Me voici de retour pour une nouvelle traduction (plus vite que prévu je vous expliquerai pourquoi)

C'est à la base une série de one-shot qui font partie du même contexte… donc pour faire simple on peut dire que c'est une fic à chapitre.

L'auteure s'appelle Jerakeen, vous la connaissez puisque c'est elle qui a écrit Through the fire. Nous allons donc vers une fic de 6 chapitres, qu'elle m'a autorisé à traduire. Au début elle ne pensait faire qu'un one shot mais ça s'est transformé en six shot (mince ça existe pas… faites comme si), d'où la longueur de ce premier chapitre.

Le titre est inspiré par une vidéo qu'elle a vue sur le live journal de 'nerjav' et la vidéo s'appelle 'Dead. Love. You' C'est vraiment un chez d'œuvre je vous conseille d'aller jeter un œil.

Disclaimer : Teen Wolf ne m'appartient pas, cette histoire non plus, j'en fais juste la traduction.

Spoilers : peut-être à peu près toutes les saisons… (Souvenez-vous, j'ai pas vu tous les épisodes)

Pairings : Sterek à gogo

Bonne lecture mes loulous en espérant que ça vous plaise.


Stiles n'avait pas remarqué le bourdonnement constant dans sa tête jusqu'à qu'il finisse par disparaître.

Mais bon, soyons honnête, il avait remarqué la grande ruche dans son cerveau.

Comme s'il ne le pouvait pas, c'était vraiment emmerdant.

Mais il n'avait pas réalisé que c'était devenu quelque chose, quelque chose de constant. Parce que pour être honnête, Stiles était habitué à ce que son corps le fasse chier (1) maintenant. Est-ce qu'une seule part de lui-même avait-elle déjà agit normalement ? Il n'y avait pas un seul jour où il ne se sentait pas comme un être humain normal et bien dans sa peau.

Si ce n'était pas une ruche, c'était la petite souris surexcité, qui tournait dans sa tête, si ce n'était pas la souris, c'était les fourmis dans son pantalon (ne riez pas, c'était un état qui perturbait sa vie quotidienne)

Il y avait une blague évidente (ou trois) sur le monde animal et sur l'irrésistible Stiles, mais il ne pouvait même pas faire ce petit effort parce que oh mon Dieu, le bourdonnement était presque entièrement parti.

Stiles pourrait presque s'évanouir de soulagement.

« Il est fort possible que je sois allergique à l'université » dit-il à son père en l'enlaçant 30 secondes de plus parce que, voilà.

Son père lui donna un regard amusé « Est-ce que ça va être de nouveau comme au CE2 ? »

Stiles souffla à l'implication. Cette fois là, il avait vraiment été allergique à l'école ! Ou il en avait peur. Peu importe. « Tu te moques de ma douleur mais c'est pas toi qui a vécu avec un mal de crâne pendant les quatre derniers mois »

« Tu n'a rien dit sur ça avant » Et maintenant son père était inquiet. Génial. Un père surprotecteur était la dernière chose dont Stiles avait besoin pendant ses vacances.

« Parce qu'il n'y a rien à dire ! C'était une blague ! Totale ! Je plaisantais ! C'est rien ! » Il fourra sa tête dans le frigo « Y'a quoi pour diner ? »

Après une longue discussion sur les mérites des légumes verts et sur le fait que même si ces monstruosités congelées avaient le label 'frais' et bien elles ne l'étaient pas (le mot 'frais' ne signifiait pas ce que l'industrie du surgelé croyait que c'était) (2) Ils firent des pâtes et des steaks. Avec de la salade. Parce que franchement. Cet homme était à un plat préparé de la crise cardiaque.

Ils mangèrent, ils parlèrent, ils passèrent un temps de qualité à laver la cuisine parce que c'était un lien père-fils, style-Stilinski. Puis ils s'installèrent devant la télévision comme chaque famille américaine que se respectait pour regarder des images lumineuses et se tuer quelques neurones. Ils en étaient à la moitié d'un épisode des Experts (et Stiles était en train de contempler le fait que les capacités d'investigations de Grissom pouvaient être expliquées par la magie et la sorcellerie) quand il remarqua que son père s'était endormi, sa nuque faisant un mauvais angle et toujours en uniforme. Sérieusement, comment cet homme pouvait survivre sans lui. C'était un mystère.

Il envoya son père au lit et se dirigea vers la salle de bain pour se brosser les dents, ce qui lui prit quinze minutes. Après cela, il ne pût éviter sa chambre.

La chambre où il avait passé des années à rêvasser de Lydia Martin. La chambre où il avait deviné à quoi servait son membre (3) La chambre où, nuits après nuits, il s'était endormi sur son ordinateur. Pas sur ses devoirs, pas sur du porno mais sur des recherches. Loups garous, kanimas, sorcières, vampires… Stiles était devenu un expert maintenant. Et bien, un expert du Google surnaturel en quelque sorte. Il pouvait dire si un site était sérieux ou faux en quelques secondes. C'était son truc.

Il devrait mettre ça sur son CV sans hésiter.

« Enfoiré de putain de merde ! »

Derek, debout devant sa fenêtre ouverte, souriait « Ravi de te revoir Stiles »

Et bien sur, c'était la chambre où Stiles avaient reçu de nombreuses visites de la part de l'alpha de la meute de loups garous voisine.

C'était le bon temps.

« Me donner une crise cardiaque, c'est que tu veux » dit Stiles en fermant prudemment la porte derrière lui. Il ne pensait pas que son père allait se réveiller mais c'était une habitude « Que me vaut le plaisir de ta venue ? »

Derek haussa les épaules, pencha la tête sur le côté et fit ce truc avec ses sourcils. C'était tellement familier. On aurait pu penser que Stiles avait oublié après quatre mois mais non, c'était comme s'il avait vu Derek hier.

« J'étais dans le coin… »

« Vraiment » demanda Stiles amusé « T'étais dans le coin et tu voulais passer pour dire bonjour ? C'est ça ton histoire ? » Il secoua la tête et commença à déballer ses affaires, juste pour faire quelque chose.

En fait, il avait déjà passé de longs moments coincé dans sa chambre avec Derek et il savait que s'il ne faisait pas quelque chose très vite, ça deviendra gênant. Il ne saura pas où regarder et il devra inventer un mensonge que Derek remarquera instantanément et dont il se moquera silencieusement. Donc c'était mieux pour tout le monde que Stiles soit occupé. Les fourmis dans son pantalon étaient d'accord avec lui sur ce coup là.

