Voici le tout début de ma nouvelle fic. Ceci n'est que le prologue. Le premier chapitre ainsi que les suivants, paraitront très vite.


Yuya essuya rageusement les larmes qui jaillissaient de ses grands yeux verts et secoua ses longs cheveux blonds, comme pour se délivrer des pénibles pensées qui l'obsédaient. Comment Oda avait-il pu lui faire une chose pareille ? Et elle qui croyait bien le connaitre. Dire qu'elle avait eu l'intention d'offrir sa précieuse virginité à cet homme avant de partir pour un an aux États-Unis. Elle lui avait accordé toute sa confiance et lui avait profité de sa naïveté. Il avait dû bien rigoler en la voyant débarquer chez lui telle une fleur fraichement cueillie. Quelle idiote ! Ça lui apprendrait à tomber amoureuse aussi facilement. Et cette femme à ses côtés l'avait regardé avec un tel mépris dans les yeux qu'elle s'était sentie affreusement ridicule, comme une moins que rien. Comment avait-elle pu être aveugle à ce point ? Tout ce temps, il n'avait fait que la tromper et se moquer d'elle.

A tout juste vingt ans, Yuya n'était encore qu'une toute jeune femme qui n'avait presque rien connu de l'amour. Elle n'avait aucune idée à quel point les hommes pouvaient être perfides et cruels. Mais elle venait de l'apprendre à ses dépends.

Plus remontée que jamais, elle appuya avec rage sur l'accélérateur. Elle savait pourtant que cette route de montagne était dangereuse et que la falaise donnait à pic sur l'océan. Mais elle se moquait bien du danger. Elle ne songeait qu'à la terrible douleur qui lui déchirait le cœur…

Au sortir d'un tournant, elle tomba brusquement sur une nappe de brouillard et s'aperçut avec horreur qu'elle fonçait droit sur une moto. Elle donna un coup de volant pour tenter de l'éviter, mais trop tard : il y eut un fracas de tôles froissées lorsqu'elle rencontra ensuite la barrière de sécurité et sa tête heurta le volant avec un bruit sourd. La voiture s'immobilisa avant de s'enflammer brusquement. Elle voulut se redresser pour regarder autour d'elle, mais un voile noir passa devant ses yeux. Comme dans un rêve, elle entendit une portière claquer et une voix masculine hurla des injures qui devaient lui être adressées.

- Espèce d'imbécile ! Entendit-elle alors qu'elle luttait pour garder les yeux ouverts.

La voix n'avait rien d'amicale. Bien au contraire, elle était chargée de mépris et de colère. Elle sentit une main vigoureuse la prendre par la nuque et lui soulever la tête. Vaillamment, elle tenta de soutenir le regard des yeux rouges sang les plus froids qu'elle eût jamais rencontrés. Les longs cheveux noirs de l'inconnu lui chatouillèrent le visage quand il la saisit dans ses bras, et avant qu'elle ne sombre dans l'inconscience elle murmura doucement :

- Oda… Nobunaga.