Anything can happen...
Petit récap des persos de ce chapitre :
Famille Cullen - Emmett et sa nièce Bella.
Famille Biers - Riley et Victoria, et leurs enfants Alec et Rachel.
Famille Weber - Angela (sœur de Riley) et sa fille Senna.
Famille Embry - Tia et Seth, et leur fille Gianna.
Famille Volturi - Demetri et Maggie.
1- At Halloween
Mercredi 30 octobre
- Em, tu peux me rendre un immense service steplaît ? Demanda Riley, mon meilleur ami et collègue de travail.
- C'est quoi le problème ? Soulignai-je, sentant l'embrouille à plein nez car il lui arrivait régulièrement de me refiler ses gardes pour ne pas avoir à bosser de nuit.
- Et bien j'aurai besoin que tu récupères Alec et Rachel à l'école cet aprem. Ma garde finit à 21h et Vic ne peut pas aller les chercher car on lui a programmé une réunion de dernière minute avec ses chefs à la Transamerica (n.a : Pyramide de San Francisco).
Victoria était la femme de mon ami, c'était une vraie working-girl, si elle avait pu choisir, elle aurait habité dans son bureau. Mais bizarrement c'était aussi une vraie mère-poule pour ses enfants.
- Pas de souci, je finis dans quelques instants et je ne reprends le boulot que vendredi. Et puis tu sais que j'adore tes gosses et Bella aussi d'ailleurs. Je les ramène chez toi directement ou je les garde à la maison ?
- Si tu peux les garder, ça serait top et je demanderai à ma sœur de venir les prendre vers 18h30.
- Ah oui, ta fameuse sœur mystère… Ironisai-je sachant très bien qu'en plus de dix ans d'amitié avec Riley, je ne l'avais jamais rencontrée une seule fois.
- Arrête avec ça, elle a toujours galéré et ne pouvait pas venir ici. Alors forcément on se déplaçait au Texas pour la voir, elle et ma nièce. Mais bon vu ce qu'il vient de lui tomber sur la tête, je crois qu'elle va préférer largement la Californie. Et puis maintenant qu'elle est ici, tu pourras enfin faire sa connaissance.
- Bon, je veux bien lui accorder le bénéfice du doute… T'inquiète pas, j'irai chercher tes gosses.
- Super, tu m'enlèves vraiment une épine du pied là. Et au fait, fais gaffe à Rachel, elle va essayer de t'embobiner pour demain soir.
- Y'a quoi demain soir ?
- Merde Em, sors un peu de ta tanière ! C'est Halloween ! D'ailleurs on est de corvée de chaperonnage !
- Quoi ?! Hurlai-je.
- J'en étais sûr que t'avais pas vu le courrier.
- Hein ? Quel courrier ?
- Celui affiché sur le panneau depuis une semaine. Si tu n'étais pas autant concentré sur ton boulot, tu l'aurais vu. Tia et Maggie ont désigné toute la brigade comme volontaire pour accompagner les gamins dans les quartiers demain soir.
Tia était la compagne de Seth, elle travaillait dans le petit café en face la brigade. Elle nous apportait le café tout au long de la journée tandis que Maggie, mariée à Demetri depuis peu, bossait avec nous à l'accueil et au standard.
- C'est pas vrai ! Pour une fois que j'avais une soirée de libre ! Putain de bonnes femmes ! Rouspétai-je, grognon.
- M'en parle pas, j'en ai assez fait baver Seth et Dem cette semaine. Je pense que l'an prochain, ils sauront quoi dire à leurs femmes. Railla mon ami, un sourire sadique sur les lèvres.
- C'est à quelle heure ?
- De 19h30 à 21h. On a tous rendez-vous au Cloud View Park à 19h. Et on nous attribuera un petit groupe de gamins.
- Génial ! Au lieu de passer ma soirée devant un bon match de basket, des bières et une pizza, je vais devoir surveiller des gosses en costumes qui braillent à chaque maison pour avoir des bonbons ! Déclarai-je avec ironie.
- Et après faudra qu'on paye des sommes astronomiques aux dentistes ! Rachel va tout faire pour t'avoir dans son équipe, tu sais. Constata Riley.
- Ben si j'ai ma filleule préférée avec moi, ça devrait aller alors. Dis-je en faisant un clin d'œil.
- Ouais, tu feras moins le malin demain soir. Au fait c'est costume obligatoire, même pour les accompagnants !
- Putain ! On est obligé de se déguiser en plus ?! Quelle soirée de merde en perspective ! Bon j'ai assez fait de paperasse pour aujourd'hui, je vais y aller.
- Au fait, Bella part quand chez ta sœur ?
- Ce soir, ça va lui faire du bien de changer d'air pour les vacances. Kate et Garrett l'adorent et ont prévu de lui faire voir plein de choses en plus de Dublin. Et puis, elle s'entend super bien avec ses cousins et comme ils ne se voient pas souvent, vu le prix du billet d'avion, ils vont en profiter un max.
- Tu crois que c'est pour ça que ton frère et ta belle-sœur t'ont confié la garde de Bella ? Je veux dire parce qu'ils savaient que ça la chamboulerait trop de vivre sur un autre continent ?
- C'est possible, et puis Carlisle et Esmée savaient très bien qu'elle serait non seulement en sécurité avec moi mais aussi qu'elle ne serait pas dépaysée, la preuve, elle a toujours les mêmes amis depuis sa scolarité. Lui fis-je remarquer.
- Et puis ça fait cinq ans qu'elle est chouchoutée aussi. Elle t'adore. D'ailleurs maintenant qu'elle est grande, faudrait peut-être que tu penses à te caser, non ? Attaqua-t-il en riant.
Tiens, ça faisait longtemps !
- Tu voudrais que je me case avec la première bimbo venue ?
- Mais non, tu sais bien ce que je veux dire…
- Ouais, ben en attendant y'a que des blondes siliconées sans cerveau qui m'abordent, l'uniforme les attire comme des aimants, c'est dingue ! Observai-je, l'air dépité. Moi je préfère les brunes de toute façon.
- T'inquiète, un jour elle te tombera bien dessus.
- Ouais j'espère. Bon cette fois je m'en vais. C'est toujours 16h30 pour Rachel et 17h pour Alec ?
- Ouais c'est ça. Merci encore. Je te revaudrai ça. Me promit-il, l'air sincère.
- T'as intérêt. Allez, à demain soir.
- Bye.
Une fois sorti du bureau, j'allais faire les courses. Il était vraiment temps car le frigo était plus que vide. Et quand on avait une ado de quinze ans à nourrir, il fallait toujours avoir les placards et le frigo pleins. Et en plus, je devais récupérer Rachel, huit ans et Alec, douze ans. Je vous parle même pas des cochonneries avalées lors des goûters ! Autant dire que ça mangeait beaucoup ces petits monstres, mine de rien. Mais ils étaient tous les trois ma bouffée d'oxygène en dehors du boulot.
