sur le banc derrière moi, durant toute l'heure, ce qui eut le don de m'énerver. Je détestais être jalouse de Kristie mais je n'y pouvais rien. Dès que je voyais l'Autre s'occuper un peu d'une autre fille, je devenais d'une humeur de chien. Ce qui était très hypocrite de ma part vu que je sortais avec James…
« N'oubliez pas vos deux parchemins pour la semaine prochaine » Clôtura le professeur Daurio. Tout le monde se leva, faisant racler les chaises sur le sol, et une main se posa sur mon épaule. Je me figeai, sachant parfaitement qui était assis derrière moi.
« Lily » Sa voix chaude provoqua un tremblement en moi. Je me sentais fondre simplement parce qu'il me parlait. J'étais irrécupérable… Je gardai le regard braqué sur la porte d'entrée pour ne pas le regarder et me trahir. « Est-ce qu'il t'a dit ? »
« Qui m'a dit quoi ? » Demandai-je en me détestant lorsque j'entendis les trémolos dans ma voix. Etais-je un de ces cruches à qui l'Autre faisait faire ce qu'il voulait d'un battement de paupière ? Je vis James dans le couloir qui était venu me chercher et je compris. « Non et je ne veux rien savoir de toi » Assénai-je d'un ton un peu plus ferme. Je ne voulais pas entendre la version de l'Autre sur la dispute, juste celle de James.
« Sache juste que je suis désolé. Je n'avais pas prévu que les choses aillent aussi loin, je t'assure, Lily »
« Lâche-moi » Ordonnais-je en envoyant un pitoyable sourire à James qui observait la scène depuis le couloir avec un visage inquiet et furieux. J'eus peur, à un instant, qu'il rentre dans la pièce en criant quelque chose comme 'ôte tes sales pattes de ma copine' ou tout autre phrase insultante que je l'avais déjà entendu dire. Mais il se contrôla et l'Autre retira sa main de mon épaule.
Je la sentis glisser dans mon dos, me caresser délicatement à travers mon chemisier et ma robe. Il s'arrêta dans le creux du bas de mon dos, y posa sa main à plat et je le sentis se rapprocher de moi par derrière. Je sortis de ma transe brusquement, me maudissant d'avoir apprécié sentir sa main dans mon dos, et je rejoignis James en quatre enjambées sans me retourner.
« Qu'est-ce qu'il te voulait, cet abruti ? » Grogna-t-il après que je l'eus rejoint.
« T'énerver, je suppose » Mentis-je en glissant ma main dans la sienne. « On retourne à la Tour ? »
« J'avais envie de voler un peu » Me dit-il. Je plongeai mes yeux dans les siens, ravie que sa présence me permettre d'ignorer celle de l'Autre qui nous observait en quittant le couloir. « Tu veux venir avec moi ? »
J'hésitai une seconde. J'avais envie de rentrer au chaud et m'acquitter rapidement de mes devoirs pour être tranquille ce soir mais, en regardant le visage soucieux de mon petit ami, je compris qu'il avait besoin de moi et que sa proposition n'était pas une simple politesse.
J'opinai et nous nous dirigeâmes vers les vestiaires où nos sacs furent négligemment lancés dans un casier. Il attrapa deux balais, je grimaçai intérieurement. Je n'aimais pas particulièrement voler en hiver avec le vent glacial qui soufflait et l'humidité qui s'infiltrait dans mes vêtements. Je ne dus pas réussir à cacher mes sentiments aussi bien que je le croyais parce qu'il éclata de rire en me regardant et me donna une cape de Quidditch pour que je m'emmitoufle dedans avant de décoller.
« Merci » Soufflai-je en empoignant mon balai. Il me regarda, plus longuement que d'habitude, comme s'il cherchait à lire en moi. Je me demandais ce qui se passait sans sa tête, son visage ne trahissait aucune émotion mais il semblait avoir envie de dire quelque chose sans oser le faire.
Redéposant mon balai sur le gazon gelé, je m'approchai de lui et posai ma main sur sa joue pour l'encourager à parler.
