Avant toute chose, je comptais publier cette histoire plus tard mais finalement j'ai eu envie de la partager maintenant. J'espère que ça vous plaira, le début n'est pas très instructif étant donné qu'il reprend essentiellement le début des Reliques de la mort, mais il faut bien. Maintenant, rendons à Rowling ce qui lui appartient ! Et oui, c'est son monde, il lui appartient et c'est un monde fabuleux. Cette histoire n'est qu'une reprise pâle de sa merveilleuse oeuvre.

Sur ce, bonne lecture à tous :)

Chapitre 1 : Le retour du survivant

Ginny Weasley était dans sa chambre, écrivant une énième lettre qu'elle roula en boule comme celles qui l'avaient précédée. Elle prit un nouveau morceau de parchemin et recommença à écrire :

Cher Harry,

J'espère que tu vas bien. Ici, c'est un peu agité à cause du mariage de Bill et Fleur, Maman veut tellement que tout soit parfait. J'espère te revoir bientôt.

A bientôt. Ginny.

Agacée, Ginny roula encore en boule le papier. Comme si elle allait lui envoyer une lettre avec trois malheureuses petites lignes. Que pouvait-elle dire d'autre ?

Cher Harry

Mes vacances sont ennuyantes à mourir, j'aimerai que tu sois là pour pouvoir te serrer dans mes bras et te retrouver comme durant ces dernières semaines à Poudlard. Ah oui, impossible vu que tu m'as jetée. Tu dois évidemment aller sauver le monde n'est-ce pas ? Il est normal que je passe après le monde entier. Sur ce, je t'embrasse et je compte tout faire pour te récupérer.

Amoureusement votre, Ginny.

Evidemment, elle n'allait certainement pas lui envoyer ça. Et encore moins la lettre d'avant. Peut-être le grand Harry Potter ne la trouvait pas digne de lui ? Ginny tenta de chasser cette pensée de son esprit. Combien de fois ne lui avait-il pas prouvé qu'il l'aimait ? Il lui avait pourtant bien dit que c'était seulement à cause de Lord Voldemort qu'ils devaient cesser de se voir. Lord Voldemort, le plus grand mage noir de tous les temps. Sans lui, Harry n'aurait pas à se soucier du sort du monde sorcier, sans lui Ginny aurait peut-être eu une histoire d'amour normale sans que son petit ami ne s'inquiète chaque jour du fait qu'elle puisse mourir à tout instant.

Elle cessa toute réflexion lorsqu'elle entendit son frère Ronald Weasley et son amie Hermione Granger passer devant sa chambre. Hermione n'était là que depuis deux jours et elle partageait sa chambre.

Ron était loin d'être discret lorsqu'il parlait, Ginny entendait donc à travers la porte, ce que les deux amis se disaient.

« Hermione, je trouve que cette idée de leurre est brillante ! s'exclama Ron. Je trouve même ça étrange que ce soit Dingus qui y est pensé. »

Mondingus Fletcher ? Sa curiosité d'autant plus ravivée, Ginny se leva doucement de son lit et s'approcha de la porte pour mieux entendre.

«_ Je n'ai pas dit le contraire, Ron, soupira Hermione, seulement crois-tu que Harry va accepter que six personnes prennent son apparence ?

_ Il n'a pas le choix, l'Ordre n'a aucun autre plan ! D'ailleurs c'est cool qu'ils nous fassent confiance et qu'on puisse participer nous aussi !

_ Ce n'est pas cool Ronald ! s'indigna Hermione. On ne peut faire confiance qu'à très peu de monde, il est évident qu'ils nous choisissent pour cette mission, nous sommes majeurs et sommes ses meilleurs amis ! »

Ayant apprit tout ce qu'elle voulait savoir, Ginny retourna s'asseoir sur son lit, l'estomac noué. Les meilleurs amis d'Harry avaient, eux, le droit d'aller le chercher chez les Dursley mais, elle, sa petite amie n'en avait pas le droit. Ou plutôt son ancienne petite amie. A cette pensée, elle sentit ses yeux picoter mais elle se ressaisit bien vite. Ginny pleurait rarement, peut-être parce que le fait d'avoir eu six frères l'avait endurcie.

Cependant, penser à Harry lui torturait l'esprit. Elle était sous son charme depuis des années, elle l'avait aimé pendant tellement de temps, sans rien en retour. Et puis quand, à son grand bonheur, il avait daigné lui accorder un nouveau regard, un regard autre que celui qui la considérait comme la petite sœur de son meilleur ami, elle n'avait réussi à le garder que durant quelques semaines.

Elle dut interrompre le cours de ses pensées lorsqu'Hermione rentra dans sa chambre.

« Je ne te dérange pas Ginny ? » demanda Hermione.

