Genre/rating : Klaine. Juste un peu de romance pour débuter les vacances (yeah !).

Spoiler : épisode 2x22, New York, vous savez juste après « ZE » scène.

AN : le titre est tiré d'une chanson interprétée par K's Choice que vous pouvez écouter sur YouTube.

Disclaimer : Not mine !


"Life has always been a pretty song
And pretty loud
You're so beautiful
Why is it fading out
I don't want to live forever
But as long as I do
I'd love to live for real
Now the boy who dried your tears
Is crying all the time
Now the joy I've had for years
Has left me for a while
I don't want to live forever
But as long as I do
I'd love to live for real
With you I might get there
With you I might start to feel
With you I will get there
With you I will live for real
"

« L'amour est une fumée faite de la vapeur des soupirs ».

Il n'était pas Juliette. Et Blaine n'était pas Roméo. Et pourtant, Kurt était certain d'être dans la célèbre pièce de Shakespeare (1).

Kurt Hummel connaissait bien les soupirs. Il était tombé amoureux d'un garçon aimant les filles, il était tombé amoureux d'un garçon aimant les garçons mais pas lui, il avait été poursuivi par un garçon n'aimant pas les garçons sauf lui … Avec tous les soupirs que Kurt avait poussés depuis son entrée à McKinley, cette fameuse fumée d'amour ressemblait aujourd'hui à un épais nuage, parfois suffocant, souvent enivrant. Il pouvait le sentir certains jours, présent juste au-dessus de lui, autour de lui. Tantôt noir et menaçant (Kurt essayait de ne pas penser à l'haleine de Karofski sur son visage, de ne pas se souvenir de ses lèvres s'écrasant contre les siennes, de ses mains laissant des traînées moites sur son cou), tantôt blanc et vaporeux (certains matins, tout autour de lui chantait « Blaine, Blaine, Blaine ! »).

Non, il n'était pas Juliette et Blaine n'était pas Roméo. La preuve en était : leur amour ne se déclarait pas sous un balcon.

Mais dans un café.

« Je t'aime. »

Trois petits mots bien anodins. Du moins, ils l'étaient pour la grande majorité des lycéens que Kurt fréquentait. A tout le moins si on pouvait considérer les membres de New Directions comme la norme. Tout ce petit monde se disait, je t'aime, au moins une dizaine de fois par semaine … même si ce n'était pas toujours à la même personne.

« Je t'aime ».

Juste comme ça, Blaine lui avait dit qu'il l'aimait. Sans musique, ni sérénade (Dieu Merci, Kurt n'était pas certain qu'il aurait pu supporter un Gap Attaque « Le Retour » !). Juste avec un petit sourire rêveur, entre un cupcake et un Mocha.

« Je t'aime ».

Et bien sûr, bien sûr, Kurt avait répondu qu'il l'aimait lui aussi.

Parce qu'il aimait Blaine Anderson, n'est-ce pas ? Il l'aimait … sauf que Kurt n'était pas un lycéen dans la norme.

« Je t'aime ».

… ne se disait pas entre la poire et le fromage, ne se disait pas dans un café, ne se disait pas à 08 h du matin juste avant d'aller en cours ! Ne … Ne se disait pas quelques mois après que Blaine ait embrassé Rachel, pas après l'affaire Jérémiah. Pas sans que Kurt soit prêt. Pas sans qu'il y ait réfléchi.

Oui, c'était ça le problème. Kurt n'était pas prêt. Il ne savait pas s'il aimait Blaine parce que … parce que c'était la première fois que quelqu'un lui retournait ses sentiments. Kurt se sentait démuni. Il ne disposait d'aucune donnée pour analyser ce qu'il ressentait.

Et c'est pour ça qu'il était depuis plus d'une demi-heure maintenant dans sa voiture sur le parking du Lima Bean.

