Bonjour à tous ! J'espère que cette toute nouvelle fanfiction mettant en scène Doflamingo et bien d'autres vous plaira. Je précise également que celle-ci n'a aucun rapport avec Justice Absolue.
Ne soyez pas effrayés par mon personnage principal, je vous assure qu'elle est gentille. Parfois.
Chapitre en partie corrigé par ShanaRoseRead.
Chapitre I
Les humains m'insupportent. Seuls leurs corps m'importent. Quand leur cœur bat sous l'effet de la peur, c'est mon rythme cardiaque qui reprend. Quand leur respiration ralentit avec les anesthésiants, c'est mon corps tout entier qui s'apaise. Si j'avais été douée en peinture, j'aurais représenté des rivières de sang, montant, descendant, s'affrontant dans un éternel combat qu'on appelle vie.
Aucune matière n'est plus douce sous mes doigts que celle des tissus humains. Quand les autres voient une personne marcher, moi je ne perçois qu'un ensemble de molécules et cette fascination malsaine fait monter l'excitation en moi.
Parfois, on me demande comment j'ai pu devenir ainsi. La réponse ne m'apparaît jamais clairement. Je ne suis pas devenue celle que je suis. Quand je regarde derrière moi, il m'apparaît que j'ai toujours été fascinée par ce que les autres trouveraient morbide. Cependant, je ne ressens pas le besoin irrépressible de tuer. La mélodie d'un cœur qui vit ses derniers instants est certes bien douce à mes oreilles, mais jamais encore je n'ai commis l'acte que beaucoup qualifieraient d'impardonnable.
C'est uniquement dans la folie que je trouve ma place.
J'ouvris brusquement les yeux et abattis ma main sur le réveil qui me vrillait les tympans.
06 : 35 et 43 secondes.
Mon réveil mettait toujours quarante-trois secondes à sonner. Et moi, je me réveillais toujours quarante-trois secondes avant qu'il ne retentît. Il fallait que je trouve le moyen de le régler. Ces quarante-trois secondes représentaient tant à l'échelle de ma vie. Quarante-trois, sept jours sur sept, des années durant. J'aurais perdu plus de vingt mille secondes de mon existence, soit environ cinq heures trente.
Il fallait vraiment que je réglasse ce réveil.
Chaque matin, c'était la même symphonie mortelle. Les gouttes d'eau sur le carrelage de la douche, la pompe à eau qui grinçait comme si elle allait rendre son dernier soupir. Et puis le calme plat. Bientôt, dans une heure et vingt-sept secondes, le bâtiment se remplirait d'âmes humaines excitées par un excès de caféine.
Et les choses deviendraient enfin intéressantes.
Je passai rapidement mon uniforme et mit mon unique mèche d'un blond presque blanc assez longue derrière mon oreille gauche. J'étais incapable de dire si la coupe garçonne me seyait. Je n'étais qu'un cerveau dérangé dans un corps chétif.
- Déjà debout ? s'exclama une voix en face de moi.
Lui c'était Tom, mon ami imaginaire. Le seul problème, c'est que ce n'était ni mon ami et qu'il était bien réel. Là était tout le problème. S'il avait été tout droit sorti de ma tête, alors j'aurai pu le conjurer de partir quand bon me semblait. Mais non. Tom était là, vivant, son cœur battant et parfois, son cerveau marchant.
Qu'étais-je censée lui répondre ? Qu'effectivement, j'étais debout dans le sens où j'étais réveillée et que pour cette analyse très poussée je devais remercier Dieu de l'avoir doté de deux yeux, ou qu'au contraire, dans la mesure où j'étais actuellement assise, son jugement manquait cruellement de mordant. Si j'avais été réellement méchante, je lui aurais fait part de son manque total de perspicacité et lui aurais annoncé qu'il venait de perdre une seconde de sa vie à énoncer des évidences.
Mais je me contentai d'un simple oui.
- On dirait que le chat t'a rendu ta langue ! s'enthousiasma-t-il en prenant un croissant.
- Je n'ai croisé aucun chat, rétorquai-je.
Cette conversation m'ennuyait déjà.
- Enfin Véga ! C'est une expression !
Je détestais sa manière de prononcer mon nom. S'il avait su faire usage de sa matière grise, il aurait compris que j'étais la troisième étoile la plus brillante du ciel et que s'il continuait de prononcer mon nom comme si c'était le spécimen le plus étrange qui soit, j'allais quitter ma constellation de la Lyre et le faire joyeusement rôtir.