« Ouep » lui répondit Derek en s'affalant sur le lit de Stiles comme s'ils reprenaient les choses là où ils les avaient laissées… ce qui… où les avaient-ils laissées ? La dernière chose dont se rappelait Stiles, c'était que Derek était venu dans sa chambre et lui avait aboyé dessus pour chercher des trucs, puis il s'était endormi sur son lit. Comme si c'était logique. Stiles avait essayé de le questionner une ou deux fois mais quand Derek ne voulait pas répondre à une question, il pouvait disparaître comme un ninja, donc Stiles n'avait jamais vraiment eu de réponse.

« J'espère que tu t'attends pas à ce que je fasse des recherches pour toi ce soir » dit Stiles en jetant ses chaussettes dans le tiroir. Quelque chose sentait mauvais là dedans mais il ne voulait pas vérifier chaque paire maintenant. Il pourra probablement le faire demain ou tout laver ou hey…

« Puisque t'es là tu pourrais m'aider à trouver les chaussettes sales, pour que ton nez garou serve à quelque chose. J'veux dire, selon mes comptes, tu m'en dois plusieurs. De nombreux plusieurs si tu veux me rembourser en chasse de chaussettes. Toutes ses recherches que j'ai faites pour toi et j't'ai sauvé la vie avec ce dragon… oh ! Je devrais mettre ça sur mon CV aussi ! J'ai lutté contre un dragon et j'ai gagné ! Peu de personnes peuvent dire ça. Mais revenons aux chaussettes. Tu crois… »

Stiles se retourna et, oh génial. Derek s'était encore endormi. Ce mec devrait aller consulter pour narcolepsie sérieusement. (4)

Stiles s'installa devant son ordinateur et tapa 'narcolepsie + loup garous' dans sa barre de recherche. Voilà un truc à faire.


Derek se réveilla cinq heures plus tard.

« Bonjour rayon de soleil » marmonna Stiles.

Il était toujours perché devant son ordinateur, tournoyant nerveusement. Ce n'était pas l'endroit le plus confortable du monde à (il regarda l'heure) trois heures et demie du matin. Il s'était dit qu'il pouvait descendre et dormir sur le canapé mais avait ensuite été distrait par sa lecture sur les troubles du sommeil pour finalement étudier Derek par rapport aux symptômes. Puis il oublia ce qu'il faisait et perdit quarante cinq minutes à fixer Derek et maintenant, son dos le tuait. La chaise devrait être désignée comme engin de torture.

Derek se frotta les yeux (comme un gosse sérieusement) et jeta un œil aux alentours comme s'il ne se souvenait pas où il était. Et Stiles l'admit, l'homme semblait épuisé.

« Tu ressemble à de la merde. T'as pas dormi ? Tu passes tes nuits à rôder en ville. Sauvant encore Gotham du mal ? »

Derek bailla et rejeta sa tête sur l'oreiller comme s'il n'avait pas la force de la garder droite.

« Est-ce que t'as remarqué que quand t'es dans mon lit et ben je n'y suis pas. Les gens ont besoin de lit pour y dormir la nuit. Derek je sais que tu crois que je me branche au port USB de cet ordinateur pour me recharger, mais aussi surprenant que cela puisse paraître pour cette ville, il s'avère que je suis après tout un humain à 100% »

Ce n'était pas le premier 'J'ai besoin de mon lit' que Stiles avait sorti depuis que Derek s'était pour la première fois endormi sur son lit (il y avait quoi ? Deux ans maintenant ?) Et tout comme les autres fois, cela n'avait eu aucun effet sur Derek. Il se contenta d'envoyer un regard amusé en direction de Stiles et de s'installer plus confortablement.

Stiles aurait pu enchainer avec un monologue sur l'égoïsme des loups garous et sur le génie sous-estimé des humains mais il était de trop mauvaise humeur pour tenter sa chance.

« T'as de la chance que mon mal de tête soit parti ou alors je t'aurais battu à mort sur ce lit. Je te signale que j'ai rêvé de dormir dans mon propre lit depuis des mois… »

« Mal de tête ? » interrompit Derek semblant parfaitement réveillé et légèrement alarmé « Quel mal de tête ? »

« Mal de tête, tu sais. Je suis allergique à l'université ou un truc comme ça. Ou peut-être que je suis anallergique (5) à Beacon Hills. Ca existe ? L'opposé d'être allergique ? Etre à la maison c'est le meilleur je crois »

Derek s'assit et se pencha vers Stiles maintenant. Ca commençait sérieusement à lui faire peur « Quel genre de mal de tête ? »

« Juste un bourdonnement. Je sais pas. Le plus souvent je l'avais même pas remarqué. Et, hey, peut-être que ça reviendras pas. Peut-être que je devrais ramener quelque chose de la maison avec moi quand je repartirais. Je pourrais prendre un échantillon du sol. Ou peut-être un insecte. Ca sera comme une expérience scientifique »

« Et il est parti maintenant ? »

Stiles plissa des yeux. Il avait déjà vu Derek agir de façon suspecte mais là c'était d'un tout autre niveau « Ouais. Ca s'est amélioré quand je suis rentré à la maison et maintenant c'est complètement parti » Il haussa les épaules et écarta ses bras comme pour dire 'regarde mec, pas d'abeilles'

Derek ne semblait pas comprendre.

Il se leva et arpenta la pièce, une de ses mains se glissant dans ses cheveux comme il le faisait habituellement quand il était nerveux. Puis il leva les yeux vers Stiles de temps en temps en ouvrant et fermant la bouche sans dire un seul mot. Et ensuite, avant que Stiles n'ait pu demander pourquoi il s'excitait comme ça (6), il partit.

Comme ça. Sans dire un mot.

« C'est bien lui ça » dit Stiles.

Il fixa son lit pendant un moment (il était vraiment crevé) mais il se retourna vers son ordinateur et ouvrit une page Google. Il ne sera pas capable de dormir avant de comprendre le rapport entre ces putains d'abeilles et les loups garous de toute façon. Autant commencer à chercher maintenant


Alors que les diners avait souvent été sacrifiés à cause du boulot, à cause des amis et des fois à cause des loups garous, le petit déjeuner avait toujours été une affaire de famille chez les Stilinski.

Stiles aurait pu dormir aujourd'hui, Dieu savait qu'il en avait besoin et ça n'aurait pas dérangé son père, mais ça aurait été contre la tradition… et Stiles était à cheval sur la tradition. Même si cela signifiait se lever à six heures du matin et se noyer dans ses céréales en s'endormant dessus.

« Donc, tu as eu un visiteur la nuit dernière »

Stiles s'étouffa dans une cuillère de lait écrémé. 'S'il vous plait Seigneur dites moi que ça veut pas dire ce que ça veut dire' Il était loin d'être assez réveillé pour traiter ça maintenant.