Parce qu'il avait dit à Blaine qu'il l'aimait lui aussi … après avoir marqué une pause qui avait du durer une éternité !

Il avait commis la pire des erreurs : il avait hésité.

Et bien entendu, Blaine s'en était rendu compte. Leur au revoir avait été … bizarre, comme si soudainement ils n'étaient plus à l'aise l'un avec l'autre. Comme s'ils ne savaient plus ce qu'ils étaient l'un pour l'autre.

Et c'était la faute de Kurt. Il avait tout gâché.

Si les soupirs étaient à l'origine de l'amour, Kurt était certain que l'hésitation en marquait l'arrêt de mort.

Il essuya ses larmes d'un revers de la main.

- Blaine va ma quitter … Il va me quitter parce qu'il croit que je ne l'aime pas, dit-il tout haut, comme s'il avait besoin d'entendre la terrible vérité.

Les mots résonnèrent dans l'habitacle comme un coup de feu.

Un toc toc à la fenêtre de la portière le fit sursauter. Il fronça les sourcils en découvrant l'identité de la personne qui se tenait près de sa voiture. Il ouvrit la vitre.

- Hey mec, t'es sûr que ça va ? demanda Sam sur un ton inquiet.

Kurt prit une large inspiration. Il fit un petit signe de tête à Sam mais il ne devait pas avoir été très convaincant parce que ce dernier continuait à le fixer. Avec insistance.

- Je devrais … il faut que j'y aille … bredouilla Kurt. Je … j'ai français et …

Mais bien entendu, ses fichues émotions qu'il était visiblement incapable de démontrer au bon moment, choisirent cet instant précis pour le trahir. Ses larmes redoublèrent au point que tout devant lui se brouilla. Il entendit Sam pousser un juron. La portière s'ouvrit et une main l'aida à sortir.

- Kurt, est-ce que … est-ce que quelqu'un t'a fait … quelque chose ?

La sollicitude de Sam était vraiment touchante. Kurt (qui essayait en vain de retenir ses larmes) trouva juste le courage de secouer la tête.

- Ok, ok. Allez viens, je t'offre un café. En tout bien tout honneur évidemment ! Essaya de plaisanter Sam. Je sais que rien ne peut venir entre Blaine et –

Cette fois pas moyen de stopper quoique ce soit. Les chutes du Niagara n'avaient qu'à bien se tenir, Kurt Hummel venait d'entrer en scène !

- Ooooooh. C'est … c'est Blaine, hein ?

Blaine ? Non, ce n'était pas la faute de Blaine, c'était la sienne.

Kurt posa le front sur son volant.

- Oooooooooooooookay. Je crois que ce n'est pas un café qu'il te faut mais un « pick me up ». Du sucre, du sucre et encore un peu de sucre. Allez, viens.

Et Kurt obtempéra. Du moins, c'était ce qu'il avait du faire puisqu'il se retrouvait assis au Lima Bean, devant une montagne de petits gâteaux dont la couleur ne pouvait sortir que du cerveau dérangé d'un chimiste dément.

- Tiens, essaye celui-ci. C'est aux myrtilles. Il est super bon.

Sam déposa un des gâteaux devant Kurt. Kurt était persuadé que toutes les myrtilles du monde se retournaient dans leur pauvre trombe à l'idée d'être associées à l'horreur pâtissière qui se trouvait dans son assiette.

- Je ne comprends pas, dit soudainement Sam. Je pensais que Blaine et toi … Je veux dire, vous avez l'air super amoureux. Vraiment amoureux pas des flirts comme nous, tu vois ce que je veux dire. Je doute qu'un seul des couples que nous formons existe encore lorsque nous aurons quitté le lycée.

Il haussa les épaules avant de continuer.

- Mais bon, c'est normal. Le lycée, c'est pas la vraie vie et ce qu'on a, ce sont juste des amourettes d'adolescents.