Riley et moi étions flics à Sausalito, petite ville côtière de Californie, depuis une dizaine d'années, nous bossions pour Jacob, le shérif du comté. Nous étions une bonne équipe mais jamais assez nombreux. Du coup, on croulait sous les affaires. Heureusement la paye compensait largement et j'adorais faire régner la loi. Ma vie se résumait donc à mon boulot, l'éducation de ma nièce, Riley et sa famille et surtout beaucoup de repos dès que je le pouvais. Je n'avais même pas le temps d'avoir une femme dans ma vie. A trente-cinq ans, j'étais célibataire depuis une décennie et surtout trop marié à mon boulot pour qu'une femme ait envie de rester avec moi. J'espérais sincèrement que ça change un jour.
En rentrant à la maison, je remarquai réellement notre quartier résidentiel, toutes les maisons étaient parées de noir et d'orange avec des citrouilles de toutes les formes. Et dire que je ne voyais ces décorations que la veille de l'évènement, ça devait faire au moins une semaine qu'elles étaient là. Riley avait raison, il serait peut-être temps que je m'ouvre au monde.
Toujours dans mes pensées, j'aperçus une jeune femme brune sur le bas côté de la route donner de grands coups de pied sur la roue de sa voiture. Elle avait l'air sacrément remonté car elle faisait de grands gestes essayant parfois de s'arracher les cheveux. La situation me fit bien rire en voyant ce petit bout de femme aussi en colère. Je décidais donc d'aller secourir cette malheureuse voiture avant que la demoiselle ne se venge encore plus sur elle. Je m'arrêtai juste derrière la voiture et sortis proposer mon aide.
- Saleté de voiture, c'est bien le moment de me lâcher, tu ne pouvais pas attendre plus tard, merde ! L'entendis-je râler contre cette pauvre Ford sans défense.
- Bonjour, vous semblez avoir un souci, je peux peut-être vous aider ? Demandai-je en essayant de ne pas me moquer de la situation.
Lorsqu'elle me vit, elle grogna de plus belle.
- Non monsieur l'agent, ça va, je vous assure. Je vous promets que je n'ai pas enfreint la loi.
Je compris alors qu'elle devait croire que j'allais l'arrêter car je portais toujours mon uniforme.
- Vous ne voulez pas que je jette un œil sous le capot pour voir ce que je peux faire ?
C'est à ce moment-là qu'elle se retourna réellement pour me scruter et que mon cœur fit une embardée. C'était une très belle jeune femme brune, le teint mat, des seins faits pour être caressés, une bouche pulpeuse et des yeux noisette sublimes, cachés derrière des lunettes à la forme étrange qui lui donnaient un air hyper sexy.
Hummm, un vrai appel à la luxure… Imagine-la nue et offerte dans ton lit…
Face à cette pensée, je me sentis à l'étroit dans mon pantalon. Je tentai de me reprendre et de cacher mon trouble en lui faisant mon plus beau sourire pour lui montrer que je ne voulais que l'aider… et peut-être lui sauter dessus plus tard, qui sait ?
- Si vous arrivez à la faire démarrer, vous me sauverez vraiment la vie. J'ai un entretien pour un emploi dans 30mn à la sortie de la ville et je ne peux pas me permettre de le rater. Affirma-t-elle alors, l'air dépité.
- Ok, voyons voir où est le problème. Dis-je en ouvrant le capot en essayant de me concentrer sur son souci et pas sur le fait que j'avais très envie d'elle.
Ça faisait bien longtemps qu'une femme ne m'avait pas fait un tel effet. Ça devait être les hormones…
Mais, t'es pas une gonzesse enfin !
Je fis deux-trois manipulations et tentai de voir où se situait la panne tandis qu'elle me regardait faire. Je n'étais pas mécano mais à mon avis la batterie semblait être fatiguée.
Son parfum était divin et me monta vite à la tête. Il fallait qu'elle s'éloigne de moi sinon je n'allais pas pouvoir me retenir bien longtemps.
- Essayez de redémarrer. Demandai-je au bout d'une dizaine de minutes en évitant volontairement de la fixer.
Elle ne se fit pas prier. Ouf ! Encore une minute de plus et elle aurait vraiment vu mon érection tendre mon pantalon.
Après deux essais, sa voiture se mit à vrombir. Je refermai le capot et une fois à sa hauteur, elle ouvrit la fenêtre.
- Je crois que votre batterie est fatiguée, il faudrait très vite la changer.
- Je le ferai, merci beaucoup monsieur l'agent. Déclara-t-elle vraiment reconnaissante.
- Emmett. Fis-je en souriant.
Elle me rendit mon sourire, me fit un signe en guise d'au revoir, puis s'en alla aussitôt.
Merde, elle ne m'a même pas donné son nom.
Je n'ai même pas eu le temps de lui demander son numéro. Dommage… Pour une fois que j'aurai pu passer la soirée avec une belle brune… En même temps, dans une petite ville comme la nôtre, j'aurai vite fait de savoir qui était notre nouvelle et charmante habitante.
Je remontai dans mon SUV et rentrai manger un bout chez moi tentant d'oublier ma belle inconnue.
L'avantage d'être célibataire, c'est qu'on apprend vite à se débrouiller tout seul, ainsi, j'étais un homme à tout faire, si on peut dire. Cela n'empêchait pas que Bella m'aide régulièrement dans toutes les tâches. C'était une nièce extra, pourtant depuis la mort de Carlisle et Esmée, il y a cinq ans, elle aurait très bien pu m'en faire baver du fait que je sois son tuteur légal. Mais au contraire, on s'adorait tous les deux. On vivait à côté du lycée, du coup, dès qu'on pouvait, on déjeunait ensemble. Je finis de ranger les courses et mis les bonbons de côté pour demain soir – ça allait être ma seule arme contre les pleurs et les hurlements.
- Salut tonton ! Chantonna Bella en claquant la porte.
- Ca va ma puce ? L'interrogeai-je lorsqu'elle me fit un câlin.
- Oui très bien ! Vivement ce soir les vacances ! J'en peux plus !
- Tu n'es rentrée en cours que depuis deux mois. M'esclaffai-je.
- Ouais mais c'est deux mois de trop. Le seul truc de bien depuis la semaine dernière, c'est qu'on a une nouvelle dans la classe. Tu sais, je t'en ai déjà parlé.
- Senna, c'est ça ?
