Titre : Underwater light ou la lumière sous-marine
Auteur : Maya
Anciennes traductrices : Nymia ( 5 chapitre)
Nouvelles traductrices : dinoushette, Lenyka, Manelle
Bêta : Harry Griffondor
État de la fic anglaise : fini après 22 chapitres
État de la fic Française : 1 chapitre; Traduis : 5; En cours : 6;
Traduction reprise avec l'accord de Nymia
Paradise of the readers et heureux de vous offrir une autre reprise, comme toute les autres, elle est remise à son début pour pouvoir vous la faire découvrir et la redécouvrir
Une dernière chose, venez sur notre profil, pour voir les nouveaux jours de parution
Passé un bon moment
Eni et Onarluca
Chapitre 1: I Want My Life to Make More Sense
This road is crooked, cracked and wrong
They've got the odds stacked nice and high
I don't know how they get along
Me, I just internalise.
(Je veux que ma vie ait plus de sens
Cette voie est tortueuse, dangereuse et
mauvaise
Ils ont des avantages empilés haut et bien
Je ne sais pas comment ils font leur chemin
Moi, je réfléchis seulement.)
Harry pensait à lui-même alors qu'il entrait dans l'eau. Ou… peut-être que non.
Il pensait à la personne qu'il voyait se refléter dans les yeux des autres.
Harry Potter.
Le-Garçon-Qui-A-Survécu.
Le garçon qui avait miraculeusement défait Voldemort était devenu totalement inutile parce qu'il n'avait pu stopper sa résurrection. Parce qu'il avait été un élément essentiel à son retour, plus puissant que jamais.
Le garçon qui avait été tout, mais surtout adoré, alors qu'il n'était même pas arrivé à sauver son camarade.
Juste un autre enfant incapable, mais un qui était plus troublé parce que Voldemort le voulait mort, et parce qu'il n'avait personne pour s'occuper de lui.
Harry Potter, le garçon qui a failli.
Celui avec qui ils étaient tous gentils. Celui de qui ils avaient tous pitié.
C'était comme… devenir le héros d'une histoire, pendant quatre ans, et soudainement redevenir un simple joueur… Un insignifiant désagrément, alors que la guerre sévère battait son plein derrière les vitres de Poudlard.
Ils étaient tous fatigués, une expression tendue sur leurs visages qui se transformait en un faux sourire quand Harry passait. Il pouvait entendre leurs pensées maintenant – 'pauvre et blessé Harry, nous ne devons pas rendre Harry triste…'
Comme s'il était toujours un enfant.
Cela avait été comme ça durant trois ans, et personne n'avait jamais cessé - ne serait-ce que quelques secondes - la tentative continue et énervante pour rendre Harry heureux.
La pitié est une chose tellement dénuée de remords et d'intérêts. Quelque chose qu'on offre quand on voit quelque chose de faible et qu'on n'a pas l'énergie pour le mépriser. Une chose bien différente de l'amour.
La pression de tous ses visages emplis de pitié le suivait partout, dans les coins, à l'arrière des classes et même sous les couvertures de son lit.
Il irait n'importe où pour se débarrasser de toutes ses cartes de la Saint-Valentin, toutes des imitations de l'hommage de seconde année de Ginny Weasley. Pour les matches de Quidditch où Serdaigle et Poufsouffle semblaient perdre délibérément pour que Harry Potter puisse s'extasier de sa glorieuse victoire comme celle de sa troisième année.
Harry avait presque grandi en étant résigné à cela. Ils voulaient faire quelque chose pour lui, pourquoi les arrêter ? C'était totalement, inévitable et entièrement inutile.
Et maintenant il y avait ça.
L'indignité finale, l'insulte finale à une pathétique créature blessée.
Le prochain Tournoi des Trois Sorciers, attendu depuis trois ans.
'Laissez Harry s'en remettre'. 'Laissez Harry gagner'. 'Laissez le voir que rien de mauvais n'est arrivé et alors nous pourrons tous applaudir et l'orphelin sera heureux'. Ne serait-ce pas bien ?
Il leur avait presque renvoyé au visage, leurs terribles visages emplis de pitié.
Mais à la fin, il accepta comme il l'avait toujours fait.
Si c'était le prix, s'ils devaient se convaincre eux-mêmes qu'il pourrait anéantir Voldemort pour qu'ils puissent vivre leur petite vie tranquille… alors qu'il en soit ainsi.
Harry aimait certains d'entre eux. Il voulait qu'ils soient heureux.