Kurt leva les yeux vers Sam. Sam qui ne regardait pas Kurt mais qui décortiquait minutieusement son gâteau, enlevant tout ce qui ressemblait de près ou de loin à un morceau de fruits. Ces derniers formaient un petit tas triste sur le bord de son assiette.

Kurt aimait les membres de New directions : ils étaient tous atteints, à des degrés et sous des formes diverses, d'un zest de folie.

Sam continua.

- Mais pour vous deux c'est différent. Vous avez du vous battre pour avoir le droit d'être ensemble. Non. Vous vous battez pour le droit d'être ensemble. Vous êtes différents … Oh, pas parce que vous êtes gays, non, c'est plus profond que ça. Vous … vous êtes sincères. Vous êtes vrais. Votre amour est vrai …

Il leva la tête vers Kurt qui le fixait silencieusement.

- … alors qu'est-ce qui s'est passé ? A 7:30 tout semble bien se passer et là, une heure plus tard, c'est Fukushima ! Je pige pas mec. Il faut que tu saches que … bah, vous êtes comme … comme des modèles pour nous !

Kurt ne disait toujours rien.

- Vous … vous ne vous affichez pas comme si votre amour ne valait rien. Je compte pas le nombre de fois, où j'ai du embrasser Quinn dans les couloirs de McKinley parce que c'est ce qu'il faut faire. Parce que c'est ce que demandent les gens. Un peu comme si on était dans une série Tv, tu vois ? Les gens veulent voir le mec le plus populaire de l'école embrasser la fille la plus populaire de l'école. Et à chaque fois que tu le fais, t'as l'impression que le baiser a de moins en moins de sens. Mais vous ! Chacun de vos gestes est un vrai geste d'amour. Vos mains qui se frôlent, vos regards qui se croisent, vos sourires … je sais pourquoi vous n'êtes pas plus démonstratifs. Je comprends. Il y a des gens ici qui … qui sont pire que Karofski. Mais même si vous pouviez, je sais que ces petits moments que vous partagez seraient toujours là, toujours importants. Je … je vous envie mec. Et je sais que je suis pas le seul à Glee Club. Je serai pas étonné que Puck vous demande de l'aide avec Lauren.

Kurt fixait Sam comme si c'était la première fois qu'il le voyait.

- Alors … alors, je me demande ce qui a pu se passer d'aussi grave pour que tu sois dans cet état.

Et Kurt se le demandait aussi.

Sam lui adressa un petit sourire.

- Mercedes a des photos de vous sur son IPhone.

Kurt pouvait sentir les larmes couler sur ses joues mais cette fois, il ne souhaitait pas les arrêter.

- … juste des instantanés. Des trucs pris sur le vif. Elle a un œil pour ces moments, tu sais, précieux. Il y en a une qui … qui est vraiment spéciale. Après le bal de promo, Blaine et toi, sur le parking. On vous a vu danser. Sans musique. Une danse, juste pour vous deux, pas comme celle que vous avez eu sur cette stupide chanson d'Abba, devant tous ces abrutis. Et … et vous aviez juste vos fronts l'un contre l'autre et la lumière était blanche et bleue et ... et Mercedes a pris une photo et – euh, Kurt ?

Kurt s'était levé et avait déposé un léger baiser sur la joue de Sam.

- Sam tu es un des plus incroyables êtres humains que je connaisse et Mercedes a une chance inouïe de t'avoir trouvé.

Et sur ces mots, un large sourire aux lèvres, Kurt sortit du café, laissant Sam se demander comment il avait pu deviner à propos de Mercedes et de lui.

Tou bi continuède avec Blaine (et Mercedes).

(1) Voici la citation complète : « L'amour est une fumée de soupirs dégagé, c'est une flamme qui étincelle aux yeux des amants comprimé, c'est une mer qu'alimentent leurs larmes. Qu'est-ce encore ? La folle, la plus raisonnable, une suffocante amertume, une vivifiante douceur ! ».