- Oui, elle est super sympa. Dis, on finit à 16h. Je peux l'inviter ? Parce qu'on ne va pas pouvoir se voir pendant les vacances vu que je prends l'avion ce soir.
- Si tu veux, par contre, faut que j'aille chercher Rachel et Alec et ils restent ici jusqu'à 18h30. Donc faudra aussi les faire participer. Ok ?
- Pas de souci, on fera des jeux de société. Sa mère viendra la récupérer à la même heure. M'assura-t-elle en mettant le couvert.
- Ok ça marche. Allez à table.
Nous ne parlâmes pas pendant le déjeuner, nous avions trop faim pour ça et nous dévorâmes les lasagnes que j'avais préparées la veille. Après notre repas englouti, Bella repartit de suite. Elle n'avait jamais beaucoup de temps pour le déjeuner. Le midi c'était un vrai courant d'air.
Je profitais du calme pour ranger un peu la maison. Il fut vite l'heure de récupérer les enfants de Victoria et Riley.
Je revins à la maison avec Rachel et Alec. Riley ne s'était pas trompé car en route, Rachel me supplia plusieurs fois pour être dans mon équipe le soir suivant. Je lui expliquai que c'était le hasard qui en déciderait. Bella leur sauta dessus lorsque nous arrivâmes et je fis la connaissance de son amie Senna, une jeune fille brune qui avait quelques ressemblances avec mon inconnue que j'avais dépannée plus tôt.
Arrête de rêver mon pote, tu délires.
Je ne voulais pas paraître envahissant et les laissai tous avec Bella qui les entraîna dans la cuisine pour goûter. Puis ils jouèrent tous les quatre dans le salon et à écouter les rires de chacun, ils avaient l'air de tous bien s'entendre. Je me réfugiai dans mon bureau où je pus mater un peu l'actualité sportive sur mon pc. J'étais fan de tous les sports mais plus de ceux d'équipe comme le basket, le baseball ou le football. Le temps passa si vite que ce fut la sonnette qui m'interrompit.
- J'y vais. Enonçai-je en passant devant le salon.
- Ça doit être la mère de Senna. Me dit Bella en souriant.
Tiens, ce sourire cache quelque chose… Qu'est-ce qu'elle mijote encore ?
J'ouvris la porte et tombai nez-à-nez avec mon charmante inconnue.
Je te l'avais dit d'arrêter de fantasmer. Voilà que tu la vois partout maintenant.
Elle parut aussi surprise que moi de me retrouver. Ou alors était-ce encore mon imagination qui me jouait des tours ?
- Euh je suis bien chez les Cullen ? Bredouilla-t-elle timidement.
- Oui je suis Emmett Cullen. Et vous êtes ?
- Angela Weber, je viens chercher ma fille Senna.
- Entrez, elle est ici. Lui dis-je en l'invitant à me suivre dans le salon.
Je me retrouvai de nouveau à l'étroit dans mon jean.
Merde c'est pas possible ! Elle me rend vraiment fou !
- Merci. J'en profite que vous êtes ici pour vous demander si vous savez où se trouve le numéro treize car je dois aussi récupérer mes neveux dans le quartier.
Je la regardai l'air hagard. Ses neveux ? Nous pénétrâmes alors dans le salon.
- Tante Angie ! Crièrent Alec et Rachel à l'unisson, visiblement ravis de la voir.
Hein ?
Cette déclaration me doucha aussitôt.
- Tu es la sœur de Riley ? Lui demandai-je incrédule.
- Et à l'évidence tu dois être son meilleur ami. Ajouta-t-elle en souriant.
- Je suis ravi de te rencontrer, enfin. Annonçai-je en accentuant sur le « enfin » en tendant ma main. Bienvenue à Sausalito !
Lorsque nos mains se rencontrèrent, je fus pris de frissons, comme si de petites décharges électriques me parcouraient tout le corps. A l'évidence, elle était aussi décontenancée que moi par notre contact.
- Merci. Bégaya-t-elle. Je dois dire que j'aurais préféré venir habiter ici dans d'autres circonstances mais bon…
- Oui désolé pour ta maison.
- Oh ce n'est que matériel, et puis on ne peut malheureusement rien contre les forces de la nature. En tout cas, tout le monde est bien accueillant ici, ça fait chaud au cœur.
- Oui c'est vrai. J'espère que tu te plairas ici.
Et si tu as besoin de quelqu'un, je suis ton homme !
- Oh je n'en doute pas. Bon allez, on y va mes chéris ? Demanda-t-elle à sa fille et ses neveux. Merci de les avoir gardés.
- De rien, si Senna veut revenir au retour de Bella, ce sera avec plaisir. Suggérai-je alors, toi aussi si tu veux.
- D'accord et merci encore pour ma voiture tout à l'heure. C'était bien la batterie. A bientôt.
- Oui bonne soirée.
- A demain soir Memet. Chuchota Rachel en me faisant un câlin.
- Salut ma choupette. A demain. Salut Alec. Reviens quand tu veux Senna. Bye.
Senna me fit un petit sourire adorable, tiens on dirait qu'elle tient ça de sa mère. Et ils partirent tous les quatre.
J'étais encore sous le choc de savoir que mon inconnue était la sœur de mon meilleur ami.
Le problème c'est qu'elle est intouchable maintenant.
- Tu ne savais pas que la mère de Senna était la sœur de Riley ?! Affirma Bella comme si ce n'était pas normal.
- Comment aurais-je pu le savoir ?
- Si tu étais resté avec nous, tu aurais su. Tu sais en plus, elle est célibataire, enfin divorcée, et je suis sûre que si tu l'invitais à dîner, elle ne dirait pas non. Vous iriez super bien ensemble.
Sauf que c'est la sœur de Riley !
Il a fallu que la seule fille qui me fasse ressentir quelque chose depuis une éternité soit celle qui m'était désormais inaccessible. On ne sort pas avec les sœurs de ses amis. C'est la règle numéro 1 du code de l'amitié car c'est toujours sujet à problèmes. Putain !
- Bon allez, ça suffit, miss « je me mêle des affaires des autres et j'ai réponses à tout ». Va finir ta valise. Ton vol est à 22h, on part dans une heure.
- D'accord. D'accord ! Insista-t-elle en signe de reddition.
La soirée passa tellement vite que nous nous retrouvâmes très vite au moment de la séparation dans l'aéroport à attendre l'heure du vol de Bella. Nous étions au Starbucks, Bella sirotait un Latte et moi un Espresso Macchiato. A chaque fois que nous devions nous séparer, c'était difficile. Elle était mon rayon de soleil depuis cinq ans et ne pas la voir pendant quinze jours allait être très dur.
- Tu sais que je t'appellerai tous les jours de là-bas. Tu vas en avoir marre à force.