« Uh. Visiteur ? »

Son père lui sourit sciemment « Tu sais. Ton ami qui grimpe par ta fenêtre et puis qui part avant le lever du soleil »

Oh, c'était vraiment trop cruel. Son père savait à propos de Derek et avait attendu d'amener le sujet sur le tapis au moment où Stiles était trop fatigué pour mentir.

En fait, ça lui ressemblait vraiment. Cruel et inhabituel mais l'homme obtenait des résultats.

« Oh vraiment Stiles » dit-il « tu pensais que je ne le remarquerai pas. Je suis un membre entrainé des forces de l'ordre » Puis il montra les murs autour d'eux « Et les murs ici ? Sont fins »

En conséquence, Stiles s'assit, alarmé.

« C'est pas comme si j'avais déjà écouté » lui dit son père, mal interprétant la panique de Stiles « tu ne dois pas trop en savoir sur la vie de ton fils. Ce que je veux dire c'est que tu n'es pas seul là dedans. Je ne peux pas m'empêcher de le remarquer »

Complètement déconcerté et prit au dépourvu, Stiles enfourna ses céréales détrempés dans sa bouche pour s'empêcher de parler et d'empirer les choses.

Son père pouffa « Ecoute, je ne t'interdis pas de le voir. Putain, je n'allais même pas remettre ça sur le tapis. Je ne l'ai jamais fait avant. Mais j'étais juste... » Il haussa les épaules « … impressionné, je crois. Que vous réussissiez à faire marcher une relation à longue distance »

Stiles secoua la tête, du lait giclant un peu partout. C'était faux. C'était totalement faux, dans tout les sens du terme.

« Il avait le cœur brisé quand tu es parti. Je pensais que vous aviez cassé. C'est tout »

Cœur brisé ? Quoi ? Stiles avala ses céréales et dit « Donc, tu, um. Sais qui c'est ? »

Son père lui rit au nez. Lui rit au nez. L'homme s'amusait vraiment de la situation, c'en était indécent. Tu ne faisais pas ça à ton propre fils. C'était de la maltraitance sur enfant

« Derek Hale, ouais, j'ai deviné. Tu croyais que j'allais laisser tomber au moment où j'aurais remarqué que quelqu'un passait ses nuits dans ta chambre ? » (7)

Il se leva, se versa du café dans un thermos et mit quelques sopalins devant Stiles pour le lait renversé.

« Il n'était pas mon premier choix pour toi… »

« Oh mon Dieu » Stiles posa son front sur la table.

« … mais ce n'est pas comme si j'avais espéré que tu te contentes de quelqu'un de moins… provocateur. Je sais qu'il a bon fond et je sais qu'il a eu une vie difficile donc si tu lui donnes une chance, je crois qu'il pourrait y avoir quelque chose là dedans »

A ça, Stiles leva les yeux, parce que vraiment ? « Vraiment ? »

« Eh bien ouais. J'veux dire, est-ce que j'aurais préféré quelqu'un de moins expert à crocheter les serrures ? C'est sûr. Mais après tout, ta mère était aussi très douée pour ça donc qui suis-je pour juger ? »

Stiles était perdu, il s'attendait à se réveiller au Pays des merveilles dans la seconde, encerclé par des lapins carnivores « Crocheter des serrures ? Quoi ? »

Son père était maintenant à la porte en train de mettre ses chaussures mais il réussit à épargner à Stiles un regard amusé. Parce que bien sûr, rire au nez de son impuissante et confuse progéniture, quoi de mieux pour commencer la journée d'un père ?

« Il venait des fois. Dormir dans ta chambre. Une ou deux fois par semaine. T'as remarqué le nouveau verrou à ta fenêtre. Ouais, à part un système d'alarme, je crois que rien ne pourra l'empêcher de rentrer »

Après le partage de cette petite et absurde information, son père lui dit finalement au revoir et partit.

Stiles mit un moment avant d'enlever sa joue de la table.

Putain mais qu'est-ce qui venais de se passer ?


Stiles ne dormit pas non plus aujourd'hui, certainement pas dans ce lit, donc il alla chez Scott et attendit qu'il rentre chez lui.

Ses abeilles étaient de retour ou du moins l'une d'elle parce qu'il avait juste un léger bourdonnement. Très très léger bourdonnement et difficile à remarquer mais ça c'était parce que Stiles était paranoïaque, et qu'il ne pouvait pas s'empêcher d'y faire attention.

Il avait ouvert un million d'onglets sur son ordinateur, des trucs qu'il avait lus toute la nuit dernière (de la merde, de la merde et de la re-merde) et il était allé chez Scott ce qui aurait pu être sympa (avant c'était sympa Stiles aimait les traditions dingues et dérangées des loups garous) sauf que maintenant c'était vraiment ennuyeux.

Parce que Derek savait quelque chose, quelque chose qui avait à voir avec Stiles, quelque chose sur les maux de tête et il le lui cachait. Ca le rendait… furieux.

Et pareil pour Derek. Certaines personnes ne disaient rien de leurs intentions. Derek mangeait les siennes d'intentions. Stiles devait se faire à ce genre de folie.

Stiles était irrité et épuisé et affamé (mais merde il était où Scott ?)

Tu n'aurais pas pu le savoir en le regardant mais Stiles adorait les recherches. Plus de genre surnaturel que de genre écolier. Il aimait les puzzles, il aimait remettre les choses dans l'ordre et, aussi surprenant que cela puisse paraître, il était bon à ça.

Pour comprendre un phénomène surnaturel, tu devais lire toutes les connaissances présentes sur le sujet, lire toutes les théories, les sites internet de centaines de sources différentes, des livres si tu pouvais en trouver et puis tu devais analyser les données, comprendre les dessins. Parce que franchement, les gens qui écrivaient sur le surnaturel étaient pleins de merde.

La connaissance était pleine de merde. Il y avait tellement de contes populaires, tellement de mythes que tu savais que 99% de ce que tu trouvais était inventé ou du moins, embellit, pour être plus sensationnel que la vérité. Cependant pour les dessins, les détails étaient les mêmes dans différentes sources. Ils te disaient ce que tu voulais savoir. Tu devais juste être capable de les repérer et de les assembler.

Avec le cas de l'abeille. Stiles n'avait pas grand-chose. Il avait potassé sur des trucs de loups garous, essayant d'avoir une corrélation entre eux et une sorte d'effet mental sur les humains mais rien, pas de chance.

La connaissance des loups garous était surtout sur la magie et l'instinct, rien qui pourrait indiquer une sorte d'habilité mentale mais Stiles savait que ça devait être là. Vu la conversation désastreuse qu'il avait eu avec son père ce matin, l'expression sur le visage de Derek avant qu'il ne disparaisse voulait sûrement dire quelque chose. Derek savait des choses sur les maux de tête. Stiles le saura aussi, s'il le lui disait.