Donc il vola sur son Éclair de Feu contre le dragon. Il accepta l'invitation de Parvati Patil pour le bal, et dansa avec elle jusqu'à ce qu'elle retourne vers son petit ami, Dean Thomas. Puis il but un peu de l'eau que Seamus Finnigan avait métamorphosée en rhum, juste assez pour tout engourdir avec clémence mais pas assez pour rendre n'importe qui insoucieux.
Harry se souvint du bal très clairement, la chaleur et la lumière dominantes dans la salle. Il s'était senti étourdi et malade après un moment, alors qu'il essayait de sourire à tous les gens qu'il rencontrait. Recevant les sourires de Hagrid et de sa femme, ceux de Dumbledore, Hermione et Ron, comme s'ils étaient forcés.
Finalement, tout devint flou autour de lui, les lumières aveuglantes s'entremêlent avec les cheveux de tout le monde. C'était comme si une lumière était allumée sur un tableau encore humide et que la peinture coulaient, les couleurs se mélangeant et changeant.
Les silhouettes de Hermione et Ron dansantes devenant une seule forme indistincte. Les yeux bleus de Dumbledore tombant vertigineusement dans le ciel peint sur le plafond du Hall. Les cheveux noirs de Padma Patil coulant soudainement le long de la salle pour se mêler avec ceux blonds presque blancs de Malfoy, alors qu'il était assis à la table des Serpentards devenant systématiquement soûl.
Cela avait été un cauchemar. Harry avait finalement mis sa tête dans ses bras, accablé par un profond désespoir et prétendant être simplement fatigue.
La seconde tâche ne pouvait pas en être la cause.
Il était allé dans la salle de bain des préfets, tout à fait légitimement cette fois-ci car bien sûr il était Préfet - comment le pauvre Harry ne pourrait pas être Préfet ? Il n'avait besoin d'aucun indice.
Il avait trouvé la Branchiflore proprement posée sur son oreiller par le loyal Dobby, feignant toujours une dévotion qui avait dû disparaître depuis longtemps.
Mon Dieu, il était reconnaissant du froid de l'eau maintenant, les ténèbres vertes tourbillonnaient autour de lui, l'absorbant et le protégeant des regards. Il souhaitait presque pouvoir rester ici pour toujours.
Et s'il le faisait ? Pensa soudainement Harry. Il savait que la Branchiflore pouvait se dissiper selon son souhait. Il pouvait juste tomber vers le bas et ses poumons brûleraient de son besoin de respirer. Alors il n'y aurait plus rien que le silence et l'eau pour toujours.
Mais comment tout le monde se sentirait… et comment leur prouverai-t-il son droit. Il deviendrait ce faible enfant qu'ils croyaient qu'il était et il était incapable de le supporter.
Harry n'avait jamais été un de ceux qui prennent la voix de la facilité. Même maintenant, il pouvait se battre. Même maintenant, il voulait se battre. Donc… il devait trouver Ron. Trouver Ron, et attendre pour les autres otages, et gagner des points et se faire louer de sa galanterie.
Trouver Ron.
Harry nagea à travers l'eau qui l'enveloppait, nagea d'une façon apathique à travers tous les dangers qui ne le toucheraient pas. Il nagea avec reconnaissance pour les mouvements caressants de l'eau contre son corps fatigué.
Il nagea jusqu'à trouver l'endroit où les sirènes s'attardaient, où les otages étaient attachés, et ses yeux cherchèrent avec lassitude les cheveux d'un roux vif de Ron.
C'est à ce moment que quelque chose atteignit l'intérieur de sa poitrine et tordit son cœur comme l'aurait fait un portoloin, tirant le centre de son être pour le transporter dans un autre monde beaucoup plus immédiat et terrifiant.
Il fixa avec panique le vert vide du lac, fixant désespérément les visages étranges des otages. Il se sentait comme si la Branchiflore ne fonctionnait pas et qu'il était tout à coup en train de se noyer, affamé d'oxygène et sa vue se troublant, refusant de voir ce qui était devant lui.
Il ne pouvait pas s'empêcher de regarder.
Ici dans le lac, les sales eaux turquoise donnant un air de vitrail à… son visage pâle et ses mèches de cheveux argent flottant dans les courants paresseux… il y avait Draco Malfoy.
§§§§§§
Harry oublia totalement la Branchiflore, et s'étouffa avec l'eau, se débattant, paniquant, persuadé qu'il se noyait.
Il ne pouvait pas respirer.
Plus tard, il réalisa que c'était le choc.
