Encore un devoir de raté. Si ça continuait comme ça, Irène n'aurait pas ses BUSE. Elle soupira en serrant ses livres un peu plus fort contre elle. Tête baissée, elle sortit de la classe. Quelques élèves qui avaient finit depuis quelques minutes, attendaient leur quelques amis dans le couloir en discutant. Parmi eux, il y avait Billie Meandea qui parlait avec une de ses nombreuses amis. Billie était parfaite : blonde aux yeux bleus rieurs sur un visage doux, elle était intelligente, gentille, loyale et … déprimante pour Irène. Elle en était jalouse de cette fille, et cela l'empêchait de devenir son amie. Elle lui jeta un regard en biais pendant qu'elle rassurait son amie quand aux résultats.

Irène continua et entra dans sa salle commune, la salle froide et glauque des Serpentards. Elle baissa instinctivement la tête et ses pas se firent plus silencieux. Pourvu que personne ne la voit et ne l'arrête … mais c'était sans compter sur un tapis mal lissé sur le sol. Elle se prit un pied dedans et ne put qu'échapper un cris avant que sa tête ne heurte la pierre froide du sol. Les larmes lui montèrent aux yeux (son crâne lui faisait un mal fou) et le rouge aux joues (elle entendit les rires autour d'elle). Quand elle ouvrit les yeux, elle ne vit d'abord que des chandelles danser devant ses yeux puis distingua le visage de Billie qui se retenait de rire et essayait d'afficher un regard inquiet. C'était tout elle ça, toujours être la gentille. Irène accepta la main qu'elle lui tendait et se hissa pour se relever.

« ça va ? »

Irène acquiesça, baissa la tête et s'enfuit vers son dortoir, les larmes coulant sur ses joues. Elle se cogna plusieurs fois aux murs dans l'escalier, qui semblait tourner autour d'elle. Elle ouvrit la porte de son dortoir, vit son lit et fit quelques pas en avant mais s'écroula sur le sol.

« Irène réveille-toi »

Elle ressentit des coups sur son crâne et papillonna des yeux pour se faire à la lumière. Elle distingua peu à peu une salle blanche, pleine de lit, et compris qu'elle était à l'infirmerie. Assis sur une chaise près d'elle, Robert « Bob » Thomas la regardait.

« Bob ? Il s'est passé quoi ? J'ai le crâne amoché bien !

- Ton langage aussi on dirait. Sourit-il tendrement. Tu as fait une commotion cérébrale, et tu t'es évanouit dans ta chambre, on t'a amené ici.

- Qui ça, on ?

- D'après ce que j'ai compris, c'est Julie qui t'a retrouvé mais elle a juste put te faire léviter jusqu'à ta salle commune. Après c'est Pacôme et Potter qui ont pris le relais je crois, en tout cas c'est eux qui sont venue me chercher.

- Pâcome et Potter ? »

Irène ouvrit de grands yeux. James Potter était dans sa classe, cinquième année de Serpentard. Beau brun aux allures de Lucky Luke, il la faisait craqué depuis … la première année, la première fois qu'elle l'avait vu. Malheureusement, elle avait vite compris qu'elle ne serait pas la seule soupirante et qu'il ne s'intéresserait jamais à elle. D'ailleurs elle ne lui avait parlé que très peu de fois.

« Et … comment s'est passé ton examen de métamorphose ? Continua Rob

- Bof, on verra mais je le sens mal. Mais ne parlons pas de ça.

- Ah mademoiselle Harper, vous êtes réveillée ! Dit l'infirmière en entrant. Veuillez avalez ce verre, d'un coup. Avez-vous encore mal à la tête ?

- Un petit peu. Je peux aller manger dans la Grande Salle.

- Hum … je pense que vous pouvez mais revenez passer la nuit ici. Je veux vous avoir en observation

- Oui madame. »

Quelques minutes plus tard, ils se dirigèrent vers la Grande Salle. Robert Thomas était le cousin de Irène, le fils de la sœur de sa mère. C'était son meilleur ami, d'abord parce qu'il la comprenait et n'essayait pas de la changer, et ensuite parce que c'était le seul en qui elle arrivait à avoir confiance. Malheureusement, il avait été envoyé à Poufsouffle, et de deux ans de plus qu'elle, elle savait qu'il ne serait plus là l'année suivante. De deux tête de plus, maigre, avec des lunettes à monture carré, il avait le physique d'un intello cool.