Scott se montra et déconcentra Stiles. Trois portions de curly fries le déconcentrèrent encore plus. En fait, elles le déconcentrèrent et le mirent dans un état d'indigestion dont il espérait ne jamais sortir.

« Je veux pas les digérer » dit Stiles en se tenant l'abdomen « Ne les laisse pas me quitter Scott » grogna-t-il en s'étendant sur l'herbe et en essayant de ne pas vomir. Le dernier hamburger était peut-être une mauvaise idée.

« T'es dégoutant » lui informa Scott en ouvrant une canette de soda.

« Je suis génial, et je t'ai manqué comme pas possible. Admets-le »

Scott pouffa « Ouais peut-être »

« Tes nouveaux amis sont nuls. J'en suis sûr.

Scott ne nia pas (parce que c'était un fait, Stiles savait ce genre de choses) et fit pareil que Stiles en s'étendant dans l'herbe avant de regarder les nuages avec un air particulièrement abruti sur le visage. Vraiment ? Il pensait encore à Allison ? Stiles se serait attendu que leur amour à l'eau de rose ait perdu la magie du moment ou qu'au moins, ce serait moins écœurant à voir pour les gens autour d'eux. Mais il semblerait que ce soit permanent. Chouette…

Non pas que Stiles ne soit pas content pour eux. Il l'était. Allison était géniale. C'était une dure à cuire. Tu ne voulais pas l'énerver, jamais.

Moins de reflet lunaire et ça aurait été parfait (8)

La remarque de son père à propos de Derek qui avait le cœur brisé lui revint soudainement en tête (quel était le rapport avec… quelque chose) et Stiles s'agita, comme s'il allait s'en aller « Ack »

« Quoi ? »

« Rien » dit Stiles en remettant en place ses bras et ses jambes « J'ai juste trop mangé. Tu vois »

« Hmm » Scott retourna son attention vers les nuages.

Et à un moment comme celui là, le reflet lunaire était vraiment pas mal.

Stiles devrait ne rien dire à Scott parce que premièrement, c'était embarrassant, deuxièmement c'était humiliant et troisièmement c'était bizarre comme pas possible.

Donc il essaya, il essaya de tenir sa langue mais comme toujours, il n'y eût aucune différence.

« Derek a toujours son appartement n'est-ce pas ? » C'était une question tout à fait innocente se consola Stiles.

« Ouais » lui répondit Scott suspicieux. Saleté de caractère méfiant.

« Et t'y es allé ? »

« Oui ? »

« Il a un lit là-bas ? »

A cette question, Scott s'assit et loucha dans sa direction « Tu veux savoir un truc sur le lit de Derek ? »

Stiles ferma les yeux. C'était impossible d'éviter l'explication « C'est juste que… » Il s'agita devant Scott « D'accord, dis-moi seulement »

« Très bien » dit Scott en levant un sourcil dans un reproche silencieux « Il a un lit »

« Un bon lit ? Un lit confortable ? »

Scott acquiesça « Pour autant que je sache ouais »

Stiles acquiesça et regarda ailleurs. Scott n'arrêtait pas de le fixer.

« Tu me connais » dit finalement Stiles « Toujours inquiet à propos du soutien du confort des lombaires des autres »

Scott ne le croyait pas (surprise, surprise) mais il laissa tomber et revint à sa contemplation de son Allison lunaire (ou de peut importe ce qu'il voyait là haut)

Stiles n'avait ostensiblement pas peur.


Stiles était assis devant son ordinateur et attendit que Derek ne grimpe par sa fenêtre.

Derek ne se montra pas.


Stiles fit une séance de recherche. Il lut tout et n'importe quoi, sur des millions de sites aléatoires, du Bestiaire de la famille Argent à la copie d'un dossier de Peter Hale sur les créatures surnaturelles que Stiles avait accidentellement téléchargé sur son ordinateur et sauvegardé sur trois différents disques durs. Il avait même forcé la très petite collection de livres que conservait la sorcière dont ils avaient du se débarrasser à un moment.

Ce qu'il trouva : une quantité merdique d'informations inutiles sur les loups garous et quelques sottises à l'eau de rose sur les liens d'âmes (et qui n'existaient même pas) donc il avait beaucoup de rien du tout dans ses mains.

Là maintenant il n'y avait rien de pire que l'essaim d'abeilles présent dans sa tête et qui lui piquait son complexe amygdalien (9) Et l'épuisement ? Mon Dieu l'épuisement.

Stiles se rappelait clairement qu'il était capable de rester éveillé à faire des recherches pendant des jours quand il était au lycée (c'était genre… sept mois auparavant) Ca semblait une éternité. A l'époque c'était une question de vie ou de mort (c'était toujours une question de vie ou de mort) donc il n'avait pas le choix et oui, peut-être qu'après ça il dormait 24 heures d'affilé mais ça n'avait jamais été aussi épuisant, il en était certain.

L'université le rendait vraiment faible.

Il y avait une chose que l'université n'avait pas changée chez lui. Il était toujours aussi têtu. Donc il se lava la figure, monta dans sa voiture et alla chez Derek.

Il obtiendra ses réponses.


Stiles savait qu'il n'était pas dans son propre lit et que quelqu'un d'autre était dans la pièce don il devait se réveiller. Mais après trois nuits blanches, prier ses yeux de vouloir s'ouvrir était une vraie torture.

Lentement la pièce apparut enfin clairement : les couleurs pâles, très peu de meubles, un beau gosse alpha qui se tenait à la porte… Oh ouais.

« C'est un pas en plus » dit Stiles en se raclant la gorge et en s'asseyant « Je me réveille dans ton lit pour une fois »

Derek entra dans la pièce (non, il se balada dans la pièce) semblant tendu comme pas possible et prétendant le contraire. Comme si Stiles ne voulait pas le savoir. Comme s'ils n'avaient pas été dans des centaines de situations tendues ensemble. Stiles savait comment lire les douzaines de différentes nuances de constipations émotionnelles dans les yeux de Derek. C'était pas grand-chose.

« Salut Stiles » dit Stiles en parodiant la voix de Derek « Comment tu vas Stiles ? Pourquoi t'es dans mon lit Stiles ? »

Derek ne mordit pas à l'hameçon. Il jeta ses clefs de voiture sur le buffet (c'était vraiment bizarre pour Derek d'avoir un buffet. Stiles aurait plutôt pensé à un coffre ou un truc comme ça) Il se demandait si Derek l'avait eu à Pottery Barn (10) Des loups garous qui achètent chez Pottery Barn, c'était poilant.