- Jamais. Confessai-je, un peu triste à l'idée de ne pas la voir pendant si longtemps.
- Il paraît que tu vas t'éclater demain soir. Rachel est très excitée à l'idée d'être dans ton groupe.
- J'aurais préféré qu'on la passe ensemble cette soirée.
- Ben justement tu ne seras pas seul, tu seras entouré de gamins qui vont toquer à chaque porte pour demander plein de bonbons. Ca va être cool ! Et puis tu sais, la mère de Senna s'est aussi portée volontaire pour accompagner les enfants. Senna part toutes les vacances chez son père alors ce sera l'occasion pour toi de faire sa connaissance. Souligna ma charmante nièce, jouant encore les entremetteuses.
Non mais c'est pas vrai, voilà qu'elle essayait à nouveau de me caser avec mon inconnue, enfin Angela. Si elle savait ce que j'en pense…
Quand Bella avait une idée en tête, il était difficile de la faire changer d'avis. Ce n'est pas parce qu'Angela était canon que j'allais forcément sortir avec elle ou qu'elle voudrait de moi.
C'est la sœur de ton meilleur ami ! Pas touche !
Oui c'est bon, je crois que j'ai compris.
Quoique un petit dîner avec elle, ça devait être pas si mal, faudrait juste que je revois mes codes de gentleman, j'avais un peu perdu la main depuis le temps.
Ouais t'es carrément rouillé mon gars ! De toute façon, toi et moi, on sait très bien que c'est pas qu'un dîner que tu veux avec elle…
Le vol n°2570 à destination de Dublin est prêt à l'embarquement, veuillez vous diriger en porte 16. Merci.
Nous nous dirigeâmes vers les portiques de sécurité où je devais laisser ma nièce.
- N'oublie pas de demander à l'hôtesse de t'accompagner.
- Oui tonton, ne t'inquiète pas. Allez, j'y vais, tu vas voir ça va vite passer. Et pense à ce que je t'ai dit à propos d'Angela. Rajouta-t-elle en me faisant un clin d'œil plein de sous-entendus.
- Ouais je vais y réfléchir. Bonnes vacances ma belle, amuse-toi bien en Irlande.
Elle me fit un gros câlin, passa la sécurité et se dirigea vers sa porte d'embarquement non sans me faire un petit geste de la main suivi d'un grand sourire.
J'attendis que son avion décolle et rentrai à la maison. Une fois arrivé, je me couchai aussitôt. J'avais vraiment besoin de dormir, j'avais accumulé tellement de gardes de nuit que j'étais complètement décalé et exténué.
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Jeudi 31 Octobre
Je fus réveillé par mon téléphone : un texto de Riley.
N'oublie pas le rendez-vous à 19h au parc. Déguisement obligatoire.
Bella m'avait laissé deux messages. Le premier pour me dire qu'elle était bien arrivée et installée à Dublin chez ma sœur et mon beau-frère. Et le deuxième pour dire qu'elle s'éclatait avec une photo d'elle et de ses cousins Tanya et Alistair, tous monstrueusement déguisés pour Halloween. A coup sûr, elle n'allait pas s'ennuyer là-bas.
Je regardais alors l'heure : 18h30 ! Je me levai d'un coup et me glissai sous la douche. Mon sexe était hyper douloureux et je m'aperçus que mon érection matinale était toujours bien présente. Merde, j'avais dû en faire des rêves érotiques cette nuit pour être dans cet état.
Tu m'étonnes, elle est vraiment sexy cette Angela !
Je réglais donc mon petit souci en me caressant, forcément mes pensées s'envolèrent vers Angela et il ne me fallut guère de temps pour atteindre les sommets.
Une fois sorti de la douche, il me restait peu de temps pour me préparer. En quoi j'allais bien pouvoir me déguiser ? Je n'allais pas mettre mon uniforme de flic, ça ne le faisait pas et puis toutes les familles du quartier nous connaissaient. Ça ferait mauvais genre.
Je fouillai dans ma vieille armoire et retrouvai mon vieil uniforme du SWAT.
Ah c'était le bon vieux temps ! C'était aussi le temps où t'avais chaud à ton cul, c'est pour ça que tu as arrêté d'ailleurs ! Me rappela gentiment ma conscience.
La tenue était simple : un tee-shirt noir, une veste en kevlar plus un gilet pare-balles avec SWAT écrit en gros et en blanc. Il me restait des oreillettes que je rajoutais autour de mon cou. Je ressortis aussi mes grosses boots. Bon ça irait bien, de toute façon je n'avais rien d'autre à me mettre. Je gardais ma barbe de trois jours pour faire plus vrai. Et voilà j'étais prêt pour affronter les monstres de cette soirée étrange. Je récupérai les bonbons et les mis dans mon sac à dos.
Moins cinq, j'étais à l'heure tandis que je me garais sur le parking du parc. J'y retrouvai tous mes camarades de boulot, les autres accompagnants ainsi que Tia et Maggie, les organisatrices de la soirée mais aussi les instigatrices de notre guet-apens. Tout le monde avait joué le jeu en arrivant déguisé. Quelques mères de famille me jetèrent des regards salaces que je n'appréciais guère.
- Hey Riley ! Pourquoi elles me regardent comme ça ? L'interrogeai-je en montrant le groupe de mères.
- Je crois que tu t'es pas bien regardé mon pote. Ta tenue te fait comme une seconde peau. Tu pourrais poser pour les magazines de gonzesses.
- Merde, je devrais peut-être aller me changer alors.
- Mais non laisse-les baver, avec de la chance, tu ne finiras pas ta soirée seul. Tu auras au moins gagné ça. Affirma-t-il en me tapant l'épaule.
- Putain, tu vas pas t'y mettre toi non plus ! Déjà que Bella veut me caser avec ta sœur.
Bon c'est vrai que j'aurai pu tenter une approche moins radicale, mais au moins je serai fixé.
- Ah oui ? En parlant de ça, elle m'a beaucoup parlé de toi hier. Fais attention, elle te dévore des yeux comme les autres.
Je ne l'avais pas encore vue mais je me rappelais que Bella avait mentionné qu'elle serait là. Je jetai donc un œil dans la direction indiquée par mon meilleur ami et la vis me fixer. Elle était encore plus belle qu'hier. Nos regards se croisèrent et elle baissa la tête en rougissant.
- Oh oh, on dirait que t'as une touche mon ami. Elle est divorcée, tu sais, donc tu as le champ libre mais elle est très réservée. Va falloir sortir l'artillerie lourde.
Je crus avoir mal entendu sa proposition.
- Hein ?
