Note de l'auteur : Ceci est une fanfiction portant sur l'univers de la bande dessinée Les Nombrils, créée par Maryse Dubuc et Marc Delaf . Les personnages et l'univers ne m'appartiennent pas. Seule l'histoire est née de mon imagination. Le texte que vous allez lire n'a aucune valeur canonique, et n'a aucun but lucratif, il s'agit juste de partager ma passion pour cette bande dessinée avec les autres fans. Et patienter avant le tome 7 !
Plus précisément, j'ai repris en grande partie mes commentaires, analyses, suppositions et théories sur ce qui pourrait se passer dans ce septième tome, suite à ma lecture du sixième, et en ai fait une histoire (et j'ai essayé de la rendre cohérente, voire intéressante, je le jure !) Il s'agit de mon interprétation des personnages, qui ne correspond pas forcément à la vôtre (il y a autant de lectures que de lecteurs, comme dirait l'autre).
Je tiens également à avertir ceux qui n'auraient pas encore lu Un été trop mortel que cette fanfiction contient de (nombreux) spoilers et je leur déconseille de la lire s'ils ne veulent pas se gâcher le plaisir. Si vous ignorez qui sont Mégane, James et Jean-Franky, qui a poussé Mélanie, si Albin est définitivement bon ou mauvais, ou encore la couleur de la petite culotte de Karine, ne lisez pas, vous le regretterez. Je plaisante pas, c'est vrai ! Ah, et je préviens aussi : j'ai un humour parfois spécial et je peux user de langage vulgaire.
Sur ce, bonne lecture à tous !
Je rappelle que cette fanfiction a été écrite avant la publication du tome 7. Ce qui signifie qu'il y a de nombreuses contradictions avec celui-ci, certains évènements n'ont jamais eu lieu, certains personnages portent des noms différents (ex: la mère de Jenny, ou encore Red, le rouquin des Albinos, qui ici s'appelle Albator (le surnom que lui donnaient les fans avant que son vrai nom soit révélé)) et d'autres sont interprétés de manière différente (en particulier Albin). Veuillez tenir compte de ce fait et considérer que tout se passe dans un univers alternatif.
Miss Vitriol
1. Rendez-vous au Café Yin Yang
Vendredi, vers 20 heures
Hugo entra le premier dans le café Yin Yang presque désert, suivi par Jenny. À part un couple qui sirotait du soda dans un coin, il n'y avait guère qu'un pilier de comptoir qui contait ses déboires amoureux au barman qui l'écoutait distraitement en essuyant un verre. Quelques citrouilles et une décoration dans les tons de noir et orange indiquaient qu'on était en pleine période d'Halloween. Sur la scène, deux micros peints en blanc, dont un orné d'un papillon en nylon nacré tendu sur des fils de fers.
« C'est celle-ci ! annonça Jenny en désignant une table où était posé un carton indiquant une réservation, Karine a dit qu'on en aurait une !
— Bien, on fait comme on a dit : je me cache sous la table et je te souffle dans cette oreillette ce que tu dois dire, répondit Hugo en accrochant l'objet en question devant sa bouche.
— Super ! s'exclama la rouquine en dissimulant la sienne sous son chapeau vert, je vais enfin avoir l'air intelligente en société ! »
On pouvait dire que Jenny avait grand besoin de paraître plus savante qu'à son habitude, compte tenu du fait que tous ceux qui la connaissaient pensaient qu'elle avait du velouté de topinambour en guise de cervelle. Cela ne l'avait pas toujours dérangée, car quand on était la plus belle fille du lycée et qu'on avait des dizaines de soupirants salivant à ses pieds, on ne se préoccupait pas trop de briller sur le plan intellectuel. Être malin, c'était bon pour les moches ! Néanmoins, elle sentait parfois que quelque chose lui manquait. Elle s'assura que son complice ait disparu sous la longue nappe et s'empressa de retourner dehors pour attendre son rencart. Jean-Franky arriva presqu'aussitôt, arborant un sourire satisfait comme à l'accoutumée. Par chance, il n'était pas en tenue de plage et avait accepté de porter un tee-shirt et des chaussures de ville.
