Bonjour ! Je tiens à préciser que les personnages de la série ne m'appartiennent pas.
Bonne lecture !
La haute silhouette du monstre planait largement au-dessus du château permettant à la mince silhouette le chevauchant d'observer le royaume qui s'étendait sous ses yeux. Un royaume maudit, sans magie. Camelot. La silhouette encapuchonnée se rassit, repensant à sa première visite.
A l'époque, elle était venue à cheval, cela la faisait sourire, elle qui pouvait aisément y parvenir en quelques heures avait passé de longues journées à chevaucher. C'est vêtue d'une armure semblable à celle d'un chevalier que l'ombre avait pénétré dans le château pour défier le prince héritier. Le but n'était pas de le tuer, bien au contraire, mais de l'éprouver et de vérifier s'il serait bien le futur Haut-Roi. Malheureusement, la rencontre avec celui-ci fut gâchée par la présence de son père, le roi, Uther Pendragon. Selon la rumeur celui-ci était toujours en vie ayant miraculeusement survécu à bon nombre d'ennemis. Le miracle avait un nom : Emrys, plus communément appelé Merlin. Le jeune serviteur avait réussi à gagner la confiance de l'ombre. Même lui avait été surpris puis inquiet à l'idée que ses intentions soient les mêmes que celles de Morgause : se débarrasser du roi. Le jeune homme avait été surpris lorsqu'elle les lui avait révélées mais il l'avait été d'avantage lorsque, le jour de son duel avec Arthur, elle avait soumis ses conditions au roi qui s'était empressé d'accepter que le combat s'arrête sans mort. La surprise fut de mise pendant tout le duel tandis que l'ombre qu'elle était évitait les coups du prince avec une agilité déconcertante et ne fut acculée qu'au bout d'un quart d'heure. La pointe de l'épée sous la gorge, elle avait alors retiré son heaume devant un public ébahi de découvrir une femme. « Vous êtes bien le futur Haut-Roi. » Tels furent ses mots lorsqu'elle s'inclina légèrement, un sourire au coin des lèvres, devant un Arthur déconcerté puis devant le public.
La jeune femme se demandait à présent si le prince avait changé. Elle n'avait pas eu l'occasion de lui parler plus longuement même si derrière son air arrogant, il semblait être quelqu'un de bien. La raison était toujours la même, le roi. Elle soupira ce qui attira l'attention de sa compagne ailée. Celle-ci tourna sa tête aux écailles d'un gris légèrement bleuté, ses prunelles la fixant intensément, consciente du malaise de sa partenaire. « Ne t'inquiètes pas, Aya. Je ne vais pas le tuer. » Les iris presque incandescents de la dragonne la fixèrent à nouveau avant que celle-ci ne réponde. « Méfie-toi Mélisande, je n'ai pas confiance en cet homme. Rappelle-toi qu'il nous a décimés, le roi fou est dangereux. » Sur ces mots, elle se détourna et se focalisa sur le paysage alentour afin de chercher un endroit pour atterrir. Après avoir repéré une clairière assez éloignée de la ville, la dragonne atterrit un peu brutalement. Sa compagne descendit non sans avoir de nouveau jeté un sourire moqueur à Aya. « J'aurais préféré venir avec toi » La jeune femme la rassura lui expliquant que si elle était en danger la dragonne serait là avant que quiconque ait pu la blesser.
Lorsqu'elle put apercevoir les murailles de la citadelle, la jeune femme replaça d'avantage sa cape. Elle espérait passer plus inaperçue ainsi vêtue. Beaucoup lui aurait jetée un regard choqué s'ils avaient pu voir son visage aux traits féminins. Une femme ne devait pas être habillée de la sorte, seuls les hommes en avaient le droit. Mais Mélisande se fichait des convenances. Elle se mêlait à la foule, s'extasiant telle une enfant devant l'agitation de Camelot. Les gens faisaient à peine attention à elle, c'était agréable, elle pouvait sembler ordinaire à première vue. Aya grogna au fond de son esprit, la réprimandant au travers de leur lien invisible, comme à chaque qu'elle enviait seulement la tranquillité de la population.
Elle arriva devant le château, aussi imposant que dans son souvenir. Beau mais écrasant sous son poids les modestes habitations des divers artisans. La jeune femme voulait revoir Merlin, et surtout lui présenter Aya. Malheureusement pour elle, l'orientation n'avait jamais été son point fort.
« Excusez-moi, messire, fit-elle à un chevalier posté devant le château, pourriez-vous m'indiquer la demeure du médecin de la cour ? » Elle le regardait par-dessous son capuchon, priant pour qu'il ne remarque pas sa voix trop aigüe pour un homme.
« Bien sûr, si vous voulez me suivre. »
Elle suivit le chevalier, étonnée qu'il la guide lui-même. Il ouvrit enfin une porte, après l'acquiescement d'une voix derrière celle-ci.
« Messire Léon, qu'est-ce qui vous amène ? commença Gaius.
Vous avez de la visite. Je vais donc vous laisser. »
Sur ces mots, il inclina la tête et sortit. Une fois seuls, le médecin regardait la jeune femme d'un air méfiant. Elle sourit en se découvrant.
« Je ne sais pas si vous vous souvenez de moi, nous nous sommes déjà croisés. Je suis Mélisande.