- Oui les fleurs, les dîners, lui ouvrir la porte, tu sais les méthodes du parfait gentleman quoi. Son ex était un abruti sans cœur, elle mérite qu'on s'occupe bien d'elle.
- Attends Riley, t'es pas en train de me dire que je pourrais sortir avec ta sœur ?
- Ben quoi ? C'est une jeune femme charmante et franchement je préférerai mille fois mieux la voir avec toi qu'avec un de ces connards de Mike ou de James.
Bon il semblerait qu'il ne soit pas réticent à ce que je sorte avec elle. Et moi qui croyais qu'il allait me dégommer la tête…
- Ouais ben écoute, c'est ta sœur quand même alors… Signalai-je en me grattant le crâne l'air gêné à l'idée d'avoir ce genre de conversation avec lui.
Soudain, une cloche retentit interrompant notre discussion.
- Bonsoir, merci à tous d'être venus. Il semblerait que nous soyons bien nombreux ce soir. Nous avons donc décidé que les quelques dames volontaires iraient dans les groupes dirigés par les hommes de la brigade. Précisa Maggie toute souriante.
Tia prit la liste et commença à appeler chaque dame en expliquant lequel de mes collègues l'accompagnerait.
- Et enfin Mme Mallory avec Riley Biers et Mme Weber avec Emmett Cullen. Voici les noms des enfants de votre groupe. Vous aurez sept enfants à votre charge. Amusez-vous bien les enfants et ramenez plein de bonbons ! Rajouta Tia en nous tendant la liste de nos petits monstres à garder. On se retrouve tous un peu avant 21h.
- Merde, il faut que je me coltine la Mallory, j'ai vraiment pas de chance. Par contre, t'es un veinard toi. Tu vas pouvoir te rapprocher de ma sœur. Murmura Riley à mon oreille.
Je m'en réjouissais d'avance. Et en plus j'avais le feu vert de mon ami. Finalement la soirée n'allait pas être si mal que ça.
- Bon courage avec Lauren. A plus tard. Lui dis-je en me dirigeant vers mon groupe, suivi de peu par Angela.
Nous avions une sorcière, une diablesse, Dark Vador, un vampire, Ghostface (n.a : tueur de Scream), une infirmière et un fantôme. Ils avaient tous entre sept et onze ans. Ma filleule me fit un signe au loin, déçue de ne pas faire partie de notre groupe, elle s'était retrouvée dans l'équipe de Demetri. J'étais persuadé qu'elle allait bien s'amuser car mon collègue était un vrai plaisantin.
Angela était déguisée en Petit Chaperon Rouge. Elle avait enlevé ses lunettes, je pouvais voir son visage s'illuminer à la vue des enfants. Son costume faisait ressortir à la fois sa timidité mais aussi son sex-appeal. Ces petites nattes brunes pendaient sur le devant de ses épaules.
Arrête de fantasmer un peu !
Je mis mes bonbons dans son panier, nous les donnerions à nos affreux pour les encourager.
- Bonsoir à tous les enfants, je m'appelle Emmett et voici Angela. Est-ce qu'il y a un quartier que vous voulez faire en premier ?
- La Marina ! Proposèrent-ils tous en chœur.
- Ok va pour le port alors. Prenez quelques bonbons dans le panier d'Angela et en route !
Angela fit une petite moue très concentrée en distribuant une dizaine de sucreries à chacun des enfants.
Hummm très sexy, ce petit air…
Ils nous remercièrent chaleureusement, ils étaient tous excités par Halloween, ça se voyait, ils regardaient les décors de chaque maison en les commentant lorsque nous passions devant. Le fantôme m'attrapa par la main et la sorcière s'accrocha à l'autre. J'espérais qu'ils n'allaient pas tous me coller tout au long de la soirée. Nous commençâmes tranquillement notre tournée dans la Marina. Les enfants avaient bien choisi car c'était sans doute le plus beau quartier de la ville mais aussi le plus riche. Des maisons superbement décorées pour l'occasion faisaient face au port rempli de bateaux.
Les enfants commencèrent à toquer à chaque porte en demandant aux propriétaires « Trick or Treat ? » (n.a : « Des bonbons ou la vie ? » En version française). Je remarquai que chacun son tour, les enfants se répartissaient cette sorte de « menace », le vampire était le plus doué pour faire peur aux gens d'ailleurs.
Les laissant se débrouiller pour gagner leurs sucreries, je décidai d'entamer la conversation avec ma charmante accompagnatrice d'un soir.
- Comment s'est passé ton entretien ?
- Plutôt bien, j'aurai une réponse d'ici quelques jours.
- Tant mieux. Riley m'a dit que tu n'étais jamais venue à Sausalito avant.
- Oui, c'est vrai et je le regrette. Malheureusement, on ne fait pas toujours comme on veut. On va dire que j'ai eu quelques années difficiles. Admit-elle, l'air triste.
- C'est sûr, le destin nous joue parfois de mauvais tours. Et la ville te plaît ?
- Oui beaucoup. Ça a l'air très paisible.
Je surveillais les enfants du coin de l'œil, ils semblaient bien remplir leurs sacs de cochonneries, les habitants jouaient le jeu pratiquement à chaque fois. Et s'ils n'avaient pas de bonbons, les enfants avaient droit à un petit billet. Au moins ils ne repartaient pas sans rien, ça m'aurait ennuyé de voir un air malheureux sur leurs visages si innocents.
- C'est sûr que ça doit te changer de la grande ville. Tu vivais à Austin avant c'est ça ?
Faire la conversation m'empêchait définitivement d'avoir des idées perverses envers cette sublime et tentatrice créature car ça m'occupait l'esprit.
- Oui juste à côté. Mais si j'ai envie de plus grand, San Francisco est juste en face non ?
- Effectivement, tu as juste à franchir le Golden Gate et en vingt minutes, tu peux être dans les centres commerciaux pour faire du shopping. Soulignai-je pour lui montrer qu'on ne vivait pas dans une ville si excentrée que ça.
- Oh je ne suis pas vraiment fan de shopping. J'aimerai plus faire un tour dans les librairies et visiter la ville.
- Si tu as un besoin d'un guide, n'hésite surtout pas. Je serai ravi de te servir de chauffeur.
Et plus si affinités… Merde voilà que je recommence…
Elle se mit à virer pivoine. Putain j'avais dit quoi encore ?
- Oh merci, c'est gentil. Senna n'est pas là pendant les vacances alors pourquoi pas. Acquiesça-t-elle d'un petit sourire en coin.
- Elle est dans ta famille ?
- Oh non, elle est chez son père à Forks, dans l'état de Washington. Nous sommes séparés depuis quelques années mais malgré la distance, il la garde à chaque fois pendant les vacances. Et ta fille, elle est partie chez sa mère ?