« Salut chérite, lança-t-il, prête pour notre premier concert ensemble ?
— Et comment ! »
Ils entrèrent et allèrent s'installer à la table.
« C'est laquelle, Karine ? demanda le maître-nageur en lorgnant le carton, celle qui ressemble à un piquet, ou celle qui dit tout le temps des trucs méchants ?
— Le piquet.
— Comment elle arrive à avoir sa propre table alors qu'elle est si pas belle ?
Voyant que Jenny ne savait plus quoi dire, Hugo lui souffla :
« Explique que Karine est la choriste du groupe que vous allez voir. C'est pour ça qu'elle vous a invités, et qu'elle vous a réservé une table, et qu'elle chante très bien.»
Jenny répéta en se demandant pourquoi elle n'y avait pas pensé. Il fallait dire que le simple principe de réservation de table lui échappait quelque peu. Mais ce n'était pas grave si elle était avec quelqu'un qui comprenait. Et Jenny n'avait aucun mal à trouver de la compagnie.
Au moment où un nouveau silence menaçait de s'installer, Vicky et James apparurent dans l'encadrement de la porte. Jenny les héla et ils les rejoignirent.
« Hello, vous deux, entama Vicky, je vous présente James. James, voici mon amie Jenny et son copain Jean-Franky.
— Bonjour.
— S'lut.
— Enchantée de faire ta connaissance, cher James, récita Jenny », imitant Hugo.
Il fallait dire que s'il ne lui avait pas soufflé cette phrase, elle se serait contentée de dire « Kikoo, Jamesinou ! »
« Dis-donc, Jean-Franky, il ne faut pas porter des lunettes de soleil à l'intérieur.
— Ça me donne l'air cool, répliqua l'intéressé.
— Mais ce n'est pas bon, dit James, ça ne sert à rien.
— J'ai l'air plus cool que toi, donc, si, ça sert ! »
James et Vicky soupirèrent et prirent place. En s'asseyant, le genou de James heurta la tête d'Hugo, faisant tomber son oreillette.
« Oh, désolé, je viens de toucher la jambe de quelqu'un.
— Ah, pas la mienne.
— La mienne non plus. »
Alors que le pauvre Hugo cherchait son appareil à tâtons, le serveur vint déposer devant le quatuor un plateau chargé de quatre verres remplis d'un breuvage blanc dans lequel marinaient des cerises confites.
« Ce sont des albinos. Albin tient à vous les offrir, précisa-t-il.
— Ah, enfin, il essaye de se faire pardonner, celui-là ! dit Vicky.
— Cool, une boisson gratos ! clama Jean-Franky en saisissant un verre avec sa grosse paluche.
— Mais ce n'est pas mauvais, concéda la brunette en trempant ses lèvres dans le liquide, c'est même délicieux en fait !
— Attention, dit James, je connais bien ce genre de cocktail, c'est tout doux, ça se boit comme de la grenadine, mais c'est traître et ça te monte vite à la tête !
— Un albinos, c'est forcément traître, plaisanta Vicky.
— Ça ? De la grenadine ? s'exclama Jean-Franky, n'importe quoi, la grenadine, c'est rose, alors que ça, c'est blanc !
— À la limite, les cerises sont rouges, intervint Jenny, et si tu mélange du blanc et du rouge, ça fait du rose !
— Mais non, je voulais dire que ça se buvait comme de la grenadine parce que c'est sucré, alors on ne goûte pas l'alcool, et on boit plus vite, sans se méfier…
— Mec, pourquoi t'as dit que c'était de la grenadine si c'en n'était pas ?
— Vous ne comprenez pas, en fait… »
Sentant que James s'énervait, Vicky avait posé sa main sur le bras de son petit ami pour l'apaiser. Il venait à peine de faire la connaissance de Jenny et Jean-Franky et ignorait donc qu'il avait affaire à des andouilles de compétition. Ils avaient tous deux tendance à prendre au premier degré la moindre expression imagée. Vicky aurait voulu lui dire qu'il avait plus de chance de réussir à s'envoler en faisant tournoyer sa langue en l'air comme une hélice que de parvenir à faire comprendre son histoire de grenadine à ces deux buses.
