Un OS sans une histoire de fond très développée, avec aucune explication du pourquoi du comment j'en suis venue à expulser les personnages de FMA dans l'univers du MCU. C'est surtout une suite de scènes qui ne sortaient pas de ma tête.
En voici le résultat…
Si suite il y a, ce ne sera pas une directe. Juste de moment de vie…
Bonne lecture !
(Je m'excuse si OOC il y a !)
Équivalence
Roy garde un regard fixe sur la personne assise en face de lui. Intimidante en un sens, mais trop peu pour lui faire réellement peur.
Avec le temps dans l'armée, il a vu des personnes plus effrayantes pas dans leur physique en lui-même, mais également dans leur façon d'agir et dans leur folie latente.
Toutefois, ici-même, son nom comme son grade n'est rien. Car, excepté qu'il ne soit pas chez lui, il ignore tout. Pays, langue, culture, État, armée. Roy a appris la langue sur le tas. Il a observé leur geste, a été attentif à la moindre de leur parole pendant sa courte convalescence ne dormant que d'un œil afin d'être certain qu'aucune information ne lui échappe. Mais à part des mots supplémentaires, il restait au même point que ceux l'ayant recueilli.
Au point mort.
Ni lui, ni eux, ne savaient quoi que ce soit sur sa chute, ni même sur sa venue.
Roy sait juste que sa santé se comporte mieux que Full Metal.
Ce qui n'est pas sans l'inquiéter… D'une part parce qu'il ignorait en quoi, son subordonné se portait mal et de l'autre, le militaire avait la malheureuse habitude que le petit blond se mette dans des pétrins peu croyables, à chaque coin de rue. Presque tous les jours. De la stupide et ridicule égratignure à des plaies ouvertes. Toutefois, le gamin récupérait toujours vite –ou faisait semblant de récupérer vite.
Mais il y avait toujours Alphonse…
(Un hurlement de déchirement, l'armure qui tombe, des ricanements, le sang, la poudre, le sang, le sang, le sang, le sang, et la lumière aveuglante.)
Un raclement de gorge le fait revenir à la réalité tout aussi rapidement qu'il fut absent. Roy voit l'homme face à lui faire un signe de tête à la troisième personne présente. Une rousse, toute aussi commode que Riza dans ses mauvais jours, mais pas plus effrayante. Il aperçoit du coin de l'œil la grimace de la femme, mais ne bouge pas, gardant ses pupilles fixées sur l'homme. Le contact est momentanément brisé, quand l'agent féminin se penche pour lui retirer ses menottes.
Roy sentit le froid des deux bracelets quitter sa peau. Mécaniquement, il masse son poignet gauche, celui toujours bandé.
Il se doute des raisons pour lesquelles il en a eu. Quelque chose d'identique aurait survenu à l'armée, les enquêteurs se seraient comportés de la manière suivante, par sécurité. La peur de l'inconnu oblige.
Et autant dire que rien ne s'arrangeait vraiment, avec les temps actuels.
(Il remet au fond de son esprit l'explosion qu'il a été contraint de produire, le cri déchirant, le sang, les armes, le sang. Le sang. Le sang. Le -)
Non.
Pas le moment de s'octroyer le plaisir de remettre les évènements en place.
_ Roy Mustang.
Il fronce quelque peu les sourcils, usant de sa mémoire pour se souvenir du mot et de la prononciation correcte avant d'ajouter une précision à l'attention de l'homme désormais surpris en face de lui :
_ Mon nom.
Les mots ne lui viennent pas naturellement.
Il n'a jamais était une flèche en langue, du moins, pas une flèche à l'oral. À son grand désarroi. Comprendre la grammaire, les codes et les règles, en revanche, le tout lui venait avec naturel. Une fois entré dans l'armée, il a arrêté les efforts, demandant un interprète lors des quelques déplacements, avant que Riza ne se charge de ce travail supplémentaire, en plus des autres membres de son équipe.
En revanche, aujourd'hui comme les jours à venir, il n'aurait possiblement pas d'interprète. Hors de question de se la couler douce. Pas maintenant en tout cas. Pas avant qu'il ne retrouve son bureau au quartier générale, sa paperasse interminable, avec Full Metal dans les parages. Pas avant.
Tant pis pour les quelques informations qu'il laissera fuité sur lui-même. Des informations qui ne seront qu'équitables aux soins qu'il a reçu et à la toute petite part de confiance qu'on lui a accordé en ce moment même, en le débarrassant de ses menottes.