- Vous êtes celle qui avait défié le prince, son ton était affirmatif, signe qu'il se souvenait d'elle, que faites-vous de nouveau ici ?
- Eh bien… je dois avouer que je ne vous ai pas tout dit … et je cherche Merlin.
- Il n'est pas encore rentré. Et que voulez-vous dire ?
- Je peux avoir confiance en vous ? »
Elle n'attendait pas réellement de réponse, elle savait que le vieil homme était digne de confiance. Elle se concentra, inspira et libéra son énergie. Une flamme s'alluma lorsqu'elle rouvrit les yeux, flottant en l'air en face de ses iris de la même couleur incandescente. Le vieil homme la regardait à la fois avec méfiance et incompréhension.
« Je ne lui veut aucun mal, le rassura-t-elle.
- Pourquoi avez-vous fait cela ? Je pourrais vous dénoncer et vous seriez exécutée.
- Si Merlin est chez vous, c'est que vous êtes digne de confiance, affirma-t-elle. Savez-vous où il se trouve ?
- Il doit être au terrain d'entraînement. Mais faites attention, il est avec… »
Elle n'entendit pas la fin de sa phrase, déjà sortie. Aya riait dans sa tête, se moquant de sa précipitation, mais elle était trop pressée de revoir le serviteur pour y prêter attention. Mélisande courrait presque jusqu'au terrain, sa cape cachant son identité, elle sentait la présence du sorcier. La jeune femme l'aperçut enfin et la scène sous ses yeux lui fit perdre toute prudence. Ces idiots de chevaliers se servaient de lui comme d'une cible ou d'un mannequin d'entraînement.
« Messires, les interpela-t-elle, je ne savais pas que les chevaliers de Camelot en étaient réduits à ne pouvoir affronter que de simples civils. » Elle avait été complétement idiote, il la fixait tous, indignés qu'elle eût osé les provoquer. Pour la discrétion, on repassera. L'un d'eux s'approchait d'elle, il était jeune et blond. De loin, Merlin, qui avait dû lui aussi la reconnaître, lui faisait signe de déguerpir au plus vite. C'était mal connaître l'ombre. Le blond, à présent face à elle, lui adressa enfin la parole.
« Tu te portes volontaire à sa place ? » Elle avait envie de lui faire ravaler son sourire arrogant, et il croyait toujours être face à un homme. La magicienne allait bien s'amuser.
« Avec plaisir, sourit-elle moqueuse, mais seulement si vous osez m'affronter de plus près. »
Il acquiesça, son sourire plus crispé, tentant de la percer à jour. Il lui tendit une épée qu'elle refusa d'un signe de tête et sortit son arme, une barre de métal, presque aussi grande qu'elle. Ils se faisaient face, tous deux tels deux félins prêts à bondir. Il attaqua le premier, directement. Il la sous-estimait. Elle para sa lame et tournoya pour esquiver. Il se remit sur ses pieds, déstabilisé avant de s'élancer à nouveau espérant la surprendre par la force brute. Mélisande bloqua de nouveau, cette fois-ci les deux mains sur la barre et contre attaqua. Il prit un coup en plein flanc avant qu'elle ne recule. La réaction de la guerrière fut un peu trop brutale puisque sa capuche glissa, dévoilant son visage. Elle l'enleva totalement tandis qu'il l'assaillait de nouveau, sa surprise lui laissa une demi-seconde de plus. Elle para son épée avant de la faire basculer et de le désarmer d'un coup bien placé. L'épée tomba à ses pieds et la sorcière la fit glisser loin d'eux avant qu'il ne s'en empare. Sans réfléchir, elle se jeta sur lui avant qu'il ne puisse bouger, le coinçant contre le sol. Résultat : elle était assise sur lui tout en le maintenant en respect avec son arme. Autant dire que les chevaliers les regardaient d'un drôle d'air. Elle se releva rapidement et lui tendis la main pour l'aider à se relever, signe de son fair-play. « Oui Aya, je suis fair-play, même si je me suis servie de mon physique pour le déconcerter. » Elle ria. Elle reporta son attention sur celui qu'elle reconnaissait à présent comme étant le prince Arthur.
« Vous n'êtes pas aussi mauvais que vous en avez l'air, fit-elle.
- Savez-vous à qui vous vous adressez ?
- Il me semble que vous êtes le prince héritier, Arthur, répondit-elle en ignorant la menace sous-jacente, même si je n'en étais pas sure.
- Et vous avez osé me provoquer ?
- Au début, je ne vous avez pas reconnu et puis je n'allais tout de même pas me défiler, s'exclama-t-elle indignée. Et de toute manière, vous n'avez pas à traiter les gens de cette manière.
- Je suis le prince, et il est mon serviteur, rétorqua-t-il comme si cela expliquait tout.
- Vous êtes un imbécile arrogant ! Vous n'êtes pas au-dessus des autres sous prétexte que vous êtes bien né. Le sang ne fait pas tout, la preuve : il ne m'a pas empêchée de vous battre. »
Sur ces mots, elle partit tout en expliquant aux pensées de Merlin qu'il fallait qu'elle lui parle et qu'elle était ravie de le revoir. Elle laissait un Arthur décontenancé au beau milieu de son propre terrain d'entraînement.
Ceci étant mon premier chapitre, n'hésitez pas à me dire ce que vous avez aimé et à me donner votre avis général quel qu'il soit.