- Bella n'est pas ma fille, c'est ma nièce. Je suis devenu son tuteur légal il y a cinq ans, lorsque mon frère et ma belle-sœur sont morts dans un accident de voiture. Confiai-je spontanément.
- Oh je suis navrée, je savais pas.
- C'est pas grave et puis Bella a embelli ma vie, on s'adore. On a surmonté cette épreuve ensemble et ça a renforcé nos liens.
- Tant mieux. Senna est aussi en quelque sorte mon rayon de soleil. Lorsque la tornade a tout dévasté, on a été anéanties, mais le principal c'est que nous avons eu la vie sauve. Ça nous a beaucoup rapprochées ces derniers mois. Et ta copine, elle s'entend bien avec Bella ?
- Euh je n'ai pas de copine, je suis célibataire.
- Oh, j'avais cru que… Hésita-t-elle, semblant en avoir trop dit…
- Quoi ?
- Et bien, tu m'as l'air de quelqu'un d'équilibré et tu sembles être très apprécié dans la ville. Et puis tu es plutôt bien foutu et… OH MON DIEU ! J'arrive pas à croire que je viens de dire ça ! Ecoute, laisse tomber, j'ai rien dit. S'exclama-t-elle en se cachant honteusement derrière ses mains.
Moi j'essayais de ne pas rire à gorge déployée mais c'était difficile. Pour quelqu'un de réservé, je la trouvais plutôt très ouverte au dialogue et rafraîchissante. Par contre si elle me tendait la perche sur ce sujet, il n'allait pas trop falloir me titiller.
- C'est pas grave, je n'ai pas réellement entendu ce que tu as dit. Sérieux ? Je suis bien foutu ? Plaisantai-je le sourire aux lèvres.
Elle me tapa alors l'épaule pour que j'arrête de me moquer d'elle.
- Oh arrête, tu m'as très bien entendue, Monsieur le Beau Gosse. Ajouta-t-elle en me rendant mon sourire, les joues rougies.
- Alors c'est Beau Gosse maintenant ? M'enquis-je en arquant un sourcil.
- Mais oui, vous êtes trop beau, monsieur Emmett, rajouta la petite sorcière en revenant vers nous.
Et voici comment gâcher une conversation qui devenait intéressante…
Elle fut suivie par les autres qui avaient leurs sacs bien pleins. Dark Vador, Ghostface et le fantôme avaient même enlevé leurs masques pour pouvoir commencer à dévorer leurs trésors sucrés.
- Vous voulez continuer sur le port les enfants ? Je suis sûre qu'on peut arriver à finir de remplir vos sacs. Proposa Angela, toujours aussi enthousiaste avec les enfants.
- Ouiiiii ! Hurlèrent-ils tous à l'unisson.
Une demi-heure plus tard, nous revenions au parc et je m'aperçus que les enfants de notre groupe avaient sans doute les sacs les plus remplis. La Marina avait définitivement été une bonne pioche. Tia et Maggie leur donnèrent des chocolats en guise de récompense. Ils semblaient très contents de leurs gains, leurs parents beaucoup moins par contre…
Bonjour la note chez le dentiste ! Pauvres parents !
Ceux de notre groupe vinrent encore nous remercier et nous dire au revoir. J'eus même droit à un câlin des fillettes : l'infirmière, la sorcière, le fantôme et la diablesse. Comment aurais-je pu refuser ça à des gamines aussi adorables ? Nous avions vraiment eu un super groupe.
- Merci à tous d'avoir participé. Rentrez bien et prenez soin de vous. Bonne soirée et à l'année prochaine ! Scandèrent Tia et Maggie, toute excitées et ravies que la soirée se soit si bien déroulée.
- Alors vous avez eu le temps de discuter un peu ? Nous demanda Riley visiblement ravi de finir la corvée de chaperonnage.
- Oui un peu, répondit Angela sur la réserve.
- Comment ça se fait que vous ne vous ressembliez pas ? Me renseignai-je, ne voyant aucune similitude à force de les regarder tous les deux.
Leur seul point commun était la couleur noisette de leurs yeux, autant dire pas grand-chose.
- On a la même mère mais pas le même père. Confia Riley.
- C'est pour ça qu'on se ressemble si peu. Rajouta sa demi-sœur.
- Ok, tout s'explique alors. Dis-je.
- Euh ma belle, je dois retourner au boulot, je suis de garde, je ne peux pas te ramener en fait. Tia ramène Rachel, vu que Gianna et elle sont très amies, elles vont passer la nuit à faire les folles. Avoua mon meilleur ami.
- Oh c'est pas grave, je vais appeler un taxi.
- Hors de question, je vais te ramener moi, enfin si tu es d'accord. Proposai-je aussitôt ne souhaitant pas la laisser filer.
Riley me fit un clin d'œil.
Tiens, tiens, on dirait qu'il m'a tendu une perche celui-là.
- Oh mais c'est pas vraiment sur ta route et je ne voudrais pas déranger.
Angela habitait derrière chez son frère dans l'appartement qu'il avait retapé.
- Je ne te l'aurai pas proposé si ça me dérangeait. Je t'assure que ça ne me pose aucun souci.
- Bon d'accord alors.
- Super Emmett, au moins je suis sûr qu'elle est en sécurité avec toi. Bon allez les enfants, à plus. Bonne fin de soirée. Nous salua Riley en récupérant sa voiture de patrouille.
- On y va ? Demandai-je.
- Oui.
J'ouvris la porte passager de mon SUV pour la laisser s'installer. Je m'assis à mon tour avec une idée en tête en entendant son ventre grogner légèrement.
- Tu n'aurais pas un petit creux des fois ? Je t'avouerai que je n'ai pas eu le temps de manger un bout avant de venir ici et je commence à avoir un peu faim, pas toi ?
- Oh que si.
- Une pizza, ça te dit ?
- Oh oui, j'adore ça !
- Ok c'est parti pour la pizzéria alors. Et puis tu sais à propos de ce que tu as dit toute à l'heure, je te trouve aussi plutôt jolie.
Elle s'empourpra mais ne commenta pas. Le reste du trajet se fit en silence. Son parfum envahissait l'habitacle me rendant ivre de désir. Heureusement, nous arrivâmes très vite dans la meilleure adresse italienne que je connaissais. Nous avions l'air un peu idiot avec nos déguisements mais apparemment nous n'étions pas les seuls puisque d'autres clients avaient d'affreux costumes.
Nous dévorâmes notre assiette en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. Je lui proposai un dessert mais elle préféra prendre un cappuccino alors que je me laissai tenter par un tiramisu. La serveuse ne me lâcha pas de tout le dîner. J'étais agacé par son comportement car elle ne captait même pas que j'étais accompagné.