Mais comme d'habitude il s'emportait et Derek ne lui donnait rien. Il regardait à travers la fenêtre dos à Stiles, étrangement calme.

Cette posture… Stiles pensait que tu te tenais comme ça devant un peloton d'exécution. Sauf que tu leur faisais face non ? Est-ce ça voulait dire que Stiles était plus effrayant qu'un peloton d'exécution ? Ca aurait pu être cool mais d'un autre côté, ça ne l'était vraiment pas.

« Tu me demandes pas pourquoi je suis là, donc je suppose que tu le sais déjà » dit Stiles en posant ses pieds au sol puis ses coudes sur ses genoux « Tu me menaces pas physiquement, donc ça veut sûrement dire que tu sens coupable de quelque chose »

A cela, Derek montra les crocs en se tournant légèrement, mais ce n'était pas nouveau pour Stiles donc il continua.

« Dit moi pourquoi j'ai des maux de tête »

Tout en gardant un visage sous contrôle (il y eût quand même une pointe de canine pendant une seconde) Derek se pencha contre le rebord de la fenêtre, faisant face à Stiles « Puisque tu es là, tu devrais déjà savoir »

« Je pourrais faire une supposition mais ça n'aurait pas beaucoup de sens donc j'ai besoin que tu me le dises » Son cœur s'accéléra progressivement et Derek pouvait sans doute l'entendre « S'il te plait »

Un moment de silence et puis « Tu as des maux de tête à cause de moi »

Stiles laissa échapper l'air qui était coincé dans ses poumons. Ce n'était pas comme s'il ne le savait pas déjà mais entendre Derek le dire rendait cela plus réel que ça ne l'était avant. Stiles se sentait un peu étourdi maintenant, dans les vapes « Ok » dit-il en empoignant les draps. Les draps du lit très confortable en passant. Plus moelleux que celui de Stiles « Je comprends, c'était pas voulu »

Derek secoua la tête pour dire non.

« Qu'est-ce que c'est ? Un truc de meute. Scott était loin de toi et il n'a pas eu un seul mal de tête. C'est parce que je suis pas un loup garou ? »

Derek continua de secouer la tête, fixant les pieds de Stiles

« Alors quoi ? Un lien de quel genre ? Pourquoi j'au… Quel genre de… Je comprends pas »

« Tu sais » dit Derek le fixant à travers ses cils.

Il se la jouait timide ? C'était quoi ? Une sorte de jeu ? Stiles avait une ruche en guise de cerveau, il n'était pas d'humeur à jouer.

« Nan j'le sais pas putain ! » informa-t-il à Derek « Dis le moi »

Et maintenant Derek était en rogne et Stiles l'était aussi donc ils étaient sur un pied d'égalité. Sur un pied d'égalité bancal mais quand même.

Derek grinça des dents et croisa les bras devant lui « C'est un lien d'âme. Un lien d'accouplement. Un lien de couple. Certains appelleraient ça des âmes sœurs. Tu veux d'autres noms ou ça suffit ? »

Stiles fit involontairement un bruit choqué et secoua la tête pour dire non. C'était bien assez, ça confirmait toutes ses peurs. Comment c'était possible ? Qu'est-ce que ça voulait dire ? Comment ça marchait ?

Avalant le nœud qui s'était formé dans sa gorge, il choisit une question « Comment ça marche ? »

« Je sais pas » dit Derek en haussant les épaules. Au regard furieux de Stiles, il répéta « Je. Sais. Pas »

« C'est permanent ? Depuis combien de temps c'est là ? Pourquoi tu me l'as pas dit avant ? Et dit pas 'Je sais pas' Derek parce que sinon, je te frappe. Ca me fera mal plus qu'à toi mais je le ferai quand même »

Derek leva les yeux au ciel. Son refus de le prendre sérieusement rendait Stiles dingue.

« Depuis combien de temps ? » demanda de nouveau Stiles.

Derek haussa les épaules, regarda ailleurs se préparant évidemment à mentir « Dix huit mois je crois »

Stiles traduit ça comme depuis au moins deux ans et demi « Et comment c'est arrivé ? »

« Comme si je le savais » dit Derek vraiment frustré cette fois « Tu crois que j'ai choisi un truc comme ça ? Ca arrive tout seul. Je sais pas pourquoi. Je sais pas comment »

« Premièrement » dit Stiles en posant une main sur son cœur « Aïe. Tu heurtes mes sentiments. Je suis un bon parti pour ton information. Deuxièmement comment ça, tu ne le savais pas ? T'es un loup garou né. Tes parents devaient avoir un de ses 'truccommeça' » Stiles ne savait pas comment appeler ça. Les mots 'lien d'âme' lui donnait légèrement envie de vomir.

« Eh bien, ils étaient mariés et je ne m'intéressait pas aux détails. Laura en parlait avant mais… » Il se passa une main dans les cheveux « Je sais pas. Ce sont des bouts et des fragments. Je sais que ça n'arrive pas à tous les loups garous. Je sais que ça te donne un… un… quelque chose. Je sais pas vraiment ce que c'est. C'est pas de la télépathie ni de l'empathie mais mes parents savaient tout le temps où était l'autre et ce qu'il faisait donc je pense que c'était le lien »

Toutes ces choses semblaient fascinantes et Stiles aurait été dessus s'il n'y avait pas cet éléphant assis sur sa poitrine « Tu n'allais pas me le dire ? »

Derek fronça résolument les sourcils « Non »

Stiles se leva. Il était en colère, il envisageait sérieusement de le frapper « Parce que ça n'a rien à voir avec moi ?!

« Parce que selon moi, t'étais trop jeune pour que je t'impose un truc pareil et parce que j'espérais que ça partirait tout seul »

« Eh ben tu pensais mal ! » dit Stiles en serrant les poings.

« Apparemment » dit Derek. On dirait qu'il essayait de rester calme, ce qui était bien parce que Stiles ne serait certainement pas capable de faire ça « Je savais pas que tu en ressentais les effets. Je pensais qu'étant humain, tu ne le réaliserais même pas »

Stiles fit un pas vers Derek « Et tu pensais que ça le ferait ? J'ai pas mon mot à dire là-dessus ? »

Derek se redressa, semblant ainsi plus grand « T'as rien dit »

« C'est ça » dit Stiles en acquiesçant « Parce que tu as dit non » Il attendit que Derek acquiesce et continua « Si tu as dit non, alors pourquoi t'étais toujours dans ma chambre en train d'y dormir ? »

Parce que nuit après nuits c'était ce que Derek avait fait. Il dormait à point fermé, ce que Stiles trouvait bizarre. Il avait toujours pensé que Derek avait le sommeil léger. Bah il était maintenant au courant « Parce que tu dors mieux quand je suis dans la pièce ? »

Derek ne dit pas oui mais il ne dit pas non, non plus.