La surprise fut perceptible autant pour l'homme que pour la rousse, comme s'ils ne s'attendaient pas à une telle facilité.
L'homme toussota dans son poing, tout en refermant le dossier qu'il ouvert une fois leur inconnu installé face à lui.
_ Phil Coulson.
Roy ne put que faire un vague signe de tête, ignorant tous des protocoles de présentation bien qu'il se douta que ce n'était ni le lieu, ni le moment de s'attarder sur de telles futilités. On ne s'attarde pas sur ce genre de détails.
Leur conversation ne dura pas longtemps. Il ne transmit que quelques informations personnelles, prenant le temps de choisir ses mots, et à de nombreuses fois, comprendre les questions dont ils ne connaissaient que peu le vocabulaire.
Il ignorait à quoi pouvait bien leur servir de savoir son âge, s'il était en couple ou non. Mais il répondit. Avec un peu de chance, sa collaboration directe lui permettrait recevoir leur confiance et par ce biais, d'en apprendre plus sur son nouvel environnement. Ce qui le rassurait, c'est que pour le moment, les questions n'avaient rien de potentiellement dangereux, et ne pourraient pas être servit contre lui, ou son camarade.
À moins qu'ils aient comprit qu'il ne maîtrisait pas avec perfection leur langue, et peu décidé à utiliser la sienne.
Cet interrogatoire étrange prit fin lorsque la rousse se racla la gorge, afin d'annoncer l'arrivée des infirmiers. Visiblement, le corps soignant souhait qu'il préserve un rythme particulier, de quoi se remettre de ses blessures.
(Parce que tout le monde avait été blessé. Peu importe combien de fois Riza avait cherché à le protéger, il y avait eu des failles. Le sang avait donc coulé, coulé, coulé encore et encore. L'odeur métallique se mêlant à celle de la chaire brûlée…)
Ce genre d'interrogatoire, se déroula de la sorte quotidiennement. Débutant toujours à la même heure, mais d'une durée toujours plus longue au fur et à mesure de son rétablissement.
Roy faisait de son mieux pour ne pas se sentir impressionner par son environnement un nouvel espace en rien comparable avec Amestris. S'il avait peur ? Naturellement, qui aimerait un terrain inconnu ? Il s'occupe d'évoluer au jour le jour, s'appropriant de mieux en mieux la langue, glanant la moindre information utile pour la suite dont il ne pouvait rien prévoir. Outre ses déplacements jusqu'à la cellule d'interrogatoire, il ne sortait pas de sa chambre attribuée –froide, uniquement décoré par des appareils médicaux qui finissaient par être retirés un à un, car inutiles. Alors, à chaque fois qu'il sortait, où qu'une infirmière venait, il se concentrait au mieux.
C'est en tendant l'oreille, qu'il récoltait des informations. Souvent les meilleures. De plus, tout en cachant sa progression dans cette langue de moins en moins inconnue, personne ne faisait vraiment attention au choix des mots. Alors il remplissait son sac de nouveaux mots, de fais divers étranges d'ici et de l'extérieur -de la discussion sur le temps, aux dossiers plus croustillants-, ainsi que des nouvelles sur Edward.
Échange équivalent oblige, en fonction des informations reçues au cours de la journée, il est enclin à répondre plus en détail. Si les questions se retrouvent être trop indiscrètes, il leur demande de reformuler, avant de s'excuser et leur faire comprendre qu'il ne comprend pas, ou qu'il n'a pas les mots pour s'exprimer. Cette excuse a fonctionné à chaque utilisation il essaye de ne pas trop en donner. Au cas où.
Et puis, jour après jour, il n'y a pas que la maîtrise de la langue qui s'est amélioré. Le Général a remarqué des petites choses. Des regards, qu'il ne voyait jusqu'à présent comme un simple détail, se transformer en un sentiment d'être une proie. S'est ajouté à cela des chuchotis qui débutait lors de ses deux seuls voyages de la journée, de sa « chambre » à la salle d'interrogatoire puis de la salle d'interrogatoire à sa chambre. Des mots jetés avec méfiance, et empressement, devenant toujours plus pressant d'inquiétude, et de haine. Les paroles ont vite été accompagnées de pointage de doigt.