Dans la grande salle, ils allèrent s'installer à la table des Poufsouffle où l'on mangea tranquillement. Irène n'osait émettre aucun regard vers la table des Serpentards, de peur de rougir. A la fin du repas, elle allait sortir de la Grande Salle quand on l'appela. Elle se retourna. James Potter venait vers elle, un bras autour des épaules de Billie, et riait de bon cœur avec Hippolyte Pacôme.

« Tu vas mieux ? Demanda gentiment Billie.

- Oui, merci, » répondit-elle avec un sourire timide.

Elle n'adressa cependant aucun regard aux garçons, elle attendait qu'ils reprennent tous les trois leur chemin mais ils attendirent en la regardant. Elle comprit au bout d'un moment qu'ils attendaient peut-être des remerciement.

« Hum … c'est … c'est vous, qui m'avez conduit à l'infirmerie, non ?

- Oui, dit Pacôme.

- Et bien, merci. (elle tenta un sourire)

- De rien. Dit Potter. Prend soin de toi » continua-t-il en faisant quelques pas.

Irène ne put s'empêcher de rougir et de sourire bêtement. Elle imaginait James Potter au dessus d'elle essayant en vain de la réveiller, puis la portant jusqu'à l'infirmerie où il aurait déposer un baisé sur ses lèvres si l'infirmière n'était pas entrée.

« Fais attention, y'a une marche là ! »

Elle leva la tête vers un Potter au sourire moqueur qui lui montrait la marche qu'il venait de passer. Les trois Serpentards rirent en continuant leur chemin, alors que des larmes montaient aux yeux de Irène. Elle se précipita vers l'infirmerie et se coucha directement. L'infirmière lui donna un pyjama et des médicaments pour la nuit et sortit. Irène se mit à regarder le plafond avec la profonde envie de pleurer.

« Pourquoi est-ce que tu craques encore pour un imbécile pareil ? »

Elle tourna la tête vers la droite et remarqua pour la première fois une élève d'un peu près son âge couché dans le lit d'à côté. Elle était blonde avec un visage et un port de tête digne, à la limite de l'orgueil.

« T'es qui ? Demanda Irène effrayée par ce qu'elle venait de dire.

- Je m'appelle Tisiphone Hellen, dit la belle inconnue en se levant énergiquement de son lit et en tendant une main vers Irène. Et …

- Irène Harper, répondit-t-elle perdue. Pourquoi tu es là ?

- Une petite garce m'a lancé un sort par derrière parce que son mec m'avait draguée, dit-elle dans un mélange de rage et de suffisance. Et toi ?

- Je … j'avais une commotion cérébrale. »

Irène attendit quelques instants et fut reconnaissante envers Hellen de ne pas devoir se justifier. Elle pensait retourner à sa quête du sommeil, mais elle se demandait toujours si elle n'avait pas rêvé la première phrase.

« Qu'est-ce que tu m'as dit tout à l'heure ? Demanda-t-elle enfin.

- Je te demandais pourquoi tu craquais sur Potter alors qu'il se moque ouvertement de toi.

- Je … c'est … comment le sais-tu ?

- ça se voit comme le nez au milieu de la figure. »

Irène ne sut quoi faire d'autre que d'hausser les épaules et Hellen se recoucha sans un mot. Elle ferma dignement les yeux, allongée droite, les mains croisées sur le ventre. Il y avait quelque chose de bizarre chez cette fille, elle était trop belle, trop digne et Irène pensa à Billie. Même Billie ne lui arrivait pas à la cheville. Elle soupira et finit par s'endormir.

Le lendemain matin, l'infirmière réveilla doucement Irène. Elle lui donna une potion, une pilule et l'autorisa à sortir. Il était déjà 10h, et les deux premiers cours de la journée était finit. Irène sortit de l'infirmerie et fut étonnée de voir Tisiphone Hellen, appuyée contre le mur, droite, un sourire se dessinant sur son visage.

« Je t'attendais. Ça te dit d'aller manger un morceau avant de reprendre les cours ?