« Et j'étais jamais fatigué quand je ne dormais pas parce que… parce que t'étais dans la pièce ? »

Derek le fixa. Impassible.

« Et depuis que ce lien magique faisait ce truc sur nous, sur moi, il te semblait normal et … et juste que tu ne me le dises pas ? »

« Oui » dit Derek succinctement.

Stiles était maintenant assez proche de lui pour le toucher et il le voulait… il voulait toucher Derek, le frapper, le secouer et peut-être qu'après ça…

« Comment on s'en débarrasse ? » demanda Stiles. Enfin ce n'était pas comme s'il voulait le stupide lien de Derek.

Il pensait que Derek avait arrêté de respirer pendant une seconde, mais c'était surement l'excitation due à l'idée de se débarrasser de Stiles.

« Je crois… je me rappelle d'un truc sur la reconnaissance et l'intention. Je crois qu'on doit juste le rejeter »

« C'est aussi simple ? » dit Stiles en détournant avec vigueur son regard de la transpiration présente sur le front de Derek. Il ne faisait même pas chaud « Alors pourquoi t'as pas fait ça plus tôt ? » Le silence se prolongea jusqu'à que Stiles ne réponde par lui-même « Parce que ça doit être de nous deux »

Derek acquiesça une fois, doucement.

« Et si on fait ça, ça disparaitra… pour toujours ? »

« Je crois » dit Derek.

« Et tu seras libre de te lier avec quelqu'un d'autre ? »

« Je veux me lier avec personne »

Tout les deux se fixèrent et Stiles savait ça. C'était quelque chose qu'ils avaient fait avant. Derek avait ces yeux qui le fixaient et qui lisaient en lui et une partie de Stiles insistait pour lire en Derek en retour. Et ce qu'il voyait en ce moment même c'était des…

« Conneries »

« Excuse-moi ? » dit Derek.

« Je dis que c'est des conneries » lui dit Stiles à la figure « C'est juste toi qui te punis pour rien. Tout ce que tu fais c'est soit pour la survie soit pour la rédemption. Eh bien tu sais quoi Derek ? Tu n'as pas tué ta famille. Tu n'as pas tué Laura. T'étais un gamin et t'étais une victime et tu dois te sortir de cette culpabilité du survivant ( 11) pour commencer à vivre ta putain de vie parce c'est ce qu'ils auraient voulu pour toi »

Il put voir la couleur rouge sang d'un alpha briller dans les yeux de Derek mais il ne céda pas. Il ne pouvait pas… pas jusqu'à qu'il ait dit ce qu'il avait à dire.

« Tu peux me rejeter, c'est cool. J'veux dire, je serai le premier à dire que nous formons un couple bizarre. Mais si tu fais ça pour te priver d'un… d'un lien ? Parce que tu crois que tu mérites d'être seul ? Eh bien, parce que j'ai mon mot à dire là-dessus, je dirai 'non' à ça »

Après ça, Stiles se tourna pour prendre ses affaires et partir parce que, oh mon Dieu, ça avait été une longue, fatigante et frustrante semaine. Il avait besoin de rentrer chez lui pour dormir un million d'années maintenant.

Stiles ne s'attendait pas à ce que Derek parle. Il s'attendait au mieux à de la violence, au pire à un silence total (sérieusement, la violence battait le silence dans ce cas) mais Derek avait parlé. Et sympathiquement en plus de ça « Tu aimes les filles. Les belles filles menues qui sentent bons. Je crois que c'est comme ça que tu l'as présenté une fois. Et tu es amoureux de Lydia Martin depuis que je te connais. Pourquoi est-ce que ça, ça changerait quelque chose ? »

« Quel con » marmonna Stiles en mettant ses chaussures. Il se leva pour faire face à Derek avant de dire « Si t'avais demandé, je t'aurais dit que je n'étais plus amoureux de Lydia depuis des années. Je t'aurais dit que j'étais confus, que j'étais intéressé par quelqu'un d'autre et que c'était impossible. Et que c'était plus facile d'être accroché à Lydia. C'est ce que j'aurais dit. Mais tu n'as pas demandé donc »

Il y avait cinq pas jusqu'à la porte, il ne devrait mettre que quelques secondes pour la franchir. Mais soudainement Stiles se sentait comme un centenaire : faible, fragile et épuisé. Même s'il arrivait jusqu'au rez-de-chaussée et jusqu'à sa voiture, il était presque sûr qu'il conduirait en pilotage automatique jusqu'à chez lui. Mais de là où il était, cela semblait un tâche titanesque.

« Stiles »

Et bien sûr, Derek rendait la tâche beaucoup plus difficile.

« J'ai fait ce qui me semblait être le mieux »

Stiles aimerait rire, mais ce n'était pas drôle. Au lieu de ça, il s'en alla.


Stiles ne pouvait pas dormir.

Il avait prit une douche. Il avait changé les draps. Il avait même prit quelques antidouleur pour le 'presque bourdonnement' dans sa tête. Mais il ne pouvait toujours pas dormir.

Son père s'arrêta dans son chemin pour aller au lit, comprit pourquoi Stiles regardait le plafond et s'assit sur le lit, déposant une main réconfortante sur la tête de Stiles.

« Vous vous êtes disputés ? »

« En quelque sorte » marmonna Stiles.

« Eh bien c'est arrivé. Ne laisses pas ça t'achever »

Stiles soupira « Il a tellement besoin de thérapie, je peux même pas commencer à t'en parler. Cet homme est un nœud Gordien à problèmes » (12)

« Avec tout ce qu'il a vécu, je suis surpris qu'il n'ai pas perdu la tête »

Stiles fixa son père, surpris par la tournure de la conversation.

« Je connaissais ses parents. C'était une grande famille. Une famille très unie. Il les a tous perdu » Il se pencha pour déposer un baiser sur la tempe de Stiles « Tu imagines ? On a perdu une personne fils. Une personne et ça nous a presque tué. Il a perdu tout le monde »

Il serra légèrement le bras de Stiles et se leva pour partir.

« Je ne dis pas qu'il faut le laisser s'éloigner avec… » Il fit un vague geste de la main « … peut importe sur quoi portait votre dispute mais je crois que ça doit être une personne très forte pour qu'il soit passé au dessus de tout ça. Et j'approuve son choix de petit ami donc… »

Il disparut en un clin d'œil, laissant Stiles avec un sentiment inquiet dans son estomac.


Ce fût une longue nuit.

Stiles se repassa chaque souvenir, chaque moment qu'il avait passé seul avec Derek.