C'est ainsi, qu'il a su où regarder exactement. Au début, ce n'était pas fulgurant. On lui cachait facilement les secrets inscrits sur la peau. Cependant, Roy a très vite reconnu l'odeur qui lui donne la nausée depuis Ishval. L'odeur de la chaire brûlée.
À partir de ce moment, il fut impossible de lui cacher quoi que ce soit. Ni les bandages, ni les sacs mortuaires, ni les odeurs, ni les brûlures des uns et des autres, celles graves et légères, celles qui contraindront à l'amputation, celles qui apporteront des séquelles plus légères, mais handicaperont le patient jusqu'à la fin de ses jours en fonction de l'endroit touché.
Aujourd'hui ne fit pas exception. Roy passe juste à côté d'un autre sac, dont l'odeur qui s'y dégage lui fait comprendre qu'il sera impossible à identifier. Il essaye de ne pas regarder le brancard passer à ses côtés.
Sa propre indifférence l'énerve au plus profond de lui-même.
Que l'on ne s'y méprenne pas : le militaire qu'il est, comprend. Il sait qu'un ordre reste un ordre, peu importe le camp où l'on se trouve. Sans compter les nombreuses répercutions qui sont susceptibles de s'en suivre.
Il baisse à un moment ses yeux vers ses mains, se disant que Riza avait peut-être eu raison de détruire les recherches de son père et de demander la destruction totale des recherches. Jusqu'à ce mutiler son propre corps. Et c'est un baissant les yeux, qu'il voit un nouveau bandage, sur le poignet fin de la rousse –Natasha- qui l'accompagne depuis le début. Du poignet jusqu'au coude.
Roy n'est pas proche d'elle. Natasha lui a juste dit son nom, parfois reformuler quelques questions avec d'autres approches. Elle n'est jamais allée plus loin. Il n'a jamais cherché à l'aborder. Il la salue quand elle arrive, il la remercie quand elle repart. Tout simplement. Pourtant, il la voit tous les jours. De manière forcée, il passe du temps –des heures- avec elle. Le militaire a suffisamment passé de temps dans l'armée et à la guerre pour savoir qu'elle n'est pas un mauvais bougre. Et surtout –surtout-, Natasha ressemblait à Riza.
Ce semblant de normalité parvient à lui convaincre qu'il était temps d'arrêter de continuer à mettre la tête dans le sable. Autant pour lui, que pour eux.
De toute manière, il est bien conscient que ce n'est qu'une question de temps. Si ce n'est pas maintenant, ce sera demain, ou la semaine prochaine.
Le militaire s'assoit sur sa chaise habituelle, dans cette pièce d'interrogatoire plus sombre que sa « chambre » allouée, mais dont il connait tous les moindres recoins.
_ Monsieur Mus-
_ Général Mustang.
Son ton, dur et plus fort surprend autant Natasha que Phil.
Il se redresse sur sa chaise et croise les jambes. Les yeux onyx s'encrent dans ceux de son habituel interrogateur.
_ Je suis militaire, oui. Je pense que vous l'avez parfaitement deviné avec mon uniforme. Mais là n'est pas la question.
Coulson se redresse aussi, et Roy est presque sûr que Natasha a la main posée sur son revolver, prête à dégainer ce dernier et à tirer au moindre faux mouvement (et il le sait parce que Riza a les mêmes réflexes). Un faux mouvement qu'il n'est pas prêt de faire. Dans son propre intérêt, et dans celui d'Edward.
_ Quelle serait-elle, dans ce cas, Général Mustang ?
_ Vous avez littéralement joué avec le feu. N'est-ce pas ?
La stupeur des deux autres le force à continuer.
_ Vous avez essayé mes gants. Vous les avez essayés, et vous avez échoué.
Phil Coulson doit être de ceux qui a l'habitude d'impressionner, et pas l'inverse. Roy pose les coudes sur la table, dans la position qu'il adore, celle où il se sent bien, celle où il est difficile de voir le moindre de ses sentiments, celle où il parle plus avec ses yeux qu'avec ses mots.
_ Ne déniez pas. Je reconnais ce type de brûlures. dit-il en pointant du doigt la jeune rousse, Je suis celui qui les génère, habituellement. Je ne vais pas dire que je ne comprends pas vos actes. Après tout, nous serions dans une position inverse, j'aurais demandé à mes hommes de tester vos armes. Cependant, la seule chose vers laquelle je ne m'aventure jamais, c'est mettre la vie de mes subordonnés en danger.
