Yadonushi (hôte) est un recueil de oneshots, ficlets et drabbles, pas forcément liés entre eux mais qui ont tous pour thème la relation et les liens unissant Bakura, l'esprit de l'Anneau et Bakura Ryou.
De nombreux thèmes adultes (violence, sexualité) seront évoqués. Ces textes sont donc destinés à un public mature. Par ailleurs, je signale que de nombreux passages traiteront de relations homosexuelles masculines (slash/yaoi). Si cela est suceptible de vous choquer, arrêtez de lire.
Yu-Gi-Oh! et ses personnages sont la propriété de Takahashi Kazuki. Je ne fais que les emprunter. Je ne retire aucun bénéfice financier de cette fanfiction.
Parasite
L'Esprit avait horreur d'être dérangé. Depuis des temps immémoriaux, des imbéciles se croyant supérieurs au commun des mortels faisaient l'erreur de passer l'objet maudit autour de leur cou. La punition était instantanée. L'Esprit, impitoyable, détruisait ces âmes emplies de vices, les réduisant en cendres. Le Démon se livrait à ce jeu rasoir depuis des millénaires, tandis que ceux qui le tenaient prisonnier – les imbéciles – attendaient la venue d'un élu.
Il ne viendrait jamais.
Et pourtant, un soir, l'Esprit sentit quelque chose trépider en lui. Une impatience inexplicable qu'il n'avait pas éprouvée depuis fort longtemps. Il sentait des doigts le frôler, des caresses timides bien qu'érotiques malgré elles. Le Démon se sentait à la fois agacé et enthousiaste. Impatient, il bouillonnait, souhaitant plus que tout connaître la source de ce qui provoquait un tel affolement chez lui.
Soudain, une sensation qu'il reconnut immédiatement. Celle de quelqu'un passant l'Anneau. Outré d'être ainsi importuné, l'Esprit se prépara à frapper l'impudent qui devrait payer son erreur de sa vie. Mais au contact de l'âme de cet impertinent, l'Esprit sentit un flot de chaleur l'envahir.
Il devait le posséder.
Tel un éjaculateur précoce devant l'objet de ses désirs, il se déchargea dans la tête, le corps et l'âme de cet être si différent.
L'innocence opposée à sa malice. La vulnérabilité face à sa force. Le blanc comparé à sa noirceur. Les larmes contre le feu infernal qui l'animait.
La perfection.
Quelque chose à mi-chemin entre un miaulement plaintif et un grondement malfaisant sortit de la gorge du garçon qui perdait connaissance au profit du démon qui habitait désormais son corps.
L'Esprit s'appellerait dorénavant Bakura.
