Encore un OS, court, sur Pansy, un personnage que j'aime beaucoup, et qui se dit pendant toute une journée qu'elle aurait voulu une autre place...

Bonne lecture :)

Disclaimer: Tout à JKR, sauf l'histoire.


Tout était parfait. Le chapiteau avait été monté à temps, le traiteur venait de livrer le repas et ce dernier sentait divinement bon, sans compter que tous les invités étaient arrivés. Ce mariage serait inoubliable, se disait Pansy en respirant l'air pur de la campagne anglaise. Évidemment, Drago avait voulu que la cérémonie se tienne près du manoir Malefoy, ce qui n'avait surpris personne. Les traditions familiales avaient la vie dure, même si le jeune homme avait accepté de ne faire que la réception à l'intérieur.

La campagne s'étendait à perte de vue, et la sorcière se perdit un instant dans sa contemplation. Elle aimait ce sentiment de plénitude qui l'envahissait, qui la calmait un peu. Une légère brise soufflait, et vint emmêler ses cheveux bruns, qu'elle entreprit de remettre en place doucement. Il faudrait qu'elle les coupe un de ces jours, car il finissait par devenir un peu trop long. Cela faisait un certain moment que Pansy avait renoncé à son carré des années Poudlard. A vrai dire, elle ne ressemblait plus du tout à l'adolescente qu'elle avait été. Le bouledogue était devenu une belle femme, dont les yeux bleus n'avait rien perdu de leur tranchant. Fini la gamine ballotée entre des parents aux idéaux de Mangemorts et la dure réalité de l'après-guerre, elle avait suffisamment payé ses erreurs de jeunesse, et travaillait comme attachée commerciale de l'entreprise de potion créée par Drago. Un nouveau départ, pour une nouvelle vie, du moins en théorie.

Soudain, Pansy sentit un souffle chaud contre sa nuque, et deux bras masculins lui enserrer la taille. Sachant pertinemment qui se trouvait derrière elle, la jeune femme s'autorisa un bref moment de bonheur cotonneux, avant de se reprendre. Elle se retourna, repoussant du bout de la main le bel homme qui se trouvait là. Ce dernier, un sourire aux lèvres, lui chuchota :

« Tu étais moins farouche cette nuit, ma belle. »

« Drago, enfin ! Quelqu'un pourrait nous entendre ! »

Le blond se mit à rire, et se pencha dangereusement vers Pansy, effleurant ses lèvres à desseins :

« Et alors ? Ce n'est pas comme si on n'allait pas remettre ça ce soir... »

Pansy se sentait faible contre ce corps dont elle connaissait les moindres recoins, pour l'avoir bien souvent parcouru ces dernières années. Pourtant elle n'aurait pas dû, elle ne devait pas céder ce matin, avec le mariage et...

« Ce soir ? Mais, c'est ta nuit de noces ? »

« Justement, il faut bien que ce soit un peu amusant. » souffla Drago avec un rictus carnassier. Puis, sans plus s'appesantir, il l'embrassa, et aussitôt, Pansy oublia toutes ces récriminations, tandis qu'elle se laissait aller dans les bras de celui qu'elle aimait. Bien trop vite, il mit fin au baiser, et il lui fallut plusieurs secondes pour comprendre pourquoi. Blaise Zabini se tenait à quelques mètres d'eux, en train de rappeler à Drago qu'il était temps de s'habiller, un petit sourire en coin que Pansy n'apprécia guère.

La sorcière se dirigea donc elle aussi vers sa chambre, et, aidée de sa mère qui était déjà prête, s'habilla pour la cérémonie. Drago avait choisi un dress code simple et élégant : les hommes en noirs, les femmes en blanc, et un esprit un peu malin n'aurait pas manqué de faire une réflexion sur le caractère psychologiquement intéressant d'une telle dualité. Pansy se glissa dans sa robe que sa mère entreprit de fermer, et elle s'attela à la partie maquillage.