Roy est calme. Il ne sait pas comment il fait pour être si calme, en terrain inconnu et prétendre à pouvoir donner des leçons. L'homme en face de lui, encaisse bien difficilement. Et si ce n'est pas le cas, Mustang sait qu'il cache bien son jeu. Là n'est pas le problème. Il n'est ici pour montrer les gros bras, ni savoir qui en a une plus grosse.
Roy ne sait même ce qu'il fait ici –comment il est arrivé ici.
Ces personnes, leur organisation –leur armée peut-être ?- est sans nul doute l'unique centre de ressources que lui et Edward pourront exploiter dans le but de rentrer chez eux. Si un moyen existe. Et si ce dit moyen n'existe pas, il en trouvera un.
_ J'avoue que mon arrivée, autant que ma conscience, n'ont pas dû être flamboyantes. Il me semble ne pas avoir pu retenir mon claquement de doigt et l'échappée des quelques étincelles. Cela a dû vous inquiétez, pas vrai ? Qu'un homme en uniforme parvenant à créer du feu avec de simples gants, accompagné d'un autre avec une jambe et un bras en métal, tous deux dans un état lamentables, apparaissent ainsi. Là où ils n'y avaient rien un fragment de seconde avant. Qui sont-ils ? D'où viennent-ils ? Sont-ils une menace pour la sécurité de notre pays ? Doit-on en attendre d'autres ? Cherchent-ils la guerre ? Sont-ils des espions ? des réfugiés politiques ? des meurtriers ? Si d'autres arrivent, auront-ils le même dessein ? Sont-ils recherchés par leur nation ?
Roy intercepte facilement le regard désemparé quant à la situation que se lancent simultanément Phil et Natasha. Il se tait, observe tranquillement celui assit face à lui. L'homme n'est pas à l'aise, tendu pour ainsi dire. C'est bien la première fois que l'alchimiste le voit ainsi. Dans une situation identique, où votre inconnu commence à évoquer à voix haute toutes les questions que tout le monde se pose, Roy ne serait pas à l'aise.
Quand on connait les démarches et les questions, on connait une partie des réponses et des opportunités. La pression que l'autre parti souhaite exercée ne sera pas forte, moins effrayante.
Il aurait l'impression de ne plus avoir les bonnes cartes en mains, la sensation de n'avoir aucun moyen de pression.
Que faire face à un inconnu, qui sait ce qui se trame ?
Le militaire reste sur sa réserve.
Il a vu. Il a analysé.
Là où il se trouve actuellement, est peuplée de personnes –d'une organisation- étant bien plus que de simples enquêteurs, de simples infirmiers et investigateurs. Leurs armes en sont bien trop développées, un personnel formé à tout. Y compris à mentir.
Comme à l'armée.
_ Il faut prévoir ce que nous n'avons pas.
Il sourit derrière ses mains. Roy s'en doutait.
_ Effectivement. Toujours prévoir ce que l'ennemi peut avoir sous le coude. Mais inutile pour mon cas.
Leurs visages tombent.
_ Je suis le seul à utiliser ce genre d'armes.
Parce qu'il l'avait juré à Riza. Il a été jusqu'à lui mutiler le dos à sa demande.
Avec elle, il a fait en sorte que l'alchimie de feu disparaîtrait avec lui, sur le champ de bataille ou dans ses beaux jours. Par une promesse.
_ Nous avons vos gants.
_ Je n'ai pas forcément besoin de mes gants. C'est plus facile, de par leur matière particulière. Mais ce n'est pas cela qui fera naître les explosions.
_ Le pentagramme.
Roy sent son sourire s'agrandir de manière considérable.
_ Tout à fait.
_ Il nous sera toujours possible de-
_ Le retracer ? Je n'en doute pas. Et ensuite, qu'en ferez-vous ?
Il se recule dans le dossier, croise les bras. Il passe son regard sur la rousse et l'homme, parfois même à la lueur rouge au fond de la pièce. Roy ne cache plus son sourire, et encore moins, le début de son indifférence à la situation.
_ Dites-moi, monsieur Coulson, en plus de votre collègue ici présente, combien de vos hommes ont été brûlés alors qu'il n'était pas la cible ? Combien de ceux qui ont tenté, ont eux-mêmes brûlés ? Et sur ceux qui ont tenté, combien sont morts brûlés de l'intérieur ?
Silence.