- Je hais les expressions. Elles camouflent la vérité. Perte de temps, conclus-je.
- Elles rendent la vie rigolote !
- Qu'y a-t-il de rigolo dans le fait qu'une personne arrache sa langue pour la donner à un chat ? Au mieux, il s'en fout, au pire, il la bouffe.
Aussitôt, la délicieuse image du sang dégoulinant d'entre deux lèvres rosées me vint à l'esprit.
- C'est pas comme ça qu'il faut voir les choses. Tiens, tes céréales par exemple, comment tu les perçois ?
Mon regard se posa sur mon bol au sein duquel reposait malheureusement une dizaine de petits biscuits d'un marron indéfinissable. Qu'étais-je censée percevoir ? Les céréales allaient-ils s'élever pour former un totem, manifestation d'une âme malfaisante qui cherchait à communiquer avec les vivants ? Ou bien une énergie mystique s'échapperait-elle de mon bol pour venir m'embrouiller le cerveau ?
- Des aliments en demi-cercle, de volume et de masse égale et de rayon de trois centimètres contenant des vitamines B1…
Tom poussa un soupir exagérément long.
- N'importe quoi ! Rien que le fait de ne pas mettre de lait dans tes céréales est représentatif de ton état d'esprit. La vie n'est-elle pas déjà assez dure ? Pourquoi ne pas profiter d'un petit déjeuner délicieusement moelleux ?
- Es-tu en train de comparer ma vie à un bol de céréales ?
Tom me sourit et déclara d'une voix étrange, comme s'il cherchait à imiter mon ton indifférent :
- Il ne fallait pas prendre de céréales.
C'était ça le truc génial avec Tom. Si tout le monde était doté d'une répartie égale à la sienne, c'est-à-dire celle avoisinant celle d'un navet, alors le monde serait un immense potager.
- J'y penserai la prochaine fois, déclarai-je en me levant et emportant mon bol.
Je me maudis aussitôt pour ces paroles. Je ne voulais pas qu'il y ait de prochaine fois. Supporter Tom tous les matins était bien trop éprouvant.
La salle dans laquelle je me rendais était sans aucun doute mon endroit favori au sein du bâtiment. Entourée de tubes à essai et de bocaux contenant des spécimens qui avaient perdu toute trace de ce qui aurait pu un jour les définir comme être vivant. Voilà où était ma place. J'avais vingt ans, et mon univers se limitait depuis deux ans au labo numéro trois. L'odeur âpre des vapeurs des liquides portés à ébullition me montèrent rapidement à la tête et je flottais dans une quasi-plénitude, oublieuse des scientifiques qui entraient dans le labo. Rapidement cependant, on posa un masque sur mon nez et la brume qui m'obscurcissait l'esprit se dissipa.
Ma place attitrée était dans l'avant-dernière rangée. Actuellement, je disséquais un cadavre de requin à la recherche d'une molécule dont je ne citerai pas le nom, étant tenue au secret professionnel.
- Alors Véga, j'ai vu que tes recherches sur le corps humain allaient peut-être porter ses fruits ? s'enquit une voix au timbre mielleux.
Saule était un scientifique, tout comme moi. Mais contrairement à moi, il préférait étudier le mouvement des planètes, alors que le corps humain était ma passion. Comme beaucoup d'entre nous, il aspirait à intégrer le laboratoire numéro deux.
Le bâtiment de recherche et de découverte scientifique était composé de dix principaux laboratoires. Chaque étage correspondait à un labo. Plus le numéro s'approchait de un, plus les scientifiques qui l'occupaient étaient talentueux et leur recherches houleuses. Je travaillais au trois. Les génies du deux étaient ceux que tout le monde respectait. Quand au labo numéro un… Seul un scientifique l'occupait, certainement le plus brillant connu à ce jour.
- Comment le sais-tu ? questionnai-je en faisant tomber une goutte d'acide pour dissoudre un os de mon cadavre.
- Des bruits de couloirs…
- J'ignorais que les commérages étaient ta passion. Serait-ce à force de regarder en l'air que tu aurais perdu la tête ?
- Le mouvement des planètes est une science capitale cherchant à…
- L'étude de l'humain est bien plus concrète. Et utile, contrai-je.
