Mae govannen mellyn !

On laisse tomber Harry Potter, et direction Arda !

Étant donné que j'ai un gros problème avec les longues fics, que je n'arrive jamais à finir, je me suis rabattue sur une série d'OS indépendants, retraçant le parcours des fils de Fëanor lors de l'Age des Arbres et du Premier Âge. Bref, on reprend le Silmarillion, en approfondissant les moments-clés et en rajoutant au passage deux trois petites inventions à moi...

C'est une idée qui me taraude depuis un moment et elle me tient vraiment à cœur, j'espère que vous apprécierez avec moi ! Parce que les Fëanorion méritent sincèrement plus de textes sur eux, et j'avais envie de leur rendre hommage !

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Petites précisions pour la route :

- Naturellement, l'univers et les personnages ne m'appartiennent en aucune manière ; tout est au vénéré J. R. R. Tolkien.

- Si vous n'avez pas lu le Silmarillion vous n'avez rien à faire ici.

- Si vous n'aimez pas/ne connaissez pas bien les fils de Fëanor, cette histoire n'est pas pour vous.

- Cette fic risque... comment dire... de porter sur des sujets qui ne seront pas les plus qualifiées pour vous mettre de bonne humeur.

- En gros : si vous cherchez de l'humour, de la gaité, de la joie de vivre, ou si vous tenez un peu à garder les vôtres, je n'aurais qu'un conseil à vous donner : FUYEZ !

- Bon en même temps, ceux qui ont bien lu le Silmarillion (et normalement c'est le cas pour tout le monde parce que j'ai déjà reconduis ceux qui s'étaient perdus vers la sortie) savent que l'histoire des fils de Fëanor n'est pas spécialement drôle ni rien, donc, c'est pas une grande nouvelle !

- J'utilise les noms en Quenya des personnages : Nelyafinwë/Nelyo désigne Maedhros, et Findekano désigne Fingon.

- Pour des questions de cohérence dans cette petite histoire, Maedhros et Fingon auront à peu près le même âge (ça va, posez vos haches, c'est pas si grave...)

- Et je crois que c'est tout...

- Ah non, j'oublie une chose :

- BONNE LECTURE !

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- Un premier avant-goût -

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-Ada ?

Le petit Nelyafinwë dut répéter plusieurs fois et pousser sur sa voix fluette d'enfant pour que son père lève la tête. Concentré sur le dosage de quelconques produits chimiques pour une énième expérience dans un but plus ou moins certain – Nelyafinwë avait décidé de ne plus se poser de questions à ce sujet – Fëanor ne l'avait pas tout de suite entendu entrer dans l'atelier. Il délaissa ses flacons et ses éprouvettes, repoussa sur son front les larges lunettes qui le protégeraient le visage en cas d'explosion – malheureusement régulières – et posa un genou à terre pour se mettre à la hauteur de l'elfing cramponné à l'établi, qui tentait désespérément d'attirer son attention.

-Oui, Nelyo ?

Les yeux baissés, le petit elfe se tortillait d'un air embarrassé. Fëanor sourit d'un air encourageant, chassant l'espace d'un instant le perpétuel froncement de sourcils sévère qui durcissait son expression. Nelyafinwë leva enfin les yeux et commença timidement :

-Ada… Findekano m'a demandé si je voulais aller jouer avec lui dans les jardins.

Malgré tous ses efforts, les sourcils de Fëanor se froncèrent de nouveau, et son regard s'assombrit dangereusement. Il demeura néanmoins calme en apparence, et d'un geste un peu distrait, glissa ses doigts dans les boucles rousses de son jeune fils qui attendait sa réponse avec anxiété.

-C'est à toi qu'il a demandé, Nelyo… Pourquoi viens-tu me trouver ?

-Je voulais avoir votre accord…

Fëanor se retint de soupirer. Son accord, hein ?

-Je ne suis pas sûr que ce soit une bonne chose pour toi de fréquenter le fils de Fingolfin.

Nelyafinwë baissa la tête, l'air déçu. Fëanor se sentit coupable, et après une hésitation, ajouta :

-Mais nous pouvons faire une exception pour cette fois.

Les yeux de l'elfing s'illuminèrent, et son visage tout entier rayonna de bonheur ; Attendri, Fëanor n'eut pas le cœur à regretter sa décision. Certes, il détestait cordialement son demi-frère et tout ce qui avait attrait à lui. Mais Nelyo s'entendait si bien avec Findekano…

-Merci, Ada, s'exclama le petit elfe en battant des mains avec excitation. Merci mille fois !

Et il se précipita vers l'escalier pour rejoindre son cousin dans les jardins ; Mais alors qu'il allait franchir la porte de l'atelier, il se retourna et regarda son père avec une nouvelle gravité.

-Ada, vous devriez essayer de rester en bons termes avec oncle Fingolfin.

Fëanor fut si décontenancé par ces mots qu'il ne sut que répondre.

-Moi, je l'aime bien, reprit bravement Nelyafinwë. Et j'aime aussi mon cousin Findekano. S'il vous plaît… Soyez un peu plus gentil avec oncle Fingolfin.