Roy le fait durer. Il attend quand même de voir si les deux autres se décideront à intervenir, ou si d'autres personnes finiront par enter et prendre la relève. Mais il n'en est rien.
Il s'entend soupirer.
_ Ce n'est pas de la magie, ni qu'une question de pentagramme. C'est de l'Alchimie. Si vous ne comprenez ses principes de bases, vous n'arriverez à rien avec mes gants. J'ai mis plusieurs années à contrôler ces flammes. Croyez-vous vraiment que vous y arriverez juste en claquant des doigts chacun votre tour ?
Silence.
_ Coulson, un moment.
Phil ne s'excuse pas quand il se lève, pressée par Natasha qui l'attend derrière eux, tenant la porte grande ouverte –où des ombres se dessinent dans l'embrassure. Les pas vers la sorties sont hâtifs. Quelqu'un les attend dans le couloir surement pour discuter, argumenter, débattre.
Délibérer pour la proposition d'un marché.
Vraiment, avoir fait l'armée lui permet au minimum de savoir à quoi s'attendre. Il ne peut rien prévoir, il n'est pas le maitre du jeu comme il peut l'être dans l'un des quartiers généraux de son pays. Mais il sait où il peut aller, ce qu'il peut proposer, comme ce que l'on peut lui demander et ce qu'il peut demander.
Un second soupire de lassitude franchit ses lèvres.
Il n'est pas inquiet.
Rien de ce qu'il a pu dire ne serait considérée comme une menace réelle et immédiate. Normalement. S'ils pensent comme le gouvernement d'Amestris. Il a une chance sur deux que ce soit le cas, et il va faire en sorte que ce soit le cas.
Parce qu'il doit s'assurer que tout le monde va bien. Riza, Havoc, Alphonse…
Alphonse…
(Le cri d'Edward, le sang, la stupeur, le sang, le sang, le sang… Deux mains qui se claquent entres elles, l'explosion, le crépitement, la chaire brûlée… et-)
Il se force à rouvrir les yeux quand la porte se rouvre derrière lui et que quelqu'un, aux pas plus lourds et sûrs rentre. Il ne bouge pas pour autant son visage vers l'arrière ou les yeux ; ses souvenirs l'immobilisent.
Un autre homme prend place sur la chaise face à lui.
Plus musclé, plus grand que le dénommé Phil Coulson. Une peau plus foncée que le peuple d'Ishval. Et le bandeau recouvrant l'œil gauche lui rappelle, non sans douleur –frayeur ?-Bradley. Roy se tend plus qu'il ne le souhaiterait, ses doigts déjà prêts à claquer alors qu'il n'a ni ses gants, ni pentagramme sur le dos de sa main, ni rien du tout…
_ Nick Fury. se présente l'homme, Directeur du S.H.I.E.L.D.
_ Général Roy Mustang. Mais vous deviez déjà être au courant.
Roy ne bouge pas, incapable de délier ses doigts. La peur commence à le ronger, doucement. Juste à cause des mauvais souvenirs. Merde.
_ On dirait que vous avez vu un fantôme.
_ Si vous saviez. ricane-t-il sous cape
Et bien vrai.
Quelle idée aussi, de ressembler à un homonculus ?
_ J'ai l'impression que vous perdez de votre assurance. Ma présence vous dérange ?
_ Je serais plus embêté si vous n'êtes pas le directeur que vous prétendez être.
Ce fut fugace, mais Roy l'a bien vu. Il l'a contrarié. Vexé même.
_ Je n'ai pas pour habitude de négocier avec ceux qui ne dirigent pas.
_ Et que voulez-vous négociez, alors que vous venez d'autre part ? Vous êtes une menace.
_ Oh ? Ce serait donc moi et mon subordonné les responsables de notre apparition ? Vous en êtes sûr ? Ce ne serait pas vous, par hasard ? Avec votre « Terserract », « Ultron », « Loki et ses Chitauris », « Thanos » cela vous serez possible, non ?
Ses doigts se décroisent, doucement. Et sa main prend place sur ses genoux croisés.
_ J'ai appris à laisser traîner mes oreilles un peu partout, directeur Fury. Il n'y a aucune taupe dans vos troupes, si c'est cela qui vous inquiète. N'en reste pas moins ma question : Qui me dit que ce n'est pas vous qui nous avez fait venir « ici » ?
L'homme à la peau sombre plisse le nez.
Mustang soupire avec une légère désinvolture.