- Et simple.
- Complexe.
- Quoiqu'il en soit, on m'a demandé de te dire d'aller voir le chef de labo.
Et Saule s'en alla. Ce fut en fulminant que je rangeais certains liquides dans une de mes armoires. Le chef de labo devait déjà être en train de m'attendre, connaissant la lenteur de Saule lorsqu'il s'agissait de transmettre des informations.
- Vous désirez ? m'exclamai-je.
Tout le monde ignorait le nom du chef de labo. En réalité, c'était un personnage si transparent que le fait de devoir l'appeler chef était comique en soit.
- Véga, vous êtes là.
J'allais crever dans un monde rempli d'imbéciles. « Vous êtes là ». Et ça se disait scientifique.
- Je voulais vous parler.
Je me mordis la lèvre inférieure et me concentrai sur son index qui tapotait nerveusement une paillasse immaculée. J'imaginais ses muscles se mouvoir dans une danse d'une grâce infinie. Un léger sourire flotta sur mes lèvres.
- Demain arrive une délégation de la Marine, dont un Vice-Amiral. Le docteur s'est montré très intéressé par votre étude sur le corps humain et souhaiterait que vous la présentiez à cette même délégation.
J'haussai un sourcil. Le docteur m'envoyait présenter une étude des plus sérieuses à une délégation d'imbéciles en uniforme ? Même leur uniforme ne pourrait rattraper leur cruel manque de connaissances. L'hypothèse qu'ils comprennent ne serait-ce qu'un mot de ce que je dirais était inconcevable.
Alors que je m'apprêtai à m'éloigner, habitée d'un fort sentiment d'injustice, la voix du chef de labo s'éleva une dernière fois :
- Autre chose, vous êtes mutée au deuxième laboratoire.
Vous voyez ce genre de nouvelle ? Celle du type « félicitations, tu vas avoir le droit à une dissection d'un corps humain. Mais c'est pas tout, le plus fantastique, c'est que l'humain sera vivant ! ». Non. Pas de ce type là, il n'y a que moi que ça rend euphorique. Disons plutôt que votre grand-mère vient de vous annoncer que vous partez pour le dernier musée sur les implants dentaires. Oui les implants dentaires, car mamie manque vraiment de mordant ces derniers temps. Toujours pas ? Alors imaginez que vous partez pour le dernier parc d'attraction dans lequel on peut manger sans grossir, voler sans tomber et cultiver des menhirs pour remplacer les dents de mamie. Voilà vous y êtes.
C'est exactement dans cet état que je me trouvais actuellement.
Si l'activité de danser n'avait pas été une simple manifestation d'un pathétique désir sexuel entre deux pathétiques adolescents pathétiquement esseulés et croyant que le monde tournait autour de leur pathétique petite vie, alors j'aurais dansé. J'aurais même sauter. Mais avec une quantité astronomique d'acides en tout genre et autres substances mortelles dans le labo, mieux valait ne pas y penser.
- Alors on s'en va ? lança Saule en se penchant par-dessus sa table tandis que je rangeais mes affaires.
Je lui adressai le sourire le plus hypocrite que j'avais en réserve et lui répondis :
- Je penserai à toi dans le labo deux !
Voir ses muscles se relâcher pour former une horrible expression de jalousie et de surprise, rendant son visage difforme, était le scalpel sur la carotide. Ou cerise sur le gâteau, tout dépendait des orientations intellectuelles.
Monter l'escalier menant à l'étage supèrieur me remplit de joie et d'excitation. J'avais hâte d'arriver. Entrer pour la première fois dans le second laboratoire. Mieux, en faire partie intégrante. Et peu importe si demain je devrais apprendre à une bande d'écervelé de quoi était constitué leur corps. Ces tas de cellules ne pourraient gâcher ma joie de vivre.
J'arrivai dans un couloir blanc carrelé du sol au plafond. Il donnait sur une unique porte sur laquelle était écrit :
Laboratoire n°2
Je retins mon souffle et avança vers elle, m'équipant au préalable à la vitesse de l'éclair d'une combinaison gris anthracite et d'un masque.