Assez impuissant, avalant toujours, il chuta dans l'eau dans un essai désespéré de mettre sa tête entre ses genoux Il souhaitait que cela était valable pour…pour…
Oh, que se passait-il ?
Malfoy refusait de partir. Il restait sur le rocher, ses cheveux décrivant des formes argentées contre le vert. C'était comme si le lac avait subi la décoration d'un hostile Serpentard.
Est-ce que cela pouvait être une sorte de blague ? Non, Dumbledore tuerait Malfoy s'il essayait quelque chose dans ce genre. Cela devait être une erreur, décida Harry. Ou peut-être qu'il y avait eu une vilaine ruse dans l'énigme, et cela voulait réellement dire que vous aviez à sauver votre pire ennemi.
Mon Dieu, je dois savoir !
Harry était conscient du rôle qu'il était supposé jouer. Il était supposé être le premier ici, et alors attendre derrière pour tous les otages. C'était ce que ferait l'héroïque et sans espoir Harry.
Et soudainement, il ne pouvait plus supporter cela du tout.
Je suis tellement malade de toute cette merde !
Je dois savoir.
Harry déchira les cordes qui attachaient Malfoy. Il prenait son otage, et alors il trouverait ce qui se passait pour l'amour de Dieu !
Il n'était plus du tout un enfant stupide. Et si les otages devaient réellement mourir, il aurait laissé Malfoy derrière lui.
Cela n'avait pas été si difficile de tenir Ron. Bien sûr, Harry s'était senti moins inconfortable de toucher Ron.
Il s'installa avec un bras autour de la taille de Malfoy, et remerciant le ciel que le garçon fut mince.
Un aspect positif à Malfoy ? Alertez le Ministère !
Harry recomposa son expression, repoussant la panique qui lui disait d'agripper les cols des gens, en leur criant dessus et leur demandant une explication. Il prit de nombreuses et profondes inspirations dans l'eau.
Alors, il fonça vers le haut, vers la lumière.
Luminosité et clarté s'étalaient devant lui. Simplicité.
À ce moment, Harry n'avait rien à cirer des pensées de tout le monde. Il voulait des raisons, et il les voulait maintenant.
Il brisa la surface du lac, prenant une calme bouffée d'air.
Le ciel au-dessus de lui était d'un simple et magnifique bleu, s'opposant au tumulte du cerveau de Harry. Il jeta au loin la Branchiflore et commença à nager mollement, facilement, vers le rivage.
C'est à ce moment que Malfoy ouvrit les yeux et laissa échapper un cri étouffé. Il fit alors une véritable tentative pour étrangler Harry.
Harry produit un cri surpris, et n'eut pas le temps de faire quelque chose de plus.
Ils coulaient, Harry se débattant pour atteindre la surface, les membres s'entortillant et les robes se gonflant sous l'eau. Au milieu d'un vert qui rendait tout flou et de bandes d'une substance noire, Harry entraperçut le visage pâle et anguleux de Malfoy, ses traits tendus par la peur, ses yeux gris élargis par l'horreur.
Harry reconnut cette expression, c'était celle qu'il voyait dans le miroir quand il se mouillait le visage après un cauchemar.
Il savait comment s'occuper de ça.
Il attrapa Malfoy par les épaules, et essaya d'articuler distinctement.
« Arrête ça, ou tu vas te noyer ! »
Malfoy cligna des yeux. Sous l'eau et totalement effrayé, il semblait plus jeune que quand il avait onze ans.
Lentement il acquiesça, ses cheveux formant une couronne argentée autour de son visage.
Harry le serra plus fort et essaya de l'aider à garder sa tête en dehors de l'eau alors qu'ils faisaient surface une seconde fois.
Tout son corps était terrifié.
« Ok, Malfoy, respire. Hey, tout va bien. » dit Harry Potter, Sauveur-Des-Gens-En-Détresse et complètement dégoûté par lui-même pour être tellement faible.
« Tout va bien ? » répliqua d'un ton cassant Malfoy, gagnant le titre du plus grand connard de Poudlard durant sept ans. « Je suis totalement trempé dans un lac, accroché à un idiot complet et en essayant de ne pas être hystérique. Comment peux-tu dire que tout va bien ? »
« Ferme-la et je te sortirais du lac. »
« Pourquoi suis-je dans le lac, Potter ? » s'enquit Malfoy de son ton le plus condescendant.