_ Ma patrie sort de plusieurs guerres à ses frontières. Comploter contre une nation séparée par l'espace-temps me semble inutile, dans laquelle je mènerai plus mes hommes et le peuple à un génocide qu'à une conquête de territoire. Quel intérêt aurais-je à vouloir sacrifier mes hommes ?
_ Aucun.
Petit moment de stupeur.
Il ne se serait pas attendu à une réponse de vive-voix.
_ Tout comme vous, qui préparez une guerre, n'avez aucun intérêt à en déclarer une nation séparée de l'espace-temps de la vôtre. En revanche, trouver des armes vous serez favorable. Un coup d'avance pour surprendre vos adversaires. Une carte dans la manche en cas de difficulté sur le terrain. Un-
_ Où voulez-vous en venir, Général ?
Eh bien ! Il en aura fait du chemin pour en venir jusque-là.
_ Connaissez-vous l'Alchimie ?
_ L'Alchimie ?
_ Oui, cette science d'où je tire mes « pouvoirs ». Une science très répandue dans mon pays. Une science où l'on ne peut rien obtenir, sans donner quelque chose en retour, sur le principe d'une équivalence. Et nous autres alchimistes, avons pour habitudes de toujours travailler avec ce principe de l'échange équivalent.
Surtout Edward en fait. Mais il n'y avait aucune raison de le préciser. D'autant plus qu'il est inutile d'aller dans les détails quand la personne en face de vous mord totalement à l'hameçon. Mustang en est certain c'est lisible dans l'œil de l'homme à la peau foncée.
_ Et que proposerez-vous ?
_ Rendez-moi mes gants, et je vous fais autant de démonstrations que vous souhaitez, devant qui vous souhaitez, où vous souhaitez. Laissez-moi être avec mon subordonné et je pourrai vous enseigner les bases de l'Alchimie. Laissez-nous étudier comment rentrer chez vous, et on pourra toujours mettre notre art à votre service.
_ Si nous refusons ?
_ Alors refusez. s'exprima Roy en haussant les épaules, Que vous continuez à perdre une partie de vos effectifs en essayant mes gants m'est totalement égal.
Mustang repose ses mains sur ses genoux de nouveau croisés.
La suite, ne dépend pas de lui.
Omake.
Roy enfile ses gants, bien heureux de retrouver un semblant de normalité. Le contact du tissu sur sa peau lui fait du bien il n'est plus autant désarmé que cela. Il ne se formalise pas du fait qu'il ne les portera pas longtemps. Il se contente du moment présent, pour en tester l'air.
Le militaire soupire silencieusement. Tout est différent ici, et à la fois tout est identique. La composante des atomes est vraisemblablement identique, mais leur poids n'est en rien pareil. Comprendre. Frottant un peu ses doigts, il calcule, détruit et recompose rien de plus que de petites étincelles.
_ On a fait plus que lui. entendit-il
_ Tony.
_ Allons Cap. Il dit maîtriser, mais ne fait pas mieux.
_ Tony.
_ Il ne cramera pas le mannequin.
Le Général Mustang a l'habitude des rumeurs de couloirs, bien avant qu'il monte en grade. Depuis l'école militaire, peut-être avant, mais c'est une chose floue.
Roy ne s'en est jamais sentit rabaissé, n'a jamais eut le moindre doute sur ses capacités. Il s'est contenté d'utiliser toutes ces remarques pour en faire sa force, son but. Malgré ses nombreux accrochages avec le haut gratin –pour des raisons légitimes- il est Général. Son rêve ne lui a jamais autant paru qu'à portée de main…
Alors Roy n'est pas troublé, ni vexé par les mots qu'il entend. Il se tourne sans complexe vers le dit « Tony ». Un génie de ce qu'il a pu comprendre. Un génie et milliardaire. Le genre de personne qu'il n'apprécie pas. Mais il lui sourit. Le même qu'il avait eu pour Bradley, Kimbley, tous ceux qui ont douté de lui, de sa force, de sa persévérance, de sa loyauté envers son pays.
Il tend le bras vers sa cible, sans lâcher du regard l'homme nommé « Tony Stark ».
Décomposer.
Son sourire s'agrandissant avec un regard plus toisant, Roy claque des doigts.
En moins d'une poignée de seconde, le mannequin n'est plus qu'un simple tas de cendres aux milieux de flammes vivaces et ardentes.
Reconstruire.
Un jeu d'enfant.