L'endroit était immense. Jamais je n'aurai cru que le bâtiment de recherche puisse contenir une pièce aussi grande. Des tas de scientifiques s'affaraient ça et là, penchés sur d'immenses machines. Celui qui attira mon attention fut celui qui maniait un cœur humain, écrivant avec concentration des données sur un long parchemin. Un étrange fruit d'une couleur violette reposait sur sa table.
Il dut sentir un regard pesé sur lui car il leva les yeux. Il m'observait sans témoigner aucune émotion, mais je pouvais le sentir me détailler jusqu'au moindre détail. Cette analyse me plut aussitôt et j'avançai vers lui.
Alors, comme beaucoup de gens, je dis la chose la plus banale qui soit :
- Bonjour.
Non, plus sérieusement, vous croyiez vraiment que j'allais dire ça ?
- Pourquoi utiliser un cœur vieux de trois semaines ? questionnai-je.
Voilà qui était beaucoup mieux.
- Belle déduction, répondit-il en souriant.
C'était un homme de petite taille aux yeux disproportionnés. On aurait dit le résultat d'une expérience ratée visant à mélanger les gènes d'un insecte à ceux d'un humain.
- J'étudie depuis deux ans les cellules du corps humain.
- Dans quel but ?
- Ralentir les molécules.
- Pour…
- Oui. Pour ça.
Son sourire s'élargit, du moins si c'était possible.
- Tu travailles à côté de moi, dit-il brusquement en désignant l'espace vide à quelques mètres.
Je m'installai sans me presser et laisser courir mon regard sur les manipulations qu'effectuait minutieusement le jeune homme. Un cerveau sur pattes comme je les aimais. Ce genre de personne avait une certaine lueur dans le regard. Le monde ne leur apparaissait pas de la même manière. Quand la société voyait une jolie maison en brique, lui percevait un fascinant ensemble d'angles, de rectangles et de triangles. Je comprenais cet enthousiasme.
Bientôt, nombre de feuille de calcul et graphique occupèrent mon plan de travail. Un sourire apparut sur mes lèvres. Il n'y avait pas endroit plus apaisant à mes yeux.
Ainsi plonger dans mon labeur, je ne voyais pas le temps passer. Des heures entières s'écoulèrent, sans même que je ne les vois passer. Le temps passait toujours trop vite. J'aurais aimé ne pas avoir à dormir. J'aurai alors pu gagner six heures par jour. Ne plus dormir, travailler, tout le temps, sans s'arrêter. Etre utile, aussi simplement que ça. L'inactivité ne me seyait pas. Et le sommeil en faisait partie intégrante.
Ma mère avait tendance à dire que je faisais même des calculs en dormant. C'était totalement faux. A la limite, son affirmation aurait été véridique si j'avais rêvé de faire des maths. Mais je ne rêvais jamais. Jamais je ne me réveillais en ayant le sentiment d'avoir vécu une aventure grandiose, ou avec de la sueur recouvrant mon corps comme si j'avais couru un marathon. J'avais un sommeil de plomb, mon souffle était si calme qu'il devenait inaudible. Je m'approchais alors plus du cadavre que de la jeune fille ensommeillée rêvant de galoper sur le dos d'une licorne dans un champ de fleurs bleues.
J'ai toujours su que je n'avais aucune raison de rêver. Les fabulations de notre sommeil nous bercent seulement d'illusions. Revenons aux licornes par exemple. Qui a eu l'idée grotesque de mettre une corne sur le front d'un cheval ? Et cette corne, ne gêne-t-elle pas sa vision ? Pourquoi une corne d'ailleurs ? On aurait pu mettre un bouquet de fleurs, ou un parapluie. Tout le monde aime les parapluies. Cela aurait été bien plus utile qu'une corne. Il pleut ? La licorne échappe à l'orage grâce à son parapluie intégré !
Je vais peut-être briser vos rêves, mais les licornes, ça n'existent pas.
On tapota sur mon épaule, me sortant de mes calculs.
L'insecte (on va le nommer ainsi d'accord ?) se penchait vers moi. Il avait posé une paire de lunettes sur son nez qui ne faisaient que grossir davantage ses yeux.
- Tu ne crois pas qu'il est temps de partir ?
- Quelle heure est-il ?
- Minuit. La plupart des scientifiques sont déjà allé se coucher.
- Eux n'ont peut-être pas des travaux important à achever, dis-je avec dédain.
Je savais que c'était faux. Mais je n'avais qu'une envie, me replonger dans cette passionnante série de chiffres.