-Je n'ai aucune raison de l'être, répliqua Fëanor un peu sèchement.

-Ada… Pour moi ?

Fëanor écarquilla les yeux, de plus en plus décontenancé par l'attitude de son fils.

-Pour toi…

-Ada ! Insista l'elfing d'une voix pleine d'espoir. S'il vous plaît…

Fëanor hésita, puis après avoir pensivement hoché la tête, soupira :

-Pour toi, oui.

Nelyafinwë rit joyeusement et se jeta à son cou. Toujours agenouillé au sol, Fëanor l'accueillit en souriant, et le serra contre lui.

-C'est vrai, Ada ? Vous me promettez ?

-Je te promets, Nelyo.

Les yeux fermés, le nez plongé dans les folles boucles rouges de son fils, il se jura de tout faire pour tenir cette promesse.

Durant quelques temps, Nelyafinwë et Findekano purent jouer dans les jardins autant qu'ils le voulaient sans que leurs pères ne tentent de les séparer. En fait d'améliorer leur relation, Fëanor et Fingolfin se contentaient de s'ignorer ; mais c'était probablement mieux que rien.

Ce ne fut, malheureusement, qu'un répit. Le tempérament ardent de l'Esprit de Feu finit par refaire surface, jaillissant des cendres qui l'étouffaient et le réduisaient au silence, et il écarta négligemment les futiles résolutions qu'il avait adoptées pour le plaisir de son fils.

Nelyafinwë, lui, n'avait pas oublié la promesse que lui avait faite son père. Avec la confiance naïve des enfants, il n'avait même pas envisagé qu'il puisse la briser. Les années passaient le petit elfing grandissait ; à présent presque adulte, il avait toujours Findekano à ses côtés et n'imaginait pas qu'un jour il pût s'en trouver séparé.

Puis un jour, alors qu'il flânait sans but particulier dans les couloirs du palais, il fut attiré en direction de la salle du conseil par un attroupement et des murmures. Par-dessus les interrogations, les ricanements et les commentaires, il reconnut la voix de son père :

-C'est bien ce que je pensais. Mon demi-frère se mettrait contre moi, avec mon père, comme pour tout le reste.

Intrigué et un peu inquiet, Nelyafinwë fendit la foule, et parvint au centre du cercle au moment ou Fëanor tira l'épée pour la presser contre la gorge de Fingolfin :

-Sors d'ici et va reprendre ta vraie place !

Fingolfin n'eut aucune réaction violente, que ce fut de mot ou de geste ; fidèle à sa réputation de prudence et de sagesse, il se dégagea en douceur de la lame qui menaçait sa vie, et après avoir respectueusement salué le roi son père, qui avait de loin assisté à la scène, s'éloigna dignement, flanqué de son frère Finarfin.

Mais Fëanor n'en avait pas fini. En quelques enjambées, il rattrapa Fingolfin, le saisit au col et le repoussa contre la porte, son épée étincelante sous la gorge. Nelyafinwë crut même voir un fin filet rouge couler du cou de son oncle. Il frémit en symphonie avec tous les elfes présents, car il sentait jusqu'au plus profond de son esprit les pulsations menaçantes de l'aura ténébreuse qui entourait soudain Fëanor. On aurait dit que Melkor avait étendu son ombre sur lui. Sa chevelure noire volait dans son dos, soulevée par le vent comme les amples ailes d'un corbeau de mauvais augure ; son gracieux visage, qui faisait l'admiration des artistes, était méconnaissable, plongé dans l'ombre d'une rage trop longtemps contenue, tordu par la haine, la jalousie, l'aversion ; ses yeux animés d'un éclat meurtrier, dont jamais la flamme intérieure n'avait parue si vive et si cruelle, semblaient être devenus rouges.

En cet instant, pour la première fois de sa vie, et comme à tous les autres personnes présentes, Nelyafinwë eut peur de Fëanor, eut peur de son père.

-Vois demi-frère ! Voilà qui est plus aiguisé que ta langue ! Essaye encore une fois d'usurper ma place et l'amour de mon père, et peut-être cette épée débarrassera les Noldor de celui qui se veut le maître des esclaves !

Le fils aîné de Fëanor chancela comme s'il avait reçu un coup et recula, se fondant dans la foule figée et muette de stupeur.

-Vous m'aviez promis, Ada… murmura-t-il, trop bas pour qu'on l'entende.

Le parfum amer de la trahison envahit sa bouche. Il ne l'avait jamais goûté auparavant, pourtant il le reconnut ; et il devait le sentir encore à de nombreuses reprises au cours des siècles futurs.


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Le pauvre chou, il ne sait pas ce qui l'attend...

Les chapitres suivants porteront sur les mêmes thèmes, Fëanorion et trahisons (Oh tiens ça rime... Coïncidence ? Je ne crois pas...). Drama au rendez-vous, bien entendu des morts, et tout et tout.

Si vous avez aimé, (ou pas, hein, je suis ouverte à toutes les remarques) vous pouvez me le faire savoir au moyen de la petite case juste en bas... Mais si, vous voyez, là où c'est écrit "Type your review here" ...