Ginny nia d'un coup de tête. Hermione s'assit à côté d'elle, elle hésita et lui dit :

« Alors Ginny… tu as des nouvelles de…de Harry ? »

Ginny s'y attendait. La nuit dernière, elles avaient un peu discuté à propos d'Harry. Hermione avait, d'ailleurs, bonnement refusé de lui dire ce que le trio préparait et pourquoi ils ne retourneraient pas à Poudlard. Vexée mais compréhensive, Ginny n'avait pas cherché à en savoir davantage.

« Non, marmonna-t-elle. Aucune nouvelle.

_ Ce n'est pas si grave, Ron et moi n'avons eu aucunes nouvelles, la rassura Hermione, je suppose que c'est à cause des hiboux, tu sais, ils sont contrôlés. Harry ne t'écrit peut-être pas parce qu'il ne veut pas que les Mangemorts t'associent à lui s'ils interceptent une de ses lettres.

_ Ou peut-être qu'il n'a rien à me dire », déclara Ginny d'un ton maussade.

Hermione ne chercha pas à contredire la jeune fille aux cheveux roux. Elles discutèrent un peu d'autres choses lorsque Molly Weasley les appela pour qu'elles l'aident à préparer le dîner. Elles descendirent dans la cuisine. Il y avait encore une réunion avec quelques personnes de l'Ordre ce soir-là, ils seraient donc une bonne vingtaine. Mrs Weasley avaient déjà dressé une longue table dans le jardin.

Vers vingt heures, ils étaient tous à table. L'ambiance n'était pas tant au rendez-vous étant donné qu'ils parlaient tous d'Harry et de leur plan pour le ramener en toute sécurité. Ginny se sentait exclue étant donné que tout le monde à cette table participerait à cette mission. Tout le monde sauf elle. Et sa mère évidemment, il fallait bien que quelqu'un surveille la pauvre petite Ginny incapable de se débrouiller. Elle refoula toutefois l'envie de jeter un sortilège de Chauve-Furie sur toute l'assemblée et se daigna à écouter.

« _ Vous-Savez-Qui ignore que nous nous y prendrons aussi tôt, expliqua Maugrey pour la énième fois. Il pense qu'il ne quittera pas la maison avant le 30 à cause de la Trace, notre plan est infaillible, surtout qu'avec les Sombrals et les balais, le Ministère ne pourra rien détecter. Et s'il y a des Mangemorts, ils ne sauront pas quel Potter sera le vrai !

_ Le plan n'est pas infaillible, Fol Œil, il y a tout de même des risques, protesta Mr Weasley. Je vous parie ma baguette que Vous-Savez-Qui a placé des Mangemorts sur le périmètre. »

Ginny soupira, lassée d'entendre parler de Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom, des Mangemorts et d'Harry. Voyant que tout le monde parlait sans lui accorder d'importance, elle décida de monter dans sa chambre.

Personne ne semblait avoir remarqué qu'elle partait, excepté sa mère qui lui lança un regard désapprobateur. D'un mouvement de tête, Ginny lui fit comprendre qu'elle n'en pouvait plus. Mrs Weasley eut l'air de comprendre et détourna la tête, laissant sa fille s'en aller.

Ginny monta les escaliers quatre à quatre et s'enferma dans sa chambre, sachant que cela ne servirait à rien, quiconque voulant rentrer n'aurait qu'à lancer un simple Alohomora pour ouvrir sa porte.

Elle ouvrit sa malle qu'elle ne s'était pas vraiment donné la peine de ranger depuis qu'elle était rentrée de Poudlard. Sous quelques grimoires et divers objets magiques comme le faux gallion qui datait de l'Armée de Dumbledore, son Brossdur 5, quelques oreilles à rallonges et des pastilles de gerbe, se trouvait une photographie.

C'était un de ses amis proches, Colin Crivey, qui avait pris cette photo. C'était une photo d'elle et d'Harry au bord du lac de Poudlard au printemps dernier. Ginny se souvenait encore de ce moment.

Ils étaient au bord du lac, par un après-midi du mois de Mai. Ils s'embrassaient sans tenir compte des regards indiscrets que les autres élèves leur jetaient. Ils s'en fichaient. Tout ce qui importait était le fait qu'ils soient ensemble.

« _ Je crois qu'Hermione nous tuerait si elle nous voyait en train de bronzer alors que je devrais être en train de réviser mes BUSES, ricana Ginny.

_ Elle m'a déjà fait un sermon hier comme quoi je t'empêchai de réviser comme si j'étais tout le temps avec toi, ajouta Harry en levant les yeux au ciel. »

Ginny mit sa tête dans son torse et ils restèrent comme ça durant quelques instants. Des instants biens plus magiques que le château lui-même, des instants qu'elle n'oublierait jamais

Cependant, quelqu'un s'arrêta devant eux, cachant le soleil, ce qui ramena Ginny à la réalité. C'était son ami, Colin Crivey, qui considérait Harry comme son modèle mais qui, au fil des années, avait réussi à s'affirmer en tant que sorcier à part. Il n'en restait pas moins collant.