Le moment où Derek était venu avec une piètre excuse et où il s'était endormi en quelques minutes. Toutes les nuits où Stiles avait passé des heures assis dans sa chaise, à fixer Derek qui dormait. Toutes les fois où Derek était passé après qu'il soit blessé. Le fait que Stiles était toujours secrètement heureux, car il avait besoin de réconfort, de voir la poitrine de Derek monter et descendre.

Stiles avait pensé qu'il était une source pratique d'informations avec un lit confortable. Il n'avait pas pensé à chercher plus loin parce que… parce que Derek n'avait jamais semblé intéressé. Mais en fait, Derek n'avait jamais semblé intéressé par quelque chose. Ce mec n'avait toujours pas de télé. Il s'entrainait, il lisait des livres sur la mythologie, il étudiait le latin, il rôdait dans le coin pour protéger les gens mais à part ça, Stiles ne l'avait jamais vu se permettre quelque chose sans arrières pensées.

Qu'est-ce qu'il y avait dans sa tête ? Est-ce qu'il y avait beaucoup de douleur à l'intérieur ?

Savoir qu'il y avait un lien maintenant, savoir que c'était rare, que ça voulait dire que l'univers pensait que lui et Derek étaient compatibles (même si Stiles n'osait même pas penser à ça), ça donnait en quelque sorte du pouvoir. Mais ça ne valait rien, c'était une vie, mais Stiles aimait le fait de savoir que c'était une possibilité. Il était jugé assez bien pour Derek Hale. Ca boostait l'égo, même s'il y avait un risque de refus.

Dans la matinée, Scott se pointa. Il jeta un regard à Stiles et abandonna l'idée de regarder un film. Au lieu de ça, il s'allongea près de Stiles et ils passèrent la journée à déprimer ensemble.

Naturellement, Stiles dit tout à Scott.

Naturellement, Scott fut sidéré.

« Derek. Tu as une liaison magique du destin avec Derek »

« C'est pas une liaison magique… » Stiles soupira « Oui j'ai une liaison magique du destin avec Derek. Que je vais briser alors arrête »

Scott fixa le profil de Stiles « Mais tu le veux pas »

Stiles haussa des épaules, évasif.

« Tu sais, Allison m'a demandé à propos de vous deux avant »

« Nous deux quoi ? »

« Si, tu sais, il y avait quelque chose »

« Whoa » dit Stiles « C'était un peu rapide tu crois pas ? »

« Je sais pas » dit Scott et Stiles maudit (il maudit !) le sérieux de son meilleur ami « J'veux dire, je pensais qu'il y avait genre, une autre facette ? Genre, quand tu parlais à Derek, tu voulais dire quelque chose mais qu'en fait tu 'disais' autre chose. Tu comprends ? »

« Pas un mot »

Scott lui donna un coup de coude « Peu importe. J'avais raison » Il attendit un coup et puis il demanda sombrement « Qu'est-ce que tu vas faire ? »

« Le briser » dit une nouvelle fois Stiles. Le dire à voix haute rendait ça réel « Il veux le briser donc je le briserais »

« Mais si ça ne tenait qu'à toi, tu aurais dit oui »

Ce n'était pas une question, donc Stiles n'avait pas à y répondre et c'était tellement embarrassant de parler de ça à Scott… mais personne d'autre ne saura et Derek ne demandera pas donc « Oui » dit Stiles pour rendre ça officiel « J'aurais dit oui dans la seconde »

Les longs silences embarrassants n'étaient jamais longs quand lui et Scott étaient ensemble donc il ne fût pas surpris quand Scott le brisa de manière théâtrale « C'est sa perte, très chère »

« Oh seigneur » marmonna Stiles « Ne refais plus jamais ça, jamais »

Scott rit et lui frappa l'épaule.

« Pas de frappe de loup » cria Stiles en se débattant.

« Mais vraiment » dit Scott après un moment « Je suis sérieux. C'est sa perte »

« Je sais » dit Stiles magnanimement « Il ne sait pas ce qu'il perd. J'aurais même partagé mon père avec lui »

Même s'il le disait sur le ton de la plaisanterie, Scott n'avait qu'un parent aussi, donc il savait à quel point cette déclaration était sérieuse. Il secoua tristement la tête et après un moment, changea de sujet.


Stiles finit par s'endormir parce que personne ne pouvait fonctionner avec des antidouleurs et de l'Adderall pour l'éternité.

Il se réveilla 13 heures plus tard, prit une douche, mit des vêtements propres et s'entraina à dire ce qu'il allait dire. Le lui dire et s'en aller, c'était ce qu'il allait faire. Pas de chichis.

Sur le chemin de la maison de Derek, il faillit faire demi-tour deux fois. La première fois, il alla même jusqu'à faire un demi-tour illégal et se dit qu'il devait s'enfuir jusqu'au Mexique. Ce n'était pas parce qu'il avait peur… putain il était terrifié. Il ne voulait pas faire ça, c'était pire que d'aller chez le dentiste, mais ça devait être fait. Et il ne voulait vraiment, vraiment pas que ça dégénère en dispute mais au vu de ses précédentes interactions avec Derek, c'était presque sûr que ça allait dégénérer.

Contrariété. Instabilité. Frustration. C'était le maximum de relation qu'ils avaient eu. Pourquoi il en voulait plus ? Stiles n'en avait aucune idée.

Il ne prit pas la peine de sonner. La clé de Derek était sous paillasson pour quiconque voulait s'en servir. Il ouvrit la porte, entra et trouva Derek dans la cuisine, une seconde tasse de café déjà prête. Stiles ne toucha pas au café, mais il s'assit sur la chaise que Derek avait gracieusement reculée pour lui.

« Je suis venu m'excuser » commença-t-il, apercevant le look 'tout-frais-sorti-de-la-douche' de Derek, des gouttes d'eau étant dans ses cheveux.

Bien sûr, ça ne rendait pas la tâche plus facile pour Stiles.

« Je maintiens ce que j'ai dit, que tu devrais laisser entrer des personnes dans ta vie et tu en profites. Mais je suis pas là pour te faire du chantage pour te forcer à le faire. Je ne vais certainement pas contredire tes choix alors que beaucoup de tes choix te sont déjà enlevés. C'était pas cool pour moi de dire ça. Je suis désolé à propos de ça. J'étais énervé mais ce n'était pas une excuse »

Derek posa son journal (qui est-ce qui lisait encore le journal ?) et fixa Stiles, confus.

« Tu m'as entrainé là dedans et on peut le briser là maintenant. J'veux juste… je veux juste que tu me promettes que quand il y aura quelqu'un avec qui tu voudras faire ça, tu lui donneras une chance »

Et c'était là que Stiles pensait arrêter son speech. Après cela, il ne pouvait qu'espérer s'en sortir rapidement et sans grands dommages.