« Je ne sais pas ! » cria Harry avec exaspération. « J'espérais que tu pourrais me le dire ! »
« Comment pourrais-je le savoir ? Dumbledore a demandé à me voir et je suis allé dans son bureau, et alors soudainement j'étais inconscient ! »
« Il n'y pas une explication ? »
« Eh bien. » temporisa-t-il. « Il y en a peut-être une. »
« Laquelle ? »
« Je ne l'ai pas entendue, d'accord. » répliqua sèchement Malfoy. « J'étais en retard, les Malfoy ne courent pas directement vers le bureau du Directeur. Les Malfoy sont en retard d'une manière mondaine. »
Sa voix orgueilleuse hésita une seconde alors qu'il baissait les yeux vers les eaux qui clapotaient, et Harry s'adoucit un peu. Il agissaient peut-être d'une manière infecte parce qu'il était effrayé.
« Je ne savais pas que tu avais peur de l'eau, Malfoy. »
« Je me vois difficilement montrer mes sentiments, Potter. Et tout le monde a des phobies. » La voix de Malfoy devint malicieuse. « Je me souviens d'une certaine personne qui s'évanouissait devant des Détraqueurs… »
« Tais-toi maintenant, Malfoy ! J'aurai dû te laisser attaché avec les autres otages. »
« Otages ? »
Harry tressaillit et se demanda si ses oreilles saignaient. « Ouais. » répondit-il avec précaution, espérant qu'il ne provoquerait pas un horrible autre cri.
« Quoi, tu veux dire comme – le Tournoi des Trois Sorciers ? »
« Non, Malfoy, je veux dire que des bandits ont kidnappé la moitié de l'école. Oui, le Tournoi ! »
« Mais – merde, comment… ? »
« De toute évidence. » dit Harry. « Il y a dû avoir une horrible erreur. »
« Comme ta naissance ? » fut la secourable suggestion de Malfoy.
« Et une fois que je serai allé voir le Professeur Dumbledore, je suis sûr… »
« Et ici, je crois que le Champion de Poudlard - Harry Potter -, arrive ! »
Lee Jordan, l'ami des jumeaux et l'ancien commentateur de Quidditch, avait un surprenant succès au Ministère et avait pris la place de Verpey à la tête du Département des Jeux et Sports Magiques. Des rumeurs disaient que Percy Weasley avait été vert de jalousie.
Des rumeurs disaient aussi qu'il avait été un peu cochon quand il avait pris le microphone magique, bien qu'il regardait toujours avait inquiétude par-dessus son épaule quand le Professeur McGonagall était dans les alentours.
Juste maintenant, Harry souhaitait que le Professeur McGonagall l'attrape.
« Toute l'école a été dans une attente fébrile à propos de l'identité de l'otage de Harry, puisque ses meilleurs amis Hermione Granger et Ron Weasley sont dans le public. Tout le monde est en émoi de voir qui est la chanceuse fille… »
Juste à ce moment, Malfoy fit un bruit qui suggérait une asphyxie.
Harry réalisa qu'il barbotait sur le rivage avec Draco Malfoy, leurs bras l'un autour de l'autre, la tête de Malfoy pratiquement sur son épaule, tous les deux totalement trempés.
Devant l'école entière.
« Il… il semble que… » La voix incertaine de Lee devint faible. « Eh bien. Mon Dieu. »
Poudlard les fixa pendant cinq secondes incrédules, et puis éclata en un bruit frénétique.
« Salaud. » dit Harry.
Malfoy fit une pause pour délibérer, et alors il lança un flot impressionnant d'obscénités.
Seule Madame Pomfresh ne semblait pas paralysée. Elle bondit sur eux alors qu'ils s'avançaient sur la berge.
« Honnêtement, ce stupide Tournoi, » dit-elle. « Plonger de délicats enfants dans une eau sale et froide… »
« Je ne suis PAS délicat. » dirent Harry et Malfoy en chœur.
Harry donna à Malfoy un regard légèrement perplexe.
« Bien sûr que tu ne l'es pas, Draco. » dit calmement Madame Pomfresh. « Regarde-toi, » continua-t-elle. « Tu ne peux pas te tenir droit. Tu ressembles à quelqu'un qui va être malade. »
« Je l'aurai été si Potter avait porté un maillot de bain. » murmura Malfoy, et s'éloigna avec irritabilité de Harry, se levant vivement et avec un air obstiné.
Harry l'attrapa encore alors qu'il chancelait.
Malfoy fit la grimace et Madame Pomfresh le saisit, le portant aussi facilement que s'il avait été Gabrielle Delacour.