Sous la table, Hugo venait de retrouver son oreillette, mais malheureusement, le pied de Jean-Franky l'avait écrasée par inadvertance. Il n'était pas certain qu'elle fonctionnait encore…
Alors que tous dégustaient leur albinos et que la salle emplissait progressivement, la porte s'ouvrit sur Murphy. Il avait l'air maussade et déprimé. Enfin, plus que d'habitude. Il alla se commander un verre d'arsenic au bar et s'installa à la table voisine de nos amis en maugréant.
« On va voir comment ils vont se débrouiller sans moi ! » leur lança-t-il.
Ils le regardèrent avant de se détourner.
« Ils vont regretter de ne pas m'avoir choisi ! hurla-t-il, espérant capter leur intérêt.
— De quoi parles-tu ? lui demanda poliment James.
— Des Albinos, ils n'ont pas voulu me prendre dans le groupe ! cracha le dépressif avec fiel.
— C'est vrai qu'ils ont dû prendre un nouveau musicien, dit Vicky.
— Ah oui, pourquoi ? demanda bêtement Jenny.
— Comment ça, « pourquoi » ? Mais enfin, à ton avis ? »
Hugo tenta de sauver la dame de ses pensées et murmura dans l'oreillette : « Ah oui ! C'est vrai que Vinko avait une manie fâcheuse de balancer des gens du haut d'un pont. Du coup, ils ont dû le remplacer ». Mais l'appareil était endommagé et Jenny répéta néanmoins la phrase déformée qui lui parvint :
« Ah oui ! C'est vrai que Chico avait une mamie fâchée qui se balançait des gens avec Dupond. Du coup, c'était déplacé. »
Elle était fière d'elle. Et ce même si la tablée la regardait d'un air perplexe. James voulut demander si la mère de Jenny avait pris des médicaments bizarres durant sa grossesse, mais la politesse le retint.
« Et tu t'es présenté à l'audition ? demanda-t-il en se tournant vers Murphy.
— Ouais, grommela ce dernier, mais ils ont pas voulu de moi !
— Je les comprends, susurra Vicky en buvant une gorgée. Comme quoi, ils sont un chouïa moins losers que je le pensais…
— Pourtant, je leur ai fait le grand jeu !
— Ça a l'air effrayant…
— Vous auriez dû me voir, avec ma guitare, j'étais divin, je slammais comme Jimmy Hendrix n'aurait pu le faire, et je chantais une ode à la beauté de Jenny tellement passionnée que mon amour a manqué d'enflammer le plancher… »
Jean-Franky grogna comme un berger allemand à l'idée que ce minus drague sa Jenny. Hugo fit de même sous la table, mais avec lui, ça faisait plutôt caniche.
« Et pour finir, poursuivit Murphy, j'ai arraché mon tee-shirt et l'ai fait tournoyer au-dessus de ma tête…
— Ils t'ont vu torse-nu ! s'effara Jenny.
— Et leurs yeux ont explosé ? demanda Vicky avec espoir.
— …et je l'ai jeté dans la foule en délire ! Sauf qu'il y avait pas de foule, juste le groupe assis derrière une table, alors le tee-shirt a atterri sur la tête d'Albin et est resté accroché sur une de ses espèces de mèches en forme de corne.
— Tu as flanqué ton truc puant à la figure d'Albin et il n'a pas voulu te prendre ? Étrange…, railla Vicky.
— Comment ça, puant ?
— Tu sens pas la rose, mec, glissa Jean-Franky.
— Snif, c'est vrai, renchérit Jenny, t'as pris une douche aujourd'hui ?
— Non, pourquoi ? Je prends un bain tous les premiers du mois, c'est amplement suffisant !