- Tu as une présentation à faire demain, tu devrais aller te reposer pour être en forme.
- Pas besoin. Ce sera aussi utile que de demander à un ornithorynque d'arrêter de pondre des œufs.
L'insecte me lança un regard étrange et haussa les épaules avant de partir. Sitôt que la porte fut fermée, je regardai autour de moi. Il ne restait plus que trois autres personnes toute plongées dans leur travail. Lentement, je me levai, prise d'une envie soudaine.
Plus aucune feuille ne restait sur le bureau de l'insecte, mais je me doutais que beaucoup devait être rangées dans un dossier en dessous. J'ai toujours détesté que l'on s'intéresse de trop près à mes expériences, surtout à mon projet actuel. Mais je n'avais aucun mal à fouiller dans les affaires des autres. Ils n'avaient qu'à utiliser un verrou après tout, c'était de leur faute.
Je mis quelques minutes à trouver ce que je cherchais, c'est à dire un schéma du fruit que j'avais vu sur sa paillasse en arrivant.
Un fruit du démon.
Le reste m'apparut clairement. L'insecte cherchait à reproduire les capacités d'un fruit du démon au sein d'un autre fruit.
Je ne pu m'empêcher de remarquer que ses recherches paraissaient incomplètes. Le pauvre n'allait probablement pas obtenir ce qu'il voulait.
Je retournai à ma table, satisfaite de posséder cette information, qui ne m'apporterait cependant rien. Mais savoir pour savoir avait toujours un intérêt à mes yeux.
De retour devant mes fiches de travail, je pris une de mes courtes mèches blonde en main et tirais dessus avec force, comme si la douleur allait pouvoir m'aider. J'étais face à un problème de taille. Un élément manquait. Cela faisait trois mois que je cherchais, sans résultat. Mais je pensais savoir ce qu'il me fallait. Mais il y avait quelque chose que je n'arrivais pas encore à saisir, je le sentais si proche pourtant…
Je rangeais rageusement mes feuilles de calcul dans un dossier et le jetais presque dans mon casier. J'avais beau être passée au laboratoire supérieur, chose que j'attendais depuis mon arrivée ici, mon blocage balayait totalement ma joie. Trois mois, trois mois que j'étais bloquée !
Je travaillais depuis deux ans, c'est à dire mon arrivée dans ce laboratoire, sur un projet top secret. En réalité, tous les projets ici ont quelque chose de top secret. Mais cela ne les rend pas plus cool. Croyez-moi, le projet top secret de changer des marmites en crapaud n'avait rien de cool. Le truc génial, c'est qu'au lieu de changer une marmite en une joyeuse bestiole boutonneuse, un homme s'est changé en crapaud. Remarquez, cela ne devait pas faire beaucoup de différences pour lui.
Je retournai d'un pas décidé, déterminé, obstiné, buté, c'est selon, dans ma chambre. Les murs étaient d'un gris terne, le lit soigneusement fait. Seul un squelette humain venait égayer l'ensemble. Un véritable squelette, évidemment.
Je me couchai comme chaque jour sur le côté droit, mon regard tourné vers l'unique fenêtre de ma chambre qui ressemblait plus à une cellule. Cette nuit, Véga brillait haut dans le ciel. Si j'avais été plus attentive aux événements, j'aurai peut-être senti le fil de mon destin changer de direction. Mais je n'ai jamais écouté que des pouls et le reflux du sang dans les veines.
Cette nuit, je ne rêvais ni de scientifiques aux yeux d'insectes, ni de rivières de sang ou encore de licorne équipée de parapluie. Comme toujours, je me transformais en cadavre. Et pourtant, demain, rien ne serait jamais plus pareil.
Les dates de publication de cette fiction ne seront pas fixes, j'écris cette histoire uniquement quand j'en ai envie, quand l'envie de me révolter contre tous ce qui m'entoure devient si forte que je manque de m'étouffer avec mon café. Vous aussi vous devriez essayer la technique Véga. Des personnages comme elle, ça défoule.
Alors, je dois aller m'enterrer jusqu'à mourir asphyxiée ou sauter d'une falaise tellement ce chapitre est nul ou... voilà quoi. Un avis ? *commence à stresser, alors que pourtant elle stresse jamais, mais une nouvelle histoire, c'est stressant quand même*