« Tss. » dit-elle. « À quoi le Directeur peut-il bien penser… tu seras sous le choc après. »
« Je ne le serais pas. » répliqua Malfoy d'un ton cassant, il paraissait toujours beaucoup moins assuré que d'habitude alors qu'il se débattait contre Madame Pomfresh. Il semblait malade et ses cheveux lui recouvraient le visage.
Il regardait entre les mèches blondes et humides et ses yeux s'élargirent d'horreur lorsque Madame Pomfresh annonça vivement :
« Il faut que tu enlèves tous ces vêtements trempés immédiatement. » et passa ses robes par-dessus sa tête.
Une infirmière déshabillant un étudiant !
Beaucoup d'émotions autour de l'école.
Harry fut le premier à réaliser que, en fait, Malfoy portait un lot entier de vêtements moldus en dessous de ses robes.
Il remercia Dieu. Il avait eu assez de traumatismes pour la journée, bien qu'il n'aurait jamais deviné que Malfoy suivait la mode des vêtements moldus à Poudlard.
Bien sûr, il n'avait jamais pensé à ce que pouvait porter Malfoy sous ses robes.
Madame Pomfresh ne sembla pas partager le soulagement de Harry.
« Quelles choses ridicules vous portez, vous les enfants. » commenta-t-elle, et elle se saisit du bord du pull de Malfoy. Elle l'avait soulevé de deux centimètres environ, révélant une peau blanche, quand Malfoy intervint avec véhémence.
« Je ne veux pas qu'il y ait de photos de moi sans mon T-shirt ! » s'exclama-t-il. « Du moins, pas sans une rémunération financière substantielle. » ajouta-t-il pensivement.
« Sal… » L'attention de Harry fut finalement détournée du spectacle de Malfoy et Madame Pomfresh par une bande de photographes se tenant juste à côté eux.
« Oh mon Dieu. »
Derrière lui, il entendit Malfoy se perdre dans un nouveau flot de jurons, de malédictions… tout cela mélangé avec des demandes pour une couverture.
Des voix éclatèrent tout autour de Harry.
« Harry, pouvez-vous nous dire… ? »
« Harry, que ressens-t-on quand on est en tête… ? »
« Harry, n'est-ce pas là Draco Malfoy… ? »
« …le fils concerné par cette tragédie… ? »
« Voici votre couverture, M. Malfoy, et je peux dire que je n'ai jamais entendu un tel langage, venant d'un élève, de toute ma vie ! »
« C'est une couverture d'assez mauvaise qualité »
Harry était aveuglé par la lumière blanche des nombreux appareils photos, mais il pouvait faire une bonne idée de quel discours était celui de Madame Pomfresh.
Et bien sûr, il ne pouvait pas manquer de reconnaître l'accent froid et traînant de Malfoy.
Harry cligna des yeux devant les douloureuses lumières, entouré par les cliquetis des appareils photos tout autour de lui alors que Madame Pomfresh l'enroulait dans une couverture. Il sentit le poids de tous ces regards posés sur lui encore une fois, ces regards interrogatifs et dans l'expectative, tous emplis de pitié, le réduisant à un petit enfant interloqué.
« Oh, ne questionnez pas le pauvre orphelin blessé. » ricana Malfoy. « Il a déjà des difficultés à former des phrases cohérentes dans ses meilleurs jours. »
Harry se raidit et envoya à Malfoy un regard venimeux.
« Harry, pouvez-vous expliquer… » commença une photographe solitaire.
Harry se concentra sur elle. « Non, je ne le peux pas. » dit-il d'une voix claire et forte. « Il semble qu'il y ait eu une sorte d'erreur à propos de mon otage. Je suis sûr que le professeur aura une explication, c'est pourquoi j'ai décidé de l'interroger le plus tôt possible. »
§§§§§§
« Je ne peux penser à aucune explication autre que celle évidente. » dit calmement Dumbledore.
Harry avait beaucoup d'affection pour son excentrique directeur. Il était presque sûr que ce sentiment était mutuel. Toutefois, le respect qu'il ressentait pour lui l'avait toujours, en une certaine mesure, fait garder une bonne conduite.
Pourtant maintenant, il devenait absolument fou.
« Que voulez-vous dire, vous ne pouvez pas… ? Comment les otages sont-ils toujours choisis ? » S'écria Harry. « Est-ce vous qui le faites ? Comment cela fonctionne ? Qui a fait l'erreur ? »
Dumbledore, impassible en face du garçon fulminant, mangeait un sorbet au citron.
Pour Harry, c'était d'une légèreté sans cœur.