— Yeurk ! Ça m'étonne pas, tous tes problèmes de peau !
— Enfin, bref, visiblement, il m'a trouvé nul… »
Hugo chuchota, compatissant, dans l'oreillette : « Voyons, Murphy, ce n'est pas qu'Albin te trouve nul, mais que ton style ne devait pas convenir au groupe… »
« Violon, muffin, c'est la parka dans l' bain qui trouve des mules, mais le styliste con doit venir aux soupes !
— Jenny, tu es sûre que tu vas bien ?
— Il m'a dit qu'ils devaient voir d'autres candidats et qu'ils me rappelleraient, continua Murphy, mais ils m'ont pas rappelé ! Je suis parti, mais je les écoutés à travers la porte. Le grand costaud avec une crête a dit qu'ils auraient dû prévoir des sacs à vomi. Celui qui s'habille comme Lady Oscar et qui met du mascara a ajouté que c'était de ma faute si on se moquait si souvent des roux. L'autre a répondu qu'il se demandait comment je pouvais jouer de la guitare avec des doigts qui ressemblent à des saucisses Herta, et aussi que ma voix était tellement affreuse que je devais avoir de l'acné sur les cordes vocales…Même Karine s'y est mise : « Oh, je suis désolée, les gars, c'est ma faute, j'ai mis des annonces pour l'audition à l'école, je ne savais pas que ça attirerait Murphy… ». Et Albin a conclu en disant que depuis ce matin, il avait vu défiler des tas de branquignoles, mais que là, il avait l'impression que Dieu se foutait de lui… »
— Ça fait jamais plaisir d'entendre la vérité », dit Vicky, qui souriait à l'image mentale d'Albin avec le tee-shirt de Murphy sur la tête. Son visage avait du progressivement viré du blanc au vert.
En vrai, elle exultait intérieurement. Si elle avait appris dernièrement à tolérer l'existence des Albinos, elle trouvait ça marrant qu'ils souffrent. Surtout le rouquin avec un nom de personnage de manga, elle le jugeait snob. Elle aurait bien interrogé Muprhy pour avoir plus de détails sordides tels que « Ont-ils vidé leur tripes sur leurs chaussures ? » « Avaient-ils du sang qui leur dégoulinait des oreilles ? » « Ont-ils convulsé, le corps parcouru de spasmes ? », ou encore, suprême volupté, « Fut-il nécessaire d'un achever un ? ». Jenny et Jean-Franky, quant à eux, riaient pour de bon en pensant aux commentaires des Albinos. Voyant que personne n'avait la moindre compassion pour lui, Murphy se détourna et s'enferma dans un mutisme morbide, se contentant de jeter de temps à autres des regards assassins au cendrier devant lui.
« En tous cas, dit Vicky qui voulait changer de sujet, c'est la première fois que je viens voir Karine chanter sans que l'idée de me coltiner son mec en prime ne me dérange…Ça fait bizarre. »
À vrai dire, ces deux-là n'étaient plus vraiment ensemble. Après que Karine ait malencontreusement laissé échapper qu'elle était toujours amoureuse de Dan, son ex, Albin et elle avaient conclu qu'ils ne pouvaient plus se voir comme un couple. Mais qu'ils resteraient amis et continueraient à faire de la musique ensemble. Le chanteur aimait toujours sa choriste mais respectait son choix, voulant avant tout qu'elle soit heureuse. C'était aussi pour cette raison qu'il avait cessé de chercher à l'éloigner de Vicky qui, selon lui, la tirait vers le bas.
Albin et Vicky s'étaient voués une haine mutuelle dès leur rencontre, et chacun des deux avait fait les pires crasses à l'autre, convaincu qu'il était une nuisance pour Karine. Mais récemment, ils avaient frôlé la mort ensemble quand Vinko, l'ex-membre du groupe et ex-meilleur ami d'Albin, l'avait trahi et s'était révélé un terrible meurtrier. Il avait tenté de les tuer tous les deux et les anciens ennemis s'étaient serré les coudes face à lui. Cette expérience les avait un peu rapprochés. Enfin, ils n'étaient pas devenus des « super-potes » qui se retrouvaient pour partager des soirées Mario Kart, mais ils avaient enterré la hache de guerre, c'était déjà ça.