Derek n'arrêtait pas de le fixer, l'expression figée dans une perpétuelle confusion. Stiles sentit ses mains trembler donc il les cacha sous la table.

« Ou pas » croassa-t-il dans ce silence assourdissant « Evidemment, tu n'as pas à… je pensais juste que…3

Le raclement de la chaise de Derek interrompit le babillement de Stiles et il observa, prit au dépourvu, Derek tirer la chaise à côté de celle de Stiles et s'y asseoir. Ils étaient tellement proches que Stiles sentait le souffle de Derek sur sa joue, ce qui était génial, vraiment, ce n'était pas comme si Stiles était déjà assez nerveux.

« Tu aurais accepté… ça ? » demanda Derek, comme si les mots étaient extirpés de son corps avec un couteau sous la gorge.

Stiles entendit plutôt la question 'Tu m'aurais accepté moi ?' et voulut frapper Derek dans le nez pour être aussi… Derek.

« Ouais » informa-t-il « Il y a deux jours quand je l'ai découvert ? J'aurais accepté. Il y a deux ans si tu avais demandé ? J'aurais accepté. J'accepte totalement tout ça, j'accepte même le fait que tu veux pas que j'accepte donc nous y voilà »

« Pourquoi » demanda Derek et l'envie de le frapper était tellement forte qu'il frappa Derek dans le bras (qui n'était fait que de muscles et de force de loup garou) Au final, Stiles ne fit que rebondir et finit pour se faire mal aux articulations.

« Putain. Pourquoi est-ce que tu agis tout le temps comme un crétin »

Derek prit la main douloureuse de Stiles et examina méthodiquement ses doigts « Tu n'as pas répondu à la question » dit-il en frottant l'annulaire de Stiles.

« Parce que c'est une question stupide Derek. Je sais que tu n'as pas une grande estime de toi-même mais pour quelque raison que ce soit, j'ai découvert que j'étais inexplicablement amoureux de toi. C'est un des grand mystère de la vie »

Derek sourit (est-ce qu'il aura l'audace de dire timidement ?) en direction des articulations de Stiles puis leva les yeux. Ouvert comme il l'était rarement, le cœur de Stiles rata un battement, ce que Derek remarquera probablement. Satané lui.

« C'est une très mauvaise idée » dit Derek, semblant résigné, mais pas malheureux.

Stiles cligna rapidement des yeux, soudainement en train de planer et étourdi de soulagement. Est-ce que Derek venait de dire ce que Stiles pensait qu'il avait dit ? C'était la vraie vie ? A en juger par l'élancement dans ses doigts, c'était bien la vrai vie. Il offrit à Derek un rapide sourire et vit un petit sourire se dessiner sur les lèvres de Derek.

« C'est toi et moi, bien sûr que c'est une mauvaise idée » dit-il à Derek « C'est une idée terrible. Mais en même temps, c'est quand même génial. J'veux dire, Scott pensait qu'on avait d'autres facettes. Et d'habitude il est complètement désemparé face à ça. Et mon père croit qu'on ferait un beau couple, ce qui est en tout point terrifiant. Et il t'aime bien, vraiment tu savais ça ? Même si vous vous êtes rencontrés dans des circonstances très soupçonneuses, pour une raison quelconque, il croit en toi. Et ça… j'essaye toujours de comprendre pourquoi. Je crois qu'il espère que je te ramène à la maison pour diner ou un truc comme ça parce qu'il croyait qu'on sortait ensemble depuis des lustres et je… »

« Stiles » dit Derek et ce ton allait être un problème pour Stiles. Il ferait sans aucun doute un nombre pas possible de choses stupides pour entendre Derek dire encore son nom comme ça.

« Ouais »

« Tais-toi un peu »

Stiles le fit. Et Derek l'embrassa.


(1) Encore et toujours des gros mots mais j'espère que vous me pardonnerez, c'est la traduction.

(2) Ok je l'avoue… c'est vraiment beaucoup de mots pour dire une petite chose. Cette phrase m'a très très énervé.

(3) Hum… pas besoin de vous faire un dessin je crois que vous avez compris.

(4) La narcolepsie ou maladie de Gélineau se carctérise par un temps de sommeil excessif. L'individu ressent une extrême fatigue et peut s'endormir involontairement à tout moment. (Wikipédia)

(5) Oui anallergique existe vraiment.

(6) Eh oh pas d'idées tordues chers lecteurs !

(7) Hé hé… j'aime pas cette phrase.

(8) Au début je n'ai pas vu le rapport… et maintenant je ne le vois qu'à moitié… Rahhh ça m'énerve.

(9) Ce sont des petites amygdales (différentes de celles de la gorge) présentes dan le cerveau et qui sont impliquées dans beaucoup de choses compliquées, en particulier dans les réponses comportementales associées à la peur et l'anxiété. Elles fonctionneraient comme un 'système d'alerte' (Allez voir Wikipédia)

(10) Grande chaine américaine de magasins de meubles.

(11) Oui culpabilité du survivant ça existe

(12) Nœud légendaire qui liait le timon du char du roi Gordias. Il était dit que quiconque parviendrait à le dénouer deviendrait, selon une prophétie, le maître de l'Asie. Alexendre le trancha d'un coup d'épée. (Larousse) Sinon un nœud gordien désigne un problème inextricable ou qui parraissait insurmontable. (Larousse)

C'est fou comment on apprend des choses en lisant une fiction… ou en la traduisant…

Je vous explique pourquoi je publie si vite.

En fait lendemain de la publication de l'avant dernier chapitre de ISJF et bien j'avais déjà terminé de traduire l'épilogue (qui était assez court). Mais je me suis dit 'Lucette, fais les languir quelques jours comme ça tu pourras commencer tranquillou à traduire le 1er chapitre de Like a melody'. Donc c'est ce que j'ai fait. Sans prises de têtes et parce que je voulais pas vous faire attendre 30 ans. (Entre nous je croyais ne plus voir la fin de ce chapitre tellement il était long).

Mais depuis mercredi les choses ont changé : en effet Lucette maladroite comme elle est, a débauché à 19h tranquille… et ses yeux n'ont pas vu l'obstacle qui était devant elle (il faisait NUIT !) et bim… entorse de la cheville et arrêt de travail jusqu'au 21 décembre. Du coup depuis mercredi je traduis sans relache (comprenez 4 à 5h par jour) puisque je ne travaille plus. Du coup il se pourrait aussi que le prochain chapitre arrive plus vite… à voir.

Bref je vous laisse reviewer (ou non) et à la prochaine fois mes loulous.