- Encore une en manque on dirait… Souffla Angela doucement, ayant aussi remarqué son manège.
- Je suis désolé.
- Oh ne t'excuse pas pour son attitude, tu n'es pas responsable. Et puis je suis sûre que ça doit souvent t'arriver.
- Non, pas trop en fait. Feignis-je, sachant bien qu'elle avait raison d'une certaine façon mais je préférais ignorer ce genre de filles.
- Menteur. Plaisanta-t-elle. Tu ne peux pas être aussi ignorant sur l'effet que tu fais aux femmes ?
- Quel effet ? La questionnai-je, les sourcils froncés.
- Mais oui bien sûr, grand, blond, musclé, les yeux bleus… tu ressembles à une gravure de mode et tu ne le sais pas ? Tu dois pas bien te regarder dans le miroir le matin je crois. Ironisa-t-elle en désignant mon visage et mon corps de la main.
- Mais qu'est-ce que tu racontes ? Je suis tout ce qu'il y a de plus banal.
- Pas avec cette tenue en tout cas. Ajouta-t-elle les yeux pétillants.
- Il y a un problème avec mon ancien uniforme ?
- Et bien imagine une combinaison moulante, ben là c'est pareil.
- Oh. Je croyais que Riley plaisantait toute à l'heure quand il m'en a parlé…
- Pas que ça me gène, au contraire, la vue est plutôt agréable…
- Et bien, puisqu'on en est aux confessions, ce costume de Petit Chaperon Rouge te rend vraiment très sexy. A vrai dire, il me donne des idées pas très catholiques... Lui avouai-je en la fixant intensément pour lui montrer l'étendue de mon désir.
Elle sembla très embarrassée et cacha à nouveau son beau visage.
- On non ma belle, ne te cache pas s'il te plaît. J'aime trop voir tes beaux yeux noisette et tes joues rosies par la gêne. C'est trop mignon. On y va ?
Elle hocha la tête, visiblement ravie qu'on s'éclipse. Je demandai l'addition et la réglai aussitôt. Nous retournâmes dans ma voiture et je décidai de ne pas plus l'embarrasser en la ramenant chez elle. J'y étais peut-être allé un peu trop fort. Après tout, je manquais un peu de tact, j'avais perdu l'habitude de sortir avec des femmes. Je la déposai juste devant chez son frère.
- Tu veux boire un dernier verre ? Me questionna-t-elle à ma plus grande surprise.
- Avec plaisir.
Je ne pouvais pas refuser ça ! Nous entrâmes dans son appartement qu'elle avait aménagé avec beaucoup de goût.
- Oh ne regarde pas le bazar, je n'ai pas encore eu le temps de tout ranger. Me dit-elle en me faisant signe de m'installer sur son canapé.
- Et bien, c'est plus rangé ici que chez moi. Soulignai-je alors que je remarquai juste une panière de linge et deux-trois cartons non déballés au fond de la pièce, et quelques livres éparpillés sur la table.
- Je peux te proposer une bière, du vin, un café ou quelque chose de plus fort si tu veux.
- Je voudrais bien un café alors s'il te plaît.
J'étais vraiment accro à ce breuvage, il m'en fallait au moins cinq par jour. Elle revint quelques instants avec nos deux boissons bien fumantes. Elle s'installa à côté de moi et me tendit le mug.
- Merci.
Je buvais par petites gorgées pour ne pas me brûler et je la vis m'observer voire me fixer intensément. Je me demandais bien à quoi elle pouvait penser. Je décidais de tenter ma chance, posai mon mug sur la table et en fis de même avec le sien. Je me mis face à elle et tendis la main pour caresser sa joue de ma paume. Surprise au départ, elle me laissa la caresser du bout des doigts et pencha même la tête pour que je puisse accentuer mon toucher. Elle émit un petit ronronnement que je trouvais adorable. Je me rapprochai doucement pour que nos corps se touchent enfin.
- Tu sais, ça fait longtemps que je n'ai pas été aussi proche d'une femme. Je crois qu'il va falloir m'aider un peu car je suis un peu rouillé, lui murmurai-je, la voix rauque de désir.
- Et bien si ça peut te rassurer, tu n'es pas seul, pour moi aussi, ça fait longtemps. Fais-le au feeling. Chuchota-t-elle le souffle court.
- Ok, mais si jamais je fais quelque chose qui ne te convient pas, tu dois me le dire. Précisai-je en la prenant dans mes bras.
Elle hocha la tête en signe d'assentiment. Je crochetai son visage de mes paumes et glissai ma bouche sur la sienne. J'effleurai ses lèvres délicatement, je voulais bien faire les choses et la laissai s'adapter à mon rythme. Mais il s'avéra que ça devait être trop lent pour elle car elle y mit plus de fougue. Sa langue traça le contour de ma lèvre supérieure pour me demander l'accès à ma bouche. Et ma langue se lança dans une caresse endiablée avec la sienne. Elle avait une saveur sucrée et un goût prononcé de cappuccino qui me rendirent fou. Je la serrai contre moi et fis carrément l'amour à sa langue. Elle gémit sous mes assauts répétés. J'aurai voulu la déguster encore et encore mais malheureusement, notre condition humaine nous obligea à nous séparer pour reprendre notre respiration.
- Heureusement que tu es censé avoir perdu la main. Soupira-t-elle à bout de souffle, un petit sourire aux lèvres tout en me fixant.
Ses pupilles étaient totalement dilatées et me promettaient mille et une choses. Je devais avoir le même regard car ses joues se teintèrent à nouveau de rose. A cet instant, j'étais à deux doigts de lui sauter dessus tellement elle était belle et désirable.
- Si tu ne me mets pas vite dehors, crois-moi, je vais avoir du mal à te résister. Avouai-je alors que je me sentais très à l'étroit au niveau de l'entrejambe.
C'est vrai qu'il est trop moulant ce pantalon.
- Peut-être que je n'ai pas envie que tu partes… Confessa-t-elle en caressant la base de mon cou et mes épaules.
Je l'embrassai à nouveau et je l'attrapai pour qu'elle se retrouve à califourchon sur moi la jupe soulevée. Je caressai ses cuisses et c'est là qu'elle put sentir mon érection se frottant contre sa culotte. Je la sentis humide sur mon pantalon et accentuai mes mouvements. Je la voulais, si nous continuions encore comme ça, je n'allais pas tarder à tout lâcher tant j'étais excité.
- J'ai très envie de faire des bêtises avec toi. Soufflai-je au creux de son cou puis en profitai pour déposer dans son cou, des baisers papillons.