Albin avait reçu un coup de couteau dans le ventre, mais son âme avait mis plus de temps à cicatriser que son corps, et il devait toujours avoir le cœur brisé. Karine était restée auprès de lui. Après tout ce qu'il avait fait pour elle quand elle allait mal, c'était à son tour de prendre soin de lui. Même en temps que simple amie. Vicky n'y voyait aucun inconvénient. Désormais, elle connaissait l'amour, et s'était jurée de ne plus jamais dicter à Karine qui elle devait aimer.
« Quand je pense qu'Albin, à une époque, on le soupçonnait d'être un psychopathe, un pyromane et un meneur de secte… » suggéra Hugo dans l'oreillette cassée.
— Quand je pense qu'Albin était Spock, et les soupçons de sac à patates et pire même, un meneur d'insectes…, ânonna la belle rousse, toujours sans se rendre compte qu'elle passait pour une demeurée.
— Albin, Spock ? répéta James interloqué.
— Bah, fit Vicky, c'est vrai que tu pourrais croire que ce type est une sorte d'alien sans émotions, mais quand tu le connais mieux, tu découvres qu'il est peut-être à moitié humain…Mais au fait, ajouta-t-elle en revenant vers Murphy, tu sais qui c'est, leur nouveau musicien ? »
Le boutonneux releva la tête, toisa la brunette et lâcha hargneusement :
« J'sais pas…enfin si, pt'être, j'crois que c'est la nouvelle !
— La nouvelle ?
— La nouvelle élève ! »
Vicky n'eut pas le temps de pousser la réflexion plus loin, la salle désormais pleine à craquer venait de hurler d'hystérie. Elle n'eut pas à chercher longtemps la raison de ce soudain tumulte : Gary, le batteur des Albinos, et Albator, leur claviériste androgyne, venaient d'entrer sur scène. Vêtus de blanc de la tête aux pieds, et coiffés d'une perruque de la même couleur, ils portaient tous deux les mêmes lunettes rouges que leur chanteur, si ce n'est que celles d'Albator étaient carrées et que celles de Gary lui donnaient l'air d'un moniteur de ski. Ils saluèrent brièvement le public sous les vivats. Albin entra à son tour, guitare en bandoulière, et les spectateurs crièrent encore plus fort, certains lui clamèrent leur amour ou leur émoi en rapport avec sa récente hospitalisation —c'était le premier concert depuis la triste « affaire Vinko ». Mais le meilleur accueil fut réservé à Karine, qu'Albin amena au centre de l'estrade en la tenant galamment par la main. Bien qu'intégrée tardivement au groupe, le public s'était rapidement entiché de ce petit bout de femme au visage timide qui avait apporté une touche de féminité dans l'univers des Albinos et sublimait le côté brut des garçons par sa voix cristalline.
« Ouaiiiis, vas-y, Marine ! » beugla Jean-Franky qui avait déjà oublié tout ce que Jenny lui avait dit à propos de ses amies.
Cependant, la foule déjà en liesse n'était pas au bout de ses surprises : les Albinos s'écartèrent les uns des autres pour dévoiler leur nouveau membre, jusque là dissimulé derrière leurs silhouettes.
Le public se montra chaleureux de plus belle.
Jenny rigola bêtement.
Et le cœur de Vicky manqua un battement.
Elle recracha son cocktail au visage de Murphy (qui trouva cela plutôt agréable : « Ouaaais, la salive de Vicky est sur moi, c'est le plus beau jour de ma viiie !»).
James se leva subitement, renversant au passage deux des quatre verres. Il crispa sa mâchoire jusqu'à avoir l'air d'un constipé à sa quinzième tentative, et dans une involontaire mais non moins parfaite imitation de William Shatner, il vociféra:
« Mégaaaaaaaaaaane ! »
