Prologue
Tout avait commencé par une journée pluvieuse. Les rues environnantes le port étaient quasi désertes. Quelque part, dans un vieux hangar à bateau, un jeune homme s'affairait à trouver une solution à son problème. Il avait transformé l'endroit abandonné en laboratoire de fortune. Queues de lézards, têtes de chauve-souris, sang de licorne, dents de vampire, mandragores, entrailles de sang-pur; rien ne semblait marcher. Des bocaux lui servaient de décor. Quelques cerveaux ici et là : certains entiers, d'autre pas. Il y avait même quelques fœtus humain et d'autres d'origines inconnues. Le jeune homme s'affairait sans vraiment être conscient de sa propre monstruosité. Il cherchait quel ingrédient pouvait manquer pour achever sa création sans égard pour leur provenance. Et il ne faisait confiance à personne. Il s'approvisionnait lui-même. Femmes enceinte, enfants, vieillards, moldu ou sorcier : ça n'avait pas beaucoup d'importance pour lui. Seul son but importait.
La porte de son atelier s'ouvrier dans un fracas épouvantable. Le jeune homme continua sans broncher.
- On est fermé, se contenta-t-il d'annoncer.
- Ça tombe bien, souffla une voix féminine.
- Parce qu'on n'est pas des clients, continua un homme.
Le jeune homme s'interrompit. Il ne savait que trop bien pourquoi ils étaient là.
- Pas maintenant. Quelques heures encore et j'aurai fini.
- Ce n'est pas comme si on te laissait le choix. Éloigne-toi maintenant, les mains en l'air, couche-toi sur le sol, les mains bien en vue.
- Quelques heures, c'est tout ce dont j'ai besoin.
- J'ai dit, éloigne-toi, les mains en l'air.
Les deux inconnus avaient maintenant sorti leurs armes, et avait l'individu dans leur ligne de tir. Le jeune homme posa ses mains sur la vieille table de bois devant lui et soupira.
- Vraiment?, demanda-t-il en se retournant pour leur faire face. Et qu'est-ce que vous allez faire?
Il sorti une baguette de sa poche et la femme tira de son arme à feu. C'était fini. Il était mort. Encore sous le choc, elle se tourna vers son partenaire et elle s'effondra. Elle n'avait pas été assez rapide. Il était trop tard. Elle se releva et vida son chargeur dans le corps du jeune homme qu'elle venait de tirer en pleine poitrine. Il se vidait de son sang, par la bouche et par le trou béant qu'il avait là où son cœur jadis battait. Quelques minutes plus tard, les renforts arrivèrent. Des voitures de police partout, des sirènes, des gens qui posaient des questions, des flashes de caméra, mais elle n'en voyait rien, ni n'entendait rien. Elle se dirigea machinalement vers sa voiture de patrouille et s'assit dans le siège du passager, le sien.
Alors que ses collègues tentaient de mettre de l'ordre dans tout ce fouillis, elle tentait de mettre de l'ordre dans ses idées. Bientôt, un officier supérieur s'assit à ses côtés, dans le siège du conducteur. Il mit le contact et commença à rouler. À mesure que les édifices défilaient devant ses yeux, elle se rappelait lentement comment ils étaient arrivés là.
- On patrouillait, commença-t-elle. On a vu de la lumière. Tout est abandonné dans le port. Avec toutes les disparitions dans le coin ces derniers temps, j'ai cru qu'on tenait finalement le coupable. Je voulais qu'on attende. Mais Kevin voulait en avoir le cœur net. J'ai signalé notre découverte, appelé des renforts et je l'ai rejoint. Le type, bon sang, il était à peine plus âgé que moi. Il y avait toute ces…
Elle commença à sangloter.
- … Preuves, tout autour de lui. Dans les bocaux, c'était atroce. Il y avait même un fœtus. Un putain de fœtus. Quel genre de monstre s'amuse à charcuter un fœtus? On lui a dit d'arrêter ce qu'il faisait, on était prêt à tirer, mais il a sorti sa… sa…
- Sa baguette?, demanda l'homme.
- Oui, sa baguette. Et c'était déjà trop tard. J'ai tiré, mais il a dû avoir le temps de… de…
- Tu n'as pas à faire ça tout de suite Johnson. On va retourner tranquillement au poste et je vais me charger de la paperasse. Quelqu'un va te ramener chez toi.
- Pourquoi ils ne restent pas dans leur monde ces tarés?, hurla-t-elle. Tout allait si bien quand ils restaient cachés.
- Tu ne sais plus ce que tu dis. Il y avait autant de crimes, ils étaient juste dissimulés, cachés, déguisés. Tout va bien aller.
- Pourquoi c'est si facile pour eux? Pourquoi c'est toujours nous qui en faisons les frais?
- Pour la même raison que nos tueurs en séries s'en prennent aux femmes et aux enfants: parce que pour eux, on est faible.
- Kevin n'était pas faible, s'emporta-t-elle.
- Je sais, soupira-t-il.
Ils arrivèrent finalement au poste de police. Ce jour-là, Kaylee Johnson n'avait pas seulement perdu son partenaire, mais aussi un ami. C'était lui qui avait été son premier partenaire, lui qui l'avait formé sur le terrain, lui qui lui avait toujours dit que la procédure était ce qui allait lui sauver la vie un jour, où la lui enlever. C'était aussi lui qui lui avait conseillé de faire ce qu'il disait, et non ce qu'il faisait.
Les sorciers avaient faits leur apparition depuis plus de vingt ans déjà. Ils avaient révélé leur existence au monde entier. Ils ne vivaient plus cachés. Et ils ne dissimulaient plus les crimes perpétrés par les leurs. Les citoyens étaient maintenant classés entre moldus et sorciers. Les moldus apprenaient tout ce qu'il y avait à savoir sur les sorciers dès leur plus jeune âge. Et les sorciers se mêlaient de plus en plus à la population. Certains y voyaient des avantages, d'autres, un sacrilège. Ceux qui s'y opposait étaient pour a plupart des hommes d'Église. Certains pays avaient interdit l'accès aux sorciers. D'autre, comme la Grande-Bretagne, se retrouvaient soudainement envahit par des gens qui étaient là depuis toujours, caché dans l'ombre. Au début, il y avait eu des débats, des émeutes, des manifestations. Les esprits s'étaient vite calmés. Maintenant, tout étaient revenu à la normale. Autant que faire se peut.