« Ginny ! Harry ! Laissez-moi vous prendre en photo, il faut bien immortaliser certaines choses vu qu'on ne vit pas pour toujours. »

Ils sourirent et Colin appuya sur son appareil photo magique. Une photographie nette en sortit, il la donna à Ginny.

Ginny regardait donc cette photo. Harry et elle agitaient leurs mains et semblaient très heureux. Parfois, ils s'embrassaient encore sur la photo comme pour lui rappeler que cet instant immortalisé s'était éteint à tout jamais.

Avec un pincement au cœur, elle remit la photo entre deux grimoires. Elle finit par s'endormir quelques minutes plus tard pour atterrir dans un monde où rien ne s'était encore consumé.

Le jour où Harry devait arriver au Terrier, tout le monde ne cessait de se répéter à haute voix les instructions de Maugrey. Lassée, Ginny prit son Brossdur et décida de voler un peu dans le jardin afin d'échapper à l'enthousiasme débordant des membres de l'Ordre dont elle ne ferait visiblement jamais partie à ce rythme-là.

Cependant, le soir pendant le dîner, plus personne ne parlait, ils semblaient un peu inquiet. Les treize responsables de la mission mangèrent très peu. Ginny, quant à elle, ne mangea rien du tout. Le fait de revoir Harry la tracassait. Et s'il ne lui parlait pas ? S'il l'ignorait ? S'il faisait comme si rien ne s'était passé ?

Lorsque les membres de l'Ordre se préparaient à partir, Ginny était dans sa chambre, elle songeait encore et encore à Harry. Elle prit sa brosse et commença à brosser ses cheveux d'un air absent. Et s'il ne la trouvait plus jolie ? Et comment saurait-elle s'il l'aimait encore ? Elle savait que ces questions étaient stupides, mais après ses mots à l'enterrement de Dumbledore, Ginny ne savait plus quoi penser.

Sa mère l'appela une demi-heure après que les autres soient partis chercher Harry. Sachant qu'elle ne pourrait plus remonter dans sa chambre avant leur arrivée, elle s'assura d'être présentable puis descendit voir sa mère.

« _ Ils devraient arriver d'ici moins d'une heure, annonça Molly, le signal a déjà été donné, ils sont partis de chez Harry. J'espère qu'ils n'auront pas de problèmes…

_ Je ne pense pas, répliqua Ginny, ils étaient bien préparés. Puis Maugrey est avec eux.

_ Oui, soupira sa mère, mais ce n'est pas pareil qu'avant lorsque nous avions Dumbledore… »

Ginny ne répondit pas. Elle savait que parler de Dumbledore était douloureux pour quiconque l'avait connu. Et elle savait que pour Harry c'était encore pire.

Le temps passait à une vitesse affreusement lente, à telle point qu'on ne pouvait parler de vitesse. Au bout d'un moment, un bruit se fit entendre dans la cour. Elles s'y précipitèrent. Ce n'était qu'un bidon d'huile rouillé qui était arrivé. Un portoloin. Le portoloin qu'aurait du utilisé…

« _ Ron et Tonks, murmura Molly.

_ Ils… ils devraient être les premiers, c'est ça ? S'effara Ginny.

_ Ca veut forcément dire qu'ils ont eu des ennuis… »

Elles restèrent silencieuses et retournèrent dans la maison.

_ Fred et ton père devraient arriver dans une minute, annonça Molly. Je…j'espère qu'ils sont arrivés à temps. »

Ginny regarda par la fenêtre et aperçu quelque chose arriver. Quelque chose, seulement, pas deux adultes. Molly comprit en voyant que c'était une chaussure, soit le Portoloin qu'ils auraient du utiliser.

« _ Bon sang, Ginny, mais qu'est-ce qui a bien pu se passer ?! S'inquiéta Mrs Weasley devenant subitement très pâle.

_ Ils vont s'en sortir, ça va aller…C'est au tour de qui d'arriver ?

_ Ce devrait être Harry et Hagrid », répondit Molly.

Ginny déglutit avec peine. D'un côté, elle voulait le voir, s'assurer qu'il allait bien et que les autres étaient en vie, d'un autre côté elle redoutait ce moment. Ce moment où elle allait croiser ses yeux qui la hantent depuis quelques semaines.

Un lourd vacarme se fit entendre. Ginny regarda sa mère avec effarement et elles dévalèrent les marches de la porte de derrière. Elles arrivèrent dans la cour où elles virent deux silhouettes allongées sur le sol.

« _ Harry, c'est toi le véritable Harry ? Que s'est-il passé ? Où sont les autres ? » S'écria Molly.

Les deux hommes se redressèrent. L'un était un demi-géant barbu mais bienveillant et l'autre…Oui, c'était lui le véritable Harry. Il n'y avait aucun doute. Harry leva ses yeux couleur de l'émeraude vers elle et la regarda. Ginny était alors comme pétrifiée, comme si ce vert étincelant était le regard jaune d'un Basilic qui l'aurait tuée sur le champ.