Son parfum entêtant m'obligea alors à goûter sa peau, je léchai et mordillai son épaule droite, que j'avais dénudée, comme si c'était la plus délicieuse des sucreries tout en accélérant mes mouvements de va-et-vient contre son intimité brûlante.
- Oh mon dieu, fais-moi l'amour Emmett. Me supplia-t-elle toute gémissante.
- A vos ordres Mademoiselle.
Je la soulevai comme si c'était un poids plume et entrepris de la déshabiller. Elle était debout face à moi assis sur son canapé. Je commençai par enlever ses chaussures à talons puis lentement fis glisser ses collants tout en caressant sa peau laiteuse. Elle frissonna à chacun de mes gestes, sa jupe suivit aussitôt. Elle était à moitié nue et j'enlevai son haut tout en embrassant son ventre, ma langue traça un chemin humide remontant vers sa poitrine que je devinais plutôt généreuse. Elle était tellement sexy, toute offerte à mes caresses. Son soutien-gorge vola dans le salon et mes paumes empoignèrent ses seins, je titillai ses tétons durcis, les léchai parfois et elle émettait de petits couinements qui me rendirent fou.
- Arrête de me torturer... Gémit-elle en mordillant sa lèvre inférieure puis elle ôta mon gilet pare-balles et mon tee-shirt et caressa mon torse de la pulpe de ses doigts me faisant ainsi soupirer d'aise.
J'enlevai mes boots, dézippai ma braguette, enlevai mon pantalon et mon boxer le plus vite possible. Je m'accrochai à ses hanches, je voulais la caresser plus intimement mais elle ne l'entendit pas comme ça. Elle se mit à genoux entre mes jambes et se lécha les lèvres d'anticipation en regardant ma bite dressée pour elle. Elle enroula une de ses mains autour de mon sexe et entama un puissant va-et-vient qui me fit grogner. Puis elle ajouta sa langue à la caresse, m'envoyant loin, mon membre en palpitait d'envie. C'était sans doute la meilleure fellation de ma vie et voir cette magnifique jeune femme me donner autant de plaisir m'envoya très vite au bord de la jouissance. Je l'arrêtai brusquement afin de ne pas me répandre dans sa si délicieuse bouche. Je la soulevai et elle se retrouva à nouveau à califourchon sur moi. Je l'embrassai plus tendrement mais toujours aussi passionnément pour la remercier de cette divine caresse. Son clitoris frotta contre ma queue nous rendant ivres de désir, nous haletions et gémissions à l'unisson. Nous étions au paradis ainsi moulés l'un contre l'autre. C'est elle qui se releva légèrement pour que je la pénètre enfin.
- Attends ma belle, on a oublié le préservatif. La stoppai-je juste avant de la faire mienne.
- Mince… Tu as raison. Je n'en ai pas. Déclara-t-elle toute penaude.
- Moi si. Regarde dans mon portefeuille dans la poche arrière de mon pantalon, s'il te plaît. Lui intimai-je avant de perdre définitivement le contrôle. Son corps se tortillant sur moi était un vrai supplice.
Elle suivit mes indications et trouva très vite la capote. Elle déchira l'emballage de ses dents et fis glisser lentement le morceau de plastique sur mon chibre qui tressauta sous ses doigts fins. Une fois protégé, elle s'empala littéralement sur moi. Elle hoqueta sous le plaisir. Mon sexe était juché au plus profond d'elle et c'était juste merveilleux. J'aurai pu rester là toute ma vie tellement c'était bon. Elle ne bougea pas pendant un moment. C'est vrai que j'avais relativement bien été gâté par la nature et si ça faisait longtemps, elle devait sûrement avoir un peu mal.
- Ça va ? M'inquiétai-je alors qu'elle avait les yeux fermés et qu'elle était vigoureusement accrochée à mes épaules.
- Prends-moi. Souffla-t-elle pantelante.
Je ne me le fis pas dire deux fois. J'entamai de lents va-et-vient afin qu'elle s'habitue à ma longueur. C'est elle qui finalement entreprit une cadence plus soutenue et mon sexe frappa alors un point sensible au plus profond d'elle qui la fit crier.
- Regarde-moi. Lui demandai-je d'un ton autoritaire, je voulais absolument la voir basculer dans la jouissance.
Elle me fixa de ses prunelles incandescentes. Je crochetai ses hanches et accélérai le rythme. Nous étions proches, elle frissonna et pour ma part, je commençai à ressentir de petites décharges électriques me parcourir, signes annonciateurs de mon orgasme. Elle se cambra en arrière et j'en profitai pour caresser son clitoris de mon pouce. Ses parois se resserrèrent sur mon sexe bien érigé en elle. Je continuai mes puissants coups de reins tandis qu'elle jouissait en hurlant mon prénom et il ne m'en fallut pas plus pour la rejoindre. Je me répandis en longs jets dans la capote et atteignis le paradis dans un long grognement.
- Merci. Soupira-t-elle quelques instants plus tard alors qu'elle reprenait tout juste contenance.
- Pour quoi ma belle ?
- Pour m'avoir faire redécouvrir le sexe. Avoua-t-elle en baissant les yeux.
Je relevai son menton pour la fixer.
- Où est ta chambre ?
- Au fond du couloir à gauche. Pourquoi ?
- Tu ne crois quand même pas que je vais partir de suite ? Oh non, je n'en ai pas fini avec toi ma belle. Confiai-je le regard plein d'envie, mon sexe à nouveau prêt pour un second round.
Je nous relevai délicatement et jetai le préservatif. Je la pris dans mes bras et la soulevai pour qu'elle se retrouve à crocheter mes hanches, mes mains fermement agrippées à ses fesses. J'entamai un long baiser, ma langue faisant l'amour à la sienne tandis que je nous dirigeais vers son lit.
Cette nuit-là, nos corps s'imbriquèrent dans de nombreuses positions. Je n'arrivais pas à me rassasier d'elle, d'ailleurs je me demandais comme j'avais pu me passer de sexe aussi longtemps. Nous avions redécouvert le plaisir ensemble et de manières délicieuses. Je m'appliquai à toujours la mener vers l'extase en premier et la voir au paradis était la plus belle chose pour moi. Je voulais à tout prix son bonheur.
Au petit matin, alors que nous étions serrés l'un contre l'autre, face à face et à moitié endormis, elle me chuchota quelque chose qui raviva mon cœur.
- J'ai passé une merveilleuse nuit dans tes bras. C'est le meilleur Halloween de toute ma vie.
- Pour moi aussi c'était incroyable. J'ai envie de plus avec toi. Ça te dit de passer Thanksgiving avec moi ? Lui susurrai-je à mon tour avant de sombrer dans le sommeil.
To be continued