- euh … oui mais …

- Que l'on rate deux ou trois heures, ça reviendra au même, et je suis sûr que tu meurs de faim. »

Elle avait raison, elle avait faim et n'avait franchement pas envie de retourner en cours maintenant. Pourtant, elle savait que jamais elle ne réussirait son année si elle commençait à sécher. Son corps contredisant sa raison, elle suivit tranquillement Tisiphone de sa démarche gracieuse. Elles arrivèrent devant une tapisserie d'une coupe de fruit, dans un couloir sous le niveau du sol. Irène en avait souvent entendu parler mais n'y avait jamais été. Tisiphone gratta une poire qui échappa un rire et une ouverture apparut. Elles entrèrent dans une immense cuisine où quatre tables trônaient, aussi grandes que celles de la grande salle. Des elfes s'activaient ça et là à préparer, nettoyer, cuisiner. Tisiphone alla s'asseoir sur le banc le plus proche et Irène s'assit à côté d'elle.

« Je vais prendre un œuf de kille à la coque, deux tartines de confiture à la baie pinéaire et un grand verre de jus de potiron, dit Hellen comme on passerait commande dans un restaurant à un elfe qui venait d'apparaitre près d'elle. Et toi Irène ?

- euh … je … pareil. »

Irène fut extrêmement étonnée qu'elle l'appelle par son prénom, chose que peu de personne faisait à Poudlard. La commande fut très vite apportée et elles mangèrent tranquillement.

« Tu es dans quelle maison ?

- Gryffondor. Et toi Serpentard.

- Hum … tu as de la chance. Je voulais aller à Gryffondors mais le choixpeau m'a envoyé à Serpentard. Je me demande bien pourquoi.

- Tu es très intelligente et maligne.

- Pas à ma connaissance, » grommela Irène.

Peu de temps après, elles sortirent et se saluèrent pour aller en cours. Irène se précipita le cœur battant vers le fond des cachots où se tenait son double cours de potion. Elle avait déjà manqué une heure et tremblait de peur que le prof ne l'autorise pas à rester. Elle frappa à la porte et l'ouvrit. Le professeur Puck ne semblait pas l'avoir vu, car il continua à commenter un chaudron au fond de la classe. Irène se dirigea vers une table du fond, sortit son chaudron qu'elle grossit à l'aide d'un sortilège, et des ingrédients. Elle s'efforça de ne pas lever les yeux, alors qu'elle sentait des regards la brûler. Le professeur ne remarqua pas sa présence du cours ou ne la releva pas. Peut-être que ce n'était pas un inconvénient quelques fois de paraitre invisible aux yeux des autres.

Une heure et demie plus tard, elle ressortit en soupirant et se précipita vers la Grande Salle pour y rejoindre Robert. Cependant, elle ne put que remarquer que certains élèves qu'elle ne connaissait pas la regardait avec un sourire moqueur. Peut-être était-elle parano mais elle avait la quasi-certitude que toute l'école était au courant de sa chute. Elle entra dans la grande salle les yeux baissés et alla manger avec les Poufsouffles.

« On se rejoint à 21h, ici ? demanda Robert.

- Oui, à tout à l'heure. »

Irène venait de finir de manger et quittait Robert dans le hall. Etant dans ses années d'ASPIC, il ne restait jamais longtemps avec elle, préférant se concentrer sur ses révisions. Elle devrait faire pareil, mais à chaque fois qu'elle se retrouvait devant ses livres, une profonde envie de pleurer ou de dormir la prenait. Irène était en profonde pensée sur sa fainéantise mais fut couper par Potter, Pacôme et Meandea qui passait. Elle baissa les yeux et monta les escaliers du hall pour aller à la bibliothèque. Elle regarda du coin de l'œil les trois autres rirent en descendant les marches qui menait dehors. Soudain, elle vit comme un ralenti dans un film, Billie bascula en avant entrainant à sa suite Potter et Pacôme et ils roulèrent sur la pelouse trois marches plus bas. Tous les élèves présents se figèrent. Près quelques secondes, certains se mirent à rire, d'autre à chuchoter. Irène ouvrit de grands yeux.

« Attention à la marche Potter », s'exclama une voix.

Tisiphone passa à côté de Irène, le nez en l'air, un sourire fière aux lèvres. Elle lui adressa un clin d'œil discret avant de disparaître au coin d'un couloir. Irène regarda autour d'elle si personne ne l'avait vu et ne put retenir un sourire en voyant Billie rouge de honte, qui cherchait à comprendre ce qui s'était passé, Potter sauter à cloche pied avec une expression drôlement douloureuse au visage, et Pacôme se tenir le nez d'où s'échapper abondamment un liquide rouge.