Elle entendit la porte s'ouvrir et une voix douce souffla à ses côtés :

« Tu es magnifique Pansy. »

La sorcière vit dans le miroir le visage diaphane de l'aînée des Greengrass, avec ses longs cheveux blonds coiffés de manière très structurées et savantes, ses lèvres pulpeuses et ses légères fossettes. Elle ne pouvait que lui rendre son compliment :

« Toi aussi, Daphné. »

Entre les deux amies s'étira alors un long silence pesant, lourd de sous-entendus qui n'arrivaient pas à être dits, tandis que Mme Parkinson, insensible à la soudaine lourdeur de l'atmosphère, continuait d'agrémenter la tenue de son héritière de quelques décorations futiles. Les yeux des deux plus jeunes se rencontrèrent à travers le miroir, et Pansy sentit confusément que son ancienne compagne de chambrée essayait de lui transmettre un message, mais elle n'arrivait pas bien à le déchiffrer. Finalement, Daphné recula et murmura de sa voix lente :

« Je vais... Enfin, il faut que je me sauve. »

« D'accord. A tout de suite. »

Pansy se retrouva à nouveau seule avec sa mère, et quelques instants plus tard, elle était prête. Mme Parkinson, les yeux légèrement embués, lui dit :

« Daphné avait raison, tu es superbe aujourd'hui. »

Pansy la remercia silencieusement, trop émue pour parler, et sortit de la pièce. Elle descendit les marches, salua les invités qui se massaient, et arriva enfin sous l'imposant chapiteau. La jeune femme sentit tous les regards se tourner vers elle, et pendant ces brèves secondes, elle se gorgea de l'attention, qui était pour elle et pour elle seule.

Une voix grave, masculine, la tira de ses pensées :

« Tu sais que c'est toi, la reine de la journée ? »

Blaise Zabini l'observait, son amusement plaqué sur le visage, et pendant trente secondes, Pansy eut envie de l'étrangler, de lui arracher son petit air satisfait et de le rouer de coups jusqu'à ce qu'il demande grâce. Mais au lieu de ça, elle se força à lui lancer un sourire éblouissant, et elle répondit :

« Comme d'habitude, mon cher Blaise. Mais dis-moi, ne devrais-tu pas aller t'asseoir avec le reste des invités ? »

« Dois-je te faire remarquer que... »

« Au revoir Blaise. »

Pansy n'avait pas envie d'entendre ce qu'elle tendait d'oublier depuis des mois. Bientôt, la musique commença, tout le monde se tut, et elle sut qu'elle devait faire son entrée. Prenant une grand inspiration, elle entra et remonta lentement l'allée centrale, fixant Drago qui se tenait devant l'autel, souriant comme l'homme le plus heureux du monde. La jeune femme fit abstraction des murmures sur son passage, des sifflements admiratifs et bientôt, arriva devant le mage officiant.

C'est alors qu'elle se rangea derrière Drago, à la place de témoin.

A ce moment, Astoria Greegrass entra en grande pompe, suivie de sa sœur et de toutes les demoiselles d'honneur. Elle remonta l'allée comme Pansy venait de le faire, mais pas comme simple témoin du marié. Elle était la mariée.

Pansy sentit la nausée l'envahir à mesure que la cérémonie avançait, entendant toutes ces promesses de fidélité que Drago briserait dès ce soir dans son lit, des mots qu'elle aurait dû recevoir, elle et personne d'autre. Le pire, c'est que toutes les personnes présentes semblaient lui sourire avec commisération, comme si tout n'était qu'une immense farce dont elle était le dindon. Elle, Pansy Parkinson, la maîtresse de l'ombre, qui ne serait jamais l'épouse de la lumière, dut subir la vue de son amant en train de se marier à une autre, et alors qu'elle entendait le traditionnel :« Vous pouvez embrasser la mariée ! », Pansy sentit son cœur se briser.

La suite passa comme un tourbillon de gens et de couleurs qui la laissèrent indifférente. Tout était accompli, tout était fini. Alors qu'elle entendait les félicitations d'usage, Pansy se dit qu'elle ne serait décidément jamais à sa place dans ce monde.

Pansy se contenterait d'être celle qui souffre le jour, offre son corps la nuit, et se tait le matin. Telle était sa place, et le pire, c'est qu'elle s'en contenterait, parce qu'elle aimait le marié, qu'il l'aimait, mais que la mariée, ce n'était pas elle.


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