« Est-ce que tu as couché avec lui ? »
Je fus tellement surprise qu'un léger 'Oh' s'échappa de ma bouche et que ma main retomba mollement le long de mon corps. Qu'est-ce qui lui prenait soudainement ? Avais-je fait ou dit quelque chose récemment qui aurait réveillé ses doutes sur moi et ma … relation avec l'Autre ? Était-ce le propos de la dispute de ce matin ?
« Jamais » Assurai-je. Je ne l'avais même jamais embrassé à proprement parler.
Un sourire désabusé prit place sur son visage et je fronçai les sourcils. Quoi encore ?
« Tu n'as même pas hésité à répondre » Bien entendu ! Je savais quand même si j'avais couché avec quelqu'un ou pas sans y réfléchir… « Tu savais de qui je parlais »
« De qui ? » Répétai-je en comprenant que le problème était bel et bien lié à l'Autre. Encore et toujours. « Je n'ai jamais couché avec personne alors peu importe de qui tu parles, la réponse est non »
Il ricana doucement. « Tu as toujours réponse à tout, n'est-ce pas ? »
Je me glissai dans ses bras et l'embrassai, profitant de la chaleur qu'il m'offrait. Avais-je dit que James embrassait merveilleusement bien ? Il était si câlin, si tendre et en même temps, je me sentais toujours comme s'il avait besoin de moi. Il me serra contre lui, cherchant presque à faire fusionner nos corps, presque à m'en faire mal et se décolla tendrement de mon étreinte pour plonger le nez dans mon cou et m'y embrasser. J'en profitai pour passer mes mains dans son dos, sous son pull, afin de réchauffer mes doigts gelés.
Une dizaine de minutes plus tard, nous étions de retour près de nos balais, un peu plus chaud et joyeux qu'auparavant. On ne vola pas longtemps, peut-être un petit quart d'heure, avant que je batte en retraite et que je me précipite dans le vestiaire à la recherche d'un peu de chaleur. Il me proposa de prendre une douche chaude avec son sourire graveleux et je lui balançai un coup de balai sur les fesses.
Sur le chemin du retour, l'ambiance changea un peu. Il perdit son sourire détendu et sa main, qui était passée autour de ma taille, me serra plus fermement.
« Je suis en retenue toute la semaine » M'avoua-t-il finalement « Tu sais, pour ce matin, en cours »
J'acquiesçai. « Tu veux m'en parler ? »
« Il n'y a pas grand-chose à dire. Cet enfoiré n'a pas su garder sa robe fermée, une fois de plus » Je fronçai les sourcils. Je ne comprenais pas très bien le sens de cette expression, c'était la première fois que je l'entendais. « Il a… Yolaine… »
« Yolaine ? » Répétai-je. C'était le nom de sa cousine qui était en cinquième année à Serdaigle. La tante et l'oncle de James avaient été tués alors qu'il n'avait que quatre ans et ses parents avaient recueilli Yolaine. Les cousins avaient été élevés ensemble et James considérait la jeune fille comme sa sœur.
« Il a … Il a … Il a couché avec elle, Lil »
Je me glaçai sur place, incapable d'entendre ce que James continuait à dire sur le comportement déplacé et éhonté de l'Autre. Comment avait-il pu ? Je sentis une vague de sentiments contradictoires monter en moi où prédominait la douleur sourde et aigüe de la trahison. Aussi stupide que cela paraisse, cette information me faisait plus mal qu'une dague plantée en plein cœur.
Je soufflai pour tenter, inutilement, de reprendre contenance et me remit en route vers le château sans un mot, mes bras serrés contre moi comme la seule barrière m'empêchant de m'effondrer devant James. Il ne semblait plus en colère mais soucieux. Je savais que j'étais la cause de cet état mais je ne pouvais rien y faire, je ne trouvais pas en moi la force de faire comme si ce n'était pas important.
J'atteignis ma chambre avec une rapidité déconcertante et un flot torrentiel de larmes jaillit de mes yeux à l'instant où je touchai mon lit.
Can you feel it?
Love is here
It has never been so clear
You can't love what you have not
So hold on to what you've got
Love Is Here - Starsailor