Le samedi matin suivant, Irène décida d'aller respirer l'air frais de l'automne. Elle sortit, écharpe sur le nez, main dans les poches de sa robe. Elle aimait bien l'automne, parce qu'il y avait du vent et qu'elle le sentait dans ses cheveux, parce que la forêt interdite prenait une teinte brune, orange qui la rendait plus effrayante, parce que le bruit de la fine pluie qui tombait sur les feuilles l'empêchait d'entendre quiconque autour d'elle … Irène se dirigea vers le pont des arches et vit Tisiphone, dangereusement assise sur la rambarde regarder vers Pré-au-Lard.

« Bonjour, » dit-elle.

Elle ne bougea pas, le visage droit, les yeux impassibles, les lèvres formant une ligne et ses cheveux blonds tirés en arrière et attachés d'un petit ruban bleu nuit. Irène frissonna. Comment pouvait-elle savoir qu'elle arrivait, elle qui avait pris l'habitude de marcher le plus silencieusement possible jusqu'à être fantôme ?

« Bonjour, chuchota Irène

- Belle journée, n'est-ce pas ?

- Hum … oui, si on aime la pluie, le vent et le froid.

- J'aime tout cela, » affirma Tisiphone.

Irène aurait put dire qu'elle aussi, qu'elle adorait cet atmosphère de légèreté, mais c'est la chute des trois plus beaux abrutis de Serpentard qui lui revint d'abord à l'esprit. Après avoir réfléchis pendant la nuit, elle en était sûr maintenant, Tisiphone avait lancé un sort pour qu'ils tombent de la sorte.

« hum … je … voulais te remercier pour hier … avec Potter, Pacôme et Meandea. Tu n'étais pas obligée.

- Oui mais ça m'a fait plaisir, dit Tisiphone avec un sourire fière mais digne avant de prendre un air enragé. Je déteste la moquerie gratuite. »

Irène frissonna encore une fois. Mieux valait ne pas chercher à s'en prendre à cette fille. Après quelques secondes de silence, Tisiphone tourna un visage pure vers Irène et lui adressa un sourire.

« ça te dit de voler en balai ?

- Hum … j'aimerai beaucoup mais j'ai toujours été très mauvaise pour contrôler mon balai.

- Je serais à côté. Aller viens. »

Tisiphone sauta gracieusement de la rambarde et se dirigea vers l'extrémité du pont. Irène la rattrapa à petit pas pressés et marcha près d'elle, la tête baissée. Elles traversèrent ensuite la pelouse, se gelant les pieds dans la rosée et arrivèrent près du terrain de Quidditch. Pour emprunter un balai de l'école, il suffisait de marquer son prénom sur un registre et la porte s'ouvrait. Elles prirent deux balais et entrèrent sur le terrain. Il était trop tôt et il faisait trop froid pour que d'autre élèves soient en train de voler. Tisiphone enfourcha son balai et tapa du pied pour décoller. Elle prit directement de l'altitude, les yeux mi-clos pour apprécier le vent. Irène enfourcha à son tours son balai et tapa du pied. Ses mains, tremblante de peur, s'agrippèrent avec force sur son balai si bien que ses faibles muscles des bras lui firent bientôt mal. Elle préfèra faire plusieurs tours de terrain avant de s'aventurer à plusieurs mètres du sol. Petit à petit, elle prit de l'altitude et rejoignit Tisiphone qui s'était arrêté au milieu du terrain plus haut que les tribunes.

« Regarde comme c'est beau, » dit-elle avec un sourire.

Irène déglutit difficilement et parvint à enfin quitter des yeux le manche de son balai pour regarder le paysage. En effet, c'était magnifique et son cœur se relâcha aussitôt. La forêt pleine des couleurs de l'automne vibrait au rythme du vent, devant un château immobile et un lac qui ressemblait à une plaque de verre noire. Irène soupira, et resta là plusieurs minutes, malgré le vent froid qu'elle sentait passer à travers les mailles de sa robe. Elle fut couper dans sa contemplation par des éclats de voix qui se rapprochaient. Elle baissa les yeux et vit un groupe d'élève en rouge et jaune venir vers le terrain.

« Oh non, pas eux ! Chuchota Tisiphone. Suis moi. »

Elle agrippa son balai, se pencha un peu dessus et se dirigea au dessus des tribunes. Irène la suivit et parvint à la rattraper au moment où elle sortait du terrain.

« hum … attend … on a pas le droit … dit Irène avec une grimace mal assurée.

- Personne n'en saura rien et il y a des endroit bien plus beau à admirer de haut » , argumenta Tisiphone sans gravité.

