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Estampes sadiennes
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Bienvenue, cher visiteur! Laisse tes armes et prends un masque à l'entrée.
Voici ma fabrique à bizarreries. La plupart d'entre elles me permettent de m'entraîner à écrire des scènes glauques. D'autres sont dues à des sautes d'humeur et sans doute aussi à un léger abus de romantisme noir et de littérature sadienne.
Tu trouveras dans ce recueils des textes cruels, sombres, macabres, répugnants, violents, crus, décadents ou barrés. Si rien de tout cela ne te plaît, je te conseille de rebrousser chemin!
Disclaimer: Tous les personnages ici présents appartiennent à M. Hiroyuki Takei.
Rating: M
Avertissement: Le rating n'est pas là pour plaisanter. Certains de ces textes sont light, d'autres sont beaucoup plus trash. Mais comme nous ne sommes pas tous sensibles aux mêmes choses, voici la liste de ceux qu'il vous faudra éviter...
– Si les pratiques un peu spéciales vous dérangent: Jeux interdits
– Si vous craignez les blessures: L'Automate
– Si vous redoutez les violences matrimoniales: Petites scènes de terreur conjugale
– Si vous refusez que l'auteur fasse de vous un de ses personnages: Madness Cabaret
– Si vous aimez les animaux: Une fois de trop
(Liste appelée à être complétée au fur et à mesure des parutions)
Bien entendu, si vous aimez tout ça (et que vous détestez les animaux), vous pouvez lire ces textes en priorité. On va commencer par un texte gentil, avec juste une touche de macabre, pour vous mettre dans l'ambiance.
Bonne lecture...
Catacombes
(Lyserg)
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Chaque nuit, Lyserg visite en rêve les catacombes où gisent les ossements de sa haine.
Il se promène parmi les ossuaires silencieux et respire une odeur d'ancien temps. Il emprunte toujours le même chemin, une galerie basse et voûtée où ruisselle un mince filet d'eau noire. Point de rat ni d'insecte en ces lieux: il veille à la propreté de son monde intérieur. Les os sont rangés chacun à leur place, tibias d'un côté, crânes de l'autre, avec parfois, au centre, la tombe d'un haut dignitaire ayant reçu l'honneur d'être enseveli entier.
A sa droite, reposent les souvenirs de ses parents. A sa gauche, le tombeau de sa terreur, lorsqu'il rentra chez lui ce jour-là. Tout droit, devant lui, dans un septuaire encadré de gargouilles menaçantes, gît sa haine pour Hao.
C'est elle qu'il vient voir chaque soir, émerveillé par la puissance qui se dégage de son tombeau. Même endormie, elle gronde. Il la sent fumer, vrombir, sous la pierre. Plus il s'approche, plus le sol tremble sous ses pas.
Lyserg sait qu'il joue avec feu, si l'on peut dire. La dalle est lourde, solide mais point indestructible. Viendra peut-être un jour où il s'approchera trop prêt, où la haine s'éveillera et brisera ses chaînes, où le caveau se fendillera et la laissera échapper... Oui, peut-être.
Et pourtant il continue de flirter avec elle, conscient du danger, de cet abîme vers lequel il se penche, mais incapable de résister à sa fascination. Tel un papillon ébloui par la flamme, il y revient toujours, à sa fureur, qu'il pourrait déchaîner, maintenant qu'il est le maître du Spirit of Fire. Il frémit parfois de plaisir à l'idée de la désolation qu'il pourrait semer s'il se décidait à assouvir sa vengence. Il a beau avoir pardonné, aux yeux de tous, il y revient toujours, dans le secret de ses rêves. Et chaque nuit, il s'approche un peu plus. Bientôt, il pourra tendre la main et la toucher.
Il se tient au bord du cratère fumant d'un volcan présumé éteint, mais qui n'est en réalité qu'endormi. Et qu'une simple secousse pourrait réveiller.
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