« La Coupe de Feu choisit les otages, bien sûr. » dit-il patiemment. « Vraiment, Harry, pensais-tu qu'on utilisait un objet avec un tel pouvoir mystique seulement pour sélectionner des champions ? La Coupe est la source d'un savoir occulte. Je pense que nous pouvons nous y fier. »
« Conneries ! »
Harry n'avait jamais juré devant un professeur auparavant.
« Ne m'a-t-il sélectionné comme un champion parce que Croupton l'avait ensorcelée ? » demanda-t-il. « Savoir occulte, je ne pense pas ! Cela a probablement pris moins de Magie Noire à Voldemort que pour ensorceler un légume ! »
« Harry, assieds-toi et essaye au moins de te calmer. »
Dumbledore fit une pause et regarda Harry avec expectative, comme un tranquille et vieux monarque donnant une audience à un sujet se trompant.
Harry, qui n'avait pas réalisé qu'il s'était levé, lui retourna son coup d'oeil avec un regard affligé mais rebelle.
« Naturellement depuis la dernière… » fois quand tu as tout ruiné, provoqué la mort de Cédric et aidé le retour du Seigneur des Ténèbres… « …malheureuse erreur, nous avons placé plus de gardes pour protéger la Coupe. Je t'assure, Harry, cela n'a en rien interféré son fonctionnement. »
Harry fit une protestation incapable et incohérente, mais Dumbledore l'immobilisa d'un geste.
« De plus, Harry, je n'ai pas réussi à comprendre pourquoi Voldemort aurait fait une telle chose. Je ne pense vraiment pas que toute l'étendue de ses plans ténébreux est de tremper M. Malfoy…»
« Mais… mais pourquoi ? » bredouilla Harry.
Dumbledore mangea un autre bonbon.
« Je ne peux vraiment pas te le dire, Harry. Je ne connais que très peu M. Malfoy, je suis désolé de le dire. Je n'ai pas le temps pour bien connaître tous mes étudiants. N'importe qui peut voir qu'il est un jeune homme malheureux et hostile, mais en pensant à cette tragédie, qui peut le blâmer ? »
Dumbledore lui envoya un regard pénétrant.
« Sûrement que tu le connais mieux que cela ? À la lumière de cette preuve. »
« Non ! » Harry cria presque. « Je ne le connais pas, je veux dire – eh bien, à l'évidence je – je ne sais rien du tout sur lui. Je veux dire, je le déteste, je le hais absolument, je pense qu'il est… »
« Retiens-toi de frapper mon bureau, si tu le peux. Il me semble. » Dit Dumbledore placidement. « Que cette haine est un peu excessive. Nous avons tous un ennemi commun, n'est-ce pas ? M. Malfoy est de notre côté. »
Les mains de Harry se refermèrent pour former deux poings.
« Dans tous les cas, Harry… je n'ai aucune réponse pour toi. » Dumbledore soupira. « Il semble qu'il y ait de moins en moins de réponses ces derniers jours. Je suis, toutefois, un peu occupé. Si tu pouvais être assez bon pour… »
Harry regarda le visage de Dumbledore, plus fatigué et plus ridé qu'il ne se souvenait, et il sentit sa panique égoïste retomber sur elle-même.
Dumbledore retenait le monde magique ravagé par la guerre en un seul morceau. Tout le monde savait que Fudge était une autruche avec la tête dans le sable, tout le monde était au courant des disparitions, tout le monde était tellement effrayé… Dumbledore était l'unique personne qui s'interposait entre les sorciers et le chaos.
Et Harry réalisa avec une profonde douleur dans sa poitrine que Dumbledore était un très vieil homme.
« Je suis…désolé, Professeur. » Sa voix était un chuchotement. « S'il y a quelque chose que je peux faire… »
« Oh non, Harry. Ne t'inquiètes pas à propos de ça. »
C'était cela. Harry Potter devait toujours être un enfant protégé. Harry Potter devait toujours être une partie du fardeau.
Les épaules de Harry s'affaissèrent.
« D'accord. Merci, Professeur. »
Qu'aurait-il pu faire ou dire de plus ?
« Autre chose, Harry »
Harry s'arrêta sur le seuil.
« Souviens-toi des mots exacts de l'énigme. »
Penses-y…
La porte se ferma devant le visage de Harry, le laissant debout dans les ténèbres.
Ce qui t'est le plus cher, nous te l'avons ravi.
Il ne comprenait pas. Mais il allait y réfléchir sérieusement.
À suivre