Son air sûre d'elle convainquit Irène qui le cœur battant, la suivie au dessus de la forêt interdite. Les questions se bousculaient dans sa tête. Pourquoi l'avait-elle suivi ? Pourquoi avait-elle enfreins le règlement ? Est-ce qu'elle se ferait prendre ? Comment Tisiphone pouvait-elle avoir l'air si assurée ? Pouvait-on les voir du château ? … pourtant, elle continuait de la suivre, sans se résoudre à écouter sa raison.

« Tu ne fais pas partie de l'équipe de Gryffondor ?

- Non, je préfère rester seule et ne pas faire parti de groupe sociaux.

- Bienvenue au club, » murmura Irène pour elle-même.

Mais Tisiphone sembla l'avoir entendu et se tourna vers elle avec un sourire rassurant. Elles volèrent encore plusieurs minutes, quand soudain Tisiphone se stoppa net. Elle fit un signe discret à Irène de se taire et de regarder vers le bas. Elles étaient au dessus d'une large clairière de la forêt interdite. Le spectacle qui s'offrait à elles coupa le souffle d'Irène. Allongé près d'un arbre, une licorne était allongée et semblait souffrir, elle respirait très mal. Un centaure était penché sur elle. Un coup de vent ébouriffa leurs crinières et la licorne leva faiblement la tête vers Irène et Tisiphone. Le centaure leva à son tours les yeux vers elles, et l'on put voir une ouverture béante dans le flanc de la licorne. Un liquide assez épais et d'une couleur argentée, s'en écoulait doucement.

« Mais qu'est-ce qu'il lui a fait ? Demanda Irène horrifiée.

- Il la soigne, la rassura Tisiphone. Regarde le pot près de lui »

En effet, le centaure se repencha sur la licorne et lui appliqua une épaisse couche d'une pâte verdâtre sur la plaie. Irène s'attendrit devant la scène et relâcha sa concentration sur son balai ... comme toujours touché par la poisse, c'est ce moment que choisit Eole pour souffler une bourrasque forte et rapide au dessus de la forêt. Le balai d'Irène vrilla et partit vers le lac. Elle jeta un oeil paniquée à Tisiphone qui n'avait pas bougé d'un poil. Elle se cramponna fermement au manche mais son balai était incontrôlable. Elle fut bientôt au dessus du lac et sa trajectoire l'en rapprochait dangereusement. Heureusement, le vieux garde chasse était en train de pêcher et d'un geste de baguette, fit venir Irène et son balai jusqu'à lui. Elle descendit de son bolide quand elle ne fut qu'à quelques centimètres du sol, les jambes tremblantes.

"Mademoiselle, que faites-vous sur un balai en dehors du terrain de Quidditch ? demanda de sa voix bourru le demi-géant.

- Je ... hum ...

- Vous ne faites pas partie d'une équipe de quidditch. C'est très dangereux de voler seule par ce temps. Allez, remettez-vous et rentrez au chaud."

Irène acquiesça et quitta la compagnie d'Hagrid. Elle savait qu'il n'était pas méchant, qu'il était même trop gentil avec les élèves mais il lui donnait toujours froid dans le dos.

Elle se dirigea, tenant maladroitement son balai, vers le placard ou elle devait le remettre. Elle jeta discrètement un coup d'oeil vers le dessus de la forêt mais Tisiphone avait disparu. Elle haussa les épaules. Elle comprenait parfaitement que la jeune fille n'ait pas voulu de punition et se soit enfoui. Après tout, elle aurait fait pareil et elles n'étaient pas vraiment amie. Après avoir rangé son balai et traverser la parc, elle se heurta à quelqu'un. Elle balbutia des excuses en levant les yeux.

"Pas de chance, Miss Harper, je vous ai vu survoler la forêt et le lac, ce qui est interdit. Vous écoperez de deux heures de retenue demain après-midi." grinça la concierge, Madame Altman.

Irène baissa les yeux, acquiesça et rentra dans le château. Tout en marchant la tête dans les épaules pour se faire toute petite, dans sa tête, elle maudissait : pourquoi fallait-il que cette concierge ne veuille pas être en congé un dimanche ? Et pourquoi elle-même était si timide et n'osait s'imposer ? Elle pensa à Tisiphone qui elle aurait garder son air noble comme elle le gardait en toute circonstance. Irène la chercha brièvement des yeux mais ne la trouva pas. Elle décida de redescendre dans son dortoir pour travailler dans la salle commune.